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CHAPITRE 2 : Etat initial de l'environnement, perspectives d’évolution et principaux enjeux

2)  Environnement physique

2.4  Gestion des risques

2.4 Gestion des risques

Un territoire principalement exposé au risque incendie et localement aux inondations  Risque inondation  

Un territoire des Alpilles soumis à différents types d’inondation 

Le territoire des Alpilles a connu différents épisodes pluvieux au cours des dernières années qui ont  conduit à des inondations marquantes : en 2011 sur la partie Nord‐Est du territoire avec des  conséquences essentiellement sur l’activité agricole (plaines inondées), en 2013 et 2015 sur Sénas  notamment avec des conséquences essentiellement urbaines (inondation de caves, de rues et de  maisons) sans toutefois faire de victimes. D’autres communes comme Saint‐Rémy‐de‐Provence ont  également subi des phénomènes de pluies violentes. Avec des quantités d’eau précipitées de l’ordre  de 100 à 200 mm en quelques heures (soit 1 à 2 sixièmes de la pluviométrie annuelle), ces inondations  surviennent  souvent  dans  le cas d’épisodes  cévenols caractérisés  par des pluies  violentes et  abondantes.  

• Les inondations de plaine : Le Rhône et la Durance peuvent engendrer des inondations dites de  plaine. Elles correspondent à une montée lente des eaux dans les plaines. Les rivières occupent alors  leur lit moyen voire leur lit majeur. Cette lente montée des eaux permet généralement d’avertir la  population, excepté si une rupture de digue se produit.  

• Les inondations par les canaux de drainage : Dans les canaux de drainage, comme le Vigueirat,  transitent des débits de crue importants. Souvent endiguée, la montée des eaux est généralement  lente. Le risque de rupture de berge des canaux peut accentuer le risque inondation surtout dans les  zones surplombant les zones habitées. 

• Les inondations par remontées de nappes : Lorsque la nappe phréatique est mal drainée ou saturée  d’eau, une inondation des terres peut alors se produire.  

• Les crues torrentielles : Les épisodes pluvieux méditerranéens mettent en jeu de grandes quantités  d’eau qui entrainent de forts ruissellements dont la vitesse et les effets peuvent être aggravés par de  fortes pentes et la faible longueur des bassins versants. On parlera alors de crues torrentielles. Ce sont  des crues brutales et violentes. Elles affectent des rivières ou ruisseaux à lit étroit et parfois asséché  tel que les gaudres. Le temps de montée de la crue étant rapide, les possibilités d’annonce et  d’intervention efficace sont réduites.  

• Le ruissellement pluvial urbain : L’urbanisation, avec l’augmentation des surfaces imperméabilisées,  aggrave et accélère les effets des crues, favorisant les ruissellements rapides et empêchant l’infiltration  de l’eau dans le sol. On parle alors de crues torrentielles urbaines. Elles sont aggravées par la saturation  et le refoulement des réseaux qui provoquent des écoulements rapides et importants dans les rues.  

Caractérisation de l’aléa inondation  

D’après l’atlas des zones inondables, les zones inondables par débordement de cours d’eau recouvrent  5 907 ha soit près de 12% des Alpilles. Ces zones correspondent principalement à la plaine d’inondation  de la Durance.  

Dans le cadre de l’Évaluation préliminaire des risques inondation, des enveloppes approchées des  inondations potentielles ont été modélisées à l’échelle du bassin Rhône‐Méditerranée prenant en  compte les inondations par débordement de cours d’eau et les inondations par submersions marines. 

Sur les Alpilles, cette modélisation a permis d’identifier certains petits vallons en zones inondables.  

Le périmètre du Parc est soumis au risque de remontée de nappe, établi par le BRGM, pour 33% du  territoire. 

Limites :  

L’atlas des zones inondables de la région Provence‐Alpes‐Côte d’Azur n’a pas été réalisé sur l’ensemble  du réseau hydrographique notamment sur les cours d’eau secondaires (gaudres, ruisseaux, valats…)  

• Manque de connaissance sur l’aléa inondation lié aux débordements des gaudres  

• Les Plans de Prévention des Risques Inondation viennent compléter et préciser la connaissance du  risque sur le territoire : seules 4 communes sont concernées sur les Alpilles : Eyguières, Orgon, Sénas  et Tarascon. 

