acteurs, mais en contrepartie la géographie s’est compliquée donnant lieu à des imbroglios
entre les divers acteurs. Les lignes d’intérêt régional fonctionnent bien, car les régions ont
reproduit le modèle parisien à leur échelle. En revanche, les liaisons transversales régionales
ou interrégionales souffrent de cette organisation. La Haute-Saône a évolué au gré des
décisions politiques entre les directions S.N.C.F. de Metz-Nancy ou de Dijon ne permettant
pas une stabilité et une utilisation durable du réseau ferroviaire. En effet, les priorités ne sont
pas les mêmes en fonction des directions régionales S.N.C.F.
D’ailleurs en analysant, le réseau ferré franc-comtois, Pierre Zembri
68lui reconnait
une structure inadaptée au territoire régional. L’auteur démontre que la prédominance d’axes
radiaux conjuguée à la disparition hâtive des lignes transversales rendent l’accès difficile
depuis des portions non négligeables du territoire régional. D’ailleurs, il prend en exemple le
réseau régional de Franche-Comté, « […], aller de la Haute-Saône à Besançon (…) n’est pas
imaginable dans les conditions actuelles. »
69. Il ajoute même qu’ « il en résulte pour certains
espaces périphériques la tentation de regarder ailleurs que vers la capitale régionale, et,
dans l’optique d’une volonté de maîtrise du territoire régional par les transports, la création
de lignes de maillage dont le manque se fait ici cruellement sentir, devient une nécessité ».
L’exemple haut-saônois vient confirmer ses propos, puisqu’actuellement, le département,
n’est plus desservi que par deux lignes ferroviaires se dirigeant vers Paris ou Nancy. Dès lors
l’accès est nettement plus aisé à la Haute-Saône par le chemin de fer depuis Nancy que depuis
Besançon, car les temps de parcours sont dissuasifs. Il faut compter une ou deux
correspondances pour les voyageurs ce qui est décourageant.
68 ZEMBRI, Pierre, (2006), « La régionalisation des transports ferroviaires depuis le début des années 1980 : des gestions différenciées de l’antagonisme entre territoire institutionnel et territoire fonctionnel des réseaux », in Territoires institutionnels, territoires fonctionnels, A. BLETON-RUGET, N. COMMERÇON, Philippe GONOD (dir), Macon, pp 121-137.
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F
IGURE35 :L
ES PERIMETREST.E.R.
DANS L’E
ST DE LAF
RANCELes régions conventionnent des lignes T.E.R. en fonction de leur intérêt mais également pour mailler au mieux leur territoire. Néanmoins, ce territoire diffère des limites administratives car les lignes ferroviaires sont généralement conventionnées d’une gare terminus à une autre. La figure montre que le T.E.R. Franche-Comté empiète sur une partie de la Bourgogne, de la Champagne-Ardenne et de la Lorraine.
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Le réseau ferroviaire haut-saônois forme donc un îlot ferroviaire dans le réseau géré
par la direction de Dijon (cf. figure n°36). La Haute-Saône devrait être intégrée à la direction
de Strasbourg ou de Metz-Nancy comme cela était le cas avant 1991. Cette situation
présentait, certes, quelques inconvénients pour l’État, mais en termes de logique de réseau et
de gestion, elle était meilleure. La situation actuelle est doublement pénalisante, puisque le
département est en marge de la Franche-Comté et la gestion du réseau ferroviaire est en outre
confiée à la direction S.N.C.F. de Dijon.
F
IGURE36 :L
AH
AUTE-S
AONE:
UNE ILE FERROVIAIRELe réseau actif haut-saônois, la ligne Paris-Bâle et la ligne Épinal-Belfort, forme une sorte d’île au sein du réseau géré par la direction régionale de Dijon. La Haute-Saône est difficilement accessible en train depuis Dijon. Il faut en effet passer par Belfort ou par Culmont-Chalindrey. Le réseau ferroviaire franc-comtois est donc bien inadapté à la région administrative.