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Chapitre 1. Les hypothèses de projection

3. Le contexte économique

3.2 Les hypothèses de long terme

a) Les hypothèses de productivité du travail

Les cibles de long terme des scénarios 1 %, 1,3 %, 1,5 % et 1,8 % définissent un éventail des possibles jugé suffisamment large pour apprécier les perspectives des retraites en France.

L’hypothèse la plus favorable correspond à la croissance de la productivité horaire sur longue période (1980-2018), la moins favorable correspond à la période d’après crise (2010-2019).

L’hypothèse intermédiaire (1,3 %) reflète, quant à elle, la croissance de la productivité sur la période 1990-2019.

Taux, en % 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025

INSEE, comptes nationaux

Mai 2020 Croissance effective 1,8% 1,5%

Croissance effective 1,8% 1,5% -10,0% 8,0% 3,5% 2,0% 1,4% 1,4%

Croissance potentielle 1,3% 1,3% -0,3% 0,6% 1,4% 1,4% 1,4% 1,4%

Écart de production (% PIB) 0,0% 0,3% -9,4% -2,7% -0,7% -0,1% 0,0% 0,1%

Croissance effective 1,7% 1,4% 1,3% 1,3% 1,4% 1,4% ND ND Croissance potentielle 1,3% 1,3% 1,3% 1,3% 1,4% 1,4% ND ND Écart de production (% PIB) -0,1% 0,0% 0,1% 0,1% 0,2% 0,2% ND ND PLF et PLFSS

Septembre 2020 (rapport de novembre 2020)

PLF et PLFSS Septembre 2019 (rapport de novembre 2019)

35 Figure 1.12 - Taux de croissance annuels de la productivité horaire du travail

observés puis projetés

Note : la productivité horaire est égale au rapport entre la valeur ajoutée et le volume d'heures travaillées. À partir de 2032, la croissance de la productivité du travail est supposée constante jusqu’en 2070 dans tous les scénarios et variantes.

Champ : France entière.

Sources : INSEE, comptes nationaux ; scénarios DG Trésor pour les hypothèses COR 2020.

Ainsi, les rythmes tendanciels de croissance de la productivité apparente du travail ont ralenti depuis le début des années 1980 et particulièrement depuis 200826. Ce ralentissement a été observé dans les différents pays suivis par le COR à l’exception des États-Unis, du Canada et de la Suède. Cette baisse est particulièrement élevée en Espagne et en Italie.

En 2018, la productivité horaire du travail des pays suivis par le COR était ainsi en moyenne de 60 USD exprimés en parité de pouvoir d’achat (PPA)27. Elle était la plus élevée en Belgique, aux Pays-Bas, en Suède, aux États-Unis, en Allemagne et en France.

26 Sur les raisons du ralentissement de la productivité, voir G. Cette, S. Corde et R. Lecat, Stagnation de la productivité en France : héritage de la crise ou ralentissement structurel ?, Économie et Statistique, n° 494-495-496, 2017. Selon les auteurs, le ralentissement de la productivité tiendrait plus à l’accroissement de la dispersion de la productivité entre firmes qu’à un épuisement de l’innovation ou à un ralentissement de sa diffusion. Dans la note d’analyse n° 38 publiée par France Stratégie en janvier 2016, Comprendre le ralentissement de la productivité en France, A. Sode suggère, quant à lui, que le ralentissement de la productivité proviendrait d’un déficit d’investissement dans les TIC et à un faible renouvellement de son tissu productif.

27 Les PPAs sont des taux de conversion monétaire permettant d’exprimer dans une unité commune les pouvoirs d’achat des différentes monnaies et permettant d’éliminer les différences de niveau de prix existant entre les pays (pour en savoir plus, voir EUROSTAT-OECD Methodological manual on purchasing power parities (PPPs)).

-10%

1980 1982 1984 1986 1988 1990 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 2021 2023 2025 2027 2029 2031 2033 2035

évolution annuelle (en %)

année

Croissance annuelle observée Croissance en moyenne annuelle de 1980 à 2019

Croissance en moyenne annuelle de 1990 à 2019 Croissance en moyenne annuelle de 2010 à 2019

Scénario 1,8% Scénario 1,5%

Scénario 1,3% Scénario 1%

36

Figure 1.13 - Productivité horaire du travail en 2018 et croissance annuelle moyenne depuis 1980 dans les pays suivis par le COR

Note : productivité horaire en PPA de 2015.

Sources : calculs SG-COR à partir de Compendium de l'OCDE sur les Indicateurs de Productivité.

b) Le taux de chômage

La cible de taux de chômage de 7 % correspond au point bas du taux de chômage constaté dans les années 2000 avant les crises de 2002 et surtout de 2008. La cible de 10 % correspond au taux de chômage observé lors des crises, et pourrait être atteint en 2021, tandis que celui de 4,5 % est conservé depuis le premier rapport du COR, notamment dans une optique de suivi des résultats au fil des rapports.

10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

3,0%

TCAM 1980 - 2008 TCAM 2009 - 2018 Niveau en 2018 en $PPA de 2015 (échelle de droite)

37 Figure 1.14 - Taux de chômage observé puis projeté

Note : après 2032, les taux de chômage sont supposés constants jusqu’en 2070 dans tous les scénarios et variantes.

Champ : France entière.

