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CHAPITRE 2 : Etat initial de l'environnement, perspectives d’évolution et principaux enjeux

1)  Environnement naturel

1.3  Continuités écologiques

 

1.3 Continuités écologiques

Une connectivité écologique ponctuellement menacée  

Apparaissant à plus des deux tiers en réservoir de biodiversité dans le Schéma Régional de Cohérence  Ecologique (SRCE) aujourd’hui intégré dans le SRADDET, le territoire du Parc des Alpilles constitue un  espace relativement peu morcelé et moins touché par des problématiques de fragmentation des  milieux que d’autres territoires moins ruraux.  

Néanmoins un travail de déclinaison du SRCE à l’échelle du territoire a été réalisé au printemps 2018  se basant sur la méthode d’analyse des connexités. Il a fait ressortir 3 grands réservoirs de  biodiversité et des zones de corridors qui correspondent aux grandes percées dans le massif mais  également aux zones de resserrement de zones artificialisées autour du massif. Le rapprochement  des zones urbanisés entre Paradou et Maussane‐les‐Alpilles ou entre Mas‐Blanc‐des‐Alpilles et Saint‐

Rémy‐de‐Provence par exemple font entre autres partie de ces zones où une attention particulière  doit être portée aux fractionnements écologiques à différentes échelles. Ce travail de l’analyse des  continuités sur le territoire du Parc a ensuite été affiné et complété en 2019 dans le cadre de la  révision de la charte.  

Un partenariat entre l’ARBE, l’INRAE et le PNRA a permis en 2019 la mise en œuvre d’une méthode  mêlant analyse des connexités et des connectivités pour définir la trame verte et bleue proposée dans  le plan de Parc du projet de charte du PNR des Alpilles. Cette trame détermine des réservoirs de  biodiversité et des corridors écologiques qui sont le résultat graphique d’une analyse basée sur  plusieurs éléments principaux : cartographie fine de l’occupation du sol (Mode d’Occupation du Sol –  MOS 2018 du Pays d’Arles complété pour les 3 communes de la Métropole), cartographie des habitats  naturels Natura 2000, traitement graphique des habitats favorables (connexité) et des capacités de  déplacements (connectivités) pour les espèces cibles choisies, représentatives pour le territoire. Parmi 

celles‐ci, le lézard ocellé, le crapaud calamite, le grand rhinolophe, la perdrix rouge, l’alouette lulu, la  pie grièche méridionale.  

Les matrices d’habitats favorables et de capacités de déplacement ont été remplies par les spécialistes  de chacune de ces espèces avant analyse graphique via des algorithmes issus du mode de la recherche  (IMBE et IRSTEA). Les résultats de ces analyses graphiques ont ensuite été complétés par les données  connues du territoire (aires protégés, zones de nidification, habitats naturels les plus patrimoniaux). 

Une vérification et une validation scientifique avec les experts du Conseil Scientifique et Technique du  Parc ont permis de finaliser ce travail de définition de la trame verte et bleue du PNR des Alpilles.  

Cette cartographie fait ressortir la forte imbrication des milieux agricoles et naturels créant des  mosaïques de milieux notamment agricoles qui sont des éléments forts de la richesse écologique des  Alpilles. De même quelques secteurs localisés de trame bleue font apparaitre l’importance des zones  humides au sud du territoire, notamment liée à la forte présence de canaux et de marais sur certaines  zones du territoire. 

Le maintien voire la reconstitution du réseau de haies, de feuillus ou de cyprès, est à rattacher à cet  enjeu de trame verte et de connectivité sur le territoire des Alpilles. De très beaux et très riches  bocages se retrouvent ainsi dans les zones de foin de Crau autour du massif. Les réseaux de haies de  cyprès sont aussi très denses dans le secteur Est du territoire, à rattacher au val de Durance, zone  principalement  arboricole.  Les  trames  de  haies  brise‐vent  et  de  cyprès  –  des  alignements  arborescents structurants dans le paysage qui guident le regard, cloisonnent l’espace et donnent du 

« relief » aux secteurs de plaines. 

A l’Est, le nœud d’infrastructure de Sénas et Orgon fait partie des zones à enjeux repéré dans le SRCE  notamment dans une logique de continuité écologique entre les Alpilles et le Luberon. De même les  abords de la RN 113 entre Crau et Alpilles font partie des points noirs du SRCE et ce, vis à vis de l’enjeu  de connectivité entre la Crau, les Alpilles et plus loin au Sud la Camargue.  

