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5.3 Protocole de correction de la base de données

5.3.1 Interface de la correction

Le contexte géologique régionale dans lequel se situe certains cratères comme les fantômes, les secondaires ou même les fausses détections peut potentiellement constituer un indice pour les identifier correctement. Il est donc indispensable de ne pas utiliser un découpage des images illustrant un seul cratère à la fois comme peuvent le faire certains projets de sciences participatives d’identification de structures comme Galaxy Zoo (https://www.galaxyzoo.org/). Certains cratères peuvent ne pas avoir été identifiés dans la base de Robbins and Hynek (2012). Il doit donc être possible de pouvoir explorer la globalité de la surface de Mars afin d’identifier et d’ajouter ces cratères au nouveau catalogue. C’est par conséquent vers les visualisateurs de données planétaires à l’échelle globale, en ligne, que notre choix s’est porté pour la révision de cette base de données.

L’interface Cesium Viewer répond aux contraintes imposées par ce projet :

— affichage de données d’imageries globales martiennes distribuées par l’USGS, — affichage dynamique des données permettant une navigation rapide,

— interface en ligne ne nécessitant aucune installation et pouvant être utilisée simplement, rapidement et simultanément par un grand nombre d’utilisateurs,

— possibilité d’implémentation de données géoréférencées,

Une fois tous les besoins essentiels à la réalisation du projet identifiés, un travail d’adaptation de cette interface en ligne effectué en étroite collaboration avec O. Delaa et C. Marmo du labo-ratoire GEOPS a permis d’y ajouter plusieurs fonctionnalités (Delaa, 2017; Erard et al., 2017).

a

b

FIGURE5.7 – Les modes d’affichage des cratères de la base de données de Robbins and Hynek (2012). a : affichage en points, b : affichage en cercle. Le cratère le plus à gauche de chaque image a un rayon de 8425 m (voir encadré en haut à droite).

La base de données de Robbins and Hynek (2012) peut être injectée et lue par l’interface par un simple « glisser-déposer » d’un fichier de type geoJSON. Il s’agit d’un fichier contenant les informations de chaque cratère en terme de coordonnées, de diamètre et de numéro

d’identifi-cation. Chaque cratère du catalogue peut alors être identifié sur l’interface par un point situé au centre de chaque cratère. Certaines régions de Mars présentent des densités de cratérisation très importantes, notamment dans l’hémisphère sud. La relation entre un point et son cratère peut être rendue difficile dans ce cas de figure. Un bouton a alors été crée pour modifier le point en cercle dont le diamètre sur la carte est égal à celui du cratère en question comme l’illustre la fi-gure 5.7. Dans de rares cas, certains cratères ne fifi-gurent pas dans la base de données (voir fifi-gure 5.8). Il est donc essentiel de pouvoir les ajouter à la base corrigée. Pour cela plusieurs boutons de création de formes ont été ajoutés à l’interface. Il est possible de définir un cercle en plaçant un point au centre du cratère puis un autre sur son rempart, ou bien de délimiter un cercle en plaçant deux points diamètralement opposés sur la muraille du cratère, ou encore trois points n’importe où sur la muraille. C’est cette dernière méthode, plus précise, qui sera utilisée en cas d’ajout de cratères au catalogue. La représentation des données peut se faire selon deux modes princi-paux : une représentation 3D sur un globe ou en 2D sur un planisphère (point 4 de la figure 5.9). Le temps de calcul du serveur que demande une projection sur un globe étant bien supérieure à celle d’une projection sur un planisphère, nous préfèrerons dans la majorité des cas une correc-tion s’effectuant sur cette dernière projeccorrec-tion. Toutefois, les distorsions imposées par celle-ci augmentent avec la latitude. La correction à haute latitude devra donc s’effectuer avec une pro-jection sur le globe. Afin d’optimiser le temps de correction, une fenêtre dite de « légende » a également été ajoutée (point 3 de la figure 5.9). Cette fenêtre est stockée sous la forme d’un fi-chier legendgeoJSON et implémentable à l’interface également par un « glisser-déposer ». Elle contient cinq petits cadres de couleurs différentes, chacun correspondant à un type de cratère (voir chapitre 5.2) : valid (cratère sans morphologie particulière), invalid (fausse détection), ghost (fantôme), secondary (secondaire), layered (cratère à éjecta lobé). Un sixième cadre a été ajouté : uncertain (incertain). Il s’agit d’une catégorie utilisable par les correcteurs lorsque l’identification d’un cratère est jugée comme étant soumise à débat soit parce que le correcteur ne sait pas à quelle catégorie attribuée un cratère ou bien qu’il hésite entre plusieurs catégories. Si le correcteur revient sur sa décision et décide de le classer selon un autre type il lui suffit de recliquer sur celui-ci en ayant choisi au préalable une autre classe. Un cadre affichant le nombre de cratères classé par rapport au nombre total de cratères contenus dans la partie de la base de

données affichée permet de suivre la progression de sa correction (point 2 de la figure 5.9). Un bouton permet de sauvegarder le travail en cours dans un fichier geoJSON et de le reprendre plus tard. Cette technique permet d’atteindre une vitesse de correction d’environ 700 cratères par heure et même jusqu’à 1000 cratères par heure pour les régions très cratérisées. Cette vitesse permet potentiellement de réviser l’intégralité de la base de données en 600 heures soit 25 jours de travail cumulés. L’interface adaptée pour la correction de la base de données est disponible à l’adresse : http://134.158.75.177/viewer/Apps/PlanetaryCesiumViewer/index.html.

4 km

15 km

121.8°E, -22.07°N

FIGURE 5.8 – Exemple d’un cratère de 4 km de diamètre non identifié par Robbins and Hynek (2012), localisé à 121.8° E, -22.07° N, aus sud-est de Mare Tyrrhenum.

Afin de classer les cratères dans une catégorie il suffit de cliquer sur l’un des cadres puis de cliquer sur le point (ou sur le cercle) correspondant au cratère sur la carte. Un attribut cor-respondant à la classe choisie est crée dans les informations qui concerne la structure. Ces informations apparaissent à l’écran lorsque l’on clique sur un cratère.

1

2

4

5

3

FIGURE 5.9 – Interface de révision de Cesium Viewer. Les fonctionnalités principales sont visibles sur cette figure : affiche des données (1), nombre de cratères contenus dans la partie de la base de données concernée et nombre de cratères déjà classifiés (voir section 5.3.2 (2), panneau de légende regroupant l’ensemble de la classification (3), choix de la représentation du fond de carte en globe ou en planisphère (4), limites des quadrangles considérés pour cette étude (5).