Sources : INSEE, enquête Emploi ; scénarios DG Trésor pour les hypothèses COR 2020.

c) La croissance du PIB

À partir des hypothèses sur la productivité horaire du travail, il est possible de déduire l’évolution de la masse des rémunérations soumises à cotisation en admettant que la durée du travail et le partage de la valeur ajoutée (capital/travail) reste stable (cf. point 3.3).

Il est également possible d’en déduire la croissance du PIB qui est égale à la somme de la croissance de la productivité apparente du travail par tête et de celle de l’emploi (ou de la population active, lorsque le taux de chômage est stable), qui convergent progressivement entre 2026 et 2032 vers leur cible de long terme.

Entre 2011 et 2021 et compte tenu de la crise actuelle, la croissance de l’économie française serait inférieure à 1 % en moyenne annuelle. Entre 2022 et 2031, avant convergence vers les cibles de long terme, le rythme annuel moyen de croissance du PIB serait compris entre 1,6 % et 1,9 % selon les scénarios économiques. Cette dynamique résulterait de l’effet conjugué de l’évolution de la population active, du taux de chômage et des gains de productivité, ainsi que de la réduction de l’écart de production. À plus long terme, le PIB augmenterait à un rythme annuel moyen compris entre 1,1 % et 1,9 %, selon les scénarios économiques. Cette croissance serait essentiellement tirée par les hypothèses relatives aux gains de productivité, la hausse de la population active restant faible sur la période de projection.

3,0%

5,0%

7,0%

9,0%

11,0%

1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018 2021 2024 2027 2030 2033

en % de la population active

année

Observé Tous scénarios 7% Variante 4,5% Variante 10%

38

Tableau 1.3 - Taux de croissance annuels moyens de la population active et du PIB en volume par tranche décennale

Champ : France entière.

Sources : INSEE, comptes nationaux ; scénarios DG Trésor pour les hypothèses COR 2020.

Par rapport aux prévisions réalisées en avril 2019 qui ont servi au rapport de juin 201928, les prévisions de croissance effective ont été revues fortement à la baisse pour 2020 dans le PLF 2021 en raison de la crise sanitaire. Elles ont été revues à la hausse sur la période 2021-2023 en raison du rebond anticipé à la suite de la crise (+6,7 points en 2021, +3,0 points en 2022, +0,5 point en 2023). En 2032, le PIB en volume demeurerait en décrochage de 2,0 % en niveau par rapport à ce qui était prévu en juin 2019 et cet écart perdurerait jusqu’à l’horizon 2070.

Figure 1.15 - PIB en volume en novembre 2020 et juin 2019 (illustration sur le scénario 1,3 %)

Note : à partir de 2032, l’écart de richesse est constant (-2 %) entre les projections de novembre 2020 et celles de juin 2019.

Sources : INSEE, comptes nationaux, Programme de stabilité 2019 et projet de Loi de Finances 2021 et scénarios DG Trésor pour les hypothèses COR 2020.

28 Les projections du rapport de novembre 2019 avaient pour horizon 2030.

Rythme annuel de

croissance moyen 2011-2021 2022-2031 2032-2040 2041-2050 2051-2060 2061-2070

PIB scénario 1,8% 1,9% 2,0% 1,9% 1,9% 1,9%

PIB scénario 1,5% 1,8% 1,7% 1,6% 1,6% 1,6%

PIB scénario 1,3% 1,7% 1,5% 1,4% 1,4% 1,4%

PIB scénario 1% 1,6% 1,2% 1,1% 1,1% 1,1%

Population active 0,4% 0,2% 0,2% 0,1% 0,1% 0,1%

0,7%

-11,1%

-5,3%

-2,0%

1 900 2 100 2 300 2 500 2 700 2 900 3 100

2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033 2034 2035 Novembre 2020 Juin 2019

39 Au total, entre les scénarios 1,8 % et 1 %, la différence en termes de niveau de PIB serait importante à terme, à hauteur de 39 % en 2070, en raison d’un écart cumulatif dû à la croissance de la productivité du travail. En revanche, la différence d’emploi serait nulle, l'hypothèse de taux de chômage étant la même quel que soit le scénario (cible de 7 %).

Tableau 1.4 - Écarts de PIB et d'emploi entre les scénarios 1,8 % et 1 %

Lecture : en 2070, le PIB serait 39 % supérieur dans le scénario 1,8 % par rapport au scénario 1 % mais il y aurait le même nombre d'emplois dans l’économie (même taux de chômage).

Source : scénarios DG Trésor pour les hypothèses COR 2020.

Les écarts seraient beaucoup moins marqués entre les variantes de taux de chômage et les scénarios associés. Les écarts de PIB seraient de + ou - 3 % à l’horizon 2070. Les écarts d’emplois seraient, quant à eux, plus importants, de l’ordre de +820 000 ou -990 000.

Tableau 1.5 - Écarts de PIB et d'emploi entre les variantes de taux de chômage et les scénarios associés

Lecture : en 2070, le PIB serait 3 % supérieur dans la variante de taux de chômage à 4,5 % (associée à des gains annuels de productivité de 1,8 %) par rapport au scénario 1,8 % (avec taux de chômage à 7 %) et il y aurait 840 000 emplois de plus dans l’économie.

Source : scénarios DG Trésor pour les hypothèses COR 2020.

3.3 Les liens entre croissance de la productivité du travail et croissance des revenus

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