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Formes urbaines sahariennes en Algérie, la micro-urbanisation (historique):

T issu urbain, m orphologie et d ensité urbaine

C. Degré d’ouverture :

4. Formes urbaines sahariennes en Algérie, la micro-urbanisation (historique):

Y a-t-il des caractéristiques urbaines propres au milieu saharien ? Et, y-a-t-il une spécificité de l’urbanisation qui serait le fait du Bas-Sahara ? (Marc Cote, 2005).

L’urbanisation saharienne a évolué dans un parcours historique assez remarquable, elle est en filiation de toute une urbanisation qui durant un millénaire a marqué le territoire saharien en relation étroite avec les échanges commerciaux transsahariens.

Densité

Tableau 1.4 Quelques exemples de densités urbaines Source : Rémy Allain, 2005.

39 C'est avec l'essor du commerce caravanier que les cités tout en se développant ont attiré l'attention des voyageurs et géographes. Situées sur les grands axes de communication, notamment N-S et W-E, leur importance est régulièrement évoquée du 8e au 18e siècle.

Leur position comme étape relais leur confère une fonction forte, enjeu constant de contrôle durant dix siècles. Les différents conflits qui ont jalonné l'histoire du Sahara, à caractère religieux ou ethnique, ont souvent eu comme cause réelle le contrôle des axes caravaniers.

Mais leur raison d'être ne se limite pas à la seule fonction de centres-relais ; elles regroupent des populations fixes, sont en relation avec les tribus nomades, et vivent de l'exploitation des palmeraies. Leurs fortes caractéristiques spatiales, économiques et sociales font d'elles des agglomérations originales.

La première caractéristique repose sur leur organisation spatiale et les modes d'appropriation territoriale. Ce sont des chapelets d'agglomérations (grandes villes et villes moyennes), oasis, villages, bourgs et bourgades s'égrenant le long des oueds et vallées. Parmi cet ensemble d'agglomérations, une cité s'impose aux autres par son importance et son rôle (Said Belguidoum, 2002). En fait, au gré des événements politiques ou des contingences physiques, notamment hydrauliques, les villages se forment et peuvent disparaître. Les luttes entre cités, les expéditions des pouvoirs centraux ont comme conséquence l'émergence de nouveaux villages ou au contraire leur destruction. L'existence de ruines et de restes de palmeraies abandonnées, constatées aux différentes époques et dont les traditions locales conservent le nom des « ksours ». Continuellement tiraillées entre «la vie bédouine et la vie citadine» les cités ont néanmoins des traits forts qui les différencient de leurs ksour. La configuration générale de tout regroupement stable au Sahara prend la forme du ksar, cet ensemble de bâtis de taille variable autour duquel se développe une palmeraie. Mais les statuts de ces agglomérations les distinguent qualitativement, et une hiérarchie apparaît entre le «ksar cité»

et le «ksar village».

Le village est une agglomération durable, de taille relativement modeste, qui existe par et pour son terroir. L'aire villageoise est une totalité, qui souvent se laisse lire à travers les correspondances qui existent entre la configuration des quartiers bâtis et celle des quartiers

Figure 1.17 Le Zab Gharbi, conurbation urbaine, continuité agricole Source : Marc cote, 2005.

40 de culture. Cette myriade de petites agglomérations, qui jalonnent les différentes vallées, revêt une dimension villageoise. Quand un ksar plus important émerge, il s'érige comme cité et devient le pôle structurant d'un réseau. Entre le ksar village et le ksar cité des ruptures et des passages existent.

La rue est l'artère essentielle de la vie sociale. Avec la place, elle constitue l'espace public, le lieu où l'on passe, où l'on se croise et se rencontre. Les rues sont généralement sinueuses, hiérarchisées et pénètrent la cité en un système complexe de courbes, d'axes principaux, de ruelles, de venelles et d'impasses (cul-de-sac). Certaines ruelles ou impasses ont un usage semi-public ou semi-privé. D'autres, les rues marchandes, sont bordées d'échoppes des boutiquiers et artisans. C'est l'importance de ces équipements qui permet de distinguer la cité du village, la médina du ksar. La grande mosquée et l'existence au sein de la même cité d'autres mosquées, l'existence de remparts et de fossés, de portes, de marchés et de commerces sont les éléments de différenciations.

La qualification urbaine des cités ne repose pas sur leurs seuls éléments quantitatifs.

L'équipement rituel, la mosquée à prône hebdomadaire et les écoles coraniques, les rues marchandes et les places, propices à la communication, font partie des éléments constitutifs de la cité. C'est ce seuil qualitatif qui définit la citadinité. L'urbanité a pour socle un système économique de production et d'échange, un rôle politique et symbolique fort qui se matérialise par un complexe architectural, induisant des modes de vie propres, des inscriptions spatiales de pratiques sociales particulières et spécifiques. L'espace, support de leurs activités, est aussi le reflet de leur organisation sociale. L'architecture banale et monumentale est l'expression de cette appropriation spatiale.

