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Le concept général repose sur le décalage du collet par rapport à la lame. Celle-ci est de forme rectangulaire ou épanouie, et s’insère dans la partie supérieure du collet. La base de la lame forme, pour reprendre la description de J. Deshayes, « une sorte d’arrêt transversal que dessine devant le manche la partie postérieure de la lame, dressée au dessus du bord du collet »231.

Ce sous-type comprend de nombreuses variantes souvent bien représentées.

Fig. 2.23– Sous-type H 2.O : variantes a, b et c.

H 2.O.a : Haches à collet décalé simple et lame large à bords divergents (pl. 104)

La lame, de forme trapézoïdale, est pourvue d’un tranchant épanoui très large (de 7 cm à 10,5 cm). La base de la lame est aussi relativement large et se trouve renforcée par une nervure de façon à assurer la solidité de la liaison avec le collet. Ce dernier, court (5,7 cm de haut en moyenne) et massif, se caractérise par une section ovale ou elliptique et une base légèrement concave.

225 OZGÜÇ 1986, pl. 89.2a-b.

226 ANAĞLAN et BILGI 1989, p. 65, fig. 30. La hache est datée du Bronze moyen, mais les exemplaires des

Balkans laissent supposer une datation au Bronze ancien. Voir aussi ÖZGÜÇ 1978, fig. 90.

227 TRIPATHI 1988, p. 242, pl. 19.52.

228 MARAN 2001 ; CHERNIKH et al. 2002, p. 86, fig. 4.

229 BORN et HANSEN 2001, p. 24, fig. 13 ; MÜLLER-KARPE 1974, pl. 522.J.3-4 et 8-9. 230 VULPE 2001, p. 426, pl. 1.1.

Les haches

Le tranchant large et le poids de l’objet (autour de 400 g) en font une arme très efficace.

La première hache publiée est celle trouvée à Tepe Gawra (niveau VI), qui date donc du dernier tiers du IIIe millénaire232. Un exemplaire non publié de même date provient de Tell Billa233. L’Assyrie n’est

pas le seul centre d’origine de cette forme. Depuis l’hypothèse émise par J. Deshayes234, plusieurs exemplaires ont été trouvés plus au nord, en Transcaucasie. Le kourgane de Djodjkolan dans la nécropole de Martouni a livré un exemplaire, daté de 2300-2100 av. J.-C.235 D’autres exemplaires trouvés à Leninakan et à Navur sont probablement contemporains ou légèrement plus récents236. Une

hache apparentée, à lame large rectangulaire, provient de l’acropole de Kültepe mais son contexte précis n’est pas connu237.

Cette variante est donc à situer essentiellement en Assyrie et en Transcaucasie, au cours des derniers siècles du IIIe millénaire, attestant de l’existence de contacts. Le manque de précision concernant la

chronologie rend impossible de déterminer s’il s’agit d’une invention due aux artisans de l’une ou de l’autre des deux régions. Toutefois, la longue tradition métallurgique, en particulier dans la fabrication de haches à collet, pourrait laisser supposer une création plutôt septentrionale. S’il est difficile de savoir quand – et dans quelles conditions – la forme a été introduite à Kültepe238, il faut probablement

y voir une influence assyrienne. Si un seul exemplaire est connu sur le site, les artisans locaux acquièrent le concept et le développent de façon à produire de nouvelles formes au cours du Bronze Moyen (Type H 2.O.f-g).

La forme continue également d’évoluer en Transcaucasie au cours du IIe millénaire, avec un aspect

plus élancé et un collet de moins en moins décalé239. Il se développe aussi en Assyrie, dans le Hamrin et au Luristan au cours du Bronze Moyen (H 2.O.b-e, voir ci-dessous).

2120, 2485, 2582, 4226, 4285, 4286, 4674

H 2.O.b : Haches à collet décalé mouluré et lame large rectangulaire à nervure (pl. 105-106)

Cette variante est de conception directement issue de la précédente, avec une accentuation de certains aspects (concavité marquée des deux bords moulurés du collet, nervure très marquée). La lame, rectangulaire ou légèrement biconcave, n’est que très peu inclinée, voire pas du tout. Le tranchant, en revanche, est parfois disposé obliquement. Le collet court a une section ovale ou elliptique. Au milieu du talon se trouve généralement un renflement, un appendice ou un bouton.

