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Inégalités socioculturelles et économiques

CHAPITRE 2 : CADRE D’ANALYSE CONTEXTUEL

2.1 La discrimination faite aux femmes au Burkina Faso

2.1.2 Inégalités socioculturelles et économiques

Malgré les évolutions positives de la condition des femmes burkinabè, il faut reconnaître qu’il existe encore des pratiques culturelles et traditionnelles qui contribuent à maintenir diverses formes d’inégalités dans la société (BAD, 2019 ; Ilboudo, 2006 ; Tarrab et Coene, 1989 ; Rouamba, 2010). Dans son profil genre du Burkina Faso, la Banque Africaine de Développement (BAD) énumère les pratiques culturelles et traditionnelles qui contraignent la vie des jeunes filles : « le mariage précoce et/ou forcé de la jeune fille ; le faible accès de la femme à la terre comme propriétaire foncière, l’exclusion de la femme à l’héritage familial, le lévirat1, la négligence quant à la déclaration devant l’état civil de la naissance des

filles, etc. » (BAD, 2019 : 5). Les inégalités commencent d’abord au niveau de la famille, avant de se répandre sur d’autres sphères de la société. Le plus souvent, « c’est dans la vie quotidienne au sein de la famille que débute l’état d’infériorité des femmes et c’est là d’abord qu’elles doivent améliorer leur condition (Tarrab et Coene, 1989 : 111).

Les violences faites aux femmes représentent une réelle barrière pour l’émancipation de ces dernières (Ilboudo, 2006). Elles persistent encore aujourd’hui, car la population a un faible taux d’instruction sur la SSR. Par définition, les violences sexuelles :

sont l’expression d’un rapport de domination d’un individu sur un autre à travers un acte à caractère sexuel, commis sans consentement. Elles représentent une atteinte aux droits fondamentaux, à la dignité, à la sécurité, à l’intégrité physique ainsi qu’à l’intégrité psychologique, et entraînent des répercussions sérieuses chez les individus qui la subissent. Les violences sexuelles, employées au pluriel, englobent un éventail d’actes dont le harcèlement verbal, l’exploitation sexuelle, les agressions sexuelles et les abus sexuels. (CQFD, 2019 : 2)

Pourtant, l’éducation sexuelle joue un rôle primordial pour la lutte contre la marginalisation des femmes. Revenons sur ces marginalisations physiques que les femmes du pays des « Hommes Intègres » subissent depuis des décennies. Ilboudo (2007) les présente comme des violences qui « se parent pudiquement du manteau de la culture, de la tradition ou de la religion pour résister au changement » (Ilboudo, 2007 : 174). Il s’agit de mutilations génitales féminines, mariages précoces ou forcés, violences conjugales, harcèlement sexuel, ou exclusion sociale pour cause de « sorcellerie ». En ce qui concerne la sorcellerie, les femmes, le plus souvent les femmes agées, les veuves ou les femmes ne répondant pas aux normes de la société en sont accusées. Ces accusations sont caractérisées comme suit : « Les sorcières sont des femmes qui, pour une raison ou une autre, ont une vie qui dérange ou des biens que l’on convoite […] Ce sont les vieilles femmes ne disposant plus de soutien familial et/ou considéré comme une charge qui font l’objet d’accusations » (Ilboudo, 2006 : 62).

Les auteurs tels que Ilboudo (2006) et Tarrab et Coene (1989) rendent compte d’autres phénomènes traditionnels et coutumiers historiques considérés comme

des atteintes à la dignité des femmes. Ils parlent particulièrement de l’excision, une mutilation génitale dont le but véritable est d’ôter « les organes érogènes externes de la fille pour éviter qu’elle ne découvre trop tôt le plaisir sexuel (notamment par la masturbation), assurer ainsi sa virginité jusqu’au mariage, et prévenir ensuite son infidélité » (Ilboudo, 2006 : 34-35). Les auteurs discutent de la situation des femmes burkinabè face à ce phénomène. Alors que Tarrab et Coene (1989) se basent sur des faits antérieurs aux années 2000, Ilboudo (2006) propose un portrait au début des années 2000, toujours en accord avec la pensée de Tarrab et Coene (1989). La BAD (2019) expose ensuite une version plus récente des faits.

