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Une identité dans l’action

Dans le document 90 010 Belfort cedex. (Page 123-139)

L’entreprise dans son époque

Les thèmes d’actualité concernent bien sûr tout d’abord l’état du groupe et les ventes de voitures.

En avril 1937, un point est fait sur le sujet suivant :

« Quels sont les bénéfices et où vont-ils ? » En septem-bre 1952, le Courrier des usines consacre pas moins de quatre pages au bilan de l’année 1951, agrémentées de dessins et graphiques qui permettent une appro-che très pédagogique. Le « JIP » excelle dans ce type de présentation.

L’ augmentation des salaires en 1970 vue par le « JIP »

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Mais des sujets plus généraux sont abordés. L’automobile, le fisc et les charges sociales sont des thèmes récurrents. La situation de l’industrie française est régulièrement évoquée.

Ainsi, en février 1952, le Courrier des usines commente la fermeture de Salmson, intervenant après celle de Talbot. Une certaine presse de l’époque déplore ces faillites de l’industrie de luxe et brocarde Peugeot, Citroën et Renault qui font de la série et de la fabrication « à la va vite ». Le journal de Sochaux se défend et considère que la fabrication en grande série a la

« même valeur que la fabrication au compte gouttes ». Cette valeur est fon-dée sur les contrôles et la qualité. D’où ce rappel à l’ordre aux travailleurs :

Et sous le texte apparaît le lion, flanqué de la célèbre devise : « La qua-lité qu’on ne discute pas ». La quaqua-lité Peugeot sera un thème fondateur de la communication de l’entreprise.

Des « coups d’œil » sur les pays étrangers apparaissent régulièrement.

en 1939, le Trait d’Union montre le développement industriel d’une in-quiétante Allemagne. D’où la présence de la seule voiture étrangère ja-mais montrée dans le journal : la voiture du peuple (« Coccinelle ») conçue par Ferdinand Porsche.

« Travailleurs de nos usines, si vous voulez que nos voitures conti-nuent à être populaires, malgré les charges écrasantes auxquelles nous avons à faire face, il vous appartient d’apporter tous vos soins à votre tâche si humble soit-elle, car votre prospérité est liée à la qualité et par conséquent au succès de nos voitures. Et si nous voulons vivre, il est nécessaire que nos voitures soient meilleures que les autres. »

« La future voiture populaire allemande Force et Joie », Le Trait d’Union, janvier 1939

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Un gros travail de pédagogie est fourni à partir de 1957 (traité de Rome) pour que le personnel comprenne les enjeux et les risques du Marché Com-mun Européen et de la libération des échanges. Un sujet qui préoccupe la direction. Celle-ci a conscience que la construction automobile française va perdre la « protection efficace » que constituent les taxes et le contin-gentement, ce qui fait qu’elle n’affronte la concurrence étrangère que sur les marchés extérieurs. Au départ, elle a bien du mal à savoir si c’est un

« souci » ou un « espoir ». Puis, elle comprend que industrie française est restée trop longtemps « comme un boxeur qui s’est trop longtemps éloi-gné de la compétition ».

À partir de 1960, le Courrier des automobiles Peugeot consacre une page entière à « L’Europe ».

Les valeurs de « la Maison »

Les journaux de l’entreprise ont aussi pour mission de diffuser les va-leurs de « la Maison ». Parmi les vava-leurs affichées, le sens de la concorde, la recherche de l’équilibre, le goût de la tempérance. Autrement dit, la collaboration interclassiste.