L’homogénéité morphologique est complétée par celle des dimensions (les écarts-types sont en effet particulièrement faibles (tableau 2.9). Bien qu’on ne puisse pas parler réellement de standardisation, il

232 SPEISER 1935, pl. 48.3. 233 DESHAYES 1960, p. 176.

234 DESHAYES 1960, p. 176-177. Il émet l’idée d’une invention locale de l’Assyrie, avant qu’elle n’ait reçu les

influences de Mésopotamie du Sud aux époques de Sumer, d’Akkad et d’Ur III.

235 SANTROT et al. 1996, p. 45, fig. 13. 236 PICCHELAURI 1997, p. 14, pl. 5.49-51. 237 ERKANAL 1977, pl. 6.65.

238 J. Deshayes situe celle-ci soit à l’époque des conquêtes akkadiennes, soit au moment de l’installation du

karum assyrien sur le site (DESHAYES 1960, p. 177).

Les haches

est clair qu’un degré élevé de normalisation était recherché, correspondant à une finalité fonctionnelle et esthétique.

L (cm) Lpa (cm) lpa (cm) epa (cm) Lpe (cm) lpe (cm) epe (cm) Poids (g)

m 15,1 10,5 4,9 1,1 4,65 3,1 0,25 215,5

σ 1,25 0,9 0,5 0,15 1 0,95 0,1 31,8

Tableau 2.9 : Dimensions des haches H 2.O.b (moyennes et écarts-types).

Si l’on excepte une hache trouvée à Assur (2700), toutes les haches analysées sont en bronze à l’étain240.

La morphologie et les caractéristiques du collet évoquent de façon extrêmement claire le type H 2.F.c et, de manière un peu moins nette, les autres haches H 2.F, H 2.G et H 2.H. Typologiquement, toutes appartiennent à un même horizon technique et conceptuel.

Ce fait est confirmé par l’aire de répartition et la datation. La Mésopotamie centrale et orientale (Assyrie et Hamrin) est le cœur de la production de cette variante.

Les tombes 28, 94 et 161 de Suleimeh ont livré des exemplaires241. Bien que chaque tombe provienne

d’un niveau différent (I, II et IV), les similitudes observées sur chaque hache sont telles qu’il paraît difficile de les dissocier chronologiquement. Si l’attribution chronologique proposée par M. Muller- Karpe est exacte, la plus ancienne pourrait remonter au XXIIe siècle242. Nous ignorons les données

stratigraphiques, mais il semble possible que les tombes trouvées dans le niveau IV soient en réalité creusées depuis le niveau I/II, ce qui permet de dater ces haches de l’époque d’Isin-Larsa, éventuellement du début de l’époque paléo-babylonienne (2000-1750 av. J.-C.).

Deux haches furent trouvées dans la tombe 51 de Halawa, de même date243 et une sans contexte

provient de Tell Mahuz244. Le site d’Assur a livré trois exemplaires datés de la fin de la troisième

dynastie d’Ur : la première dans la tombe 2305245, la deuxième (brisée) sans contexte246, et la troisième

dans un dépôt d'armes et d'objets métalliques sous la salle de culte du temple (« kupferfund »)247. Plus

à l’est dans les piémonts du Zagros, Tell Shamshara a livré une hache de ce type dans une tombe dite « de guerrier » datée des alentours de 1800-1750 av. J.-C. (règne de Šamši-Addu Ier)248.

En dehors de cette zone, les exemplaires attestés sont rares. Certains proviennent prétendument du Luristan (4494)249. Une seule hache de ce type est attestée à Suse (1142)250.

240 La teneur se situe entre 3,5 % et 10,3 %.

241 PHILIP 1995 (A), p. 123, fig. 3.3 ; MÜLLER-KARPE 2004, p. 35, pl. 44.753-754. 242 MÜLLER-KARPE 2004, p. 35, pl. 44.753.

243 PHILIP 1995 (A), p. 123, fig. 3.1. 244 MÜLLER-KARPE 2004, p. 30, pl. 40.671. 245 CALMEYER 1969, p. 40, fig. 40.

246 MÜLLER-KARPE 2004, p. 7, pl. 9.108.

247 MÜLLER-KARPE 2004, p. 7, pl. 9.107. Cette hache diffère légèrement des autres par une lame formant un arrêt

moins prononcé, des moulures multiples à la base du collet et un bouton allongé à l’arrière. La datation précise du dépôt n’est pas absolument certaine, mais elle est antérieure au règne de Šamši-Addu Ier (CALMEYER 1960, p.

39). L’assemblage trouvé dans le dépôt laisse supposer une date située autour de 2000 av. J.-C. (voir par exemple la masse d’arme M 2.C.c (2715)).

