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Telle est ma quête, suivre l'étoile

JEAN SAVARY (1748[ ?]-1814 : DU COMMERCE A LA TERRE

2. De Gallipolis à Millersburg

Entre 1789 et 1795, Jean Savary se consacre essentiellement à la spéculation dans la haute vallée de l’Ohio. En témoigne un échange de courriers avec George Washington dont l’objet est l’arpentage et la mise en vente d’un total de 3 140 lots sur deux des terres possédées par George Washington près des siennes, à l'embouchure du petit Kanawha et à celle du Sandy ou du Mill Creek. Le projet, dont l’objectif annoncé est de concilier les intérêts privés du Président à ses « intentions paternelles à l’égard du bien-être du peuple en général, essentiellement à celui de la classe recommandable des pauvres fermiers, » est un projet d’envergure, puisque le bénéfice envisagé annuellement est de l’ordre de quatre mille dollars82. L’opération est habilement présentée : Savary se charge de tout, propose

78 Fin 1786, Savary et Gallatin ont vendu une parcelle de 20000 acres au suisse Nicholas Dubey. http://founders.archives.gov/documents/Washington/04-06-02-0451 [Consulté le 10 novembre 2017].

79 KHSF, Savary papers, Note des effets communs entre Savary de Valcoulon et Albert Gallatin.

80 Après des études de théologie à Genève, Jean-Louis [John] Badollet (1757-1837) rejoint son ami Albert Gallatin à Richmond (Virginie) en 1786 et s'installe comme fermier en Pennsylvanie. En 1795, les deux hommes fondent sur le Potomac la ville de New Geneva, où ils projettent d'accueillir les Genevois fuyant leur patrie. En 1804, Gallatin le nomme à la tête du land office de Vincennes (Indiana). (Dictionnaire historique de la Suisse) http://www.hls-dhs-dss.ch/img/bg1_f.png [Consulté le 10 novembre 2017].

81 ADAMS Henry, The life of Albert Gallatin, op. cit., p.74.

82 http://founders.archives.gov/documents/Washington/05-17-02-0449 [Consulté le 13 novembre 2017], To George Washington from Jean Savary de Valcoulon, 19 March 1795, trad. MD.

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l’installation d’une petite garnison pour faire face aux risques de déprédations causées par les Indiens en un lieu « choisi avec stratégie pour le plus grand avantage général et compte tenu de ceux déjà établis à Muskingum [Marietta] & Gallipolis. » Plus encore, « Si Lady Washington n'avait aucune objection à donner son propre nom à l'une de ces deux villes, ce serait un présage favorable du succès. 83» On aura deviné qu’en associant le vieux général à ce projet, Savary compte utiliser à son profit le prestige attaché à son nom. Mais Washington, loin d’être dupe, ne s’en laisse pas conter et refuse les propositions du Français pour différentes raisons : il n’envisage pas de vendre dans l’immédiat au prix envisagé, la dispersion des lots pourrait être un désavantage en cas de revente, et surtout, il ne tient pas à associer son nom au projet84. Et le vieux général de signifier à son interlocuteur, non sans ironie et adresse, qu’il lui semble vouloir

« valoriser par un tel établissement la valeur des terres environnantes dont vous détenez de grandes quantités. […] Leur achat peut se faire à une guinée l’acre; un quart comptant- et les trois quarts restants en cinq ans avec intérêt et paiement régulier garanti. 85»

La transaction n’aura finalement pas lieu86 : quelques jours plus tard, Savary avance une tentative de justification peu convaincante dans laquelle il dévoile assez maladroitement son objectif initial :

« Mon projet se limitait seulement à l’origine à l’implantation d'une ville soit sur le Sandy, ou sur le Mill Creek, pour mon compte, conjointement avec Monsieur Robert Morris: si j'ai élargi le projet à deux villes, dont une sur la petite Kanawha, c'est parce que j'ai cru que votre Excellence me l’avait désigné comme le plus convenable à cette fin, et comme je partageais l’avis que ce tract était le plus précieux à tous égards, j'ai proposé de suivre cette affaire; et bien que

83 http://founders.archives.gov/documents/Washington/05-17-02-0449 , ibidem.

