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que se considérant plutôt bons élèves, se contentaient de faire le minimum. L’affiliation de Anna et Iris a débuté avant l’entrée en études supérieures. Elles sont donc rapidement entrées dans la dynamique du travail universitaire, se sont organisées tant dans leur temps que dans leur travail, ont travaillé de façon structurée, assisté à tous les cours et fait passer les études en priorité. Anna, en l’espèce, a d’ailleurs indiqué faire passer les études avant sa relation amoureuse. A contrario, certains étudiants ont connu des débuts plus difficiles parce qu’ils ne se sont pas rapidement enrôlés dans la logique du métier d’étudiant, soit parce qu’ils ont préféré profiter, soit parce qu’ils ne percevaient pas l’intérêt de s’impliquer et se contentaient de ce fait du minimum. À ce propos, Katia et Salomé sont assez emblématiques. Si l’une a préféré profiter des soirées étudiantes en début de cursus au détriment de ses études, l’autre pensait que valider même de justesse était amplement suffisant, ce qu’elle regrette aujourd’hui :

« Alors j’ai eu ma licence avec mention assez bien. Donc euh en soi je me posais pas vraiment de question. C’est ce que j’ai regretté après parce que pour moi il suffisait d’avoir 10 et c’était bon. Et après j’ai compris que bah les mentions ça servait à quelque chose finalement. Ouais tant que c’était validé en soi je me posais pas de question et puis c’est qu’après que j’ai compris que bah non en fait il faut travailler davantage. » (Salomé)

Les propos tenus par Salomé indiquent bien un défaut d’affiliation en début de cursus. Il est d’ailleurs intéressant de souligner que Salomé comme Katia ont vu leurs notes augmenter à compter du moment où elles ont compris la nécessité de travailler et de s’impliquer, c’est-à- dire à partir du moment où leur affiliation a débuté. Il est encore plus intéressant d’indiquer que toutes deux n’étaient pas habituées à travailler assidûment leurs cours avant l’entrée en études supérieures. Ayant en effet des facilités, elles se contentaient du minimum ce qui était certes payant au lycée, mais ce qui leur a fait défaut une fois arrivées en études supérieures, d’où l’importance d’une certaine socialisation anticipatrice.

Outre les façons de travailler, le métier d’étudiant se nourrit également des expériences vécues par les étudiants pouvant alimenter leur travail scolaire. À cet égard, si Erasmus fut notamment l’occasion d’enfin voyager pour des individus qui n’en avaient pas les moyens autrement comme c’est le cas de Hugo par exemple, cela a également eu un effet bénéfique sur les apprentissages et les résultats. Ainsi, Hugo indique que « l’anglais je le maîtrise cette année

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grâce à mes études en Erasmus » et Margot met en évidence combien Erasmus a aidé à l’amélioration de sa moyenne générale : « j’étais à 13-14 je crois mais après Erasmus a pas mal aidé ». À ce propos, elle n’est pas la seule à indiquer que Erasmus a permis une certaine amélioration des résultats et/ou combien cela lui a fait du bien. Les étudiants concernés expliquent cela par de multiples facteurs : les différences pédagogiques à l’étranger (c’est davantage pratique, il y a plus de travaux de groupe et les exercices juridiques font plus sens pour eux car ils sont plus concrets), une dose de travail moins conséquente, moins de pression qu’en France, l’apprentissage d’une plus grande autonomie ce qui oblige à une meilleure organisation. En effet, les étudiants ont dû s’auto-gérer plus que jamais. Arriver dans un nouveau pays, devoir composer avec une nouvelle langue et s’y adapter sont autant d’éléments qui les ont aidés à gagner en indépendance ce qui a servi leur expérience universitaire par la suite. En outre, Ophélie indique que :

« Parce qu’en M1, comme je suis partie en Erasmus, c’était pas la même façon de travailler, c’était pas la même dose de travail non plus finalement, c’était pas les mêmes cours »

Et Iris ajoute quant à elle :

« C’était pas du tout comme en France donc déjà… parce que c’est très pratique, c’est pas du tout théorique. Et puis même du coup ça m’a permis de, bah déjà de parler une troisième langue, donc ouais c’était vraiment bien. (…) (Ça m’a apporté) euh de l’autonomie je pense. De l’indépendance. De l’ouverture d’esprit aussi parce que du coup on rencontre des gens de plein d’autres pays différents qui connaissent pas forcément nos mœurs et coutumes. Et ouais je pense que c’est ça. Et ça m’a permis de sortir aussi de comment dirais-je, de la fac de Droit de Nantes. Parce que c’est très euh, ‘fin je pense que y’a moyen de faire un burn-out en vrai de vrai quand on va en droit (rires). Ouais je sais que y’a plein de personnes qui étaient à deux doigts, ‘fin surtout en M1, ‘fin elles sont quand même restées mais … en fait quand on est très très concentrés dans les cours, on peut facilement bah ne plus en pouvoir. »

D’autres étudiants encore ont opté pour l’acquisition de diplômes et formations parallèles venant compléter leur formation actuelle et renforcer leurs connaissances et compétences juridiques. C’est notamment le cas de Anaïs qui a effectué un DU Criminologie

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