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ULA)

Afin de situer l’enseignement du français langue étrangère à la ULA dans le contexte national préalablement décrit, il faut évoquer d’abord le Ministère du pou- voir populaire pour l’éducation universitaire, les sciences et les technologies

30 Dans la région centrale du pays on trouve l’UCV, l’Université privée Arturo Michelena à Valencia, l’IUT

Americo Vespucio à Caracas, l’Institut Pédagogique de Caracas (IPC) de l’Université Pédagogique Expérimentale Libertador et l’Université publique de Carabobo. Dans le nord-est, on compte l’Université de

Margarita (Unimar) et, dans l’ouest du pays, la LUZ. (http://www.ambafrance-ve.org)

31 Sur ce point, il est important de faire noter que pour des chiffres généraux, même à titre indicatif, nous ne

pouvant pas totaliser le nombre d’enseignants et d’étudiants de chaque institutions car il s’agit beaucoup de fois des mêmes professionnels qui enseignent dans plusieurs institutions en parallèle et des mêmes étudiants qui suivent des formations différentes de manière concomitante.

(MPPEUCT, par ses sigles en espagnol), auquel la ULA est affectée, dans sa section Éducation Supérieure32.

La ULA a trois sièges dans trois villes différentes de la Région des Andes : Mé- rida, San Cristóbal (Táchira) et Trujillo. On propose des formations en langues dans ces trois sièges où le français est enseigné comme langue optionnelle ou obligatoire. Étant rattachée au Département de Français de l’École de Langues de la Faculté des Sciences Humaines et de l’Éducation de la ULA, siège Mérida33, nous ne nous inté- resserons qu’aux formations qui y sont dispensées. Pour cette raison, nous nous situons dans la troisième catégorie du classement proposé par Muñoz par rapport à l’enseignement du FLE au Venezuela ; c’est à dire que notre étude s’inscrit dans l’enseignement supérieur, langue de spécialité, redéfini par nos soins en : « formation à des fins professionnelles ou menant vers une professionnalisation ».

Malgré cette délimitation finale des formations qui nous concernent directe- ment, il nous semble tout de même important de signaler que parmi les étudiants qui feront l’objet de notre étude, certains ont une expérience en français préalable ou concomitante à celle des formations de licenciatura dont il est question dans cette recherche. C’est le cas des étudiants titulaires d’un baccalauréat en sciences hu- maines et celui des étudiants suivant des cours dans une Alliance française ou encore dans d’autres institutions. C’est pour cette raison qu’il nous a semblé judicieux de montrer succinctement toutes les options pour faire des études en FLE au Venezue- la, surtout parce que nous pouvons les retrouver plus loin dans certaines réponses des étudiants qui ont participé à notre étude.

Actuellement –et depuis peu de temps– à la ULA, siège de Mérida, nos étu- diants ont la possibilité d’étudier le français dans le cadre de deux licences diffé-

32 www.mppeuct.gob.ve/ministerio/ieu

rentes. Mais, étant donné que cela n’a pas toujours été le cas, afin de comprendre leur évolution, leur fonctionnement actuel et les caractéristiques des formations proposées, nous allons présenter synthétiquement leur historique34.

Jusque dans les années 1970, les professeurs de français de la ULA dispensaient deux types de cours : a) des cours de langue instrumentale (compréhension écrite), destinés à des étudiants de divers cursus de l’université ayant besoin des compé- tences de base dans cette langue, et b) des cours nommés « d’extension » (quatre habiletés), ouverts à toute la communauté universitaire et de la ville de Mérida35.

En 1970, les Licences en Lettres, mentions langue et littérature anglaises et langue et littérature françaises ont été créées au sein de l’École de Lettres de la Fa- culté des Sciences Humaines et de l’Éducation de la ULA. Pour ce faire, est née la Section de français –ainsi que celles d’anglais et d’italien–, au sein du Département de Langues Modernes. Cette section était initialement constituée d’enseignantes vé- nézuéliennes36 et d’un contingent d’enseignants français, arrivés à différents mo- ments de l’année à Mérida en tant que coopérants. M. Christian Puren a fait partie de ces coopérants illustres37.

Malgré l’excellent niveau des diplômés de cette mention, en 1986 elle a été abandonnée à cause du nombre insuffisant d’étudiants inscrits. Pour les autorités et les politiques universitaires de l’époque, le peu de personnes intéressées par l’apprentissage de cette langue ne justifiait pas son maintien. Il n’y a pas de données

34 Ces informations sont issues d’un rapport produit par les enseignants du Département de français,

professeurs Blanco, I., Parada, J., Triay, D et Tyrode, H. (2014).

35 Les précurseurs de ces formations ont été Gladys Vivas de Pérez, Nicole Levy de Dagnino et Ginette

Pagès.

36 Gertrudis Gavidia et Danielle Triay

37 Ainsi que Hubert Tyrode, Jacques Lemeur, M. Bateau, Jean-Jacques Montelescaut, Christian Monteau et

précises mais, selon nos collègues, pendant cette période (1970-1986), il n’y a pas eu plus de 40 diplômés. Nous trouvons, parmi eux, celles qui deviendront plus tard les professeures de l’actuel Département de français38.

Entre 1986 et 1994, la section de français reste inactive quant à la formation de spécialistes du domaine et ses activités se réduisent à nouveau aux cours de langue sur objectifs spécifiques et aux cours tous publics, ainsi qu’à un service de traduc- tion.