Risque incendie 

Le territoire du Parc des Alpilles vit avec le risque incendie depuis longtemps 

La base Prométhée, qui recense les incendies de forêts de la région méditerranéenne en France depuis  1961, indique que 7 768 hectares de forêts ont brulé sur les massifs des Alpilles et de la Montagnette  depuis cette date, ce qui représente environ 30 % de la surface forestière du territoire, et plus de 15 

% du territoire dans sa globalité. L’origine des départs de feu est presque exclusivement humaine. C’est  en cela que le risque feu de forêt se différencie des autres risques « naturels ». L’imprudence ou  l’accident sont à la base d’environ 90 % des départs d’incendie, la plupart dues à l’emploi du feu  (brûlage, barbecue), aux mégots, aux dépôts d’ordures... Autre cause importante, la malveillance (mise  à feu volontaire) qui génère souvent les feux les plus grands. 

En 10 ans, la maîtrise du risque incendie a largement progressé  

Si le territoire demeure exposé (cf. paragraphe suivant sur la description de l’aléa), la fréquence des  incendies semble avoir diminué ces dix dernières années, de même que la superficie totale brulée. En  10 ans, le nombre de feux évoluant en incendie a donc diminué de moitié, et la surface moyenne  incendiée a baissé de 88 %. 

Cette progression peut notamment s’expliquer par la sensibilisation effectuée auprès de la population  dans le cadre de diverses démarches tels que les actions de sensibilisation aux publics estivaux par des  agents saisonniers du Parc, mais aussi par une organisation territoriale du risque incendie entre les  différents services DFCI tels que les FORSAP du Département, La DDTM 13, l’ONF, le SDIS ou les CCFF. 

Selon la surface et les enjeux associés à l’incendie, le Parc naturel régional des Alpilles anime et  coordonne la démarche de Restauration des Terrains Incendiés (RTI) pour le compte du territoire. 

Entre 2006 et 2018, il est intervenu après 3 incendies dont le plus important est celui d’Orgon en 2012. 

...bénéficiant d’une bonne gestion, grâce à de nombreux acteurs… 

Dans  l’ensemble, les travaux DFCI sont perçus  comme d’intérêt  général et bénéficient de la  concertation de plus d’une centaine d’acteurs du territoire: élus, acteurs de la DFCI (SDIS, Conseil  régional, Conseil départemental, DDTM, CRPF,  ONF, Unité des Forestiers Sapeurs, Association  Départementale des Comités Communaux Feux de Forêt...) et d’autres acteurs locaux tels que les  associations naturalistes ou de préservation du patrimoine (CEN PACA, LPO PACA, Fédérations des  chasseurs 13, Ligue de Défense des Alpilles, Rassemblement des Associations pour le Parc naturel  régional des Alpilles…). 

...et à plusieurs documents‐cadres, en particulier le PDPFCI et le PIDAF et bientôt PMPFCI 

Le Parc naturel régional des Alpilles dispose d’une délégation des communes et intercommunalités sur  la DFCI et la RTI pour la maîtrise d’ouvrage (animation du PIDAF, demande de financement…). Il anime  et coordonne l’action DFCI sur le territoire. La gestion du risque incendie fait l'objet d'un document de  planification spécifique : le PIDAF (Plan Intercommunal de Débroussaillement et d’Aménagement  Forestier). C'est un document d’orientation et de programmation à moyen terme (10 ans). La dernière  actualisation de ce document datant de 2009, le Parc naturel régional des Alpilles vient d’engager une  procédure d’actualisation en intégrant une vision plus multifonctionnelle dans les actions de DFCI. 

Des équipements DFCI efficaces en amélioration continue 

En moyenne, plus de 100 000 € sont investis chaque année avec une augmentation significative après  2012 pour le développement et la rénovation des équipements DFCI sur le territoire. Entre 2012 et  2015, le Parc naturel régional des Alpilles a conduit une mission de hiérarchisation des pistes DFCI sur  le massif afin de mieux protéger les services de lutte et d’avoir une démarche d’intervention idéale  pour le SDIS. 

