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Intérêt envers la subjectivité de l’enfant

L’intérêt de la mère envers la subjectivité de l’enfant réfère à la mesure dans laquelle la mère considère son enfant comme un être doté d’un monde psychologique autonome. L’intérêt envers la subjectivité se manifeste par la curiosité que la mère démontre vis-à-vis les dessins de l’enfant, ses comportements et surtout les états mentaux qui les sous-

tendent*. En ce sens, une mère qui démontre un intérêt véritable envers la subjectivité est disposée à considérer l’activité du Gribouillis comme une opportunité de communication où elle apprend à connaitre son enfant.

*Note : Les commentaires ou la curiosité de la mère liés spécifiquement aux affects sont évalués selon les cotes de l’item Communication affective.

0 = Absence d’intérêt envers la subjectivité de l’enfant; la mère n’a pas conscience du monde subjectif de l’enfant. Elle semble centrée sur sa propre réalité interne (ex : ses idées, motivations, préoccupations) a, ce qui l’empêche de considérer l’activité comme une opportunité de communication. La mère semble indifférente. Elle ne porte pas attention à

Il est à noter que la désirabilité sociale n’est pas cotée spécifiquement. Cependant, il faut savoir en reconnaitre les indices (ex : l’enfant dessine visiblement pour se débarrasser et la mère le félicite pour sa participation; l’enfant produit des dessins à caractère morbide et la mère persiste à dire que c’est beau) afin de coter avec rigueur les items de la dimension des comportements positifs.

Survol de la dimension des comportements positifs : Capter les comportements de la mère qui favorisent une relation positive et qui reconnaissent l’individualité de l’enfant. Intérêt envers la subjectivité : Reconnaitre l’individualité de l’enfant dans l’interaction en le considérant comme un être doté d’un monde psychologique.

Communication affective : Établir un canal de communication pour l’expression des affects dans l’interaction.

Capacité à jouer : Offrir un espace d’expérience mutuel et bienveillant dans un contexte de jeu au sein de l’interaction.

Soutien à l’investissement : Soutenir la motivation de l’enfant à s’investir dans la tâche. Démonstration d’affection : Offrir un espace relationnel chaleureux et affectueux.

l’enfant et elle ne s’intéresse pas à son monde interne. Le contenu de l’interaction ne semble jamais aller au-delà des échanges nécessaires à l’exécution de l’activité b.

a Ex. La mère décide promptement de raconter son histoire en premier pour accélérer le processus et terminer l’activité plus rapidement puisque l’enfant verbalise de ne pas être certain de savoir comment commencer son histoire.

b Ex. La mère ne démontre ni intérêt ni curiosité par rapport à ce que l’enfant dessine. Note : Une mère peut obtenir cette cote lorsqu’elle ne démontre pas d’intérêt authentique envers ce que l’enfant produit. Par exemple, la mère pose des questions à l’enfant, mais celles-ci sont machinales (i.e., fait dans le but de suivre les instructions) et elle ne semble pas accorder une réelle importance à la réponse.

2 =Intérêt minimal envers la subjectivité de l’enfant; la mère fait preuve d’un intérêt minimal par rapport au monde subjectif de l’enfant, c’est-à-dire à ses dessins, comportements et états mentaux. Elle est attentive à l’enfant, mais cela se manifeste davantage dans son attitude que dans ses verbalisations. Elle observe et écoute l’enfant. Ainsi, l’intérêt se voit surtout au niveau des échanges non verbaux (ex : porter attention à ce que l’enfant fait). Cette cote est aussi attribuée à la mère qui pose des questions d’ordre factuel a et qui émet des commentaires de nature descriptive (description d’une action ou d’une caractéristique physique) b. Lors de l’histoire, la mère ne fait référence qu’au contenu littéral des dessins de l’enfant, ce qui peut refléter son manque d’intérêt pour le monde subjectif de l’enfant.

a Ex. « C’est quoi ton dessin? »; « Qu’as-tu dessiné? »; « Qu’est-ce que tu fais? » sans élaboration ou question additionnelle.

b Ex. « Ton bonhomme de neige n’a pas de bouche, ok. »; « Le chien marche dans la rue. » 4 = Intérêt modéré envers la subjectivité de l’enfant; la mère fait un effort raisonnable pour explorer le monde subjectif de l’enfant. La mère semble comprendre que les dessins et ce que l’enfant en dit sont une façon pour lui de communiquer quelque chose. Elle utilise donc minimalement l’activité pour favoriser les échanges entre elle et son enfant. Elle n’est pas seulement attentive à ce que l’enfant dit ou fait, mais elle s’implique dans la relation. Elle pose des questions requérant une certaine élaboration de la part de l’enfant a, incluant la clarification d’un état mental (ex : motivation, préférence, désir, intention) b ou d’un dessin c. Elle fait preuve d’une curiosité non contrôlante. Lors de l’histoire, la mère fait

minimalement référence aux idées amenées par l’enfant lors des dessins.

