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4. ANALYSE

4.1 A NALYSE DESCRIPTIVE DES ENTRETIENS

4.1.6 Impacts sur l’apprentissage

Après avoir abordé le TBI et son utilisation principalement du côté des enseignants et de l’enseignement, nous nous intéresserons plus particulièrement aux élèves et à l’impact sur l’apprentissage. La première partie concernera les aspects généraux relevés par les enseignants, la seconde sera dédiée à l’apprentissage des élèves présentant des besoins particuliers.

En général

L’argument principal des participants en faveur du TBI pour l’apprentissage concerne le domaine de la visualisation, que nous avons défini dans le cadre théorique selon Bétrancourt (2007). Amy nous a donné deux exemples. Premièrement, celui de l’écoute musicale qu’elle peut transformer en vidéo si les élèves ont des difficultés à se représenter un des instruments.

Deuxièmement, celui des concepts complexes comme les rythmes ou des activités particulières comme la sélection des sons spécifiques qui deviennent non seulement auditives, mais aussi visuelles par l’intermédiaire de logiciels comme Audiactiy. Jane a utilisé à plusieurs reprises l’argument des consignes. Selon elle, expliquer les consignes en les projetant sur le TBI permet aux élèves de comprendre plus facilement ce qui est demandé, surtout lorsqu’un exemple concret et visible par tous est donné sur le même support que celui qui a été distribué. Will indique également que le TBI rend son écriture plus lisible et claire.

Le deuxième argument concerne l’accès facilité à une surface Internet visible de tous. En effet, il permet ainsi l’accès à un large rang d’informations, simultanément présenté à la classe. Il démontre également aux élèves les processus utilisés par les enseignants pour rechercher les données dont ils ont besoin. En plus de stimuler les connaissances dans le domaine des TIC, selon Josh, ce processus rend les élèves plus impliqués dans la tâche et leur donne parfois envie d’aller chercher des informations complémentaires: «sometimes when you’re doing something like that (manipuler GoogleEarth) the pupils take advantage of things and you see (…) they start to be interested and they taking charge in their learning more».

Ainsi, les élèves par imitation feront appel à ce type de modélisation pour enrichir leurs connaissances d’un domaine qui les intéresse.

Troisièmement, dans un tout autre domaine, Callum a l’impression que les élèves sont plus confiants lorsqu’ils doivent s’exprimer devant la classe s’ils ont le support du TBI. Ce support permet donc aux élèves «to be independent explaining things to the class themselves rather than the teacher doing that all the time».

Enfin, les enseignants soulignent que le TBI correspond à la manière dont les élèves ont l’habitude d’être stimulés à l’extérieur. En effet, les outils comme les ordinateurs, les tablettes, les smart phones et autres technologies sont devenus une partie intégrante de notre vie quotidienne. L’école se doit donc de s’adapter et de compter elle aussi sur ces nouvelles ressources pour stimuler l’apprentissage des élèves, Pasquier (2009) va même plus loin: «Au cœur de cette révolution, l’école doit changer.

Les transformations de notre rapport au savoir et de nos moyens d’accès à l’information, notamment, remettent en question jusqu’à la sturucture même de nos appareils éducatifs»

(p.1). Selon Jane, le TBI les motive parce que ça leur plait et il les encourage à être plus impliqué dans leurs apprentissages. En classe, elle a l’impression que les élèves sont plus enclins à participer s’ils peuvent venir utiliser le tableau.

Pourtant, malgré tous ces arguments en faveur du tableau interactif, certains enseignants dont Adam et Callum, disent ne pas être persuadés qu’il est toujours un réel soutien à l’apprentissage. Parfois le trop plein d’information ou d’illustration peut créer une difficulté de traitement qui nuit à la bonne compréhension de l’essentiel. La dépendance à ce type de technologie peut également avoir des effets inattendus. Adam souligne par exemple la pression exercée par l’attente des élèves. Plusieurs leçons sans utiliser le tableau pourrait impliquer leur étonnement, leur questionnement et une forte comparaison avec la pratique d’autres enseignants. Dans certains cas, les enfants rechignent même à revenir à des moyens plus traditionnels, ce qui le pousse à dire que «Perhaps we are going to far the other way and, you know, when children get a test paper which isn’t on the SmartBoard and struggle to do it so, you know, we need to get the two things going but it’s part of our world now…».

TBI et élèves à besoins particuliers

La réponse globale au sujet du TBI face aux besoins particuliers de certains élèves pourrait se résumer par ces quelques mots d’Adam: «it appeals to all sort of different learners».

Josh nous a donné l’exemple du changement de forme simultané en fonction des besoins de la classe ou d’un élève. Il est notamment possible de changer la couleur de l’arrière-fond pour rendre le document plus lisible, mais ce n’est pas la seule option: agrandissement de certains éléments, addition de sons ou d’images, mais aussi déplacement pour rendre l’apprentissage plus kinesthésique ; les possibilités sont nombreuses. Jane a quant à elle émis la possibilité de transmettre soit l’image soit le son sur des tablettes individuelles en cas de trouble de l’audition ou de la vision. Elle a également l’impression que le TBI est boys friendly et les aide à s’impliquer dans la tâche par les différentes applications proposées.

Enfin, tous s’accordent à dire qu’il est plus facile de revenir sur le travail effectué et de reprendre les explications en cas de besoin. Toutefois, Jack nuance ces propos en indiquant qu’il n’a pas eu l’occasion de réellement constater des effets positifs du TBI sur les élèves présentant des besoins particuliers.

Les visions futures du TBI

Pendant l’entretien, lorsque nous avons abordé la question du futur du TBI et des technologies, la majorité des enseignants ont mis l’accent sur deux éléments. Premièrement, le fait qu’ils espéraient que certains détails techniques comme l’écriture, le nettoyage ou les ampoules seraient améliorés. Deuxièmement, le fait qu’ils voyaient une utilisation du TBI plus centrée sur une combinaison avec les Ipads, pour permettre notamment des tâches plus indépendantes et accessibles à un plus grand nombre d’élèves avec un retour sur le TBI.

Jack de manière plus radicale a dit que le TBI n’a pas d’avenir. Pour lui et pour d’autres comme Josh le futur sont les projecteurs interactifs qui ne nécessitent pas de tableau avec des capteurs. L’image est directement projetée sur un mur et l’interactivité est possible grâce à un ou deux stylets.

Ils sont moins onéreux, mais ils ont les mêmes capacités, peut-être même une meilleure qualité d’image et ils permettent d’éviter certains problèmes techniques. Ils semblent donc une réelle menace pour l’existence du TBI.