En 1994, une nouvelle Mention Bilingue anglais/français ou français/anglais39 a été créée –toujours affectée à l’École de lettres–. La première promotion de cette mention obtient le diplôme en 1998. Désormais les étudiants doivent choisir une langue de spécialisation (langue A) et une autre langue complémentaire (langue B). D’ailleurs, après le cinquième semestre, l’étudiant doit suivre une option profession- nelle (traduction, organisations internationales, recherche linguistico-littéraire) ou une troisième langue (langue C). À la fin de la scolarité, lors de son huitième se- mestre, l’étudiant est censé choisir soit la rédaction d’un mémoire, soit un stage pro- fessionnel (d’une durée qui oscille entre 3 et 9 mois) avec la présentation publique d’un rapport final. Plus de 90% des étudiants des deux Licences ont préféré, jusqu’à présent, la réalisation d’un stage plutôt que celle d’un mémoire et, même si on a tou- jours conseillé de faire ce stage dans la langue de spécialisation de l’étudiant, ils ont le choix de le faire dans leur langue B ou C, s’ils ont une moyenne d’au moins 15 points sur 20 dans cette langue. Pour cette raison, la plupart des étudiants ayant fait leur stage en français ont été des étudiants d’anglais langue A. Ceci est dû en partie au fait que notre Département leur offre de multiples opportunités de faire des stages (souvent rémunérés) dans des pays francophones, grâce aux nombreuses

38 Belkis Bosetti, María Eugenia Guillén, Gloria González et Diana Ramírez.

conventions de coopération signées. Du total approximatif de 1000 diplômes des deux Écoles, à ce jour, plus de 170 ont fait leur stage en France, au Canada ou en Belgique.

Entre 1994 et 1996, les professeures Ana María Leoni, Ingrid Goylo de Tyrode, Carlota Bermúdez de Díaz, Danielle Triay et Mary Bratt élaborent le projet de créa- tion de l’École de Langues Modernes, qui se concrétise le 26 juin 1998, avec l’arrêté du Conseil National d’Universités, Gazette Officielle de la République du Venezuela No. 36.509. La section de français de l’École de Lettres devient alors celle de Langue et Littérature françaises de l’École de Langue Modernes et, plus tard, le Dé- partement de Français. Le processus de départementalisation de l’École a été ap- prouvé par le Conseil Universitaire du 18 février 2008, résolution CU-0372. Quatre départements ont ainsi été créés : Anglais, Français, Italien et Allemand. Le diplôme obtenu devient une Licenciatura en Langues Modernes (5 ans d’études).

Lors du semestre B-1998, la Licenciatura en Éducation, Mention Langues Mo- dernes40 a été également créée, comme complément de la précédente. Ainsi, depuis l’année 1998 et jusqu’à présent, le Département de français a formé 850 diplômés de Licenciatura en Langues Modernes et 125 de Licenciatura en Éducation, mention Langues Modernes41. Actuellement, on compte approximativement 500 étudiants inscrits en Langues Modernes et 200 en Éducation, mention Langues Modernes. Cependant, le profil professionnel des futurs diplômés en langues de la ULA n’est pas très clairement défini. Mis à part les étudiants de l’École d’Éducation, dont la vocation pédagogique est évidente, la plupart de nos étudiants méconnaissent les débouchés possibles de la licence qu’ils font car les contenus des programmes sont très centrés sur la grammaire, la syntaxe, la morphologie, la phonétique, la littérature,

40 http://www.ula.ve/humanidades-educacion/es/estudios/educacion-humanidades-y-educacion 41 http://www.ula.ve/humanidades-educacion/es/estudios/carreras-pregrado

la culture, etc. et non pas sur des applications de ces contenus. Ils ne sont pas vrai- ment liés à d’autres champs disciplinaires, comme dans le cas des Langues Étran- gères Appliquées (LEA) au commerce, aux relations internationales, etc. C’est en faisant des études de troisième cycle que leur carrière prend forme entièrement.

Le Département de français auquel nous sommes affectée est actuellement constitué de douze enseignants formés dans les diverses branches du FLE, nous permettant de dispenser les cours suivants :

· Français I · Français II

· Lecture et écriture I du français · Lecture et écriture II du français · Phonétique et phonologie I du français · Français III

· Français IV

· Phonétique et phonologie II du français · Introduction aux textes littéraires du français · Littérature I du français

· Littérature II du français · Littérature III du français

· Culture et civilisation du français · Traduction I du français

· Linguistique appliquée au FLE

· Atelier de rédaction de rapports de stage et mémoires en français · Littérature du français

· Traduction II du français · Traduction III du français · Traduction IV du français · Linguistique appliquée

· Séminaire de littérature française · Séminaire de Linguistique Appliquée

Il s’agit de cours de français général dont le but est de comprendre et commu- niquer à l’écrit et à l’oral le français courant, scientifique et/ou littéraire. L’accès à ces cours dépendait de la réussite d’un test de placement, appelé « examen d’entrée », où les étudiants devaient démontrer leurs connaissances en langue fran- çaise (niveau A2 exigé). Or, depuis l’année 2007, cette épreuve a été supprimée et les étudiants intègrent les cours librement. L’enseignement du FLE à la ULA se fait sans l’utilisation d’un manuel en particulier. Ainsi, les étudiants inscrits au Départe- ment de français suivent tous ces cours dont nous proposons les programmes dans l’annexe n° 1. Ils constituent la population qui est au cœur de notre étude.