248 LÆSSØE 1963, pl. 12(b). 249 DE WAELE 1982, p. 22, fig. 9.

Les haches

Une autre hache est une découverte fortuite d’Anatolie du Nord (Kara Samsun / Amisos) (2752). Ö. Bilgi suppose qu’elle est récente (Bronze récent ou Fer I) du fait d’une teneur riche en étain et en plomb251, inhabituelle dans la région du Pont. Il s’agit probablement d’un objet importé. La région

d’origine n’est pas claire, mais on remarque que cet exemplaire n’est pas pourvu d’un appendice arrière, ce qui pourrait constituer la norme des haches de ce type en Anatolie : en effet, plusieurs moules trouvés à Kültepe attestent d’une production locale au début du Bronze Moyen (ill. 139)252. Cette variante, issue directement de la précédente, semble donc voir le jour en Assyrie et dans le Hamrin à l’extrême fin du IIIe millénaire, et se développe tout au long de l’époque d’Isin-Larsa, voire au début de l’époque paléo-babylonienne. La « sous-variante » cappadocienne est issue de la forme déjà connue (H 2.O.a) ou bien se développe de conserve avec celle de Haute Mésopotamie.

1142, 1513, 1541, 1542, 1857, 2654, 2700, 2701, 2752, 2850, 2873, 2874, 4494

H 2.O.c : Haches à collet décalé mouluré et lame étroite rectangulaire courbée à nervure (pl. 107) Les deux exemplaires connus ne diffèrent du type précédent que par leur lame étroite et légèrement courbée, ainsi que l’absence de bouton ou de protubérance au talon.

La tombe 18 d’Assur, qui contenait la première (2702), est datée de la fin de l’époque d’Ur III (2100- 2000 av. J.-C.)253. La seconde fut trouvée dans les décombres du palais incendié d’Acemhöyük (niveau III) et date probablement du XIXe siècle av. J.-C.254.

Un moule découvert dans le niveau V de Maşat date du premier quart du IIe millénaire et atteste d’une production locale255 (ill. 134). La chronologie est semblable à celle de la variante précédente.

L’intensité des relations entre l’Assyrie et l’Anatolie explique probablement en partie la présence de l’exemplaire d’Acemhöyük.

2119, 2702

H 2.O.d : Haches à collet décalé mouluré, lame large rectangulaire à nervure et décor zoomorphe (pl. 108)

La conception est ici encore identique à celle des haches H 2.O.b, avec comme principale différence la présence d’un décor de lion256 dont le corps est représenté en relief sur le collet et la tête sur la base de la lame. Celle-ci semble jaillir de la gueule du lion, l’effet étant accentué par la présence de lignes divergentes qu’il crache. Ce motif iconographique est similaire à celui de certaines haches H 2.F.c.

250 TALLON 1987 (B), p. 148, fig. 68. Il s’agit de l’unique exemplaire connu sur le site : il est probablement

importé.

251 BILGI 1994, p. 253-254, fig. 1.

252 ÖZGÜÇ 1986, p. 45, pl. 86.1a. L’un des moules provient du niveau II de karum et l’autre de l’acropole. 253 MÜLLER-KARPE 2004, p. 7, pl. 9.109.

254 ERKANAL 1977, pl. 6.63.

255 MÜLLER-KARPE 1994, p. 209, pl. 43.6.

256 La posture et la forme du museau de l’animal présent sur la hache 2668 pourraient évoquer aussi un sanglier,

Les haches

Les exemplaires connus proviennent essentiellement du Luristan257, et ne sont donc pas datés

précisément. Néanmoins, les parallèles typologiques et ceux du décor laissent supposer une datation comprise entre 2000 et 1750 av. J.-C. La lame trouvée dans la tombe 201 de Suleimeh (niveau VI) date probablement de la même période malgré le niveau de découverte attribué à l’époque d’Akkad258 : comme nous l’avons vu précédemment, la tombe pourrait avoir été creusée à partir d’un

niveau plus récent259.

2603, 2655, 2668, 2872, 6432

Fig. 2.24 – Sous-type H 2.O : variantes d et e.

H 2.O.e : Haches à collet décalé zoomorphe, lame rectangulaire décorée (pl. 109)

Le collet a ici entièrement la forme d’une tête de lion tournée vers le bas, la gueule ouverte. L’une des pattes avant est orientée vers l’arrière, en lieu et place de l’appendice habituel. Le corps du lion est entièrement développé sur les faces de la lame.