L’actualité apparaît, mais toujours, discrètement, comme l’occasion de faire passer un message et de justifier une politique. Difficile de ne pas reconnaître une allusion au Front Populaire dans le numéro spécial de l’automne 1937 : « Dans cette période troublée, où bien des gens cherchent

« Les entreprises devant le Marché Commun », Le Courrier des usines, décembre 1958 »

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à exciter les passions en faisant des promesses qui ne peuvent que satisfai-re les uns au détriment des autsatisfai-res, Peugeot a cherché un heusatisfai-reux équilibsatisfai-re à donner à chacun sans sacrifier les intérêts de personne. »

Cet « heureux équilibre » est l’arme des Peugeot pour faire en sorte que les relations sociales de l’entreprise ne soient pas vécues sur un mode conflictuel. D’où le thème, récurrent, de la valorisation des progrès à la fois économiques et sociaux réalisés par la communauté et qui sont cen-sés rejaillir sur chaque membre de cette communauté, quel que soit son rang. Au moment du Front Populaire, le journal vante les résultats de sa politique.

Dans les années 1930, Peugeot explique que la grande partie de ses bé-néfices est réinvesti dans l’outillage des usines, ce qui permet d’accroître leur puissance de production et d’améliorer la précision et la qualité des produits. Ceci, « pour le plus grand bien de tous ». Car la modernisation constante des machines permet de soutenir la lutte contre les concurrents mieux outillés. Elle permet aussi d’alléger la pénibilité du travail humain.

De plus, une bonne organisation de la production permet d’éliminer « l’ar-bitraire et la tyrannie possible d’un contremaître ».

L’intérêt bien compris des travailleurs, martèle le Trait d’Union, est de ne pas dissocier leur destin de celui de l’entreprise. Le credo Peugeot appa-raît parfaitement dans la conclusion du numéro spécial de l’automne 1937, célébrant le vingt-cinquième anniversaire de la création de Sochaux :

« Peugeot a réussi :

• à donner du travail à un personnel de plus en plus nombreux

• à payer des salaires individuels de plus en plus élevés, non seule-ment en francs mais en valeur d’achat

• à s’acquitter régulièrement de toutes ses obligations envers l’État

« malgré l’augmentation vraiment vertigineuse de ces charges qui re-présentent le tiers du prix de chaque voiture vendue »

• à développer les œuvres sociales, les initiatives étant venues de la Direction « de bien loin en avance sur les obligations provenant des lois ou même de l’opinion publique »

• à procurer à sa clientèle des voitures toujours en progrès à des prix de plus en plus bas ;

• à assurer à ses prêteurs une rémunération raisonnable. »

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Mais la célébration du progrès va de pair avec la valorisation du travail et de la « conscience professionnelle », deux thèmes qu’on retrouve dans toutes les générations de journaux peugeotistes. « La vertu du travail », titre d’un éditorial de février 1938, est la vertu suprême sur laquelle repose la prospérité de l’entreprise. C’est un « bien » et non pas une contrainte, qui permet l’accomplissement du « devoir d’homme ». C’est donc aussi le sens de la vie, et l’instrument de la promotion sociale.

Promotion sociale et promotion morale. Le Trait d’Union comme le Courrier des usines, aiment à situer les enjeux sur le plan moral. En juin 1951, un éditorial de ce dernier s’intitule : « Conscience tout court ». Exer-cice de déploration sur la « masse amorale » qui aurait perdu « ce grand sentiment de l’honneur professionnel » et qui expliquerait la « crise ». Une crise « d’ordre moral » dont la jeunesse serait la victime : « La jeune gé-nération, pressée de jouir, tirée au dehors par mille choses, insoucieuse, vidée des grandes traditions, bâcle aisément ce qu’elle fait. »

Neutralité politique ?

Neutralité et respect de l’opinion de tout un chacun : telle est la poli-tique affichée de la Maison. « Il fuira avec soin la polipoli-tique et la polémi-que », annonce le premier numéro. Cette neutralité est rappelée en dé-cembre 1937 par le directeur du Département Social, J. Guérin-Desjardin :

« …nous restons loyalement neutres et farouchement indépendants ». Et d’expliquer : « Après tout, si vous êtes blessé ou malade, il n’y a pas, pour vous soigner, de la teinture d’iode protestante et de l’eau oxygénée catho-lique, de l’alcool camphré communiste, et des comprimés PSF. Les outils du médecin ne comprennent ni la faucille ni le marteau ! Mais d’autre part, les coiffes des infirmières ne sont pas des cagoules !!! »

