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A.4 L’ APPARENCE DENTAIRE

A.4.4 Importance de l’apparence dentaire aujourd’hui en occident

A.4.4.1 Le sourire en général

Les yeux et la bouche sont les deux éléments du visage qui sont les plus significatifs lors du jugement d’attractivité d’un visage (Linn, 1966). Le sourire est un élément important du physique en ce qui concerne le stéréotype de l’attirance physique (Tatarunaite & al., 2005), ainsi que pour la perception de l’intelligence, de la gentillesse, du fait d’être heureux, de la réussite (Beall, 2007)(Fig. 25). Le sourire permet également d’améliorer l’attractivité et a un impact positif sur l’estime de soi (Patzer, 1997). Une étude menée auprès d’étudiants chinois (Lau, 1982) a mis en évidence qu’une personne qui sourit est perçue comme étant plus heureuse, sympathique, belle et intelligente qu’une personne qui ne sourit pas. Cette étude a été confirmée par Mehu, Little & Dunbar, (2008) qui ont montré que le fait de sourire augmente le score attribué pour différentes compétences telles que la générosité, l’attractivité ou encore la compétitivité et que ces évaluations dépendent du sexe de la personne qui juge. Otta, Folladore Abrioso & Hoshino (1996) ont même étudié l’effet de différents sourires tels que des sourires larges, des sourires

« hauts » et des sourires « fermés » sur les perceptions de personnes. Tout d’abord, leur étude a montré qu’une personne qui sourit, indépendamment du type de sourire, augmente son pouvoir d’attraction et la perception de sa gentillesse. D’autre part, ils ont constaté que plus le sourire est large et plus la perception que la personne est heureuse augmente. Et en ce qui concerne les « vieillards », le sourire a été cité comme critère important pour définir la beauté d’une personne âgée (Thomas, 1993).

Un article de Salle (2005) résume parfaitement la tendance actuelle en matière d’esthétique dentaire et d’impact de l’apparence dentaire sur la vie de tous les jours en société. Ainsi, selon la journaliste, depuis seulement environ 10 ans, la mode est au blanchiment dentaire, signe extérieur de réussite que véhiculent abondamment les medias et dont le message finit par avoir un réel impact sur la population. Le diktat du « smile power », utilisé abondamment par les publicitaires, se retrouve aussi lors de la recherche d’un emploi tout autant que dans la sphère privée, le pouvoir de séduction lui étant associé. L’injonction du bien paraître dentaire est si forte que des « consultations du sourire » se sont ouvertes dans certains hôpitaux et leur succès ne se dément pas. On n’a plus le droit, aujourd’hui, de donner une image de soi négligée et malgré la demande croissante en matière d’esthétique dentaire, les professionnels de la branche se doivent de garder leur sens éthique et de ne pas succomber à la tentation du surtraitement (Mulcahy, 2000). On doit, au contraire, laisser penser, par son aspect extérieur, que l’on est un battant. De la Brosse (2006) a interviewé, pour son journal, quatre spécialistes, certains travaillant pour des « consultations du sourire ». On y trouve souvent une équipe pluridisciplinaire (Spear, Kokich & Mathews, 2006) composée entre autre d’orthodontistes, de parodontistes, de médecins-dentistes et même de chirurgiens maxillo-faciaux car cette nouvelle spécialité nécessité un grand savoir faire. Comme le décrivent très bien Morley & Eubank (2001), les théories concernant l’esthétique d’un sourire sont complexes et se divisent en quatre domaines d’intervention : l’esthétique des gencives (santé des gencives, apparence, asymétrie, forme des papilles…), celle du visage (muscles, lèvres, tissus mous…), la macroesthétique (considère l’ensemble des dents et leur relations avec les tissus autour)(Sarver, 2001) et la microesthétique (ce qui permet aux dents d’avoir l’apparence de dents : anatomie des dents, teinte, position, translucidité du bord incisal…). Chacun de ses éléments a un impact précis sur la perception de l’attractivité du sourire (Dunn, Murchison & Broome, 1996 ; Ong, Brown & Richmond, 2006) et sur le degré de satisfaction personnelle concernant ce sourire (Van der Geld & al., 2007). Pour que les prestations fournies soient d’excellente qualité, certains comme la London Smile Clinic en Angleterre, font appel à la puissance des ordinateurs et aux compétences de véritables designers qui vont fabriquer un sourire sur mesure gardant parfois, de façon volontaire, un petit défaut dans la nouvelle dentition pour en préserver la personnalité. En résumé, le sourire est important dans beaucoup de domaines de la vie et l’apparence des dents intervient de façon majeure dans l’envie et la capacité à sourire.

