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Interactions ´ electromagn´ etiques

Dans le document Champs Quantiques Relativistes (Page 152-156)

Si le Lagrangien d´ecrit effectivement les interactions ´electromagn´etiques et faibles, il doit ˆetre possible de retrouver l’´electrodynamique quantique `a partir de son expression originale. En parti-culier, nous devons d’abord identifier le photon. Le seul champ vectoriel sans masse `a disposition

´

etant le champ Aµ, il doit n´ecessairement repr´esenter le m´ediateur de l’´electromagn´etisme. Analy-sons alors ses interactions avec les autres champs.

11.2.1 Interaction ´ electromagn´ etique des fermions

D´efinissons pour commencer

e=gsin ΘW =g0cos ΘW , (11.34)

grandeur que nous identifierons tantˆot `a la constante de couplage de l’´electromagn´etisme, la charge de l’´electron. R´e´ecrivons la d´eriv´ee covariante en termes des champs physiques, et concentrons-nous sur les termes qui contiennent le photon :

Dµ=∂µ−igτa

o`u les fonctionsξet ζcontiennent tous les termes qui ne nous int´eressent pas ici car ne contenant pas Aµ. Pour que le r´esultat ci-dessus corresponde `a la relation connue de l’´electrodynamique, la charge ´electrique doit ˆetre, en multiples dee,

Q=

On en d´eduit alors les charges des champs de la th´eorie :

τ3 Y Q

neutrinosνi +1 −1 0 e, µ, τ gauchers −1 −1 −1 e, µ, τ droitiers 0 −2 −1

en particulier, notons que les neutrinos ne ressentent pas l’interaction ´electromagn´etique.

Finalement, la partie leptonique du Lagrangien nous fournit les termes d’interaction lepton-photon. On a

iLiγµDµLi −eeiLγµeiLAµ, (11.37) iRiγµDµRi −eeiRγµeiRAµ, (11.38) les neutrinos n’apparaissant plus car leur charge est nulle. Soit ei, le spineur repr´esentant un e,µ ouτ. AlorseiL= 12 I+γ5

car les op´erateurs de chiralit´e sont des projecteurs (cf le chapitre 5) etγ5 anticommute avec lesγµ. Ainsi,

On a effectivement retrouv´e l’interaction de l’´electrodynamique quantique pour chacune des g´en´erations de lepton. C’est uniquement `a ce point qu’on est l´egitimement en droit d’identifier le champ Aµ

avec le photon.

Nous avions d´eriv´e l’´electrodynamique quantique `a partir de la sym´etrie de jauge locale U(1).

On constate ici que dans le cadre de la th´eorie ´electrofaible, la situation est plus complexe. Bien que nous partions du groupe SU(2)×U(1), ce n’est pas le sous-groupe U(1) qui engendre directe-ment l’interaction ´electromagn´etique. Dans ce cadre-ci, interactions faible et ´electromagn´etique sont comprises comme deux manifestations d’une seule force ´electrofaible, qui ne se distinguent sous la forme que l’on connaˆıt que si la sym´etrie est bris´ee, i.e. sim2<0. Le photon est alors un ‘m´elange’

des champs de jauge associ´e `a U(1) et au troisi`eme g´en´erateur de SU(2), cf l’´eq. (11.21).

11.2.2 Interaction ´ electromagn´ etique des bosons

Le cas du boson de Higgs est ais´e : il suffit d’appliquer la mˆeme formule que pour les fermions, avec τ3 =−1 et Y = +1. On trouve donc que le champ de Higgs n’est pas charg´e, ce `a quoi on devait s’attendre puisque c’est un champ r´eel.

Quant aux champs de jaugeW etZ, le calcul est direct mais quelque peu p´enible. Etant donn´e Fµνa =∂µAaν−∂νAaµ+gabcAbµAcν, on obtient

−1

4Fµνa Fµν a=−1 2

(DµWν)?−(DνWµ)?−igcos ΘW ZµWν?−ZνWµ?

