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l’un-l’autre.

Hugo a obtenu un bac S mention assez bien et considère avoir été un bon élève au lycée en faisant le minimum. Le peu de travail engagé lui permettait tout de même d’obtenir de bonnes notes, ce qui ne l’a pas poussé à beaucoup travailler avant l’entrée en études supérieures. Il pense que cela est notamment dû à ses « facilités ». Il n’a jamais connu les rattrapages et n’a jamais redoublé, mais il a effectué une première année universitaire en Sciences. Cette dernière ne lui a pas plu mais lui a néanmoins permis de se rendre compte de ce qu’il voulait réellement. Par la suite, il a effectué sa licence de droit à Nantes, à laquelle il a toujours eu de plus ou moins bonnes notes et à laquelle il a obtenu la mention assez bien. Hugo bénéficie par ailleurs d’une bourse de 480 euros de la part du Crous en temps normal, mais compte tenu du fait qu’il est parti en Erasmus, il bénéficie également de la bourse Erasmus, la bourse Envoléo ainsi que l’aide à la mobilité internationale. Il ne travaille pas en parallèle des études mais travaille durant l’été. Il préfère en effet se concentrer sur ses cours et faire de ses études une priorité.

1.1.2. Motivations pour le droit et expérience dans la filière

Hugo a indiqué s’être inscrit en droit pour trois raisons : il est passionné de droit, il recherche une ascension sociale, et enfin, il aspire à un métier auquel la filière en question prépare (les métiers de la diplomatie). Qui plus est, Hugo a indiqué que sa famille attendait de lui une réussite sociale et économique. Sa mère lui rappelle souvent combien il est important de faire des études pour ne pas « finir comme elle », pour ne pas connaître sa situation. Hugo a vécu dans un quartier populaire et a été confronté à des personnes touchant au trafic de drogue et à des personnes ayant été déscolarisées. Sa famille lui a transmis certaines valeurs telles que l’importance de bien écrire, l’importance de bien parler et l’importance de bien se comporter. Sa mère l’a quant à elle poussé à s’entourer d’amis ayant les mêmes aspirations, ouverts d’esprits et intéressés par la réussite scolaire. Ainsi, ayant été entouré de deux personnes à la belle écriture, cela lui a donné envie de devenir comme elles, d’où l’importance des fréquentations.

Si le droit fut compliqué en termes de charge de travail, Hugo considère qu’il n’a pas été difficile pour lui de s’intégrer comme il le précise :

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« C’est vrai que ça n’a pas trop été difficile de m’intégrer, y’a pas ‘fin j’étais pas un OVNI finalement dans la fac. »

Il impute cela au fait qu’aujourd’hui, la faculté de droit s’est démocratisée et est censée être ouverte à tous les milieux. En effet, à ses yeux, étant donné que le nombre de titulaires du baccalauréat augmente de plus en plus, cela amène d’autant plus les individus à intégrer les études supérieures et ce, qu’importe leur classe sociale. En l’espèce, Hugo ne pense pas avoir travaillé avec acharnement ni avoir éprouvé de grandes difficultés. Il a certes eu des mauvaises notes, mais jamais de difficultés relatives à la compréhension d’une notion a-t-il dit. Toutefois, l’un des problèmes inhérents aux difficultés économiques et à sa classe sociale, c’est de ne pas avoir eu accès aux langues et aux voyages selon lui. Il considère que cela ne lui a pas permis d’avoir accès à tous les contenus, à ce que « font les autres », sous-entendu ceux qui en ont les moyens. Or, de tels contenus semblent aujourd’hui primordiaux ne serait-ce que lors des concours selon Hugo. Ceux qui en ont bénéficié durant leur enfance partent donc avec davantage de facilités. C’est principalement ici que se joue la différence entre lui et les étudiants issus de classes privilégiées, pas dans les facultés intellectuelles. De fait, Hugo ne se pense pas inférieur et pense même avoir une bonne culture générale : « finalement j’suis pas le plus intelligent du monde, mais j’suis très curieux et je m’intéresse beaucoup à tout ce qui m’entoure. Je fais des liens entre ce qui m’entoure et ce que j’apprends et j’élargis mes horizons et c’est ça finalement qui m’aide beaucoup à réussir mes études. Parce que finalement j’ai une bonne culture générale et j’associe tout ce que je lis, ce que je découvre avec ce que je connais déjà. ». Ce faisant, il n’a donc jamais eu le sentiment de ne pas y avoir sa place.

1.1.3. Métier d’étudiant

Aussi, Hugo considère ne pas avoir beaucoup travaillé ses cours durant la licence, mais en raison de sa curiosité et des liens qu’il établit entre ses connaissances, ce qui l’entoure et ce qu’il apprend, cela l’a aidé à réussir ses études. L’on voit d’ailleurs bien dans son discours combien les recherches qu’il fait et sa curiosité l’ont aidé à alimenter son travail universitaire :

« Et puis je suis très intéressé et c’est venu assez naturellement parce qu’en fait finalement je travaille en quelque sorte quand je viens enrichir toutes mes connaissances, je viens les compléter, c’est un travail qu’est pas universitaire mais c’est un travail qui porte ses fruits dans le domaine universitaire. »

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