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Lorsqu’il chute quand

un élève le taquine - À me tire les couettes parce que des fois j’vas avoir des pompons des choses de même. À m’es tire, ça fait que là j’fais : « Ayoye ! », pis je tombe par terre dans l’eau et j’suis tout trempe après. (Qu’est-ce que tu vis à ce moment-là ?) De la honte, pis de la tristesse, pis de la colère (E1).

Total=27 F=32

Les témoignages recueillis montrent que 27 situations suscitent des émotions à valence négative chez les enfants. De ce nombre, 13 se produisent à l’école, dix surviennent à la maison et quatre arrivent avec les amis. Selon le type d’émotions, la colère recueille le plus de situations avec dix, vient ensuite la tristesse avec neuf situations, suivie de la peur avec sept et la honte avec une.

Pour ce qui est des enfants, tous ont décrit des situations déclenchant des émotions à valence négative. La majorité (n=6) en a cité entre deux et quatre, et certains (n=2) en ont même mentionné de six à sept. Pour ces derniers, les situations sont reliées principalement à la tristesse pour un et à la colère pour l’autre, qui sont respectivement leur émotion dominante.

De façon plus précise, pour la colère, six des dix situations se passent à l’école et se produisent principalement en dehors de la classe. Pour celles survenant à la maison, qui en compte quatre, elles sont reliées principalement à des agaceries ou des chicanes impliquant la fratrie et sont communes à plusieurs jeunes en recueillant la grande majorité des occurrences (n=8 sur 9). En ce qui concerne la tristesse, les neuf situations prévalent autant à la maison, à l’école qu’avec les amis, avec trois. Pour celles ayant lieu à la maison, elles sont reliées à des agaceries par la fratrie et à l’ennui. Le départ d’un ami, l’abandon d’un ami et le jugement sont en cause pour ce qui est des amis. Par rapport à la peur, qui en compte sept, les situations révèlent qu’elle survient autant à l’école qu’à la maison avec trois. Aussi, elles permettent d’identifier le genre de peur. Ces peurs, reconnues par six jeunes, sont : de ne pas être capable, de ne pas réussir, de se faire intimider, d’engraisser, du noir, des clowns et du jugement des autres. Quant à la honte, elle est ressentie par un jeune lors d’une situation se produisant dans la cour d’école et qui déclenche aussi de la tristesse et de la colère.

Régulation des émotions à valence négative. Concernant les moyens que

possèdent les enfants pour gérer leurs émotions à valence négative, un enfant se dit incapable de se gérer dans le contexte familial, car la colère est trop forte. Il l’exprime ainsi : « Avec mon frère, j’en utilise pas parce que j’suis à bout de lui. J’suis pas capable de me gérer » (E1). Par contre, tous les enfants ont été capables de nommer des moyens efficaces pour gérer l’une ou l’autre de leurs émotions. En effet, 37

moyens efficaces sont mentionnés par les enfants. Ils sont classés dans le Tableau 16 selon qu’ils réfèrent à des actions requérant une ressource externe, soit un objet ou une personne, ou à des actions faisant appel à des ressources internes, inhérentes à la personne elle-même, en commençant par les plus nombreux. Leur fréquence (F) d’occurrences est également indiquée, ce qui occasionne une augmentation du nombre total.

Tableau 16. Moyens utilisés APRÈS la formation par les enfants pour gérer les émotions

à valence négative

Émotions à valence négative Moyens avec un objet comme ressource externe C T P H  Frapper dans un toutou, un oreiller ou un sac de boxe 4

 S’amuser avec son chien 2

 Faire de la tablette 2 1

 Jouer à des jeux 2 1 1

 Utiliser une balle antistress 1

 Regarder des vidéos drôles 1 1

 Regarder la télé 1 1

 Lire 1 1 1

 Dessiner 1 1 1

 Colorier 1

 Faire du bricolage 1

 Écrire ses pensées, les couper et les jeter à la poubelle 1

 Faire des travaux scolaires 1

 Sécuriser les lieux comme barrer la porte 1

 Ouvrir les lumières 1

 Faire de la peinture artistique 1

Sous-total=16 18 6 5 2

Moyens avec une personne comme ressource externe C T P H  Parler de son ressenti à une personne de confiance 2 4 2

 S’éloigner ou se retirer 2 1

 Ne pas riposter et différer le contact à plus tard 1  Exprimer son émotion aux personnes offensantes 1