84 http://founders.archives.gov/documents/Washington/05-17-02-0459 [Consulté le 13 novembre 2017], From George Washington to John Savary de Valcoulon, 25 March 1795.

85 http://founders.archives.gov/documents/Washington/05-17-02-0459 ibidem.

86 GRIZZARD Frank E., George Washington: A Biographical Companion, Santa Barbara, ABC-CLIO, 2002, p. 137, nous renseigne sur le devenir de ces terres : après avoir quitté la présidence en 1797, George Washington loua ses terres de la Kanawha à James Welch, en décembre de la même année, à charge pour lui d’y installer des colons désireux de s’y établir sur des parcelles de 50 à 300 acres qu’ils mettraient en culture. « Welch accepta de payer 5000 $ de loyer la première année, 8000 $ la seconde, 11413 $ ensuite durant trente ans », et enfin «pour les 99 ans suivants, 22286 $ par an». Compte tenu de la complexité de cette transaction, Welch pouvait aussi acheter les tracts en quatre paiements annuels de 50000 $ à compter de 1804. Mais il ne paya jamais et les terres de la Kanawha revinrent à la succession de Washington après sa mort. » (trad. MD).

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je n'y jouisse d'aucun avantage indirect (mes terres étant éloignées de cet endroit), j'en aurais acquis la partie dont votre Excellence aurait jugé convenable de se défaire. 87»

La stratégie du spéculateur est claire : il compte, sous couvert de philanthropie, associer à l’un de ses projets fonciers le Président des États-Unis d’Amérique en personne et le financier Robert Morris, signataire de la Déclaration d’Indépendance, qui investit à l’époque une partie considérable de sa fortune dans la terre avant de faire faillite. Ce faisant, il tente de constituer un solide réseau qui lui permet d’élargir le champ de ses activités et de gérer au mieux ses affaires. On verra ainsi régulièrement apparaître dans la correspondance de Savary les noms d’émigrés francophones ou de citoyens américains qui, selon François Furstenberg,

« s’intégrèrent dans ces réseaux élaborés que facilitaient la sociabilité transatlantique, la politique, la diplomatie et la finance. Le tissu complexe des relations, sociales, politiques, familiales, donna forme aux expériences des [émigrés] aux États-Unis. Il n’est pas exagéré de dire qu’il donna forme aux États-Unis eux-mêmes. 88»

Au cours de ses nombreux voyages de prospection entre la Kanawha et la Big Sandy, Jean Savary passe par Gallipolis89. L’étymologie de ce toponyme (ville des Gaulois ou de Français) nous transporte curieusement dans le Paris révolutionnaire alors agité par un scandale financier notoire. En 1786, la Compagnie des Associés de l'Ohio est constituée afin de promouvoir les droits des anciens officiers devant le Congrès en achetant des terres destinées à la colonisation. En 1787 le colonel William Duer, ministre des Finances, accède à sa demande d’attribution de terres à condition que la Compagnie serve de couverture à ses propres spéculations le long de la rivière Scioto au sud-est de l'Ohio. Des méthodes frauduleuses sont utilisées par Joël Barlow et William Playfair, agents de la Compagnie à Paris, pour vendre des actions aux futurs colons qui les achètent avec des titres américains dévalués. Duer et ses complices en tirent profit en utilisant les mêmes titres, rachetés à leur valeur

87 http://founders.archives.gov/documents/Washington/05-18-02-0002 [Consulté le 13 novembre 2017] To George Washington from Jean Savary de Valcoulon, 2 April 1795, trad. MD.

88 FURSTENBERG François, op. cit., p. 208, trad. MD.

89 Les désillusions dont ont été victimes les colons français de Gallipolis seront traitées en détail dans le chapitre suivant. Les Savary Papers (KHSF, op. cit., Contrat de vente du 21 décembre 1795, enregistré le 13 juillet 1796) contiennent, en date du 21 décembre 1795, le contrat de vente du lot 49 de la French Grant, pour la somme de 110 dollars monnaie d’Espagne par Mary-Magdalon Le Brun, veuve F. Brunier, bijoutier, à William Mérimée, lui-même bijoutier français émigré depuis 1792. Savary était donc bien en relation avec les colons de Gallipolis.

