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Identification a priori de facteurs de risques et d’amélioration

Le pilote "MISTRALS BioBanques" vise l’intégration au sein de contenants d’échantillons biologiques (cryotubes, crachettes, etc.) de puces RFID. Outre le défi technologique de cette intégration, le développement de passerelles informatiques et la définition d’une solution géné- ralisable sont des objectifs importants pour la réussite du projet. Les passerelles informatiques doivent permettre des communications entre les étiquettes et les bases de données des bio- banques ainsi qu’un transfert des informations jusqu’à l’utilisateur final des échantillons. L’as- pect généralisable signifie qu’il devra être possible d’adapter la solution à une autre biobanque avec un effort d’adaptation minimal.

Les décisions d’implémentation de solutions peuvent influer sur la qualité à long terme du système et sur sa réactivité face à différents aléas. Dans cette partie, nous commencerons par décrire les apports généralement observés ou du moins attendus par l’implémentation d’objets

communicants dans des systèmes similaires. Nous reprendrons ensuite les étapes décrites dans le premier paragraphe et décrirons les apports attendus, que ce soit suite à la mise en œuvre du pilote "MISTRALS Biobanques", ou bien suite à l’implémentation d’autres dispositifs et modi- fications organisationnelles du système.

L’un des apports des technologies RFID par rapport aux codes à barres est le fait qu’il est possible de mettre à jour les informations de la puce. Cet apport technologique offre la possibi- lité de fonctionner en "mode dégradé" (panne réseau par exemple). Cette éventualité a toutefois un coût (coût de la puce dépendant de la mémoire et des systèmes de protection et du temps d’accès à ses informations, complexité des middlewares, nombre et qualité des différents lec- teurs et antennes) loin d’être négligeable, mais qui prend toute son importance si on prend en compte la volonté affichée de voir prospérer rapidement une ’tumorothèque virtuelle nationale’. Le catalogue de données décrit dans [Borella et al. 2010] peut être intégré à la puce des cryo- tubes, et ainsi être associé physiquement aux échantillons, annihilant les éventualités d’erreurs d’inversion de fiches de renseignements lors d’échanges.

La lecture de l’étiquette électronique d’un produit ne requiert pas de ligne de visée optique, et la lecture de masse est rendue possible grâce aux techniques d’anticollision (voir section

1.2.1). Un apport direct des technologies sans contact est de réduire l’impact des conditions

de stockage des échantillons. Il arrive fréquemment que du givre recouvre la partie lisible des codes barres, givre qu’il faut retirer pour lire sans erreur un chiffre manuscrit ou scanner le code barre avec un lecteur. Cet atout majeur des transpondeurs rend par exemple possible l’or- ganisation d’inventaires à une fréquence inimaginable dans d’autres conditions, et implique un gain de temps considérable pour les manipulateurs. On pense notamment à l’étape (4), et plus précisément à l’inventaire de boîtes de cryotubes. Par contre, la lecture de masse ne permet pas de connaître l’emplacement des échantillons les uns par rapport aux autres ; cette fonctionnalité fait toutefois l’objet d’un brevet (numéro WO2006131674), en cours de dépôt par Tagsys, et fait partie de la solution "sur étagère" proposée par MainTag [MainTag 2008]. Cette dernière nécessite toutefois l’adoption de toute une gamme de produits, ce qui peut être très facilement réalisable pour de nouvelles structures mais pas pour d’autres qui fonctionnent depuis de nom- breuses années et possèdent plusieurs dizaines de milliers d’échantillons dans leurs stocks ; remplacer leurs cryotubes, racks et boîtes de cryotubes n’est pas envisageable.

Relever des informations en "temps réel", voire automatiquement, est d’une grande importance notamment pour la gestion de stocks et le suivi logistique. Cet atout permet de mieux antici- per d’éventuelles ruptures de stock, et de réagir plus rapidement à d’éventuels problèmes ou questions comme l’emplacement actuel d’un produit. La précédente description de l’étape de cession laisse apparaître un léger décalage entre l’acceptation d’une demande de déstockage, le déstockage physique et la mise à jour de la base de données. Cette fenêtre de temps peut rendre imprécis le catalogue des ressources disponibles dans les centres de ressources biolo- giques dans le cas où ce catalogue se voudrait exhaustif, et les étapes de recopies manuelles sont toujours propices à erreurs [Park and Lee 2007]. Associer aux puces RFID des dispositifs comme des capteurs de divers types (température, lumière, pression, glucose, . . . ) est possible et peut être intéressant suivant le type de prélèvement. L’alternative évidente à ces solutions fort onéreuses est d’enregistrer dans la puce des états de capteurs mutualisés. La communication

bi-directionnelle à courte portée (NFC, ZigBee) [Sokol 2005; Benini et al. 2006] permet une plus grande précision des données remontées via d’autres canaux comme le WiFi, et donc la génération d’avertisseurs (sonores, visuels, courriels, sms ou autres) plus pertinents ainsi qu’un contrôle contextuel de dispositifs. Les informations améliorées, les possibilités d’automatisation et d’assistance logicielle sont accrues. L’apparition de normes de communication et éventuelle- ment de normes non-propriétaires visant l’interopérabilité (EPC gen2, 15693_18000-3) permet d’utiliser des solutions hybrides (i.e. utilisations de matériel et logiciels provenant de différents fournisseurs). L’adjonction de capteurs à des glacières réfrigérées communicant avec les échan- tillons pourrait également faciliter les échanges entre biothèques et laboratoires, assurant un niveau de qualité des échantillons reçus via un transporteur conventionnel et réduisant à terme les coûts de transport. Ces systèmes de vérification qualitative ne font pas partie du projet-pilote MISTRALS mais pourraient en constituer une extension intéressante.

Les technologies RFID sont coûteuses, mieux vaut donc exploiter leur potentiel autant que faire se peut. La section suivante donne des précisions sur la définition exacte du projet-pilote MIS- TRALS.