A-30 A.4.4.2 Impact de l’apparence dentaire

Carlsson & al. (1998) ont constaté que plus de 94 % des personnes participant à leur étude, médecins-dentistes, techniciens dentaires et non professionnels mélangés, considérait que l’apparence dentaire était soit importante soit très importante pour eux. Vallitu, Vallitu & Lassila, (1996) ont conclu que les patients porteurs de prothèses amovibles considéraient l’apparence comme la plus importante qualité des dents. Environ 37,7 % des adultes ont exprimé une insatisfaction concernant l’apparence de leurs dents (Samorodnitzky-Naveh, Geiger & Levin, 2007). D’un autre côté, lorsque l’apparence dentaire est décevante, la nécessité d’un traitement dentaire est évaluée comme plus urgente par les patients (Ashley, Lamb & Ellis, 2001).

L’apparence dentaire a ainsi récemment donné lieu à l’élaboration d’un questionnaire visant à mesurer l’intérêt qui lui est porté par la population (Frazer & Lindsay, 2001). La condition buccale, en ce qu’elle a trait à l’apparence, influence la qualité de vie en général (Wong, Cheung & McGrath, 2007) et la perception de certaines composantes de la vie sociale, en particulier la personnalité et le statut social (Newton, Prabhu & Robinson, 2003). Tous les domaines de la vie peuvent donc être affectés par une mauvaise condition buccale et certains plus particulièrement en relation avec l’apparence des dents, comme ont tenté de le montrer Klages & Zenter (2007) dans leur revue d’articles établissant un lien entre esthétique dento-faciale et la qualité de vie. De plus, il est intéressant de relever qu’il existe un lien entre la satisfaction de l’apparence dentaire et les soins accordés à l’hygiène et à la santé bucco-dentaire (Marthaler, 2002).

Les malocclusions dentaires, étonnamment stables dans le temps si aucun traitement n’est réalisé, ont un impact non négligeable dans la vie des personnes concernées comme le montrent les nombreuses études réalisées à ce sujet (Zhang, McGrath & Hägg, 2006) ce qui a incité Klages & al. (2006) à développer un questionnaire d’évaluation de l’impact psychosocial de l’apparence dentaire en lien avec l’aspect orthodontique sur la qualité de vie de jeunes adultes. En premier lieu, un arrangement symétrique des dents semble favoriser l’attractivité d’un sourire (Dunn & al., 1996). Au niveau psychologique, il a été constaté une atteinte de l’estime de soi. D’après l’étude de Kenealy & al., (1991, cité par Zhang & al., 2006), les personnes ayant une sévère malocclusion dentaire se sentent inutiles, honteuses et inférieures. Helm, Kreiborg & Solow (1985) ont montré, quant à eux, qu’une malocclusion dentaire peut affecter l’estime de soi encore à l’âge adulte. Cependant, d’autres études ont constaté qu’une amélioration de l’apparence dentaire n’induit pas obligatoirement l’augmentation d’une estime de soi défaillante depuis de nombreuses années. Au niveau social, une mauvaise occlusion dentaire induit une diminution de la perception de l’attirance, de l’intelligence et de l’acceptation de la personne. Par exemple, des incisives qui se chevauchent ou encore la présence d’un diastème entre les incisives ont un impact négatif sur la perception de la beauté et de l’intelligence chez les personnes concernées qui sont jugées appartenant à une classe sociale peu élevée (Kerosuo & al., 1995). Les asymétries dentaires, quant à elles, affectent négativement la perception de l’attractivité des dents tant par les professionnels que les non professionnels (Kokich, Kokich & Kiyak, 2006). Les enfants, eux, sont plus souvent victimes de railleries, de surnoms et de blagues de la part des autres enfants (DiBiase & Sandler, 2001), entre autre s’ils souffrent d’un overjet (Kilpeläinen, Philips & Tulloch, 1993). En effet, l’étude de Shaw, Meek & Jones (1980) a montré que 7% des enfants interrogés affirmaient être victimes de moqueries de façon répétitive de la part des autres enfants au sujet de leurs dents. Ces railleries ont parfois un impact négatif sur l’estime de soi qui peut encore durer jusqu’à l’âge adulte et persister malgré un traitement orthodontique réalisé plus tard. Chez des adolescents, une étude menée par Al Yami, Kuijpers-Jagtman & Van't Hof (1998) a montré qu’après un traitement orthodontique, l’évaluation de l’esthétique de la face et des dents s’améliorait. Toutes ces études montrent clairement l’impact négatif des malocclusions dentaires sur la vie sociale et psychologiques des personnes concernées. Au contraire, des enfants ayant une apparence dentaire normale sont jugés par leurs pairs ainsi que par les adultes comme ayant une plus belle apparence, sont plus désirés comme amis et perçus comme plus intelligents et moins capable d’actes agressifs que les enfants ayant une malformation dento-faciale (Shaw, 1981). La revue réalisée par Hunt & al., (2001) tend à montrer que les patients ayant bénéficié d’une chirurgie