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nominale, qui paieront l'investissement initial. Lorsque les colons, porteurs de simples droits de préemption et non pas de titres de propriétés, arrivent au port d'Alexandria en Virginie, en mai 1790, le représentant de la Compagnie n'est pas là pour les accueillir. Ils doivent rester un mois à Alexandria et faire face à des frais inattendus. Lorsqu’enfin ils parviennent à Gallipolis, la Compagnie n'assure pas les fournitures nécessaires. Bon nombre d’entre eux sont des nobles, des bourgeois et des artisans aisés, incompétents en matière d’agriculture. Lorsqu'ils apprennent que les terres qu'ils pensaient avoir acquises appartiennent en réalité à la Compagnie de l'Ohio, la plupart quittent Gallipolis pour s’installer ailleurs, et pendant vingt ans Gallipolis ne sera qu’un minuscule village de cabanes... Louis-Guillaume Otto, chargé d’affaires près du Congrès juge bon d’alarmer le comte de Montmorin, Ministre des Affaires étrangères. La rumeur répandue à propos d'une société formée en France dans le but de créer un établissement sur le Scioto n'est que trop vraie. Mais seules deux sortes de citoyens français peuvent réussir en Amérique : les agriculteurs et les commerçants ; encore doivent- ils avoir une bonne connaissance de la langue et du pays et ne compter que sur leurs deux bras et leur bonne santé. Hélas ! Ce projet ne saurait être que la répétition à moindre échelle de celui de la Compagnie du Mississippi, et compte tenu de la malhonnêteté de ses agents en France, il est peu probable que cette société puisse survivre longtemps90. L’affaire n’est effectivement qu’un vaste marché de dupes dont Grandmaison dira : « La pauvre dupe était forcée d’abandonner sa propriété après avoir vu l’endroit où il avait acheté le droit de construire, de cultiver et de vivre »91.

La plupart des colons quittent la French Grant en 1796, et parmi eux, un tout jeune homme de vingt ans, Louis Antoine Emile Vimont, dont le père Antoine Edme Vimont, marchand boursier à Paris, figure sur la liste des passagers du Liberty (dont un extrait est reproduit ci-après), qui transporte du Havre à Alexandria (VA), une partie des futurs colons de Gallipolis, entre le 12 mars et le 15 mai 1790 et qui y achètera une parcelle de cinquante acres.92

90 En 1717, l’Ecossais Law crée la Compagnie d'Occident, rapidement surnommée la Compagnie du Mississippi. Le cours des actions monte, on émet des billets à tout va. Mais des doutes s’installent quant au devenir d’une telle entreprise. En mai 1720, c’est la banqueroute. AN, Correspondance Politique, États-Unis, XXXV, N°. 15, fol. 37r, N°. 27, fol. 92r, N°. 31, fol. 111, N°. 43, fol. 194r, 21 janvier, 11mai, 11 juin et 12 novembre 1790.

91 GRANDMAISON, Mémoires, p. 151, in FURSTENBERG François, op. cit., p. 245, trad. MD.

92 Archives départementales de Seine-Maritime en ligne, Rôles de bord du Liberté, 6P6/19, p. 300. MOREAU-ZANELLI Jocelyne, op. cit., p. 436.

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Document 7 : Extrait du rôle de bord du navire Liberté (Archives de Seine-Maritime)

« Antoine Edme Vimont, marchand boursier natif de Paris Paroisse St Sulpice âgé de 34

ans, fils d’Edme & de Louise Saint-Paul avec idem du 27 fevr dito »