Un aléa incendie feu de forêt très prégnant, mais bien connu… 

Le risque résulte du croisement entre un aléa (phénomène feu de forêt défini par sa probabilité et son  intensité) et les enjeux exposés (constructions, installations et activités), compte tenu de leur 

"défendabilité" (présence et niveau d'équipements de défense : voies d'accès, poteaux d’incendie...). 

L’aléa subi (celui auquel sont exposés les personnes et les biens du fait de leur proximité des zones  boisées) est important (fort à exceptionnel) sur près de 40 % du territoire, étant donné l’importance  du couvert forestier. Et l’aléa induit (celui auquel est exposé un massif forestier du fait de la présence  d'activités humaines à proximité des zones boisées) est plus réduit sur le territoire, avec moins de 20 

% entre fort et exceptionnel, ce qui indique que les activités les plus potentiellement génératrices  d’incendies sont globalement éloignées des massifs. 

Enjeux liés à la gestion des risques sur le territoire 

Pressions existantes

 42% du territoire des Alpilles concerné par des inondations  potentielles ; 

 Manque de connaissance sur le risque inondation lié au  débordement des Gaudres et au ruissellement ; 

 Risque d’incendie prégnant. 

Perspectives d’évolution

 Aggravation potentielle du risque d’incendie dans un contexte  de réchauffement climatique ;  

 Pression urbanistique 

 Identification dans la stratégie DFCI du Parc des interfaces  comme secteurs à fort enjeu. 

Evolutions probables de l’environnement en l’absence de charte du Parc

 Aggravation du risque d’incendie ; 

 Manque de sensibilisation ; 

 Absence de vision globale à l’échelle du massif induisant une  augmentation des coûts pour chaque commune. 

Enjeux

 Connaissance du risque inondation à approfondir notamment  liée au débordement des Gaudres ;  

 Gestion et entretien des Gaudres, canaux et ouvrages associés  essentiels pour la prévention du risque inondation ; 

 Intégration du risque incendie dans les règles d'aménagement et  de gestion ; 

 Sensibilisation du public dans les lieux de fréquentation  forestière ;  

 La vulnérabilité du territoire aux risques naturels ; 

 L’organisation et la gestion des risques à différentes échelles. 

Localisation enjeux

Massif et zone inondable 

   

Synthèse des Enjeux liés au milieu physique sur le territoire

 

Pressions existantes

 Une pression marquée sur les espaces agricoles en termes  d’artificialisation des sols, de mitage et cabanisation ; 

 Pollutions accidentelles et diffuses des nappes et du karst ; 

 Pollution de l’air essentiellement due à l’usage quasi‐exclusif de  la voiture sur le territoire ; 

 Une pression démographique et touristique importante en  période de tension sur la ressource en eau (principalement en  été) ; 

 Nombreuses interfaces habitat/forêt ;  

 Zone exposée au vent. 

Perspectives d’évolution

 Une spéculation foncière accrue et une diminution de la Surface  Agricole des Alpilles ; 

 Dégradation du réseau de canaux d’irrigation par manque de  moyens pour leur entretien ; 

 Amélioration de la gestion concertée de la ressource en eau ; 

 Aggravation des risques du fait des phénomènes climatiques  amplifiés par le changement climatique ; 

Enjeux

 Maintien des grands équilibres fonciers ; 

 Préservation de la ressource en eau souterraine ; 

 Maintien de la vocation multifonctionnelle de la forêt des  Alpilles et notamment sa fonctionnalité écologique ; 

 Identification du potentiel forestier et les débouchés en filières  courtes notamment autour du bois d’œuvre ;  

 Accélération des actions sur la transition énergétique et  écologique pour atteindre les objectifs fixés ; 

 Préservation des zones à enjeux paysagers et écologiques de  toutes activités ou infrastructures impactantes. 

Localisation enjeux

Globalité du territoire