Cette neutralité n’interdit pas Peugeot de revendiquer une identité ré-publicaine et un esprit patriotique. Le civisme et le rejet des extrémismes

« Il faut de toute nécessité que la diminution du nombre des heures de travail soit compensée non seulement par les progrès du machinis-me et des méthodes de travail, mais aussi par un effort énergique du peuple des travailleurs soutenu par le sentiment que son propre intérêt ne se peut séparer de celui des entreprises. […] Nous sommes persua-dés que tous auront à cœur, au lieu de s’épuiser dans des luttes stériles, de collaborer sans arrière-pensée, en se rappelant que tous à la Maison Peugeot, du plus petit au plus grand, travaillent à la même œuvre pour la prospérité commune. »

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font partie du patrimoine génétique de l’entreprise. Un éditorial de 1932 explique que « la vraie figure de la France, c’est la paix de la justice, la Paix par le Droit », et qu’il « ne faut pas qu’on la défigure ».

Dès septembre 1933, Le Trait d’Union s’alarme des progrès du nazisme en Allemagne : « On y écrase de mépris, on y traite avec la dernière brutalité tous ceux qui n’appartiennent pas à la race germanique appelée à dominer le monde, tous les “non-ayrens“, comme disent leurs savants. Voilà qui nous promettrait de beaux jours, à nous qui n’avons pas la chance d’avoir le crâne fait comme eux, si jamais nous tombions sous leur coupe ! »

En 1936, un éditorial du Trait d’Union rappelle les exigences du « devoir électoral ».

La politique n’est pas regardée comme une chose malfaisante. François Peugeot est élu aux législatives du printemps 1936, alors qu’il était déjà maire et conseiller général d’Hérimoncourt. Malgré une étiquette ambi-guë, et des positions favorables au progrès social et aux libertés syndicales, il réussit à regrouper ceux qui rejettent « le front socialo-communiste ».

Justement, le Trait d’Union ne pouvait pas ne pas évoquer les occupa-tions d’usines de juin 1936. D’autant que le ministre de l’Intérieur en per-sonne, Roger Salengro, était venu à Montbéliard le 23 juillet pour favoriser le rapprochement des points de vue. C’est chose faite dans l’édition d’août, mais de manière distanciée. « Nous désirons en parler avec calme, sans parti pris, et d’une manière tout à fait objective. » La direction a un juge-ment globalejuge-ment « négatif » sur ces événejuge-ments qui n’auront pas permis d’accroître « la cohésion pourtant nécessaire entre gens d’un même pays et entre artisans d’une même œuvre ». La grève n’a pas été intense : elle a duré du 21 au 24 juillet. Le sens du dialogue et des concessions a prévalu.

Pragmatique, elle déplore particulièrement la baisse de la production et la perte de salaires pour les ouvriers (2 millions de francs), perte qui aura un contrecoup sur le commerce local, qui « représente environ 500 000 francs par jour pour le seul groupe Peugeot ».

Assez habilement, la direction appelle à la modération en se référant aux paroles que le même Roger Salengro a prononcées : « La classe ouvriè-re doit compouvriè-rendouvriè-re que tout n’est pas permis et que tout n’est pas possi-ble ; il faut qu’elle se garde de toute exagération, qu’elle donne l’exemple de la patience et de la maturité politique. » Suivent deux pages complètes qui reproduisent le contrat collectif de travail entre la Chambre syndicale des industries métallurgiques, métalliques et mécaniques du Territoire de Belfort et des régions limitrophes, et les syndicats ouvriers de la

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gie du Territoire de Belfort et de l’arrondissement de Montbéliard (CGT, syndicats chrétiens et syndicats professionnels).

Les acquis sociaux du Front populaire ne sont pas remis en cause sans examen. On estime même qu’il y a des mesures positives : contrat collec-tif, semaine de 40 heures, relèvement des salaires, vacances payées. Mais on déplore l’augmentation

des charges que ces mesures provoqueront.