Savary, dont le père exerçait le même métier qu’Antoine Vimont, a peut-être fait sa connaissance lors de son séjour à Paris93. L’historien William Perrin explique d’autre part que peu de temps après son passage en Amérique, Antoine Vimont fut terrassé par la fièvre jaune, laissant son jeune fils aux soins de son ami Savary94. On peut donc avancer l’hypothèse que c’est entre 1790 et 1796 que Jean Savary fait de Louis Vimont sa pupille avant de s’installer en 1796 à Millersburg, comté de Bourbon, au Kentucky, où Louis Vimont (qui épousera le 1er juin 1798 Rosanna Rowland, née le 1er août 1782), le seconde dans ses affaires. Un lot de la French Grant, une concession accordée par le Congrès aux colons français en dédommagements des torts subis à Gallipolis, sera attribué à Louis Vimont, le 25 juin 179895. Progressivement, Vimont est intéressé aux affaires de son tuteur ; en 1810, il prend la direction de l’entreprise

et se consacre essentiellement au commerce avec La Nouvelle-Orléans96. Le recensement de

Millersburg de 1810 éclaire l’organisation du partenariat 97:

Document 8 : Extrait du recensement de Millersburg 1810 (NAMP, Microcopy 252, roll 5)

93 Journal de Lyon N°7, 19 mars 1786, p. 99.

94 PERRIN William Henry, The History of Bourbon, Scott, Harrison, and Nicholas Counties, Kentucky, Chicago: O. L. Baskin, 1892, trad. MD.

95 EVANS Nelson W., A History of Scioto County, Ohio, Portsmouth, Evans, 1903, p. 367-369, trad. MD. 96D’après le site https://www.findagrave.com [Consulté le 14 novembre 2017] et DUPRE Huntley, "The French in Early Kentucky". FCHQ, XV (1941), No. 2, p. 78-104, trad. MD.

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Tableau 5 : Extrait du recensement de Millersburg 1810 (National Archives Microfilm Publications, Microcopy 252, roll 5)

John Savary vit seul à Millersburg. L’un de ses amis français de Lexington, Waldemard Mentelle, le présente ainsi en 1801 :

« gai, aimable, plein d’esprit & de bonté, il fait les délices de ses amis de Philadelphie, ici rien ne peut l’attacher, il n’a ni femme ni enfans, il lui est indifférent d’être ici ou là. aussi il part pour 2 mois & reste 2 ans. il va toujours partir la semaine prochaine, & prolonge toujours son séjour jamais assez au gré de ceux avec lesquels il est ; toujours trop pour ceux qui l’attendent ; a notre connaissance, voilà le 3e voyage qu’il prolonge ainsi 99».

L’homme apparaît comme sociable, intelligent, indépendant, appliqué corps et âme à des affaires qui le conduisent à arpenter les routes de Pennsylvanie. La durée de ses absences trahit cette « extrême impatience » qu’il avouait dans le Journal de Lyon. La maison de son fils adoptif et associé abrite quinze personnes. La famille proprement dite se compose en 1810 de six membres : Vimont, son épouse Rosanna et quatre enfants de moins de dix ans. Or, à l’époque, les Vimont n’ont que trois enfants de moins de dix ans : John, né en 1790, Jefferson, né en 1801 et Charlotte, née en 1808100. Mais si Savary vit seul, il n’est pas isolé, et celui qui « fait les délices de ses amis » a aussi très grand cœur 101: c’est en effet au foyer de Louis

98 Il semble que l’agent recenseur ait commis ici une erreur de colonne : Rosanna Vimont est en effet âgée de 28 ans en 1810, et on ne saurait la suspecter d’avoir menti sur son âge par pure coquetterie féminine !

99Hagley Library and Archives (Soda House) Wilmington (désormais HLAW), Pierre Samuel Du Pont de

Nemours Papers, W2-2511. W. Mentelle à P. S. Du Pont de Nemours, le 8 février 1801.

