1.2 Le savoir écologique traditionnel
1.2.3 Intégration du savoir écologique traditionnel au savoir
Les années 1990 voient un intérêt croissant pour le SET qui s’étend au-delà des communautés et du cercle académique.228 Cet engouement permettra le développement d’organisations internationales, dont le Traditional Ecological
Knowledge Working Group de l’UICN, et des programmes à grande envergure,
dont Man and the Biosphere de l’UNESCO.229 Ces initiatives augmenteront la recherche sur le sujet et la diffusion des connaissances pour atteindre l’imaginaire populaire à travers de nombreux médias dont la célèbre couverture du magazine
Time intitulée Lost Tribes, Lost Knowledge.230 Dans les sciences, le SET ne sera plus le domaine exclusif de l’anthropologie, de la sociologie ou de la géographie ; il sera intégré dans de nombreuses disciplines de recherche, dont l’écologie, la médecine, la botanique, l’agronomie, l’informatique, l’aménagement et la
224
PELOQUIN. C., BERKES. F., Local Knowledge, Subsistence Harvests, and Social-
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227
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228
AGRAWAL, Dismantling the Divide..., op.cit. 229
POSEY, Cultural and Spiritual..., op.cit. 230
gestion.231 De même, les acteurs dans la conservation de la biodiversité prennent conscience que pour être réussie, une démarche doit être pluridisciplinaire et inclure la participation des populations locales et de leurs savoirs traditionnels.232,233,234
Tel qu’expliqué à la section 1.2.1, le SET se développe en intégrant de multiples sources d’information. Cependant, l’avantage associé à l’intégration des connaissances n’est pas unidirectionnel, le savoir scientifique peut tirer des bénéfices de l’intégration des connaissances traditionnelles ou communautaires.235,236 L’intégration du SET au savoir scientifique est particulièrement utile dans les régions isolées du globe où la recherche scientifique est sporadique et limitée ; le SET pouvant compléter et enrichir les connaissances scientifiques.237,238 Les botanistes étaient parmi les premiers à étudier les SET au 18e siècle ; tandis qu’aujourd’hui il existe de nombreux exemples de ces
231
WARREN. D.M. et al., Networking for Indigenous Knowledge, Indigenous Knowledge and Development Monitor, Vol.1, No.1: 1993, pp.2-4.
232
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235
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LYVER. et al., op.cit. 238
MOLLER. H. et al., Combining Science and Traditional Ecological Knowledge: Monitoring
Populations for Co-Management, Ecology and Society, Vol.9, No. 3, art.2: 2004 [Online]
interactions où le SET est intégré à la gestion d’écosystèmes forestiers et marins avec des résultats positifs.239 Le SET y est particulièrement utile au niveau de l’identification des espèces et des variétés de la faune et de la flore, des comportements des animaux et du cycle de vie de l’écosystème.240 Cette connaissance peut ensuite bénéficier à la société à travers l’agriculture, la restauration d’habitats, l’étude des impacts environnementaux des projets de développement et la gestion des ressources. De même, en Amérique du Nord, contrairement à la croyance populaire développée durant la période coloniale, plusieurs peuples de chasseurs-cueilleurs pratiquent une gestion complexe de leur habitat en utilisant, entre autres, les cycles de succession du feu et une rotation dans l’exploitation des ressources.241,242,243,244 Leurs connaissances des espèces végétales et animales présentes dans les différents stades peuvent être intégrées dans la gestion et la conservation des écosystèmes.245 De plus, la prise en compte du cadre socioculturel permet une meilleure compréhension du rôle de la biodiversité locale et une revalorisation des traditions locales auprès de la
239
MENZIES. C.R., Traditional Ecological Knowledge and Natural Resource Management, University of Nebraska Press, USA: 2006.
240
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245
BERKES. F., DAVIDSON-HUNT. I.J., Biodiversity, Traditional Management Systems, and
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communauté.246,247,248 En valorisant les traditions locales, la communauté devient moins fragile. « The point, however, is that the loss of resilience is not only social, but rather social-ecological in nature, because of the coupling between people and the environment in which they live. »249 Plusieurs auteurs « rappelaient aussi que bon nombre d’exemples de destruction d’espaces avaient pour préalable une déstructuration de ces modes de gestion traditionnels [...]. »250 Ainsi, la cogestion des ressources devient de plus en plus acceptée, les avantages de l’intégration du SET étant mieux perçus.251,252,253
Au Canada, une des grandes avancées dans la reconnaissance de l’importance du SET a été la tenue de consultations publiques par le juge Berger dans les années 1970 pour les projets d’oléoducs et de barrages dans la vallée du fleuve Mackenzie. « Il entendra le témoignage direct de près d’un millier d’habitants du
246
WAYLEN. K.A. et al., Effect of Local Cultural Context on the Success of Community-Based
Conservation Interventions, Conservation Biology, Vol.24, No.4: 2010, pp.1119-1129.