La naissance du nazisme heurte le républicanisme de Peugeot. Sa presse ne le cache pas. En 1940, le Trait d’Union consacre un supplé-ment de quatre pages très documentées sur le nazisme, qui sont une charge contre lui. Le racisme y est moqué, le nationalisme condamné.

L’avènement du régime de Vichy (1940-1945) est reçu favorablement par la direction de Peugeot. Le Trait d’Union manifeste un soutien explicite. C’est peut-être le moment le plus explicitement politique de l’histoire de Peugeot. Comme l’ensemble des Français, au dé-but de ce régime, on croit que le maréchal Pétain peut sauver ce qui reste de la France. Il ne s’agit nullement d’apporter son soutien à la politique de collaboration ou aux mesures d’exclusion. Le journal du groupe se félicite de la Charte du travail, qui vise à réconcilier travail et capital, dans le droit fil de l’esprit de concilia-tion qui marque la culture sochalienne.

Les mensonges d’Hitler Le Trait d’Union, supplément au numéro de mai 1940.

L’année 1941 placée sous les auspices du maréchal Pétain

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En juin 1942, le Trait d’Union affiche en exergue de sa première page une citation du préambule de la Charte du travail : « L’expérience a mon-tré que partout où des hommes de bonne foi se réunissent pour une ex-plication loyale et franche, les oppositions s’atténuent, les malentendus se dissipent, l’accord s’établit dans l’estime d’abord, dans l’amitié ensuite. » Le paternalisme vichyste trouvait à Sochaux un écho favorable. L’illusion tragique du pétainisme sera levée en novembre 1942, avec l’invasion de la zone non-occupée. Et la presse collaborationniste stigmatisera le fait « que l’esprit du juif Blum a profondément pénétré parmi les cadres supérieurs de cette importante usine ».

Le Courrier des usines, le nouvel organe d’information d’après la Libé-ration, se saisit de ce jugement pour inviter les lecteurs à se rendre compte que, « une fois de plus », il y eut « manque de chaleur des relations en-tre les directions Peugeot et les services allemands ». Et de consacrer de nombreux papiers évoquant les actes de résistance, les actes de sabotage dans l’usine, les arrestations de cadres ou d’ouvriers, les attributions de médailles de la Résistance.

Pourtant, le Courrier des usines marque un changement : les prises de po-sition par rapport aux grands enjeux politiques ne sont plus de mise. Même pendant la guerre d’Algérie, où le journal se contente de publier des photos d’ouvriers partis à l’armée. Même pendant les événements de mai 68.

Divertir et entretenir l’esprit de famille

Si Peugeot est souvent présentée comme une « seconde famille » pour ceux qui y travaillent, la vraie famille des travailleurs fait l’objet de

tou-tes les attentions. tant il est vrai qu’une vie privée équilibrée est gage de stabilité et d’efficacité.

Les familles, nombreuses de préférence, ont souvent droit à leur portrait photographique.

« Une belle famille » Le Trait d’Union, juin 1931.

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Des rubriques régulières sont consacrées aux ménagères et mè-res de famille. Comment laver les lainages ? Comment élever son enfant ? Comment moucher bébé ? Des informations sur les RAVI aident à acheter au plus près de ses besoins et de ses moyens. Les conseils sur l’entretien de la mai-son mai-sont nombreux, de l’électricité au nettoyage du linoléum.

Les loisirs des adultes font l’objet d’une attention soutenue, dès l’origine. Jusqu’à la guerre, on parle bricolage, clapier, jardin. On

sait tout sur les soins à apporter aux rosiers en juin, la manière de se pro-curer des vers de terre ou de sauver les pommes de terre de la gelée. Le cinéma fait son apparition tardivement.

Les colonies de vacances font toujours l’objet de longs reportages, de même que les premiers congés payés.