Malgré certaines différences légères, la conception de la hache et de son décor est très stéréotypée. Il s’agit donc d’objets d’apparat porteurs d’une symbolique précise.

Les exemplaires connus proviennent d’Iran occidental (Hamadan, Luristan) et datent très certainement aussi du BM I260.

2656, 4505, 4584

Fig. 2.25 – Sous-type H 2.O : variantes f, g, h et i.

257 CALMEYER 1969, p. 40, fig. 41 et p. 132, fig. 139 ; MOOREY 1971 (A), fig. 5.13. 258 MÜLLER-KARPE 2004, p. 35, pl. 44.752.

259 Les lignes divergentes de la lame, caractéristiques de cette variante, semblent en effet anachroniques dans un

niveau akkadien.

Les haches

H 2.O.f : Haches à collet en partie décalé et lame étroite (pl. 110)

Le collet s’inscrit ici dans la continuité de la partie inférieure de la lame. Celle-ci, de forme rectangulaire biconcave, dépasse donc et forme un arrêt, comme pour les autres variantes. Le collet, très étroit, est élargi à l’arrière, mais ne déborde pas sous la lame, c’est pourquoi nous ne le considérons pas comme intégralement décalé.

Le seul exemplaire connu provient d’une tombe du niveau II de Kültepe261 (1950-1850 av. J.-C.).

1884

H 2.O.g : Haches à collet mouluré en partie décalé et lame rectangulaire ou biconvexe (pl. 110)

La lame de ces haches se caractérise par des bords concaves parfois renforcés d’un élargissement léger. Comme pour la variante précédente, le collet est très court et ne déborde pas de la partie inférieure de la lame. Dans plusieurs cas, il est même si court qu’il est inscrit intégralement dans la largeur de la lame (1882). Il est pourvu de trois ou quatre fortes moulures horizontales.

L’inclinaison de la lame, que l’on peut déterminer ici par l’axe de sa base, est généralement très limitée (entre 1° et 5°) mais atteint occasionnellement presque 15° (1882). En revanche, les moulures du collet sont légèrement obliques.

Les quatre exemplaires attestés au cours de la première moitié du Bronze Moyen proviennent d’Anatolie centrale, en particulier de l’incendie du palais d’Acemhöyük (niveau III)262 et d’une tombe

de Kültepe263. Une hache trouvée à Sivas, sans contexte, est du même type. Ces haches sont datées des alentours de 1900-1800 av. J.-C.

Plusieurs moules sont connus à Kültepe, dans les ateliers du karum, dès le niveau II264, ainsi qu’au niveau Ib265. La maison d’un marchand assyrien (niveau II) a livré un moule mal conservé, mais dont

le collet semble plus nettement décalé (ill. 135)266. Des moules similaires proviennent de Lidar Höyük (Salle 12, Bronze Moyen) et d’Akçadağ267.

Les artisans de Kültepe semblent avoir créé cette variante en s’inspirant de modèles préexistants (en particulier les variantes H 2.O.h-i, bien connues en Syrie du nord). En utilisant leurs compétences techniques et l’éventail des morphologies connues, ils mettent au point et développent cette forme, qui connaît un succès considérable par la suite (BM II et BR), à la fois en Anatolie (Bitik, Boghazköy)268,

en Haute Mésopotamie (Chagar Bazar, Nimrud)269, où la base de la lame comporte une excroissance

261 ÖZGÜÇ 1986, p. 45, pl. 89.3a-b. Les deux illustrations présentées par l’auteur sur la planche 89 diffèrent par

leur forme et leurs dimensions, mais il s’agit en fait de la même hache avant et après restauration : il est en effet signalé que cette hache est unique (ÖZGÜÇ 1986, p. 45).

262 ERKANAL 1977, pl. 5.57-58. 263 ÖZGÜÇ 1986, pl. 88.7. 264 D'après OZGÜÇ 1986, pl. 87.1 et 3. 265 OZGÜÇ 1986, pl. 134.2b. 266 OZGÜÇ 1986, pl. 88.8b. 267 MÜLLER-KARPE 1994, p. 210, pl. 46.4-5. 268 ERKANAL 1977, pl. 5-6. 269 DESHAYES 1960, p. 188.

Les haches

saillante en guise d’arrêt. Cette variante influence les artisans de la côte syrienne et de Palestine : elle acquiert ici une forme allongée et étroite dans la continuité des haches locales préexistantes H 2.E (BM I).