Ilboudo (2006) présente l’excision comme une pratique qui « faisait traditionnellement partie d’un processus initiatique marquant le passage de l’enfance à l’âge adulte » (Ilboudo, 2006 : 28). Tarrab et Coene (1989) quant à eux considèrent qu’il s’agit d’une pratique encouragée par des « résistances enfouies dans des profondeurs abyssales » (Tarrab et Coene, 1989 :11) et encouragée par les mères et les grand-mères qui sont convaincues que « une fille non excisée risque toujours les foudres du diable » (Tarrab et Coene, 1989 :12). Présentée comme un passage obligatoire pour la jeune fille, l’excision émane d’une mentalité difficile à changer (Ilboudo, 2006). À l’issue de leur étude sur les motivations de la société à poursuivre cette pratique, Tarrab et Coene (1989) affirment :

Comme me l’ont dit toutes les femmes que j’ai interrogées, cette tradition millénaire n’est pas facile à changer. Ce n’est pas du jour au lendemain qu’on peut transformer des mentalités ancrées aux tréfonds de l’âme africaine. Les rites villageois sont encore très opérants, et nulle politique d’État ne saurait en venir à bout au terme de quelques années […] Car ce ne sont pas seulement les « marabouts » – les grands prêtres du village, souvent plus puissants que les représentants de l’autorité gouvernementale – qui font obstacle au changement souhaité, mais les mères et grands-mères elles-mêmes ! (Tarrab et Coene, 1989 :11-12)

Pour sa part, Ilboudo (2006 : 34) présente cette pratique comme « un crime contre la féminité », et un grave problème pour la santé des femmes qui les touche à proportion de près de 66,35% en 1996. Elle souligne le fait qu’il n’existait pas, malgré tout, d’impunité dans le cas de l’excision avant les années 1990. Aucune sanction ne punissait les personnes qui pratiquent l’excision, ce qui représente une réelle discrimination du genre. Ce n’est qu’en 1996 que les mutilations génitales féminines ont été criminalisées et interdites, et ont fait l’objet de trois articles dans le chapitre III, section 2 du Code pénal burkinabè (République du Burkina Faso, 1996). Ces articles se lisent comme suit :

Art. 380. Est puni d'un emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 150.000 à 900.000 francs ou de l'une de ces deux peines seulement, quiconque porte ou tente de porter atteinte à l'intégrité de l'organe génital de la femme par ablation totale, par excision, par infibulation, par insensibilisation ou par tout autre moyen. Si la mort en est résultée, la peine est un emprisonnement de cinq à dix ans.

Art. 381. Les peines sont portées au maximum si le coupable est du corps médical ou paramédical. La juridiction saisie peut en outre prononcer contre lui l'interdiction d'exercer sa profession pour une durée qui ne peut excéder cinq ans.

Art. 382. Est puni d'une amende de 50.000 à 100.000 francs, toute personne qui ayant connaissance des faits prévus à l'article 377 n'en avertit pas les autorités compétentes.

(Code Pénal, 1996 : 59)

Même si elle a diminué en nombre, l’excision existe toujours. Selon la BAD (2019) : « [E]n 2016, deux femmes sur cinq ont été excisées avant l’âge de 10 ans. Au Burkina Faso, la pratique de l’excision est l’œuvre des exciseuses. Plus de quatre

femmes sur cinq ont été excisées par ces dernières et seulement 1,8% des femmes excisées l’ont été par des accoucheuses ».

