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Quel impact de la densité urbaine sur la température de l’air (T air) ?

M orphologie u rbaine et C onfort t hermique e xtérieur

2.2. Quel impact de la densité urbaine sur la température de l’air (T air) ?

Le niveau de la densité du cadre bâti influe énormément sur le rythme thermique, cette perturbation est constatée clairement sur la température de l’air.

Le champ de température de l'air en milieu urbain est la résultante de l'ensemble des échanges thermiques produits entre les surfaces urbaines et l'atmosphère (tmrt). Ceux-ci sont largement dominés par les flux solaires incidents. Les écarts recensés entre les centres-villes et la périphérie sont souvent importants notamment au niveau des stations météorologiques aéroportuaires, de l’ordre de 5 à 10°C (Oke, 1987 ; Akbari et al). Ces différences illustrent l'effet énergétique de l'urbanisation sur la température de l'air, connu sous le nom d'îlot de chaleur urbain. Le stockage de la chaleur du a l’absorption des radiations solaires à travers des multiples surfaces. En outre, le tissu dense minimise les surfaces exposées au rayonnement solaire, ce qui implique un ombrage pendant une durée importante de la journée.

Le phénomène de l’îlot de chaleur urbain, a été largement abordé par les chercheurs. Akbari et al. (1992) ont constaté que les températures dans les zones urbaines sont généralement plus élevées que celles des zones rurales proches, de l’ordre de 1 à 4°C. Ce phénomène constitue un avantage en hiver car il permet de diminuer la consommation d'énergie liée au chauffage (notamment les pays de l’hémisphère nord), et en parallèle, il augmente la production de brouillard. Cependant, dans les climats chauds, une augmentation de la température entraîne une augmentation de la demande énergétique de conditionnement d’air dans la période estivale qui dure au normal presque cinq mois.

La quantité de stockage de la chaleur du a la densité participe énormément dans le changement du bilan thermique au niveau des espaces extérieurs, dans là ou les surfaces sont exposées au soleil (tissu lâche) 24 la température soit augmentée.

24 Un tissu lâche c’est l’équivalent du tissu doté d’une faible densité urbaine.

134 2.3. Comment se manifeste la morphologie urbaine avec l’écoulement d’air ?

L'influence de la porosité urbaine :

La porosité urbaine fait référence au volume total d'air des creux urbains et leur rapport avec le volume de la canopée urbaine (Steemers, et Steane, 2004). Les creux urbains peuvent être classés en deux catégories :

Creux urbains publics : il s'agit de l'ensemble des espaces ouverts au publics (rue, square, boulevard,...etc.), c'est-a-dire l'ensemble des espaces identifies comme espaces publics urbains extérieurs.

Creux urbains privés : il s'agit des cours et jardins prives distribues généralement en début ou en fond de parcelles dans les tissus anciens (Quartier), ainsi qu'autour des maisons de type isolées dans les tissus récents (Athemna, 2012).

La mesure de la densité d'un tissu urbain permet d'évaluer sa porosité par rapport au vent.

Dans les tissus compacts et resserrés, seuls les toits et les terrasses constituent des probables zones d'inconfort. Un groupement de construction à décrochement organisé de manière verticale peut engendrer un effet de pyramide définit par Gandemer (1976). Cette forme semble judicieuse car elle ne produit pas d'inconfort, elle dissipe le maximum d'énergie du vent dans tous les azimuts et diminue les survitesses dans les niveaux inférieurs des immeubles et aux niveaux des terrasses.

Cependant, les tissus poreux ou ouverts engendrent des perturbations aérodynamiques qui s'étendent sur de longues distances. En effet, la porosité horizontale ou verticale des tissus urbains (cours, espaces résidentiels par exemple) ainsi que la porosité des immeubles

Figure 5.8 Îlot de chaleur urbain

Source: EPA’s Reducing Urban Heat Islands, Compendium of Strategies

135 (pilotis, trous par exemple) modifient l'écoulement de l'air et créent des zones à risques liées à de forts courants d'air. Afin de limiter ces risques, il faut que l'ouverture d'un tissu urbain soit inférieure à 0,25 fois son périmètre et qu'il soit constitué de bâtiments de hauteurs voisines.

L'influence de l’orientation des tissus urbains par rapport aux vents incidents : Afin d’envisager l’impact de l’orientation des tissus sur les vents, la question qui se pose : quelle est la forme et la vitesse préalable du vent pénétrant un tel tissu urbain ?

L'orientation des structures bâties permet de déterminer le régime de vent et contrôler sa vitesse. En effet, si l'orientation est parallèle, la vitesse augmente d'avantage que si les structures sont perpendiculaires au vent. L'exemple de la rue canyon a fait l'objet de plusieurs études afin de déterminer la nature du régime du vent en fonction de l'orientation de la rue (Oke et Nakamura, 1988 ; Santamouris et al. 2001). Il a été constaté que, lorsque l'écoulement est parallèle à la direction de la rue, un effet de canalisation est observé (Figure). Selon Gandemer (1976), pour que l'effet soit observé, le couloir canalisant doit être étanche et composé de parois peu poreuses, doté d'une largeur inférieure ou égale à l'épaisseur des bâtiments et enfin, la hauteur des bâtiments doit être supérieure ou égale à 6 m. Par ailleurs, Gandemer (1976) précise que, la canalisation ne constitue pas une gêne en soi. Elle devient problématique lorsqu'elle est associée à une anomalie aérodynamique, lors d’une association canalisation-Venturi par exemple.

Figure 5.9 A gauche : Un tissu poreux démontre des bâtiments de hauteurs homogènes.

Figure 5.10 A droite : Un effet de pyramide sur un groupement de construction à caractère pyramidal Source : Gandemer, 1976.

Figure 5.11 A gauche : Canalisation du vent par la direction de la rue.

Figure 5.12 A droite : Présentation d'une anomalie aérodynamique "canalisation-Venturi"

Source: Gandemer, 1976.

136 En revanche, lorsque l'écoulement est perpendiculaire à la direction de la rue, l'écoulement d'air forme un ou plusieurs vortex qui se caractérisent par un mouvement en spirale. Ce mouvement peut être accéléré par l'augmentation de la vitesse de vent et aussi par les effets thermiques liés aux parois chauffées par le soleil. En effet, l’air chaud remonté est remplacé par l'air plus frais qui circule au-dessus des toits permettant éventuellement d'évacuer la chaleur de la rue (Figure).

Suivant le rapport du ratio H/W d'une rue, Oke (1988) a distingué trois types d’écoulements : un écoulement de rugosité isolé lorsque ce rapport est inférieur à 1,54 (Figure (a)), un écoulement à interface de sillage lorsque le rapport est compris entre 1,54 et 2,5 (Figure (b)) et enfin un écoulement rasant lorsque le rapport est supérieur à 2,5 (Figure (c)).

3. Urbanisation saharienne : la densité urbaine dans les milieux arides en Algérie :