×[DµWν−DνWµ+igcos ΘW(ZµWν−ZνWµ)]−1

4Fµν3 Fµν3, (11.40) o`u les d´eriv´ees covariantes ont ´et´e d´efinies comme suit :

(DµWν)?= (∂µ−ieAµ)Wν? et DµWν= (∂µ+ieAµ)Wν. (11.41) Le champW a donc une charge enti`ere et on peut ´ecrireWµ?≡Wµ+ etWµ≡Wµ, aveceW+= +1 et eW =−1. La d´emarche est la mˆeme pourZ, et on trouve eZ = 0, autrement dit il n’y a pas d’interaction entre le photon et le boson Z. Nous verrons par la suite que ces charges sont aussi impos´ees par la conservation de la charge aux vertex d´ecrivant l’interaction faible.

11.2.3 Interactions faibles

Nous nous int´eressons maintenant aux interactions des bosonsW± etZ0avec les fermions. Ces couplages apparaissent naturellement des termes suivants du Lagrangien :

X

i

iLiDL/ i+X

i

iEiDE/ i. D´eveloppons ces termes en utilisant les champs physiques ; on obtient

LIEW =iLi∂L/ i+iEi∂E/ i+g Wµ?JWµ++WµJWµ−+Zµ0JZµ

+eAµJEMµ , (11.42) o`u

JWµ+= 1

√2νiLγµeiL, (11.43)

JWµ−= 1

√2eiLγµνiL, (11.44)

JZµ= 1 cos ΘW

1

iLγµνiL+

−1

2 + sin2ΘW

eiLγµeiL+ sin2ΘWeiRγµeiR

, (11.45)

JEMµ =−eiγµei. (11.46)

Fig. 11.2 – Le vertex associ´e aux bosons W. Notons que le vertex o`u toutes les fl`eches seraient invers´ees est aussi possible, avec le mˆeme facteur.

Fig.11.3 – Le vertex associ´e au bosonZ. Les valeurs des constantescV etcAd´ependent des champs en interaction. Pour les neutrinos,cV = 12 etcA=12; pour les autres leptons,cV =−12+ 2 sin2ΘW et cA=−12.

Les vertex associ´es `a ces termes d’interaction sont repr´esent´es aux figures 11.2 et 11.3.

Nous avons volontairement r´e´ecrit le terme ´electromagn´etique pour marquer une diff´erence fon-damentale : l’interaction faible est chirale, ce qui n’est pas le cas de l’interaction ´electromagn´etique.

En effet, le courantJEM contient les spineurs entiers, alors que les trois autres courants ne couplent que des champs de mˆeme chiralit´e. Il n’est donc pas surprenant de constater exp´erimentalement que c’est pr´ecis´ement dans le secteur faible du Mod`ele Standard que l’on observe des violations de la parit´e.

Chaque terme du Lagrangien doit naturellement ˆetre globalement neutre, i.e. invariant. Comme les courantsJW± portent une charge enti`ere, et queJZ est neutre, le champ W doit bien lui aussi porter une charge enti`ere alors que leZ est neutre. C’est le r´esultat que nous avions annonc´e plus haut.

Finalement, notons encore que ces termes d’interaction ne m´elangent pas les g´en´erations : ils ne couplent que les ´electrons et neutrinos ´electroniques entre eux, les µ et νµ, les τ et ντ. En particulier, le ph´enom`ene d’oscillation des neutrinos, i.e. la modification de la nature d’un neutrino, n’est pas autoris´e dans le cadre du Mod`ele Standard. Ces oscillations ont pourtant ´et´e observ´ees exp´erimentalement, et un effort intense est en cours pour modifier le Mod`ele Standard afin d’y

incorporer un tel ph´enom`ene.

Fig.11.4 – Un exemple de processus faisant intervenir des courants faibles charg´es : la d´esint´egration duτ.

Fig.11.5 – Un processus avec les courants faibles neutres : la diffusion ´elastique ´electron-neutrino.

Nous illustrons aux figures 11.4 et 11.5 deux processus faisant intervenir d’une part les courants charg´es puis les courants neutres. Notons que de tels processus ne sont possibles que dans le secteur faible du Mod`ele Standard, puisque les neutrinos n’interagissent que par l’interm´ediaire de la force faible. C’est la masse tr`es ´elev´ee des bosons qui forment les courants neutres qui est responsable de la tr`es faible section efficace de ce genre de processus : les neutrinos sont des particules extrˆemement difficiles `a d´etecter puisqu’elles n’interagissent que tr`es faiblement avec la mati`ere.

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