En plus de l’excision et d’accusations de sorcellerie, les femmes sont victimes d’inégalités au sein de la famille, engendrant souvent de la violence conjugale. Les auteurs s’alignent tous autour du fait que la violence conjugale et les inégalités dans la famille représentent un frein pour le développement des femmes (Tarrab et Coene, 1989 ; Ilboudo, 2006 ; Ismyilova et al., 2018 ; BAD, 2019). Salon la BAD (2019), « en 2016, argumenter avec son conjoint/partenaire ou sortir sans prévenir constitue toujours des problèmes majeurs devant aboutir à une agression physique à l’égard de la femme » (BAD, 2019 : 24).

Pour faire suite aux problèmes de violences au sein de la famille, le rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) en 2018 met un accent particulier sur l’illégalité du mariage forcé. Il souligne l’existence des mêmes droits pour les enfants conçus hors mariage et les autres enfants. Malgré cela, l’âge légal de mariage reste discriminatoire avec un âge matrimonial fixé à 20 ans pour le garçon, mais à 18 ans ou 17 ans dans certains cas pour la fille. Le mariage forcé touche aussi une grande partie de la population, surtout en milieu rural. L’OCDE (2018) rapporte que « cette négation du droit à choisir librement son conjoint est plus répandue en milieu rural (40%) qu’en ville (23%), notamment dans les régions Sahel (52%) et Nord (58%) » (OCDE, 2018 : 47). Le mariage précoce n’épargne pas non plus les femmes, et : « [I]l est d’autant plus commun que les femmes sont pauvres et peu éduquées. Il concerne jusqu’à 47% des femmes sans aucune éducation, contre 12% de celles ayant suivi une éducation secondaire et semble inexistant chez les femmes ayant suivi une éducation tertiaire » (OCDE, 2018 : 46). Entre 2007 et 2015, seulement 20,3% de femmes âgées de 15 à 49 ans (mariées ou en couple) prennent leurs propres décisions éclairées concernant leurs relations sexuelles, leur contraception et santé (ONU Femmes, 2018).

De surcroît, la violence conjugale est un phénomène d’autant plus fréquent au Burkina Faso. On compte aujourd’hui, trois femmes sur dix qui ont déjà été violentées par leur mari/conjoint/partenaire dans les régions du Sud-Ouest et les Cascades (BAD, 2019). Mêmement, les femmes sont victimes de discrimination dans le cadre de la polygamie existante dans les communautés musulmanes. En effet, une autre loi discriminatoire au sein de la famille burkinabè est la polygamie, qui permet au mari, en cas de signature et d’approbation de sa femme (siganture parfois forcée ou même obtenue sous menaces de violence), d’avoir un nombre illimité de femmes. La polygamie touche un nombre non négligeable de femmes au Burkina Faso : “Aproximately 40% of married women in Burkina Faso are in polygamous marriages’’ (cité dans Ismayilova et al., 2018 : 450) et, dans une grande partie des cas, l’approbation de la première femme n’est pas demandée. Pour poursuivre, le versement d’une dot se présente comme une pratique illégale et réprimée par le Code pénal du Burkina Faso, mais qui reste largement répandue. Bref, l’ensemble de ces pratiques placent la femme dans un rang de mineure, qui n’a pas droit à la parole et pour qui les parents, puis plus tard le mari prennent les décisions. Ce rôle se reflète aussi dans la répartition des tâches au sein du ménage, étroitement lié au concept de care, qui sera développé dans le cadre théorique.