La dynamique actuelle accélérée a imposé aux anciens tissus d’abandonner les principes antérieurs pour une législation moderne, pour laquelle l’identité de la plupart des villes a été enterrée sous la lourdeur de la nouvelle urbanisation de la standardise.

Figure 1.18 Un des ksours de la vallée de M’zab (Ghardaïa) Source : http://encyclopedieberbere.revues.org.

41 5. Les caractéristiques de la concentration urbaine saharienne en Algérie :

D’après Marc Cote et al. 2005, l’urbanisation saharienne est bien unique en la comparant aux autres formes urbaines, ce qui signifie qu’on doit retenir les grands aspects de cette forme d’urbanisation.

 La forte insertion de ces localités dans le monde rural, par suite du lien étroit avec la production agricole (même si celle-ci n’est plus exclusive), de l’attachement au foncier, des relations de proximité avec les palmeraies (effet bioclimatique), de l’habitat de type rural pour sa majorité, ce qui probablement constitue le trait qui différencie le plus des grandes villes.

 La ruralité parlée n’exclut pas une certaine urbanité de ces centres. « Dans tout village il y a de l’urbain », ainsi que cela a été dit à propos de l’Egypte. Cependant, l’urbain se traduit par la forte tertiairisation, la prolifération des commerces (gros, détail, informel), l’insertion dans l’économie d’échanges, l’importance des équipements publics.

 Une urbanité qui s’exprime aussi par la notion de tropisme de la route, dans lequel partout l’on assiste au glissement des agglomérations vers la route, au retournement des façades sur celle-ci, à l’allongement linéaire en villages-rues. Ce phénomènes se produit, lorsque les distances sont courtes dus aux faits de conurbation.

 La route a également un autre impact : elle assure une grande mobilité aux populations, à l’intérieur de chacun de ces « pays » de petite taille. Se déplacer au centre-capitale pour un besoin non desservi sur place n’est pas un problème majeur : bus, taxis, véhicules, vélos.

 Localités en plein mouvement, marquées souvent par une forte dynamique, mais en même temps par le contraste entre le caractère monumental des équipements publics, souvent regroupés à l’entrée de l’agglomération ou sur la route, et l’aspect pauvre de la majeure partie de l’habitat des ces localités.

Conclusion :

Parlant de la ville c’est de parler d’un établissement humain et de ses spécificités, car chaque ville est unique par sa taille, son climat, sa culture, et son développement économique. Bien qu’il n’existe pas des villes types, certaines caractéristiques sont communes aux populations urbaines en général. Une des caractéristiques de base de populations urbaines c’est leur hétérogénéité beaucoup plus grande qu’en zone rurale, surtout en ce qui concerne la race, l’ethnie, la religion, et le statut socioéconomique.

L’urbanisme d’aujourd’hui est largement différent de celui des anciens temps. La productivité urbaine, l’explosion démographique, l’industrialisation tous font des apports de

42 tels changements. L’objectif du chapitre récent s’étale sur les notions phares du grand thème tel le tissu urbain comme support créatif de la dynamique civile, et comme espace de vie subordonné aux développements humains. En outre, la morphologie urbaine qui constitue notre deuxième étape, en évoquant ces modes possibles, ainsi que les éléments constitutifs d’une ville. Nous avons à ce propos analysé les grands systèmes du tissu urbain : le système parcellaire, le système viaire, bâti, et le système des espaces libres en détaillant leurs contenus en formes de classifications rationnelles.

Un des points primordiaux qui concrétise la quantification de la forme urbaine est celui de la densité qui peut être étalée sur de nombreuses catégories citadines. La densité urbaine un facteur principal détermine le niveau de la concentration résidentielle, le rapport entre le plein et le vide, comme elle sert à la caractérisation des formes urbaines dans lesquelles on peut agir rationnellement sur l’assiette foncière par le biais de ces indicateurs y compris le COS et le CES font les deux outils de sa délimitation.

Pour la suite, et comme illustration brève des établissements humains dans le sud algérien, on a choisi la représentation directe des aspects globaux des oasis dites urbanisées.

Particulièrement insérés au cœur du Sahara « cernées de palmeraies », le caractère rural n’échappe guère de leurs structures, ayant pour construction de véritables masses introverties, percées les étroites ruelles et fondées sur la base de l’habitation saharienne.

Actuellement, les villes de sud connaissent une alternance rapide vis-à-vis a l’essor connu par les localités en termes de programmes visés par l’Etat dans le but du développement citadin. Cependant la réaction commit par l’introduction des nouvelles lois, nouveaux types, et nouvelles architectures vont engloutir le patrimoine ksourien connu depuis plusieurs siècles comme l’identité originelle du pays. Donc, il nous reste qu’à dire, pourquoi les autorités comme les spécialistes du domaine agissent en contrepartie de la logique urbaine saharienne ? Est-ce le besoin exhaustif de la tranche « habitation » qui est le seul motif de ce déséquilibre urbain et architectural ? Les réponses ne vont pas être si simples, puisque cette mutation est devenue une nécessité qui se développe en parallèlement au système réglementaire.

Chapitre 2 :

Climat ;