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III. Résultats

3.4. Hypothèses HB

3.4.1. Hypothèse HB1

Selon HB1, les G-TSA obtiennent des résultats significativement inférieurs pour les phrases passives comparativement aux phrases actives.Tout d'abord, nous observons une différence significative entre le pourcentage moyen de réponses correctes des G-TSA pour les phrases actives et celui qu'ils obtiennent pour les phrases passives (z= 3.06,p<.01), au détriment de ces dernières. Par ailleurs, il est intéressant de noter que nous retrouvons également une différence significative entre le pourcentage moyen de réponses correctes des enfants TD pour les phrases actives et celui qu'ils obtiennent pour les phrases passives (z = 2,37,p <.05). Ce point sera abordé lors de la discussion. Les pourcentages moyens de réponses correctes des G-TSA et des TD pour chacune des variables considérées sont illustrés en figure 16, et correspondent au pourcentage moyen de phrases interprétées correctement.

Figure 16

Moyennes et écarts-types des pourcentages moyens de réponses correctes tâche « passives » ; actives vs passives (G-TSA ; TD).

Au vu de ces résultats, notre hypothèseHB1 est confirmée, les enfants G-TSA ont ainsi plus de difficultés à interpréter les phrases passives, plus complexes, que les phrases actives.

Suite à ces analyses quantitatives, nous avons procédé à des analyses qualitatives portant sur la nature des erreurs produites par les groupes G-TSA et TD. L'erreur la plus fréquente chez les G-TSA, comme chez les TD, est l'inversion de l'agent et du patient.

Ainsi, nos deux groupes, lorsqu’ils se trompent, ont préférentiellement tendance à interpréter la phrase passive (patient – verbe – complément d'agent) comme une active dont les éléments syntaxiques sont dans un ordre canonique (agent – verbe - patient). Par exemple, la phrase passiveLa grande fille est poussée par la petite filleest interprétée comme étant La grande fille pousse la petite fille(phrase active). Dans ce cas, nous remarquons effectivement une inversion des rôles : le patient « la grande fille » est interprété comme étant l'agent de l'acte

« pousser », le rôle de patient est alors attribué à « la petite fille ». Les deux autres types d'erreurs sont moins fréquemment observés chez les G-TSA et pratiquement jamais observés chez les TD. Le premier est la substitution de l'agent par un personnage qui n'est pas évoqué dans la phrase mais qui est présent sur l'image. Dans ce cas, pour l'exemple illustré en [8] La grande fille est poussée par la petite fille,l'enfant choisi l'image montrant la maman en train de pousser la grande fille. Le deuxième correspond au choix du distracteurinactionsur lequel les personnages sont statiques. Les pourcentages moyens des réponses choisies par les

G-TSA et les TD aux phrases passives sont représentés dans les figures 17 et 18.

[8] Item test – verbe non-psychologique : « La grande fille est poussée par la petite fille ».

Figure 17 (G-TSA) Figure 18 (TD)

Nature des réponses choisies pour les phrases à la forme passive ; tâche « passives ».

3.4.2. Hypothèse HB2

Selon HB2, les G-TSA obtiennent des résultats significativement inférieurs pour les passives longues que pour les passives courtes.Tout d'abord, nous observons que les G-TSA ont, en moyenne, de meilleurs scores dans l’interprétation des passives courtes,

comparativement aux passives longues. Cependant, cette différence n'est pas significative (z = 1.06,p = 0.29). Ensuite, nous n'observons pas non plus de différence significative entre les performances des TD aux passives longues et courtes (z = 1.46,p = 0.14 ). Ces résultats (illustrés en figure 19) sont étonnants car les passives courtes sont considérées comme étant syntaxiquement plus simples en raison de la possibilité de les interpréter de manière adjectivale (Van der Lely, 1996) ; on retrouve des études dans lesquelles elles sont mieux réussies que les passives longues par les TSA et par les TD (Perovic & al. 2007). Ces résultats en contradiction avec la littérature scientifique seront abordés lors de la discussion.

Figure 19

Moyennes et écarts-types des pourcentages moyens de réponses correctes tâche « passives » ; longues vs courtes (G-TSA ; TD).

Au vu de ces résultats, notre hypothèseHB2 est infirmée : les G-TSA n’interprètent pas mieux les passives courtes que les longues. Pour mieux comprendre ces résultats, nous avons procédé à des analyses qualitatives portant sur la nature des erreurs produites par nos deux groupes. Pour les passives longues, l'erreur la plus fréquente chez les G-TSA, comme chez les TD, est là encore l'inversion de l'agent et du patient. Cependant, chez les G-TSA, nous observons une augmentation du choix de réponse « inaction » (lorsque l'image illustre des personnages statiques) pour les passives courtes. Ainsi, les G-TSA auraient tendance à interpréter les passives courtes de manière adjectivale, c'est-à-dire comme représentant un état fini et statique. Pour illustrer cela, un exemple d'item de passive longue et de passive

courte, ainsi que des différentes réponses possibles, est donné en figure [9]. Les pourcentages moyens des réponses choisies par les G-TSA aux phrases passives longues et courtes, sont respectivement présentés dans les figures 20 et 21.

[9] Illustration d'un item passive longue (pointage de la réponse « patient / agent inversés ») et d'un item passive courte (pointage de la réponse « inaction »).

Figure 20 Figure 21

Nature des réponses choisies pour les phrases à forme passives courtes vs longues ; tâche

« passives » (G-TSA).

3.4.3. Hypothèse HB3

Selon HB3, les G-TSA obtiennent des résultats significativement inférieurs pour les passives psychologiques que pour les passives non-psychologiques.Chez les G-TSA,

nous observons une différence significative entre leurs performances aux phrases contenant un verbe psychologique, et celles n'en contenant pas (z = 2.24,p< .05). Effectivement, les G-TSA ont plus de difficultés sur les items contenant des verbes psychologiques, items plus complexes que ceux contenant un verbe actionnel. Nous retrouvons également cette différence chez les TD (z = 2.52,p < .05). Les pourcentages moyens de réponses correctes des G-TSA et des TD pour les deux variables sont illustrés en figure 22.

Figure 22

Moyennes et écarts-types des pourcentages moyens de réponses correctes tâche « passives » ; psychologiques vs non-psychologiques (G-TSA ; TD).

Au vu des résultats observés, notre hypothèseHB3 est donc confirmée. Les enfants G-TSA ont plus de difficultés avec les items contenant un verbe psychologique.

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