Ces discriminations sociales entraînent l’écart économique entre les hommes et les femmes dans la société. Le constat est fait qu’économiquement parlant, le rôle de l’homme « se centre sur le travail rémunéré, permettant de subvenir aux besoins de sa famille. Celui de la femme est relégué aux tâches domestiques et au travail de soutien (travail non rémunéré sur les parcelles agricoles ou dans les entreprises familiales) » (OCDE, 2018 : 49). Les femmes assurent pourtant de bonnes conditions de vie et contribuent à l’entretien de la famille, mais ce travail n’est pas valorisé (OCDE, 2018 ; Rouamba, 2010). Cette répartition dépend du niveau d’éducation de la femme. On inventorie près de 41% des femmes ayant suivi un cursus secondaire ou supérieur qui ont été mariées après 18 ans, et qui

demeurent inclues dans le processus de décision relatif à l’éducation et/ou à la santé de leurs enfants (OCDE, 2018 : 45).

Pareillement, les femmes ne jouissent pas d’un accès aux services sociaux de base (santé, eau et assainissement et éducation) et aux ressources (terre, crédit). Quand bien même elles occupent une place considérable dans différents secteurs, notamment le secteur agricole et informel, elles s’y retrouvent discriminées (Ouoba et al., 2003 ; Rouamba, 2010). En effet, les femmes constituent 52% des actifs agricoles, mais seulement 20% ont accès à un encadrement agricole en 2002 (Ouoba et al., 2003).

De même, les femmes sont discriminées dans le secteur de l’éducation et de l’emploi. Alors qu’au niveau primaire et post primaire, la différence des taux bruts de scolarisation varie entre 0,5 et 1,2% en faveur des hommes, la situation se détériore au niveau secondaire. En 2017, le taux brut de scolarisation au secondaire est de 11,8% pour les femmes contre 18,2% pour les hommes (BAD, 2019). Il en est de même au niveau des études supérieures et études spécialisées. En 2015, 44,2% des hommes de plus de 15 ans sont alphabétisés, alors que ce taux est de 26,8% chez les femmes (BAD, 2019).

Ces inégalités s’expliquent selon Ouattara (2015), par cinq raisons principales illustrées dans le tableau ci-dessous :

Tableau 1.3: Raisons de la discrimination des femmes dans le secteur de l’éducation au Burkina Faso

Types de raison Description Raisons

historiques

Non-accès à l’éducation par tous à l’école coloniale.

L’école était un prestige auquel avaient seulement accès les colonisateurs et les fils des chefs, notables, fonctionnaires de l’administration coloniale, anciens combattants.

La situation d’inégalités entre filles et garçons était déjà créée, installée depuis la colonisation et s’est perpétuée après les indépendances politiques de 1960.

Raisons politiques et structurelles

Manques de ressources de l’État.

Tâches domestiques réservées aux femmes selon la division sexuelle du travail, ne laissant pas de temps aux filles pour se consacrer aux études.

Raisons économiques

Les jeunes filles représentant des aidantes familiales précieuses pour les tâches domestiques dans les familles pauvres, ceci motive les parents à inscrire les garçons.

Pesanteurs socioculturelles

Les filles seront appelées à se marier et leur mari s’occupera d’elles.

Causes liées au système scolaire

Des stéréotypes sont véhiculés par les parties prenantes du système scolaire, par le manque d’infrastructures.

Référence : Ouattara, 2015

Ces inégalités en termes d’accès à l’éducation nous dirigent vers la notion de scolarisation sélective abordée par Ilboudo (2007), qui explique l’inégalité de chances dans le monde du travail, l’ignorance des droits, l’inégalité d’accès aux postes de responsabilités politiques et administratives. Le travail des femmes n’est pas reconnu, alors que contrairement à d’autres pays africains, « les femmes entretenues sont une espèce rare au Burkina Faso » (Ilboudo, 2007 : 172). En effet, malgré les promesses du gouvernement à améliorer les conditions de vie des femmes, les écarts entre les hommes et les femmes demeurent toujours présents, notamment en ce qui a trait à l’accès à l’éducation et la scolarisation des filles ; à la différence de revenu et l’inaccessibilité à certains actifs de production ; à l’inégal accès aux postes de décision (PNUD, 2010 ; BAD, 2019).

