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Importance et variabilité géographique de l'avancée des conversions

A la fois abstrait et concret, renvoyant à la progression d'une méthode d'aménagement et à une réalité sylvicole tangible, l'espace des conversions peut être abordé par l'examen de l'étendue des surfaces de futaie au sein du Grand Plateau Lorrain. En plus de l'analyse de la variabilité intra-régionale des taux de conversion, notre bilan spatial doit intégrer des éléments de comparaison extérieurs à la région afin de relativiser la situation globale des massifs lorrains par rapport à celle des forêts du reste de la France.

L'aménagement des forêts en conversion aujourd'hui : une volonté politique affirmée et généralisée

La volonté politique de développer la conversion des Taillis-sous-Futaie en futaie se répercute directement sur la définition des plans de gestion forestiers. Depuis sa création, l'Office National des Forêts, doté de moyens financiers propres importants, s'est attaché à réviser les aménagements de l'ensemble des forêts domaniales avec l'objectif de développer et de généraliser la conversion en futaie régulière. Dans les bois communaux, les exigences propres des populations locales entrent en ligne de compte et temporisent la volonté nationale de modernisation de la ressource forestière. Portée par des changements d'ordre démographique sur lesquels nous reviendrons en détail dans la deuxième partie du mémoire, la volonté de convertir des collectivités rejoint celle de l'Etat depuis le début des Trente

Glorieuses. Gestionnaire des forêts communales, l'O.N.F. a pu ainsi généraliser ses techniques d'aménagement productif. Sur ce point, l'évolution de la forêt lorraine est représentative de celle des forêts françaises prises dans leur ensemble. A l'échelle du long terme forestier, notre actualité se confond avec l'histoire conjoncturelle de l'après-guerre.

Expression de cette volonté politique réaffirmée depuis 30 à 40 ans par l'Etat et élargie aux collectivités, le graphique 2.1 donne l'évolution du taux de surfaces aménagées en futaie et en conversion à la futaie pour l'ensemble de la région Lorraine entre 1964 et 199658.

Année T a u x d e c o n v e rs io n t h é o ri q u e (% ) 30 40 50 60 70 80 90 100 1964 1974 1984 1994 2004 en F.D. en F.C. total

Graphe 2.1 - Evolution des surfaces dotées d'un aménagement en futaie et

en conversion à la futaie entre 1964 et 1996 (En pourcentage de la surface forestière totale par type de propriétaire - Sources : O.N.F., 1986 et 1996)

En 1996, le taux de conversion théorique -t- atteint 96% en forêt domaniale et 94% en forêt des collectivités. Quelques petits bois communaux, souvent dispersés et peu significatifs à l'échelle régionale contrarient la réalisation d'un taux de conversion théorique de 100%. Dans le domaine privé de l'Etat, ce sont des massifs en cours de révision d'aménagement qui expliquent la petite différence à 100% du taux de conversion théorique.

Sans trop s'engager dans l'étude géohistorique des conversions forestières, nous pouvons d'ores et déjà souligner la récente généralisation du modèle d'aménagement proposé par l'Ecole forestière de Nancy : c'est au cours de la seconde moitié du XX° siècle que commence le passage à la futaie dans les bois communaux de plaine. Dans les forêts domaniales, l'évolution du taux -t- de 50% en 1964 à 96% en 1996 montre également la relative jeunesse des conversions ou du moins un certain renouveau dans leur application pour de nombreux massifs de basse altitude.

Aujourd'hui, on peut en tous cas considérer que la quasi totalité des

forêts soumises au régime forestier sont aménagées en conversion ou en futaie.

La conversion : une réalité sylvicole contrastée

A travers l'évolution récente des surfaces aménagées en conversion, les déterminants de la conversion dans les forêts domaniales et dans les bois communaux apparaissent différents. La volonté tardive des communes d'entreprendre la rénovation de leur forêt implique forcément un court développement des conversions réelles et donc une faible surface de peuplements convertis. Dans les forêts du Domaine, une volonté plus ancienne de changement, même si elle n'était pas encore généralisée à l'après-guerre, conduit à une plus grande variété de peuplements. Afin d'être pertinente, l'étude de la variabilité géographique du taux de conversion des forêts lorraines impose a priori une dichotomie des types de propriété : une approche trop synthétique de la réalité forestière gênerait la mise en évidence des éléments structurant sa diversité.