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« L’important, c’est que la perte de résilience n’est pas seulement sociale mais bien de nature socio-écologique, à cause du lien entre les humains et l’environnement dans lequel ils vivent. »
250
AUBERTIN et al., op.cit., p.17 251
JACQMAIN. H. et al., Aboriginal Forestry: Development of a Socioecologically Relevant
Moose Habitat Management Process Using Local Cree and Scientific Knowledge in Eeyou Istchee, Canadian Journal of Forest Research, Vol.42: 2012, pp.631-641.
252
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Environment and Resource Co-Management, Geography Compass, Vol.1, No.4: 2007,
pp.834-849. 253
Nord canadien dans sept langues différentes pour éclairer ce conflit d’acteurs et recommandera en 1977 de retarder le projet de dix ans pour autoriser les Autochtones à négocier un accord. »254 Ces consultations publiques ont soulevé de nombreuses questions sur les impacts liés à la construction d’oléoducs dans les régions arctiques et subarctiques du Canada et sur les droits des autochtones de la région. Elles ont entamé un mouvement qui place les connaissances autochtones et le SET comme étant complémentaires au savoir scientifique.
À cet égard, des questionnements se poursuivent sur la classification particulière à donner à ce savoir. Si plusieurs chercheurs souhaitent grouper le SET au même niveau que le savoir scientifique sous une étiquette générale de savoirs, d’autres veulent en faire ressortir sa spécificité pour les distinguer ; le SET étant, de par sa nature, subjectif tandis que les savoirs scientifiques cherchent à tendre vers l’objectivité.255,256,257,258
En effet, le SET est fortement lié à l’identité culturelle des populations qui le détiennent. Il ne représente pas seulement une forme de connaissance, mais aussi une façon de vivre et de penser. Les savoirs scientifiques, pour leur part, sont généralement identifiés comme ceux provenant de la science moderne qui
254
ROUÉ. M., NAKASHIMA. D., Des savoirs “traditionnels” pour évaluer les impacts
environnementaux du développement moderne et occidental, Revue Internationale des
Sciences Sociales, Vol.3, No. 173: 2002, p.377 255
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256
STEPHENSON, MOLLER, op.cit. 257
TURNER, CLIFTON, op.cit. 258
transcende le contexte local à la recherche de lois universelles.259,260 Une explication simplifiée de la méthode scientifique veut qu’elle identifie dans un premier temps des explications générales de la relation cause-effet sous forme d’hypothèses ; celles-ci génèrent des énoncés particuliers qui, une fois vérifiés, vont infirmer ou confirmer l’hypothèse de départ.261 Pourtant, plusieurs débattent cette objectivité. Haraway, dans son livre Primate Visions, énonce que « any scientific statement about the world depends intimately upon language, upon metaphor. »262 Bien que la science se dit objective, il ne lui est pas possible de faire abstraction de son milieu ; le cadre épistémologique des sciences ne pouvant être séparé de son cadre sociopolitique.263,264,265,266,267 Ainsi, Latour avance que la science occidentale a développé une séparation entre le savoir pur et le savoir lié aux sociétés, mais que cette séparation est artificielle puisque tout savoir est lié
259
BERKES. F., Indigenous Ways of Knowing and the Study of Environmental Change, Journal of the Royal Society of New Zealand, Vol. 39, No.4: 2009, pp.151-156.
260
VAN EIJCK. Michael, ROTH. Wolff-Michael, Keeping the Local Local: Recalibrating the
Status of Science and Traditional Ecological Knowledge (TEK) in Education, Science
Education, Vol.91: 2007, pp.926-947. 261
CRAWFORD et al., op.cit. 262
HARAWAY. D., Primate Visions: Gender, Race, and Nature in the World of Modern
Science, Routledge, New York: 1989, p.4
« tout énoncé scientifique sur le monde dépend intimement du langage et des métaphores. »
263
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264
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265
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267
ROUSSE. J., Knowledge and Power: Toward a Political Philosophy of Science, Cornell University Press, U.S.A.: 1987.