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orthognatique ont vu, dans l’ensemble, leur estime d’eux-mêmes, leur image du corps et du visage ainsi que leur vie sociale s’améliorer.

Les colorations dentaires ont une étiologie multifactorielle, extrinsèque et intrinsèque, et peuvent compromettre l’apparence dentaire (Hattab, Qudeimat & Al-Rimawi, 1999). Lors de son étude sur les colorations dentaires à Chengdu, en Chine, Xiao & al. (2007), à l’instar d’Alkhatib, Holt &

Bedi (2004), ont constaté que plus d’un participant sur deux souffrait d’une coloration dentaire et que cela affectait de façon significative leur degré de satisfaction à propos de leur apparence dentaire. Un résultat similaire a été trouvé par Samorodnitzky-Naveh & al., (2007) qui ont observé que 89.3 % des personnes qu’ils ont questionnées ont cité la couleur de leurs dents comme raison principale de leur insatisfaction à propos de leur apparence dentaire. Bull &

Stevens (1980) ont rapporté qu’une personne ayant une coloration dentaire peu esthétique reçoit une aide de plus grande durée qu’une personne avec une apparence dentaire sans colorations inesthétique. En ce qui concerne la teinte des dents, les personnes, hommes et femmes, ayant une teinte claire sont plus susceptibles d’être jugées attirantes (Dunn, & al., 1996). Grosofsky & al. (2003) ont mené une recherche pour évaluer l’impact d’un blanchiment dentaire sur le degré d’attirance de la personne et sur l’évaluation de son âge. Ils ont conclu que, contrairement à la croyance populaire, le degré d’attirance n’est pas influencé par la couleur de la dentition et aussi que le blanchiment servait plutôt à améliorer l’estime de soi.

Une apparence dentaire présentant des caries n’est pas non plus sans effet sur le jugement de plusieurs traits de caractères appartenant aux domaines social, esthétique et professionnel : lorsqu’une personne juge une personne de l’autre sexe, les scores varient de façon significative en fonction de l’apparence dentaire cariée ou non (Eli, Bar-Tat & Kostovetzki, 2001). Une maladie héréditaire particulière, l’amelogenesis imperfecta, a été étudiée par Coffield & al.

(2005) dans le but de mettre en évidence l’impact psychosocial lié à l’apparence dentaire détériorée de ces patients. Il a été montré que les personnes présentant cette maladie étaient plus sujettes à un évitement social lié à la peur d’un jugement négatif, spécialement à un jeune âge. En effet, les patients présentant cette maladie ont à une très grande majorité (93,3 %) révélé avoir été victimes de moqueries aux sujet de leurs dents. De plus, Coffield & al. (2005) ont constaté que moins de patients ayant cette atteinte dentaire étaient mariés ou en couple ce qui les a conduit à penser que la détérioration de l’apparence dentaire liée à cette affection peut altérer l’attractivité faciale d’une personne et menacer sa vie sociale.

L’usure des dents a des origines très diverses, tant intrinsèques (Scheutzel, 1996) qu’extrinsèques (Zero, 1996), effets qui peuvent s’additionner au cours des ans mais dont l’origine pathologique ou physiologique est encore en discussion (Bartlett & Dugmore, 2008). Le premier effet perceptible se voit lorsque la personne a la bouche fermée : il y a une diminution de la DVO qui vieillit la personne. De plus, l’apparence dentaire devient moins attractive, ce qui peut avoir un impact négatif tant sur le jugement personnel de la personne que sur l’appréciation par les autres personnes (York & Holtzman, 1999).