100 PERRIN William Henry, The History of Bourbon, Scott, Harrison, and Nicholas Counties, Kentucky, op. cit. 101Notons de plus que, le 3 juillet 1806, « John Peter Romain Bureau [un colon de Gallipolis] et John Savary sont nommés tuteurs de Sophia Droz, fille de Peter Droz et de Marguerite Bourdon, tous deux décédés. (BOWERS

1810

Hommes blancs libres Femmes blanches libres Tout

e a ut re pe rso nn e sa uf In di ens n o n taxé s Esc lav es Chef de famille M o ins d e 10 an s D e 10 à 15 an s D e 16 à 25 an s D e 26 à 44 an s 45 an s et p lus M o ins d e 10 an s D e 10 à 15 an s D e 16 à 25 an s D e 26 à 44 an s 45 an s et p lus John Savary 1 Lewis Vimont 3 2 2 1 1 298 4

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Vimont que vit le petit Henry Savary, né le 2 novembre 1806, dont on sait simplement qu’il partagera les derniers jours de son père adoptif alors retiré à Gallipolis : « J’ai avec moi mon

petit Henry qui a 10 ans va à l’école et dont je feray j’espère un homme recommandable 102».

Cinq « adultes » constituent le reste de la maisonnée, vraisemblablement des employés attachés au commerce. La mention finale de quatre esclaves n’a rien de surprenant, le recours à la main d’œuvre servile étant usuelle chez les habitants du Kentucky au sein de leur famille ou dans le cadre de leurs activités professionnelles. Rappelons ici que l’Ordonnance du Nord- Ouest, adoptée par le Congrès en juillet 1787, avait pour objectif principal de réglementer l’administration des nouveaux territoires et de fixer les modalités de leur intégration en tant qu’États dans l’Union. Par son article VI, dont nous reproduisons le texte en note infrapaginale, elle interdit officiellement l’esclavage dans le territoire du Nord-Ouest et, en précisant qu’ « il n’y aura ni esclavage ni servitude involontaire dans ledit territoire », établit de fait la limite entre États esclavagistes et abolitionnistes sur la rivière Ohio103. Par ailleurs, dans l’article 9, section 1 de la Constitution de 1792, les représentants de l’État du Kentucky se refusent le droit de légiférer sur l'émancipation des esclaves sans le consentement de leurs propriétaires et celui d’empêcher les immigrants d'amener avec eux leurs esclaves dans l’État104. La Constitution de 1799 va encore plus loin en privant les Noirs libres de leurs droits. Entre 1790 et 1830, la croissance de la population noire, passant de 18 à 24,7%, est plus rapide que celle de l’ensemble de la population de l’État et le recours à la main d’œuvre soumise devient une composante sociale, politique et économique du Kentucky105. Non content de constituer une réelle force de travail, l’esclavage est symbole pour le maître de réussite sociale, en même temps qu’il constitue un investissement de valeur pour lui et ses enfants. « Les possesseurs d’esclaves, explique l’historien Todd H. Barnett, avaient apporté des esclaves de Virginie et

Ruth & SHORT Anita, Gateway to the West, Gallia County Wills, Estates & Guardianships, Vol. 3 N°4, 1803-1815, Baltimore, Genealogical Publishing C°, 1968, p. 483, trad. MD).

102 D’après le site https://www.findagrave.com [Consulté le 14 novembre 2017].KHS, Savary Papers, op. cit., folder 2, Savary à Alexander, le 22 juin 1814. Une lettre ultérieure de J. P. R. Bureau à Henry Savary, le 5 juillet 1838, confirme que ce dernier est bien la pupille de Jean Savary. (UKL, Special Collections, Henry Savary Papers,1VMF63M365).

103 Northwest Ordinance, 13 juillet 1787, Art. 6:

https://www.ourdocuments.gov/doc.php?doc=8&page=transcript [Consulté le 7 décembre 2017].

104 On trouvera le texte original de l’article 9, section1 de la Constitution du Kentucky (1792) sur le site : http://www.kyhistory.com/cdm/search/searchterm/Kentucky%20Historical%20Society,%20%20Kentucky%20C onstitutions%20and%20Journal,%20MSS%20145/mode/exact [Consulté le 14 décembre 2016].

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d’ailleurs, mais sans projet spécifique de travail à l’esprit. Pour eux, l’esclavage était une facette traditionnelle de leur vie familiale et de leur culture en général. 106»

Nouveaux citoyens d’un pays en construction, les commerçants français ou francophones établis dans la vallée de l’Ohio acceptent le fait esclavagiste et souscrivent à la « coutume » d’un État dont l’esclavage constitue une « institution particulière ».