La conversion dans les forêts domaniales lorraines

Le retard des surfaces converties à l'échelle nationale

En 1990, la forêt domaniale lorraine présente un taux de conversion de 66%. Alors qu'au début du XIX° siècle on estime une révolution de Chêne à environ 140 ans avec éventuellement une période d'attente de 40 ans, le dessein de Bernard Lorentz et avec lui des pères du Code forestier de 1827 est encore loin d'être achevé à l'aube du troisième millénaire. Si on considère que 180 ans sont nécessaires à la conversion complète des forêts domaniales, ce qui correspond en fait au cas extrême de la chênaie sessiliflore, le terme de la rénovation forestière se situe vers 2010. En 1990, alors que 89% du

temps des conversions est écoulé, il reste 34% de Taillis-sous-Futaie à transformer. D'un point de vue théorique, la conversion des forêts

lorraines est en retard par rapport aux objectifs d'aménagement classiquement définis.

D'un point de vue relatif, la comparaison du taux de conversion des forêts domaniales lorraines avec celui d'autres régions françaises est délicate car les résultats de l'Inventaire Forestier National ne précisent pas en général la proportion respective des conversions domaniales et communales : en France, la part des bois communaux est localement rarement importante. Rappelons que nous avons obtenu les surfaces de futaie et de Taillis-sous-Futaie en forêts domaniales et communales lorraines de façon exceptionnelle. Faute d'avoir la même précision pour les autres régions administratives, nous pouvons malgré tout comparer les taux globaux de conversion des forêts soumises au régime forestier.

Le tableau 2.1 donne ces taux pour quelques régions de référence ainsi que la proportion des bois communaux dans les forêts publiques.

Région Taux global de conversion

Rapport B.C. / (F.D. +B.C.)

Grand Plateau Lorrain 42% 66%

Champagne-Ardennes 25% 66%

Bourgogne 19% 67%

Normandie 86% 6%

Tableau 2.1 - Taux global de conversion et proportion des bois communaux

dans les forêts publiques du Grand Plateau Lorrain, de Bourgogne, de Champagne-Ardennes et de Normandie (Sources : I.F.N., deuxième et troisième cycle)

Dans l'ensemble des forêts domaniales et communales du Grand Plateau Lorrain, le taux global de conversion atteint 42%. En Bourgogne et en Champagne-Ardennes, les taux de conversion des forêts publiques sont respectivement de 19% et de 25%, soient des différences de 23% et 17% avec le taux lorrain. Dans ces deux régions, la part des bois communaux dans la surface des forêts publiques est quasiment identique à celle de notre domaine d'étude (Cf. Tableau 2.1). La proportion de la surface forestière soumise au régime forestier appartenant aux collectivités est en effet de 67% en Bourgogne et de 66% en Champagne-Ardennes. Le retard des conversions en forêt communale ne pèse donc pas plus lourdement en Lorraine que dans les régions voisines. En ce qui concerne la date des inventaires I.F.N. de référence, il faut souligner cependant que tous les départements bourguignons ou champardennais n'ont pas encore été traités par le troisième cycle de l'Inventaire Forestier National contrairement aux départements lorrains. La différence constatée des taux de conversion entre

les deux régions témoins et le Grand Plateau Lorrain est donc un majorant de la différence réelle pour l'année 1990 : son interprétation est délicate.

Par comparaison avec les forêts de l'Ouest de la France, un très significatif et important retard apparaît en revanche dans la rénovation des peuplements forestiers lorrains. La Normandie présente ainsi un taux de conversion global de 86%, soit 44% de plus que dans les forêts du Grand Plateau Lorrain. Dans cette région, la propriété forestière communale est évidemment très faible puisqu'elle représente seulement 6% de la surface totale des forêts soumises au régime forestier. Le taux de conversion global des forêts publiques correspond presque au taux de conversion des forêts de l'Etat. En comparant le taux global de conversion normand avec celui des seules forêts domaniales lorraines (66%), il reste une importante différence de l'ordre de 20% en faveur des forêts de Normandie. L'écart est d'autant plus significatif que tous les départements de cette région n'ont pas été couverts par le troisième cycle de l'I.F.N. : le taux avancé est donc un minorant du taux réel pour l'année 1990. Le constat du quasi achèvement des conversions dans les forêts domaniales de l'Ouest français peut être également fait en région Bretagne et Pays de Loire59. Bien qu'il soit difficile de comparer

précisément l'avancée de la conversion des forêts domaniales lorraines avec celle du reste de la France, un important retard apparaît par rapport aux forêts de l'Ouest du pays.

59F.-X.Barthélémy, E.de PontBriand, E.Montanie et J.Rouland, 1994. Le Chêne des Pays de Loire.

