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La communication affective réfère à la mesure dans laquelle la mère identifie et donne un sens au contenu affectif dans l’interaction. Les indices affectifs peuvent se retrouver au niveau du comportement, du discours et des dessins. Nous évaluons la capacité de la mère à utiliser le canal de communication des affects dans l’interaction. Plus spécifiquement, nous nous attardons surtout à sa capacité à observer et à répondre à l’état affectif de l’enfant. * * Note : Les manifestations d’amour/d’appréciation de la mère envers son enfant sont évaluées selon les cotes de l’item Démonstration d’affection.

Notons que les affects s’observent à travers toutes formes d’expression (dessin, ton de voix, expression faciale, langage du corps) qui véhiculent une émotion ou un état affectif. Il est primordial de ne pas donner de crédit à la mère si le coteur peut observer qu’elle attribue des affects inappropriés à l’enfant de façon plutôt rigide a. Toutefois, si la mère attribue des affects inappropriés, mais que cela est fait dans un contexte « tentatif » b, le coteur doit lui attribuer une cote adéquate (> 2).

a Ex. La mère explique son dessin à l’enfant : « Ça, c’est toi avec les papillons au

Biodôme et t’es pas content. - Aye, j’étais pas pas content. C’est juste que j’avais un petit peu peur des papillons dans ce temps-là. - En tous cas, t’avais pas l’air content. »

Versus

b Ex. La mère explique son dessin à l’enfant : « Ça, c’est toi avec les papillons au

Biodôme et tu n’étais pas ben content à mon souvenir, est-ce que ça se peut? - Non, c’est juste que j’avais un petit peu peur des papillons dans ce temps-là. - Ah oui, je comprends, c’est différent. »

0 = Absence de communication affective; la mère n’a pas conscience des affects dans l’interaction. Elle n’est pas en mesure d’identifier le contenu affectif (anxiété, frustration, joie) que l’enfant exprime à travers ses dessins, son comportement ou son discours. Si elle exprime des affects, ceux-ci sont inappropriés. La mère est déconnectée ou centrée sur les comportements observables et le sens littéral des dessins. Quant à elle, l’histoire est dépourvue d’affect.

2 = Communication affective limitée; la mère manifeste une conscience minimale des affects dans l’interaction. Elle est connectée à son enfant sur le plan des affects, c’est-à-dire qu’elle suit le rythme affectif de l’enfant et/ou le régule au besoin, sans toutefois verbaliser de termes relatifs aux émotions. Elle peut reconnaitre les substrats somatiques de l’affect, c’est-à-dire qu’elle reconnait que le corps est le premier niveau de l’affect (ex : le cœur qui bat vite en situation de stress, la nausée face à la peur) a. Lors de l’histoire, la mère ne nomme pas les affects, mais elle peut les communiquer par l’entremise de son ton de voix, expression faciale, etc.

a Ex. La mère dit à l’enfant : « Voyons, t’es donc ben agité, as-tu chaud? »; « T’es fatigué? »

4 = Communication affective modérée; la mère manifeste une conscience adéquate des affects dans l’interaction. Elle reconnait et nomme les affects sous-jacents aux dessins a, comportement b et discours, mais elle s’attarde davantage au contenu affectif facilement décelable (i.e., accessible, superficiel, évident) et grossier c. Quant à elle, l’histoire comporte des affects, mais ceux-ci sont vagues ou basiques d.

a Ex. La mère explique son dessin à l’enfant : « Ça, c’est toi sur le bateau avec un grand sourire parce que tu es de bonne humeur quand on va en bateau. »; La mère parle de son dessin à l’enfant : « Le bonhomme dans le bateau doit avoir peur parce que c’est épeurant d’être dans des grosses vagues comme ça. »

b Ex. L’enfant chantonne en dessinant et la mère dit : « On dirait que tu trouves ça l’fun finalement! »

c Ex. « T’es content. »; L’enfant prend un air taquin et le mère dit : « Tu fais ta petite coquine aujourd’hui. »

d Ex. La mère raconte l’histoire d’un éléphant qui était très triste d’avoir perdu son toutou. 6 = Communication affective considérable; la mère manifeste une bonne conscience des affects dans l’interaction. La plupart du temps, la mère démontre qu’elle est capable de reconnaitre et de nommer les affects plus circonscrits et précis (donc plus difficilement identifiables) à travers les dessins, le comportement et le discours a. La mère déploie un certain effort pour accéder aux affects plus en profondeur. La mère établit le lien entre les affects et les comportements b. Quant à elle, l’histoire contient des affects précis et ceux-ci peuvent être présentés en séquence c.

a Ex. « Tu trouves ça difficile de faire un dessin à partir de mon barbeau. Est-ce que c’est pour ça que tu te choques plus facilement? »; « C’est difficile le jeu. C’est peut-être pour ça que tu trouves ça plate. »

b Ex. Avant d’entamer son histoire, l’enfant marche autour des dessins et semble distrait. La mère lui demande : « Ça te rend nerveux de faire ça? » L’enfant acquiesce et une brève discussion sur son anxiété s’ensuit.

c Ex. La mère raconte l’histoire d’un ours qui se sentait rejeté parce qu’il était le plus petit ours de sa classe, et cela le rendait très triste le matin lorsqu’il était en route vers l’école. 8 = Communication affective marquée; la mère démontre qu’elle est capable de reconnaitre et de nommer le contenu affectif à travers les dessins, le comportement et le discours même si les affects sont particulièrement subtils. La mère déploie un effort considérable pour accéder aux affects plus en profondeur. Elle arrive à suivre la séquence des affects de l’enfant et à les lui refléter. La mère communique à l’enfant une interaction entre les affects de l’enfant et ses affects. IMPORTANT : L’idée de l’interaction entre les affects pour cette cote est que l’enfant a vu que sa mère avait un affect (ex : aime ou n’aime pas le dessin) et cela l’affecte lui a. Quant à elle, l’histoire comporte des affects précis et ceux-ci sont liés à des comportements b.

a Ex. « On dirait que parce que je ne t’ai pas dit que ton dessin était beau, t’es déçu et tu ne veux plus faire l’activité. »

b Ex. La mère raconte l’histoire d’un extraterrestre qui était si déçu et fâché contre ses parents parce qu’ils l’avaient empêché de jouer avec ses amis les êtres humains qu’il se sauva de son vaisseau spatial pour leur montrer qu’il était assez grand pour faire ce qu’il voulait (…)

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