1882, 2116, 2117, 2118

H 2.O.h : Haches à collet décalé cannelé en partie et lame rectangulaire (pl. 111)

La lame est simple, fine et de forme rectangulaire ou légèrement biconvexe. Elle est inclinée (10° à 20°). Les bords du collet sont obliques. Celui-ci comporte des moulures ou des cannelures obliques. Trois exemplaires sont attestés : celui de Tell Brak date de la période d’Akkad270, de même qu’une hache inscrite mentionnée comme originaire du Luristan, mais qui pourrait être plus occidentale271. La

hache de Byblos date aussi de la fin du Bronze Ancien272.

Plusieurs moules découverts en Anatolie du sud-est présentent une matrice dont la morphologie est très proche des exemplaires mentionnés, mais avec une lame plus large et épanouie et un collet apparemment plus simple. Ils sont attestés à Yeniköy (Gavur

Höyük)273 (trouvaille de surface) et à Arslantepe (fig. 2.26). Sur ce site, l’un des moules bivalve est de taille normale, mais l’autre sert à la fabrication de plusieurs miniatures (ill. 127)274. Cette variante, attestée au Levant nord et produite également (exclusivement ?) en Anatolie du sud-est, est apparentée à la variante H 2.O.i, dont elle est peut-être même issue. Les artisans anatoliens ont contribué à l’évolution du type à partir du Bronze Moyen (H 2.O.g).

2648, 3687, 5031

H 2.O.i : Haches à collet décalé, manchon et lame rectangulaire (pl. 112)

L’ultime variante de ce sous-type se caractérise par une lame rectangulaire, un collet légèrement décalé. Celui-ci est prolongé d’un court manchon cylindrique à bords concaves ou obliques, qui comporte parfois des moulures ou cannelures obliques. À l’arrêt formé par la base de la lame s’ajoute un arrêt formé par une excroissance ou un écrêtement du talon.

La plupart des haches proviennent de Syrie du nord, essentiellement dans la région du coude de l’Euphrate. L’hypogée de Til Barsip en a livré deux275. Une autre a été trouvée dans la tombe 302

270 MCDONALD et al. 2001, p. 569, fig. 476.7.

271 CALMEYER 1969, p. 34, fig. 33. L’inscription est traduite ainsi « Bêli-Shar, roi de la totalité ».

272 La hache a été découverte dans la salle C du bâtiment XVIII, dans les niveaux inférieurs de la construction si

l’on se fie à la levée de découverte. Cependant, cette hache est considérée par Muntaha Saghieh comme appartenant à une phase plus récente de l’édifice, appelé alors « Bâtiment II » (Saghieh 1983, fig. 13), ce qui reviendrait à dater l’objet du BA IV B.

273 KOŞAY 1976, pl. 110.837 ; CHERNYKH et al. 2002, p. 86, fig. 4.40.

274 MÜLLER-KARPE 1994, pl. 42.1-2 et 42.3. Si l’échelle est correcte, il s’agit effectivement d’un moule de hache

miniature. Notons que des matrices sont présentes sur chacune des deux faces.

275 THUREAU-DANGIN et DUNAND 1936, p. 106, pl. 29.6 et 8.

Fig. 2.26 – Moule de hache H 2.O.h (D’après Müller-Karpe 1994, pl. 42.1).

Les haches

(chambre principale – phase III) de Jerablus-Tahtani276. La tombe à ciste de Tilbeshar a récemment

apporté une nouvelle hache au corpus277. Ces quatre exemplaires sont datés du BA IV A (2450-2300 av. J.-C.). La hache de Hammam n’est pas datée avec précision, mais son appartenance au BA IV fait peu de doute. C’est aussi le cas pour une hache découverte dans un dépôt du Tell de Habuba Kabira278. Plus à l’ouest, Tell Ta’yinat a livré un exemplaire de même date (Amuq J)279.

La seule hache trouvée hors de cette région provient de Thessalie, à Junacite280. Sa datation est similaire ; il pourrait s’agir d’une arme importée ou imitée, mais nous n’excluons pas la possibilité d’une évolution locale du type H 2.N attesté précédemment.

Un moule daté de la fin du Bronze Ancien a été découvert dans un niveau incendié à Maşat Höyük281.

Sa matrice ressemble très fortement à la hache de Habuba Kabira : une lame inclinée, à bords divergents, et qui comporte un bombement médian. L’arrière du talon est renforcé d’une crête d’arrêt. La production de ces haches est donc attestée plus au nord que la zone de diffusion, comme pour celles de la variante précédente.

579, 580, 995, 999, 1567, 4356, 6127

H 2.P : Haches à collet, manchon cylindrique et lame semi-circulaire (pl. 113)