Une variabilité inter-départementale concentrée sur la Moselle

Les taux de conversion des forêts domaniales de la Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et de la Moselle sont respectivement de 63%, 62% et 74%. La

conversion des forêts de Moselle apparaît nettement en avance par rapport au reste de la région. L'avance enregistrée se répercute dans toutes

les régions naturelles qui composent le département mosellan.

Dans le Pays-Haut mosellan, 79% de l'espace forestier sont convertis soit un peu plus que dans le Pays-Haut meurthe-et-mosellan (77%) et nettement plus que dans le Pays-Haut meusien60 (46%).

Avec 71%, le taux de conversion des forêts domaniales de la partie mosellane du Plateau lorrain est également plus elevé que celui des forêts de la partie meurthe-et-mosellane (59% seulement).

Le Warndt, qui est la seule région naturelle de Lorraine uniquement assise sur le département de la Moselle, présente quant à elle un taux de conversion record avec 95% de futaie. La forêt domaniale de Saint-Avold, qui couvre 2700 ha61, forme la plus importante part des forêts du Domaine de ce secteur : elle représente 81% de la surface forestière totale du Warndt. Ici et de façon exceptionnelle, nous pouvons quasiment accéder à la réalité sylvicole d'un massif. La surface des forêts du Warndt, qui est inférieure à

60Dans le Pays-Haut meusien, les surfaces forestières ne sont il est vrai guère représentatives puisque la forêt ne couvre qu'environ 700 ha

61M.Michel, 1996.Prise en compte du paysage dans la révision de l'aménagement de la forêt domaniale de Saint Avold,Op.Cit..

3600 ha, implique évidemment une incertitude relativement forte autour du taux de conversion avancé : son coefficient de variation est de 21%.

Une importante variabilité intra-départementale des conversions forestières

En marge des écarts constatés entre les taux de conversion départementaux, une variabilité importante apparaît entre les différentes régions naturelles du Grand Plateau Lorrain.

Le tableau 3.1 donne les surfaces de futaie et de Taillis-sous-Futaie en forêt domaniale pour les neuf régions naturelles étudiées et dans les trois départements de Meurthe-et-Moselle, de Meuse et de Moselle. Le tableau 4.1 présente quant à lui les taux de conversion intra-régionaux ainsi que les incertitudes relatives lorsqu'elles sont supérieures à 10%. La carte 1.1 illustre les constrates du taux de conversion entre les différentes régions naturelles du Grand Plateau Lorrain.

54 55 57 Total Argonne S.Futaie S.T.s.F. 5895 1369 5895 1369

Plateau barrois S.Futaie S.T.s.F. 6043 3672 6043 3672 Champagne humide S.Futaie S.T.s.F. 1261 2968 1261 2068

Côtes de Meuse S.Futaie S.T.s.F. 94 478 14231 8202 14325 8680 Haye S.Futaie S.T.s.F. 8959 4010 8959 4010 Pays-Haut S.Futaie S.T.s.F. 2874 858 320 371 2214 573 5408 1802

Plateau lorrain S.Futaie S.T.s.F. 5325 3712 20842 8545 26167 12257 Warndt S.Futaie S.T.s.F. 3192 154 3192 154 Woëvre S.Futaie S.T.s.F. 172 1148 2850 3007 3022 4155 Total S.Futaie S.T.s.F. 17424 10206 30600 18689 26248 9272 74272 38167 Tableau 3.1 - Surfaces de futaie et de Taillis-sous-Futaie dans les forêts

domaniales des départements et des régions naturelles du Grand Plateau Lorrain (En hectare - Source : I.F.N., troisième cycle)

54 55 57 Total Argonne 81% 81% Plateau barrois 62% 62% Champagne humide 38% (27%) 38% Côtes de Meuse 16% (87%) 63% 62% Haye 69% 69% Pays-Haut 77% (21%) 46% (56%) 79% (24%) 75% Plateau lorrain 59% 71% 68% Warndt 95% (21%) 95% Woëvre 13% (62%) 49% (19%) 42% Total 63% 62% 74% 66%

Tableau 4.1 - Taux de conversion dans les forêts domaniales du Grand

Plateau Lorrain par département et par région naturelle (Source : I.F.N., troisième cycle)

N.B. : Lorsqu'elles sont supérieures à 10%, les incertitudes statistiques sont notées entre parenthèses.

Compte tenu de la particularité du cas mosellan et de la proximité des taux de conversion de la Meurthe-et-Moselle et de la Meuse, nous allons analyser cette variabilité de façon différenciée. Nous traiterons d'un côté la Moselle et de l'autre le reste de la Lorraine.