Le pays enregistre un Indice d’inégalité de genre de 0,63 et un Indice de développement du genre 0,88 (PNUD, 2016). Ces inégalités engendrent d’énormes retombées sur le développement économique et humain des femmes, à savoir : la fragilité du pouvoir décisionnel et du statut des femmes au sein de la famille réduit leur capacité à faire face aux problèmes sanitaires ; le fardeau des responsabilités domestiques ne permet pas aux femmes d’avoir accès aux opportunités économiques ; les discriminations au sein de la famille provoquent la réduction de l’accès des filles à l’éducation (OCDE, 2018). Alors que le niveau de discrimination est relativement bas dans la capitale, Ouagadougou, il s’accroît dans les provinces et zones reculées au fur et à mesure que le niveau d’éducation diminue. En plus de l’éducation scolaire, l’éducation sexuelle joue un rôle remarquable dans le développement des jeunes femmes.

Pourtant, sur le plan sanitaire, l’état de santé des femmes du Burkina Faso est alarmant. Le pays présente un indice synthétique de fécondité de 5,6 enfants/ femme en 2014, avec l’un des taux de croissance les plus élevés au monde, soit 3% (BAD, 2019). Même s’il est en baisse, le taux de mortalité maternelle reste toujours élevé avec 371 décès pour 100 000 naissances en 2017. De plus, le taux de prévalence du VIH est de 1,3% chez les femmes enceintes de 15 à 49 ans, alors qu’il est de 0,8% chez les hommes du même âge en 2015. Ces circonstances sont dues au manque d’éducation sexuelle qui représente une entrave majeure pour le développement de la condition féminine burkinabè. Pour une meilleure éducation sexuelle, des politiques nationales telles que le Plan National d’Accélération de la Planification Familiale du Burkina Faso 2017-2020 prévoient des mesures de sensibilisation. Ces mesures devraient s’accompagner d’insertion des femmes dans le cadre politique.

Cependant, l’écosystème politique au Burkina Faso, bien qu’il mette l’accent sur l’application du quota genre de 2009, reste toujours limité pour les femmes. Le quota a été recommandé par la Conférence de Beijing et impose l’application de

30% de participation des femmes dans la vie politique. Ce n’est pourtant pas ce qui est observé sur le terrain. Au niveau des postes électifs, seulement 3% des femmes sont représentées dans des mairies en 2016 ; 17% au poste de député en 2019 (BAD, 2019). Il en est de même pour les postes de nomination. Alors que le président actuel Roch March Christian Kaboré avait promis, lors de son élection, de mettre au moins 30% de femmes dans son gouvernement, les statistiques actuelles n’enregistrent que 18% (BAD, 2019).

Particulièrement sur le plan économique, en dépit des efforts mis en place par le gouvernement et les organismes internationaux comme le PNG et le Projet National Karité (projet visant à appuyer des initiatives de valorisation du beurre de karité), les femmes restent limitées dans le domaine de l’emploi. Le taux de chômage en milieu urbain est beaucoup plus élevé, avec 8,4% chez les hommes, contre 15,0% chez les femmes. En termes d’activité, le taux est de 85,9% chez les hommes contre 78,8% chez les femmes en milieu urbain. Quand bien même le taux de pauvreté reste plus faible chez les femmes que chez les hommes (BAD, 2019), il existe une discrimination en termes d’emploi. Cette différence s’explique par le travail informel et les petits commerces qu’exercent les femmes. En effet, ces dernières sont plus nombreuses au niveau informel avec un taux de 76,9% contre 72,0% chez les hommes (BAD, 2019). Même si les femmes développent des petites entreprises surtout dans le secteur informel, elles sont parfois limitées au nom de la coutume et certains travaux ne répondent pas à leur condition féminine ou leur caste (Taarab, 1989 ; BAD, 2019). C’est ainsi que, face à ces discriminations, des mouvements de femmes émergent et permettent à ces dernières de s’unir pour un développement durable et équitable.