Carte 1 du Plan de Parc :   

Continuités écologiques  du territoire 

Enjeux liés aux continuités écologiques sur le territoire 

Pressions existantes

 Artificialisation des milieux (construction, implantation de  projets ou infrastructures impactant (EnR, carrières…) ; 

 Les pollutions d’origine anthropique (pollution lumineuse et  sonore, etc.) ; 

 La régression des haies et ripisylves, l’augmentation de la taille  des exploitations agricoles et des Parcelles, la remise en culture  d’espaces naturels. 

Perspectives d’évolution

 Développement des EnR ; 

 Identification des continuités écologiques à l’échelle des 

documents d’urbanisme locaux et préservation de ces dernières  par un classement adapté dans les PLU ; 

 Développement potentiel de grandes cultures entraînant la  diminution de certaines structures paysagères comme les haies  et les arbres isolés. 

 Extension sur une partie de la commune d’Arles permettant de  faire le lien avec le Parc de Camargue 

Evolutions probables de l’environnement en l’absence de charte du Parc

 Multiplication des ruptures de continuités écologiques ; 

 Mauvaise prise en compte des continuités écologiques dans les  documents d’urbanisme ; 

 Absence de prise en compte des structures paysagères dans les  pratiques agricoles 

Enjeux

 Lutter contre la fragmentation des milieux sur le territoire des  Alpilles ; 

 Maîtrise de l’urbanisation pour limiter l’étalement urbain et  maintenir des coupures d’urbanisation. 

Localisation enjeux

Réservoirs de biodiversité et corridors écologiques   

   

Synthèse des Enjeux liés à l’environnement naturel sur le territoire 

Pressions existantes

 Contexte péri‐urbain avec forte pression foncière ; 

 De nombreux chemins, pistes et sentiers maillent l’espace  naturel, qu’ils soient officiels et essentiels comme les pistes  DFCI, concertés comme les sentiers de randonnée ou 

problématiques comme les itinéraires partagés sur les réseaux  sociaux, offrant peu de secteurs de quiétude pour la faune et la  flore ;  

 Quelques secteurs de cultures intensives, grandes cultures et  arboriculture utilisant beaucoup de pesticides ;  

 Fermeture des milieux et présence de grands secteurs de  pinèdes homogènes peu riches biologiquement notamment à  l’ouest du territoire ;  

 Progression des populations de sangliers et baisse des 

populations de lapins de garennes (clé de voute de l’écosystème  méditerranéen) ;  

 Drainage des zones humides du marais des Baux. 

Perspectives d’évolution

 Conséquences du changement climatique (asséchement de  certains milieux, modification de la flore…) ;  

 Artificialisation des sols du fait de la pression foncière ;  

 Baisse des aides de la PAC pour les filières du pastoralisme et  des filières extensives ;  

 Projet d’infrastructure type pipeline, photovoltaïque, éoliennes  etc. ;  

 Arrachage de haies ; 

 Augmentation des pratiquants d’activités de pleine nature à la  recherche d’aventure, d’originalité et de nouvelles pratiques  potentiellement impactantes pour les espèces et habitats ; 

Enjeux

 Maintien des filières agricoles extensives ; 

 Limitation de l’artificialisation des sols ;  

 Réhabilitation de friches croisant les enjeux agricoles,  écologiques et paysagers ; 

 Préservation des zones à enjeux de l’installation  d’infrastructures impactantes ;  

 Sensibilisation sur le risque incendie et le changement  climatique ; 

 Préservation des espèces emblématiques (Bonelli, Percnoptère,  Lézard ocellé, chauves‐souris…) ;  

 Connaissance des spécificités écologiques du territoire, des  sensibilités des espèces et milieux, et des impacts potentiels des  différentes activités humaines ; 

 Sensibilisation autour des espèces de nature « ordinaires » ;  

 Encadrement des activités de pleine nature. 

Localisation enjeux

Sites potentiels de déclinaison de la Stratégie des aires protégées,  réservoirs de biodiversité, zones à forts enjeux aquatiques et  humides, zones à enjeux élevés de gestion de la fréquentation,  milieux ouverts et semi‐ouverts, milieux rocheux, milieux forestiers,  espaces agricoles…