à la société qui la détient.268 D’autres vont plus loin accusant la science de représenter une vision masculine, voire sexiste, et occidentalisée du monde.269 Inversement, bien que le SET soit subjectif, cela ne le rend pas faux, il est basé sur des observations faites sur le terrain, qui est aussi une approche utilisée dans les sciences.270 Durant les procédés juridiques pour le développement de la Baie- James, lorsqu’on a demandé à un des témoins cris de jurer de dire la vérité, il a répondu à travers son traducteur : « He does not know whether he can tell the truth. He can tell only what he knows. »271 Les Cris de la Baie-James mettent plus de foi en ce qu’ils ont observé directement plutôt qu’en ce qui a été lu ou dit par d’autres ; la vérité n’étant pas quelque chose d’externe qui existe en soi, mais bien ce qui est développé par l’observation et les enseignements.272,273 Le débat sur la place du SET est bien résumé par Stepehenson et Moller qui considèrent que : « [...] it would be absurd to assert that all knowledge systems are equally powerful for all uses and questions, but we hasten to add that asserting one system to always be more powerful or legitimate than the other for all types of problems would be equally absurd. »274 Cette étude place le SET et les savoirs scientifiques
268
LATOUR. B., Science in Action: How to Follow Scientists and Engineers through Society, Harvard university Press, Cambridge, Massachusetts: 1987.
269
MARTIN. E., The Egg and the Sperm: How Science Has Constructed a Romance Based
on Stereotypical Male-Female Roles, Signs, Vol.16, No.3: 1991, pp.485-501.
270
AGRAWAL. A., Why “Indigenous” Knowledge?, Journal of the Royal Society of New Zealand, Vol.39, No. 4: December 2009, pp.157-158.
271
RICHARDSON. B., Strangers Devour the Land, Alfred A. Knopf, New York: 1976. « Il ne sait pas s’il peut dire la vérité. Il peut seulement dire ce qu’il connait. » 272
PELOQUIN, BERKES, Local Knowledge, Subsistence... , op.cit. 273
PRESTON. R.J., Cree Narrative: Expressing the Personal Meanings of Events, 2nd
edition, McGill-Queen’s University Press, Montreal: 2002.
274
STEPHENSON, MOLLER, op.cit., p.143
« [...] il serait absurde de dire que tous les systèmes de connaissances sont également fort dans tous les usages et pour toutes les question, toutefois, nous tenons à ajouter, qu’il serait tout autant absurde de dire qu’un système est toujours plus fort ou valide que l’autre pour toutes les problématiques. »
comme des formes complémentaires, mais non identiques de savoir, qui peuvent être utilisées selon des approches multidisciplinaires pour leurs bénéfices mutuels.
Il existe aussi des débats sur la pertinence des chercheurs externes à une communauté à entreprendre des études sur le SET de cette dernière, certains insistant sur le fait que le SET est presque toujours pris hors contexte, mal interprété ou que la signification qu’on lui donne n’est pas celle qu’il avait à l’origine.275 À ceci d’autres répondent que bien qu’il y ait une interprétation des données, chose considérée comme essentielle à la profession de chercheur, et que cette interprétation se fait au sein d’une approche, les différences sont souvent sur la forme plutôt que sur le fond.276 Ainsi, l’important serait d’entreprendre des recherches bien documentées qui incluent une concertation entre les chercheurs et la communauté et qui suivent une procédure fixe pour assurer l’interprétation la plus fidèle possible des données récoltées.277,278,279 De même, l’objectif ne doit pas être de modifier les systèmes de valeurs ou de croyance de l’un ou de l’autre groupe (communauté scientifique ou communauté autochtone), mais bien d’utiliser les données provenant des deux (2) pour arriver à un tout cohérent et porteur de sens ; l’important de toute recherche étant
275
STEVENSON. M., In Search of Inuit Ecological Knowledge: A Protocol for its Collection,
Interpretation and Use: A discussion paper, Report to the Department of Renewable
Resources, GNWT, Qiqiqtaaluk Wildlife Board and Parks Canada, Iqaluit, Nunavut: 1996. 276
WENZEL. G.W., Traditional Ecological Knowledge and Inuit: Reflections on TEK Research
and Ethics, Arctic, Vol.52, No.2: 1999: pp.113-124.
277
WEATHERHEAD. E. et al., Changes in Weather Persistence: Insight from Inuit Knowledge, Global Environmental change, Vol.20: 2010, pp.523-528.