 Ignorer la personne désagréable 1 1

 Jouer avec ses frères ou des amis 1 1

 Couper les idées négatives venant d’autrui 1

 Se coucher avec une personne sécurisante (parents, sœur) 1

 Faire des activités en famille 1

 Jouer dehors avec un membre de la fratrie 1

Sous-total=11 8 8 4 2

Moyens reliés à des ressources internes C T P H

 Respirer 3 1 1 1

 Penser à des choses agréables 1 2

 Se dire dans sa tête d’arrêter 1

 Dormir 1

 Pleurer 1

 Réfléchir à la cause de l’émotion 1

 S’habituer à sa peur progressivement (désensibilisation) 1

 Se dire dans sa tête qu’il n’y a pas de monstres 1

 Penser à des choses positives comme des réussites 1

 Se parler positivement 1

Sous-total : 10 6 5 3 3

Total=37 32 19 12 7

C : Colère T : Tristesse P : Peur H : Honte Total F=70

Les résultats indiquent que huit des 37 moyens efficaces détiennent plusieurs occurrences portant le nombre à 70. C’est le cas pour ceux de la colère avec les moyens de : frapper dans un toutou, un oreiller ou un sac de boxe (n=4), s’amuser avec son chien (n=2), faire de la tablette (n=2), jouer à des jeux (n=2), parler de son ressenti à une personne de confiance (n=2), s’éloigner (n=2) et respirer (n=3). Pour ceux de la tristesse avec les moyens de : parler de son ressenti à une personne de confiance (n=4) et penser à des choses agréables (n=2). Pour ceux de la peur avec les moyens de : parler de son ressenti à une personne de confiance (n=2). Ce dernier moyen est le plus populaire, car il est utilisé à la fois pour la colère, la tristesse et la peur. Concernant la diversité des moyens auxquels les enfants ont recours, la majorité (n=6) utilise les trois variétés de moyens, et les autres (n=2) en utilisent deux.

Les données montrent également que d’une part, selon le type de moyens, ceux incluant un objet comme ressource externe sont plus nombreux avec 16, suivis de ceux liés à des personnes avec onze et ceux reliés à des ressources internes avec dix. Le moyen le plus pratiqué avec un objet est de frapper dans un toutou, un oreiller ou un sac de boxe (n=4). Celui avec des personnes est de parler de son ressenti à une personne de confiance (n=8). Celui faisant appel à des ressources internes est la respiration (n=6), qui d’ailleurs est utilisée pour les quatre émotions. D’autre part, selon le type d’émotions, le nombre de moyens (sans compter le nombre d’occurrences) rattachés à la colère sont plus nombreux avec 22 comparativement à 15 pour ceux de la tristesse, onze pour la peur et sept pour la honte.

Par ailleurs, chacun possède entre quatre à dix moyens. Celui qui en a le moins fait partie des plus jeunes. Pour ceux qui ont identifié leur émotion dominante (n=5), le nombre le plus élevé de moyens appliqués se retrouve dans cette émotion. De plus, la moitié des enfants (n=4) applique les mêmes moyens pour plusieurs des émotions ressenties. À titre d’exemple, un jeune fait de la tablette pour gérer sa colère et sa tristesse, et un autre fait de la lecture pour gérer sa peur, sa colère et sa tristesse. Par ailleurs, parmi les trois enfants ressentant de la honte, deux ont développé des moyens pour faire face, dont un, plus âgé, qui en possède six incluant des ressources internes et externes. Quant à la question de la nourriture comme moyen de gérer les émotions à valence négative, la moitié des enfants (n=4) répond par l’affirmative. Des moyens visant à contrôler la prise alimentaire seront abordés plus loin dans la composante

Actions à répercussions non souhaitables sous la rubrique Régulation des actions à répercussions non souhaitables.

Enfin, pour ce qui est des moyens connus, mais non utilisés, quelques jeunes (n=3) ont nommé trois moyens, à titre de conseils pour le personnage de l’histoire : apprendre à mieux se connaître en allant à une formation comme celle suivie, faire quelque chose qu’il aime et expliquer à son professeur la raison motivant son désir de ne pas jouer au ballon lors des récréations. Ce qui porte le total des moyens à 40.

Apports de la formation pour les émotions à valence négative. Dans

l’entretien individuel final et les entretiens de groupe, les enfants et leurs parents ou tuteurs ont été interrogés afin de documenter la nature des apports qu’une formation éducative sur la connaissance de soi peut susciter, en particulier pour la composante du comportement global reliée aux émotions à valence négative.

À la suite de la formation, tous les enfants déclarent avoir réalisé des apprentissages nouveaux. Rappelons que ces apprentissages peuvent être plus théoriques et relevés du « savoir », d’autres peuvent se rattacher davantage au « savoir- faire » en étant reliés à des moyens mis en pratique pour mieux contrôler les émotions à valence négative, et enfin, il peut s’agir de prises de conscience, de sentiments ou d’attitudes touchant le « savoir-être ». Le Tableau 17 présente ceux précisés par les enfants avec, selon le cas, la fréquence (F) d’occurrences.

Tableau 17. Apprentissages nouveaux reliés aux émotions à valence négative

SAVOIR (connaissances)

SAVOIR-FAIRE