Une place toute particulière est accordée aux résultats sportifs, qu’il s’agisse, naturellement, de l’équipe professionnelle du FC Sochaux ou de toutes les autres équipes d’amateurs constitués par les travailleurs du site.

« Football inter usines », Le Trait d’Union, 1939

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La page « secrétariat social » livre des informations précieuses en matiè-re de prévention des accidents du travail et de droits pratiques, mais aussi pour tout ce qui concerne ce qu’on appelait alors les « œuvres sociales ».

Une dimension culturelle est présente. Au départ, il s’agit de brèves présentations historiques de villes et de villages de la région. On trouve des contes (souvent très mièvres…), des nouvelles, des mots « amusants ».

Le Courrier des usines innove en consacrant deux pages aux arts.

Tout ce qui concerne les loisirs a disparu dans Planète Sochaux parce que le bulletin du Comité d’établissement y pourvoie de manière très dy-namique. Aujourd’hui, La Lettre du CE, éditée bimestriellement à 17 000 exemplaires, fournit aux salariés et à leur famille une information très dense sur les activités sociales et culturelles.

Prévenir

Dès les premiers numéros de la presse Peugeot, l’accent est mis sur la prévention.

Prévention des accidents à la maison.

Prévention des accidents sur le lieu de travail. En 1950, des concours de sécurité seront organisés, confiés au Comité d’hygiène et de sécurité. On publie les noms et les photos des heureux gagnants.

Au départ, il s’agit de slogans et de cas très concrets. Comment s’y prendre devant un étau-limeur, par exemple.

Ensuite, on publie des études plus complètes, statistiques à l’appui.

Lorsque le Courrier des usines évoque en 1951 la sécurité des yeux, il expli-que en juillet de cette année expli-que :

- le nombre d’ouvriers blessés aux yeux est de 89 ; - ceux qui ont dû arrêter le travail sont 23 ;

- le nombre de journées de travail perdues est de 145 ; - le coût de ces accidents se monte à 197 842 F.

En 1956, ce même journal publie les chiffres nationaux de 1953 des conséquences « d’une maladie trop souvent mortelle et qu’on pourrait appeler imprudence ». Les ac-cidents du travail, en France auraient provoqué 2 000 dé-cès, plus de 60 000 blessures graves, près d’un million de blessures plus légères ayant entraîné un arrêt de travail.

Ces accidents coûtent 60 milliards par an à la Sécurité So-ciale qui indemnise 23 millions et demi de journées chô-mées : « C’est comme si on immobilisait pour une année

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entière plus de 80 000 ouvriers, l’effectif approxi-matif de cinq entreprises comme la nôtre. »

La lutte contre l’abus des « boissons alcooliques et fermentées », comme on disait dans les années 1930, fait l’objet de campagnes répétées. Il n’est pas inutile de rappeler que la famille Peugeot a joué un rôle décisif dans la diffusion de la Croix Bleue en France. En décembre 1940, on peut lire :

La propreté dans l’atelier est un thème fré-quent.

L’héritage et la modernité

Peugeot, entreprise familiale enracinée dans l’histoire, mais condam-née à s’adapter et à innover sans cesse comme toute entreprise, est une tension permanente entre le passé et l’avenir, les valeurs traditionnelles et l’obligation de la modernité.

En toile de fond, on trouve une volonté de valoriser le progrès et la technique qui y conduit.

« Jeunes gens, craignez l’alcool, souvenez-vous que tous les champions sportifs olympi-ques s’en abstiennent. »

Courrier des usines : « Atelier propre »

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Les rapports entre l’homme et la machine sont souvent évoqués pour dénoncer la thèse selon laquelle la machine aliénerait l’homme et tuerait la fierté du travailleur en le réduisant au rôle de manœuvre. Le travail est

Les rapports entre l’homme et la machine sont souvent évoqués pour dénoncer la thèse selon laquelle la machine aliénerait l’homme et tuerait la fierté du travailleur en le réduisant au rôle de manœuvre. Le travail est

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