278 USHER, Traditional Ecological Knowledge..., op.cit.
279
CALAMIA. M.A., Une méthodologie visant à incorporer les connaissances écologiques
traditionnelles aux systèmes d’information géographique pour gérer les ressources marines dans le pacific, Ressources marines et traditions, Vol.10: 1999, pp.2-12.
d’assurer une interprétation fidèle des données liées à un phénomène.280,281 De même, cette étude ne vise pas à placer un système de valeur comme supérieur à un autre, mais bien à montrer qu’en utilisant les deux (2) plus d’information peut en être tirée qu’il n’aurait été possible d’obtenir à un seul.
De plus en plus, la communauté scientifique s’intéresse à l’apport du SET lié aux changements climatiques que subissent les peuples autochtones vivant dans les régions arctiques et subarctiques du globe.282 Riedlinger et Berkes identifient différents niveaux où le SET peut être intégré aux connaissances scientifiques pour améliorer les connaissances sur les changements climatiques dans l’Arctique et le subarctique canadien ; « as a source of climate history and baseline data; in formulating research questions and hypotheses; as insight into impacts and adaptation in Arctic communities; and for long-term, community based monitoring. »283 D’autres chercheurs abondent dans le même sens, indiquant que les informations provenant du SET peuvent être utilisées pour apporter des données liées à l’environnement, au climat, aux espèces et aux habitats de même que pour contribuer au développement de modèles d’adaptation aux changements
280
CRONIN. S.J. et al., Participatory Methods of Incorporating Scientific with Traditional
Knowledge for Volcanic Hazard Management on Ambae Island, Vanuatu, Bull Volcanol,
Vol.66: 2004, pp.652-668. 281
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Research Partnership, British Columbia: 2000, pp.147-151. 282
WEATHERHEAD et al., op.cit. 283
RIEDLINGER, BERKES, op.cit., p.315
« comme source de données sur histoire climatique et les états de base ; pour formuler des questions et des hypothèses de recherche ; comme source d’information sur les impacts et les adaptations des communautés arctiques ; et pour une observation communautaire de l’environnement de longue durée. »
climatiques.284,285 En combinant les observations provenant du SET à des données scientifiques, on arrive à une conclusion qui permet de mieux comprendre la situation actuelle et ainsi élaborer de nouvelles pistes de recherche, des méthodes d’adaptation et de mitigation et des programmes de gestion adaptés.286,287,288,289 Habituellement, la combinaison d’informations se fait à partir de données qualitatives pour le SET et de données quantitatives ou qualitatives pour le savoir scientifique.290,291,292 Les données provenant des SET peuvent être obtenues de nombreuses sources, dont les entrevues, les questionnaires, les terrains de recherche conjoints et les ateliers communautaires.293,294 Ces données sont ensuite combinées avec les données scientifiques pour permettre une triangulation et une interprétation des résultats. Cette étude s’inscrit dans ce courant en combinant le SET des Cris de la Baie-James sur les changements climatiques, la bernache du Canada et le caribou des bois aux savoirs scientifiques présentement disponibles pour la région. Ainsi, cette étude aborde trois (3) des façons d’intégrer le SET aux
284
TURNER, CLIFTON, op.cit.
285 DUERDEN, op.cit.
286
WEATHERHEAD et al., op.cit. 287
PEARCE. T.D. et al., Community Collaboration and Climate Change Research in the
Canadian Arctic, Polar Research, Vol.28: 2009, pp.10-27.
288
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Populations on the West Coast of Hudson Bay, Inuit Studies, Vol.30, No.2: 2006, pp.191-
208. 289
FREEMAN. M.M.R., The Nature and Utility of Traditional Ecological Knowledge, Northern Perspectives, Vol.20, No.1: 1992.
290
LAIDLER. G.J., Inuit and Scientific Perspectives on the Relationship between Sea Ice and
Climate change: the Ideal Complement?, Climatic Change, Vol.78: 2006, pp.407-444.
291
TREMBLAY et al., op.cit.
292 BERKES et al., Rediscovery of Traditional..., op.cit.
293
HUNTINGTON, Using Traditional Ecological..., op.cit. 294
HUNTINGTON. H.P., Observations on the Utility of the Semi-Directive Interview for
connaissances scientifiques de Ridelinger et Berkes, soit comme source d’information sur les données historiques du climat et des espèces qu’il influence, comme source de données sur les impacts des changements sur les communautés subarctiques et pour trouver de nouvelles pistes de recherches. Elle se base sur des données qualitatives pour le SET et des données quantitatives pour les savoirs scientifiques. Cette étude vise par ces démarches approfondir les expériences sur les moyens de combiner le SET et la