Une mauvaise condition parondontale affecte la qualité de vie générale des patients et leur vie sociale comme le suggèrent Cunha-Cruz, Hujoel & Kressin (2007) et Sam & Leung (2006).

Certaines personnes auront recours à une chirurgie parodontale pour obtenir un allongement de la couronne clinique des dents antérieures dans le but d’améliorer l’esthétique peu attrayante d’un « gummy smile » (Jorgensen & Nowzari, 2001)

Et en ce qui concerne les personnes partiellement édentées, McGrath & Bedi (2003) ont montré que 73% des personnes interrogées affirmaient que leur condition buccale affectait leur qualité de vie. Plus précisément, les personnes interrogées ont soulignés l’impact positif (45%) en ce qui concernait l’apparence physique et également la vie sociale considérée comme affectée par le status dentaire à 30%, par le sourire/rire à 42%, par le travail à 18% et par la confiance en soi à 36%. Pour leur part, Elias & Sheiham (1998) ont conclu que, pour la grande majorité des gens, l’apparence est plus importante que l’aspect fonctionnel lors de la demande de remplacement de dents manquantes. Graham & al. (2006) ont également constaté que pour les patients, le port d’une prothèse dentaire partielle amovible n’est pas utile uniquement pour son aspect esthétique mais qu’il permet d’éviter une stigmatisation sociale en rapport avec leur édentation.

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Et en ce qui a trait aux conséquences, il y a un impact négatif non négligeable sur la vie psychologique (Alvi & al., 1984) mais aussi sociale de la personne, selon l’emplacement de la perte des dents. De plus, les personnes présentant des dents manquantes auront tendance à avoir des gestes visant à cacher leurs dents (Linn, 1966 ; Fiske & al., 1998) mais ont aussi une estime de soi qui est plus basse, une image de soi altérée, ne sont pas satisfaits de leur apparence, ont de la difficulté à parler de ce sujet tabou, un sentiment de vieillesse prématurée et un comportement altéré lors de la socialisation et lors de relation intimes (Fiske & al., 1998). La perte complète des dents peut aussi être vécue comme une perte de virilité pour les hommes, une perte de l’attractivité du visage et une dégénérescence du corps (Allen & McMillan, 2003).

Ainsi, la perte des dents peut représenter un véritable handicap dans la vie de tous les jours, également en lien avec l’apparence (Fiske & al., 1998).

D’une façon plus générale, il a été montré qu’un lien existe entre un faible degré de satisfaction à propos de l’apparence dentaire et la décision de suivre un traitement dentaire (Jacobson, 1984) car il semble qu’un traitement dentaire visant à restaurer l’esthétique a un effet positif sur l’estime de soi (Davis, Ashworth & Spriggs, 1998), sur la qualité de vie en relation avec la santé bucco-dentaire ainsi que sur la vie professionnelle (Hyde, Satariano & Weintraub, 2006).

A.4.4.3 L’apparence dentaire des personnes âgées A.4.4.3.1 État dentaire naturel des personnes âgées

Le sourire des personnes âgées est marqué par le temps, leurs dents portant les stigmates des années écoulées. Morley (1999) et Christensen (2000) citent plusieurs changements concernant la possible évolution esthétique des dents antérieures avec l’âge :

L’effet de l’érosion (Pontefract, 2002), de l’attrition et de l’abrasion des dents, cette dernière force étant celle qui affecte le plus l’esthétique des dents.

Les dents ébréchées ou craquelées sont fréquentes chez les personnes âgées. Ce phénomène altère l’apparence des dents surtout si ces craquelures sont imprégnées de colorations.

La taille et la position des dents en relation avec les autres dents mais aussi les tissus mous.

Typiquement, les incisives centrales sont plus longues que les incisives latérales chez le sujet jeune et les dents sont de plus en plus encombrées avec le temps (Richardson, 1995)

La carie de collet peut survenir chez les personnes ayant eu peu de caries dans leur vie.

La coloration des dents qui ont deux causes principales : les pigments consommés tout au long de la vie qui noircissent progressivement les dents et la rétractation de la pulpe au cours du temps due à la formation de la dentine tertiaire, cette dernière épaississant ainsi la couche de dentine et lui donne la couleur principale et dominante à la dent. Ces teintes, allant du jaune au brun en passant par l’orangé, peuvent être traitées plus ou moins facilement par un blanchiment.

La récession gingivale. Elle peut provoquer des sensibilités de collet voir de la racine exposée et induire un problème esthétique lorsque la récession est visible pendant la parole ou le sourire.

