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1.1 La population active employée au sein des banques maghrébines et étrangères

1.1.1 Historique des banques tunisiennes

Dès l’indépendance, plusieurs actions ont démontré la ferme volonté de la Tunisie de recouvrer sa souveraineté, mais cela ne pouvait se faire sans agir sur sa monnaie, les premières années post coloniales ont comporté plusieurs décisions.

En effet, le dinar tunisien a été émis le 18 octobre avec l’équivalent or de 2,11 grammes et le 19 septembre 1958 la Banque Centrale de Tunisie a été créée.

Par ailleurs, le détachement du dinar de la zone franc a pour sa part été réalisé en décembre 1958, alors que la Tunisie avait déjà effectué son adhésion au Fonds Monétaire International (FMI) en avril 1958.

Aussi, un premier noyau de banques nationales a été formé à travers la création de la Société Tunisienne de Banques (STB) le 18 avril 1957 qui a été chargée de financer tous les secteurs dont notamment l’habitat et les petites et moyennes entreprises, de la Banque Nationale Agricole (BNA) le 1er juin 1959 pour financer le secteur agricole et la société nationale d’Investissement (SNI) le 18 avril 1959 spécialisée dans le financement des investissements. En effet, à cette époque l'agriculture était financée par l'ancien système de crédit agricole constitué par la Caisse Mutuelle de Crédit Agricole, la Caisse Foncière et les Sociétés Tunisiennes de Prévoyance et adapté aux structures du Protectorat.

La STB et la BNA ont été solennellement inaugurées par l'ex-Président de la République Tunisienne Habib Bourguiba, respectivement en 1958 et en 1959.

C’est dans ce cadre que le secteur bancaire national a été renforcé par la loi bancaire de 1967 qui a constitué le cadre réglementaire de l’activité bancaire et qui a donné naissance à l’Union Bancaire pour le Commerce et l’Industrie en 1961, l’Union Internationale des Banques (UIB) en 1963, à la Banque du Sud en 1968, et à la Société Financière Touristique en 1969.

Cette loi a contribué d’une part à augmenter les contrôles a priori, et d’autre part à développer une politique d’encadrement du crédit des banques.

En effet, durant les années 1970, la Tunisie a également adopté une politique de change rigoureuse qui a permis de protéger l’économie tunisienne, en se basant sur un contrôle a priori en rapport avec la constitution de ressources en devises40

pour favoriser le développement de l’économie nationale.

La réforme bancaire a connu un développement relativement rapide matérialisé par la création de plusieurs banques nationales (Crédit Foncier et Commercial de Tunisie en 1971, la Caisse

40 L’avis de change numéro 90 publié en août 1961 a adopté les principes de l’obligation de rapatriement des

recettes à la Banque Centrale de Tunisie, l’obligation de la cession des recettes à la banque Centrale de Tunisie et toutes les dépenses en devises ont été soumises à l’autorisation de l’Institut d’Emission.

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Nationale de l’Epargne Logement, la transformation de la SNI en la Banque de Développement de l’Economie Tunisienne et la BIAT en 1975) et de certaines banques ou succursales de banques étrangères non-résidentes (Citi Bank en 1975 et Union Tunisienne des Banques en 1979).

Par ailleurs, la Banque Centrale de Tunisie a effectué plusieurs réaménagements comme celui d’une spécialisation bancaire qui a donné lieu à un cloisonnement et une intermédiation réservés exclusivement aux banques.

De plus, il existe depuis le début des années 1980 et dans le contexte de la crise économique de la Tunisie41

, une réforme du secteur bancaire qui est allée de pair avec celle de l’économie nationale. Deux grandes périodes sont à souligner, à savoir: la première celle de la réhabilitation des équilibres macroéconomiques qui s’est étendue de 1987 à 1994.

Quant à la seconde, celle de l’intégration dans l’économie mondiale, elle a évolué de 1987 à 2004 dans le cadre plus global du plan d’ajustement structurel de l’économie tunisienne initié la même année (1987) et a intégré plusieurs restructurations.

Ainsi, au niveau des banques tunisiennes une libéralisation financière et externe a évolué progressivement et en parallèle avec le renforcement de la convertibilité courante notamment en permettant à plusieurs entreprises tunisiennes une élévation des plafonds de plusieurs opérations. C’est dans ce cadre qu’il a été effectué une désintermédiation financière et un contrôle a posteriori avec une clarification du cadre réglementaire qui a été mise en place par la création de plusieurs lois.

La loi 2001 qui a consacré le principe de la banque universelle et a donné plus de liberté à l’activité bancaire en est un exemple patent.

Mais, d’autres aménagements ont vu également le jour, comme des fusions (au niveau des banques publiques, cela a concerné la BDET, avec la BNDT et la STB ainsi que la BNA et la BNDA), ou encore des privatisations (notamment celle de l’UIB en 2002 et de la BS en 2005), voire également un élargissement du champ d’activité de certaines banques (comme la possibilité offerte aux banques de développement d’opérer des activités de banques de dépôt, ou de banques commerciales grâce au nouveau statut de banques universelles de ces dernières et inversement).

Ces réformes et restructurations permettent ainsi une répartition bancaire plus équilibrée et plus ouverte sur le secteur privé qui est de nature à donner plus d’efficacité aux banques étant donné

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que le capital du secteur bancaire est désormais détenu pour un 1/3 par le secteur public, le second 1/3 étant détenu par le secteur privé national et le dernier 1/3 par le secteur privé étranger. Actuellement, les banques tunisiennes abordent ainsi depuis la décennie 2000 une phase de modernisation de leurs outils et méthodes de gestion en mettant en place des stratégies commerciales centrées sur l'approche client/produit avec une amélioration de la qualité du service, couplée avec le développement d’une recherche en nouveaux produits financiers.

Cette modernisation s’effectue dans un contexte de concurrence plus accrue entre les différents établissements bancaires qui par effet de contagion exigent de plus en plus de leurs salariés.