- Le cas de la Meurthe-et-Moselle et de la Meuse

En Meurthe-et-Moselle et en Meuse, la conversion des forêts domaniales apparaît très contrastée selon les régions naturelles. La moyenne interdépartementale du taux de conversion se situe à 62% avec un minimum de 13% en Woëvre (54) et un maximum de 84% en Argonne (55). Le Plateau barrois (55), la Côte de Meuse (55), la Haye (54) et le Plateau lorrain (54) offrent une proportion assez moyenne de peuplements convertis avec respectivement 62%, 63%, 69% et 59% de la surface forestière domaniale. Les taux de conversion des massifs de Champagne humide (55) et du Pays-Haut (54) s'écartent un peu plus de la norme avec respectivement 38% et 77%. Le cas des forêts d'Argonne (55) et de Woëvre (54) se révèle particulièrement intéressant. Les taux de conversion extrêmes de ces deux régions reflètent quasiment la conversion de deux grands massifs forestiers. En Argonne, la forêt domaniale de Beaulieu couvre entièrement les 7264 ha de boisements inventoriés par l'inventaire forestier national. En Meurthe-et-Moselle, dans la dépression humide de Woëvre, le taux de conversion de la forêt de la Reine se confond avec celui de la région naturelle : le massif couvre à lui seul 1295 ha. Outre l'importante variabilité constatée entre les régions naturelles, nous pouvons ici illustrer la très grande variété possible des conversions entre deux forêts du même domaine privé de l'Etat. Du fait de sa faible surface forestière, la partie des Côtes de Meuse sise en Meurthe-et-Moselle, ainsi que le secteur de Pays-Haut du département de la Meuse affichent des taux de conversions difficiles à interpréter car statistiquement peu significatifs.

Si la variabilité est le maître mot dans la description des conversions en forêts domaniales, deux grands groupes peuvent cependant être dégagés qui structurent le tableau géographique des réalités sylvicoles lorraines.

Nous pouvons ainsi rassembler les régions naturelles faiblement converties par rapport à la moyenne départementale du taux de conversion. En Meurthe-et-Moselle, les forêts du Plateau lorrain et surtout celles de la Woëvre sont en dessous de la moyenne départementale du taux -r- (63%) avec respectivement 59% et 13%. En Meuse, les massifs du Plateau barrois et de la Champagne humide peuvent également être rattachés au groupe des forêts faiblement converties avec respectivement 62% et 38% de taux de conversion (le taux départemental moyen est de 62%). Comme la Woëvre meurthe-et-mosellane, la Woëvre meusienne accuse un retard de conversion par rapport au reste des forêts du département : seuls 49% des forêts de l'Etat sont traités en futaie. Considérées dans leur ensemble, les forêts de

plateau et de dépression argileuse apparaisent globalement en retrait du courant de transformation forestière.

Un second groupe formé quant à lui des régions naturelles à fort taux de conversion est constitué par le Pays-Haut (54), la Haye (54), les Côtes de Meuse (55) et l'Argonne (55). Dans ces quatre secteurs, la proportion des futaies est comprise entre 63% et 81%. Le taux de conversion domanial

dans les zones de côtes est sensiblement supérieur aux moyennes départementales de référence.

- Le cas de la Moselle

Bien que le niveau mosellan de conversion soit très important par rapport au reste de la Lorraine, l'analyse des forêts de ce département confirme les différences relatives observées entre les régions naturelles de Meuse et de Meurthe-et-Moselle. Les massifs forestiers du Pays-Haut (57) présentent ainsi un taux de conversion supérieur à la moyenne départementale avec 79% contre 74%. Dans les forêts domaniales du Plateau lorrain (57), le taux -r- est seulement de 71%. Le retard des conversions

dans les forêts domaniales du Plateau lorrain se vérifie quelque soit le département concerné.

La conversion dans les forêts communales lorraines

Le faible niveau de conversion des forêts communales

Comme le laissait supposer la volonté tardive des communes de convertir leur forêt (Cf.Graphe 2.1), la proportion des futaies dans les bois communaux du Grand Plateau Lorrain est très nettement en dessous de celle des forêts domaniales : le taux -r- atteint seulement 30%.

Cette jeunesse des conversions en forêt des collectivités se retrouve dans les régions périphériques de la Lorraine où la propriété forestière communale est bien représentée. Ainsi en Bourgogne, en Champagne-Ardennes et en Franche-Comté, le commentaire des différents rapports

départementaux du deuxième cycle de l'Inventaire Forestier National souligne la grande vague naissante des conversions communales.