La maladie parodontale provoque la mobilité des dents atteintes voire leur perte.

Les tissus mous et les modifications de tonicité que les années leur font subir ainsi que la diminution de la DVO consécutive à la perte totale des dents altèrent également l’apparence du visage (Allen & McMillan, 2003). Morley (1999) explique qu’une restauration cosmétique de la dentition usée et âgée, qui produit un effet de support adéquat sur les tissus mous, permet sans aucun doute de redonner une apparence plus jeune aux patients âgés.

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A.4.4.3.2 Impact de l’apparence dentaire chez les personnes âgées

Les chercheurs ne sont pas encore arrivés à un consensus concernant l’importance qu’accordent les personnes âgées à leur apparence dentaire. Ainsi, certains (Alkhatib, Holt &

Bedi, 2005) pensent que les jeunes ont une conscience plus accrue de l’esthétique dentaire que les personnes âgées qui semblent s’intéresser plus aux autres problèmes de santé générale, tandis que d’autres (Goldstein, 1969 ; Macentee, Hole & Stolar, 1997 ; Nitschke & Müller, 2004) estiment que l’intérêt pour une belle apparence dentaire et le désir de garder un physique attirant ne diminue pas avec l’âge. Cependant, Smith & McCord (2004) ont trouvé que 65,1 % des personnes âgées participant à leur étude et étant à l’hôpital estimaient que l’apparence dentaire était essentielle pour leur prothèse complète et que 72,3 % des personnes âgées participant à l’étude et étant à domicile pensaient la même chose. De plus, l’étude menée par McGrath & Bedi (1999) a montré que la santé buccale est importante pour la qualité de vie des personnes âgées (72% de réponses positives). Et, dans cette étude, 7% des personnes interrogées ont placé l’apparence des dents comme critère principal pour la qualité de vie en relation avec leur état dentaire, le plaçant ainsi à la quatrième position des éléments les plus importants. Özhayat & al. (2007) ont, quant à eux, trouvé que l’esthétique est un des éléments les plus importants dans les besoins des porteurs de prothèses partielles amovibles, confirmant ainsi d’autres résultats allant dans ce sens mais concernant les porteurs de prothèses totales amovibles (Vallitu & al., 1996). D’après une étude de Locker & Jokovic (1996), 21,6 % des personnes interrogées (résidant en EMS et qui étaient âgées de 50 ans et plus) souffraient de leur apparence dentaire et parmi celles-ci, les personnes édentées étaient plus insatisfaites que les personnes ayant encore leurs dents. Penner & Timmons (2004), interrogeant des seniors de Prince Edwards Island au Canada, ont trouvé que 27,3% se faisaient du souci pour leur apparence dentaire. Quant à l’étude qu’ont menée Awad & Feine (1998), elle a montré que la satisfaction des patients concernant leur prothèse mandibulaire inférieure dépendait également de façon significative de son apparence. De plus, une apparence dentaire satisfaisante influençait positivement l’attitude concernant la santé bucco-dentaire, tant du point de vue de la valeur accordée aux soins dentaires qu’à l’hygiène dentaire. D’après Meng

& al. (2007), 19 % des personnes âgées de 65 ans et plus sont insatisfaites voire très insatisfaites de leur apparence dentaire. Cette insatisfaction est significativement liée à la présence dans la bouche de restes radiculaires, de dents cassées, de dents manquantes ou de dents réparées mais ayant un aspect peu plaisant et induit, aussi de façon significative, un évitement à sourire ou à rire et un embarras en rapport avec l’apparence dentaire qui peut aller jusqu’à être vécu comme un handicap social (Smith & Sheiham, 1979). Ceci est aussi confirmé par l’étude de York

& Holtzman (1999) qui ont rapporté que les personnes âgées qui étaient insatisfaites de leur apparence faciale percevaient leurs dents comme étant sujettes à des colorations et à un encombrement. Dans l’ordre décroissant d’apparence plaisante, ils ont relevé qu’un visage avec une dentition réparée était retenu comme le plus attirant, venait ensuite une dentition

& Holtzman (1999) qui ont rapporté que les personnes âgées qui étaient insatisfaites de leur apparence faciale percevaient leurs dents comme étant sujettes à des colorations et à un encombrement. Dans l’ordre décroissant d’apparence plaisante, ils ont relevé qu’un visage avec une dentition réparée était retenu comme le plus attirant, venait ensuite une dentition