a Ex. « Explique-moi ton dessin. »; « Je me demande qu’est-ce qui t’a amené à dessiner ça. »

b Ex. « Aimes-tu le jeu du Gribouillis? »; « Qu’est-ce que tu en penses? »; « As-tu envie que je te montre comment jouer? »; « Pourquoi tu ne veux pas me raconter une histoire? » c Ex. Clarification objective/factuelle d’un dessin : « Qu’est-ce que la petite fille tient dans ses mains? »; « C’est quoi la chose au-dessus de la maison? » IMPORTANT : Lorsque les

questions/commentaires de la mère impliquent des aspects de fantaisie, ceux-ci sont cotés sous l’item Capacité à jouer (voir exemples a de la cote 6 sous l’item Capacité à jouer). 6 = Intérêt considérable envers la subjectivité de l’enfant; la mère s’efforce de se centrer sur ce que l’enfant essaie de communiquer. Elle fait preuve d’une curiosité authentique. La mère utilise l’activité pour favoriser les échanges entre elle et son enfant. La mère semble comprendre que les dessins et ce que l’enfant en dit sont une façon pour lui de

communiquer quelque chose ET elle fait l’effort de comprendre ce que l’enfant tente de communiquer. L’intérêt de la mère se traduit par des commentaires reflétant une conscience accrue des états mentaux de l’enfant a et des questions concernant le monde subjectif de l’enfant qui vont au delà de ce qui est explicitement dessiné b. * Pour ce qui est de l’histoire, la mère la construit en élaborant sur des éléments apportés par l’enfant lors de l’exécution des dessins c.

* Note : Ici, il est primordial de différencier les questions se rapportant à l’enfant même (Intérêt envers la subjectivité – voir exemples b qui suivent) versus les questions se rapportant à la fantaisie (Capacité à jouer - voir exemples a de la cote 6 sous l’item Capacité à jouer).

a Ex. La mère dit à son fils qui cache son dessin en dessinant: « Aimes-tu mieux que je ne te regarde pas. Tu ne veux pas que je vois avant que tu aies terminé? »; L’enfant gigote sur sa chaise et chigne. La mère lui demande : « Aimes-tu mieux jouer à autre chose pour

l’instant? »

b Ex. L’enfant dessine un personnage qui fait du surf et la mère lui demande : « Est-ce que c’est quelque chose que tu aimerais faire? »; L’enfant dessine une plage et la mère

demande : « Aimerais-tu aller à la plage dans notre prochain voyage? »

c Ex. La mère enrichit le contenu d’un dessin de l’enfant en respectant l’idée de l’enfant. 8 = Intérêt marqué envers la subjectivité de l’enfant; la mère est clairement centrée sur ce que l’enfant essaie de communiquer. Elle utilise l’activité comme une façon d’explorer la relation mère-enfant. Elle émet des propositions/inférences quant aux motivations de l’enfant à dessiner ce qu’il a dessiné a. En ce sens, la mère semble au courant/à l’affut des thèmes qui sont présents ou activés chez l’enfant. La mère se livre donc à une élaboration de ce que l’enfant produit, et ce qu’elle suggère semble lié à ce que l’enfant veut

communiquer, c’est-à-dire quelque chose qui reflète son monde subjectif (ses expériences, son intentionnalité) b. La mère utilise franchement l’activité pour favoriser les échanges entre elle et son enfant. Lors de l’histoire, la mère tente de donner un sens à l’ensemble des dessins à travers une histoire pertinente à l’interaction b-c et/ou selon ce que l’enfant

semblait vouloir communiquer d.

a Ex. L’enfant semble accuser un retard dans ses apprentissages en lecture et écriture. Son dessin est composé de lettres. Il éprouve de la difficulté à écrire des mots simples et

demande à sa mère de l’aider. Sa mère répond à sa demande et ajoute avec un ton empathique : « On dirait que tu as hâte d’apprendre à lire toi. » Cet exemple illustre l’effort mental de la mère à « lire » l’état mental de l’enfant en détectant son désir d’apprendre.

b Ex. L’enfant émet des commentaires et fait des dessins liés au thème de la violence au cours de l’activité. Même si la mère est inconfortable avec ce thème, elle l’intègre dans une histoire cohérente et nuancée de façon à reconnaitre ce que l’enfant tentait de

communiquer.

c Ex. Lors de l’histoire, la mère élabore un scénario concordant à l’interaction immédiate dans lequel est mentionné une situation où le parent communique ses limites face à un enfant avide. Plus précisément, la mère raconte l’histoire d’une randonnée en montagne en famille. Rendus au sommet, la mère se dit fatiguée et demande de prendre une pause pour se reposer alors que l’enfant veut toujours aller plus loin sans arrêter.

d Ex. La mère élabore une histoire autour du thème du défi de grandir, alors que l’enfant avait lui-même effectué des dessins représentant des situations difficiles pour lui (ex : une descente de ski dans une pente trop avancée pour lui, mais adéquate pour son grand frère).

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