Une variabilité inter-départementale concentrée sur la Moselle

Le tableau 5.1 présente les surfaces de futaie et de Taillis-sous-Futaie dans les forêts communales du Grand Plateau Lorrain.

54 55 57 Total Argonne S.Futaie S.T.s.F. 3959 5728 3959 5728

Plateau barrois S.Futaie S.T.s.F. 3843 16569 3843 16569 Champagne humide S.Futaie S.T.s.F. 310 1176 310 1176

Côtes de Meuse S.Futaie S.T.s.F. 1746 6106 10456 35564 12202 41670 Haye S.Futaie S.T.s.F. 7369 15271 7369 15271 Pays-Haut S.Futaie S.T.s.F. 2168 7563 1300 3127 3473 3193 6941 13883

Plateau lorrain S.Futaie S.T.s.F. 5115 15430 16844 19367 21959 34797 Warndt S.Futaie S.T.s.F. 1772 134 1772 134 Woëvre S.Futaie S.T.s.F. 1664 6982 4822 15097 6486 21179 Total S.Futaie S.T.s.F. 18061 50452 24689 77261 22089 22694 64840 150407 Tableau 5.1 - Surfaces de futaie et de Taillis-sous-Futaie dans les forêts

communales des départements et des régions naturelles du Grand Plateau Lorrain (En hectares - Source : I.F.N., troisième cycle)

Le tableau 6.1 donne les taux de conversion de la forêt communale au sein du Grand Plateau Lorrain. La carte 2.1 représente les niveaux différents du taux de conversion des bois des collectivités entre les différentes régions naturelles. 54 55 57 Total Argonne 41% 41% Plateau barrois 19% 19% Champagne humide 21% 21% Côtes de Meuse 22% 23% 23% Haye 33% 33% Pays-Haut 22% 29% (26%) 52% (18%) 33% Plateau lorrain 25% 47% 39% Warndt 93% (28%) 93% Woëvre 21% 24% 23% Total 26% 24% 49% 30%

Tableau 6.1 - Taux de conversion dans les forêts communales du Grand

Plateau Lorrain par département et par région naturelle (Source : I.F.N., troisième cycle)

N.B. : Lorsqu'elles sont supérieures à 10%, les incertitudes statistiques sont notées entre parenthèses.

La conversion communale apparaît plus avancée en Moselle que dans les autres départements lorrains : le taux -r- mosellan atteint 49%

contre seulement 26% en Meurthe-et-Moselle et 24% en Meuse. Ce constat rappelle celui effectué au cours de l'étude des conversions forestières

domaniales. Les taux de conversion forestières des trois régions naturelles représentées en Moselle sont plus élevés que tous ceux rencontrés dans le reste de la Lorraine.

Dans le Pays-Haut mosellan, 52% de l'espace forestier sont convertis, soit près de deux fois plus que dans le Pays-Haut meurthe-et-mosellan (22%) et meusien (29%).

Avec 47%, le taux de conversion des bois communaux du Plateau lorrain mosellan est également plus élevé que celui des forêts des collectivités de la partie meurthe-et-mosellane du Plateau lorrain (25%).

Dans le Warndt, le taux de conversion communale de 93% apparaît particulièrement élevé. Son incertitude est liée à la faible surface des forêts des collectivités dans le secteur.

Une assez faible variabilité intra-départementale du taux de conversion

A la différence de ce que nous avons constaté dans l'étude des conversions forestières domaniales et mis à part le département de la Moselle, la variabilité du taux de conversion communale entre les différentes régions naturelles est assez faible.

- Le cas de la Meurthe-et-Moselle et de la Meuse

En Meurthe-et-Moselle, les taux de conversion des quatre régions naturelles s'écartent peu de la moyenne départementale (26%). Le taux minimum est obtenu en Woëvre avec 21% ; le maximum est atteint en Haye avec 33%. L'écart-type des taux -r- est de 5% à l'intérieur du département alors qu'il était de 30% pour les taux de conversions en forêt domaniale.

En Meuse, l'écart-type des taux de conversion en forêt communale est également faible avec 8% ; il était de 15% dans les forêts du Domaine. Les taux de conversions s'échelonnent de 19% au miminum dans le Plateau barrois à 41% en Argonne. La moyenne départementale se situe à 24%.

Une relative homogénéité des taux de conversion communaux apparaît finalement en Meurthe-et-Moselle et en Meuse. Ce trait

commun des forêts de collectivité est sans doute à relier à la volonté tardive