3.4 FRANCE
3.4.2 Régulation de la démographie médicale des médecins généralistes en France
3.4.2.2 Formation des médecins et régulation de la démographie médicale en France
3.4.2.2.1 Mode de sélection pendant les premières années d'étude de médecine
En France, c'est l’État qui détermine les programmes de formation, l’organisation des
études, les modalités d’évaluation des étudiants et qui délivre les diplômes. [23]
En 1960, la densité médicale en France était l’une des plus basses d’Europe. Le
nombre d’inscriptions en faculté de médecine a enregistré un bond important en 1967, ce qui
a expliqué l’instauration en 1971 d’un numerus clausus, pour diminuer les effectifs, mais
également pour garantir la qualité de la formation clinique et pratique dans les services
hospitaliers. [23]
Le numerus clausus a permis de fixer le nombre d’étudiants admis en deuxième année
de médecine. [23]
Fixé initialement à 8 588 places, il n’a vraiment diminué qu’à partir de 1978. [23]
Entre 1971 et 1987, de nombreux médecins se sont installés. Ce n’est qu’à partir de
1987 (du fait de la durée des études médicales) que l’on a observé un impact du numerus
clausussur le nombre de médecins débutants. [23]
Puis de 1979 à 1993, dans un contexte de maîtrise des dépenses de santé, les pouvoirs
publics ont conduit une politique de numerus clausus restrictive. Il s’agissait non seulement
de freiner la croissance de l’offre et le développement d’une concurrence génératrice de
demande induite, mais aussi de garantir un revenu satisfaisant à la profession, en conservant
le mode de rémunération à l’acte. [23]
Dans ce contexte, le numerus clausus a atteint la limite de 3 500 places en 1993. [23]
1994 a marqué le retour d'une politique expansive du numerus clausus, mais plutôt
timide au début. [23]
A partir des années 2000, le discours dominant ne dénonçait plus la pléthore, mais la
pénurie de médecins. Le gouvernement a alors redressé progressivement le numerus clausus
avec 7 300 places en 2008. [23]
Selon les années, entre 15 % et 25 % des étudiants sont autorisés à poursuivre leurs
études. De façon générale, le concours de première année a favorisé les redoublements, ce qui
a contribué à allonger la durée effective des études. [16]
Au moment de mes recherches, les études médicales duraient de 9 à 11 ans selon les
spécialités. Elles sont organisées en trois cycles de durée inégale : le premier dure 2 ans, le
deuxième 4 ans et le troisième de 3 à 5 ans selon les spécialités. [16]
Les deux années du premier cycle étaient uniquement théoriques.
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d'étude médicale. Habituellement, l’étudiant s'inscrit dans la faculté de la région où il réside.
Le passage de la 1re à la 2e année du premier cycle est sanctionné par un concours. Le
numerus clausus est fixé par arrêté ministériel au niveau national et par faculté de médecine.
Depuis 2011, le gouvernement a mis en place la PACES qui rassemble 4 filières : médecine,
pharmacie, odontologie et maïeutique (sage-femme). Le taux de réussite des candidats inscrits
au concours de la filière médecine était d’environ 19% en 2011. [16]
En cas d’échec au concours, un étudiant est autorisé à retenter l'examen une fois
seulement. (Ou à titre exceptionnel une troisième fois, pour raison médicale par exemple).
Le deuxième cycle durait 4 ans. Il conjuguait à la fois des cours théoriques et des cours
pratiques grâce à des stages s'effectuant majoritairement à l’hôpital.
A chaque fin d'année, un examen attendait les étudiants. En 2014, le taux de
redoublement était de 6% en PCEM2 (2ème année du 1er cycle), 6% en DCEM1 (1ère année
du 2ème cycle), 9% en DCEM2 (2ème année du 2ème cycle), 11% en DCEM3 (3ème année
du 2ème cycle) et 22% en DCEM4 (4ème année du 2ème cycle). [24]
Le taux d'abandon des études médicales est en moyenne de 5% sur l'ensemble du
cursus de 1er et 2d cycles. [24]
À l’issue de la 4e année du deuxième cycle, les étudiants passaient les épreuves
classantes nationales (ECN). Cet examen a remplacé le concours de l’internat en 2004. [23]
Les épreuves classantes nationales (ECN) permettaient aux étudiants ayant validé leur
second cycle et ayant passé les épreuves, de choisir un poste d’interne dans la France entière,
dans la spécialité de leur choix, en fonction de leur rang de classement. [23]
3.4.2.2.2 Régulation et nombre d'étudiants formés en médecine générale au
cours des études
Depuis 2004, à la différence du concours de l’internat qui ne concernait que les
spécialistes, tous les étudiants doivent passer les ECN pour passer en troisième cycle. [25]
En fonction de leur rang de classement, les futurs médecins choisissent une discipline
parmi les onze proposées (appelée «filiarisation») et un lieu de formation sur l'ensemble du
territoire français. En pratique, le nombre de postes offerts est supérieur au nombre de
candidats. [25]
Le nombre de postes offerts par discipline et lieu d’affectation est fixé annuellement
au Journal officiel. [25]
Le choix des postes à l’issue des ECN a entraîné une mobilité géographique très
importante (de l’ordre de 50% chaque année), ce qui a relativisé les effets du numerus clausus
régionalisé sur l’implantation géographique des médecins à l’installation. [16]
Le troisième cycle, appelé aussi internat, durait de 3 à 5 ans selon les spécialités, il est
effectué en milieu professionnel (majoritairement en centre hospitalier). Le diplôme de
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médecine est obtenu par la soutenance d’une thèse et la validation de semestres de
spécialisation. [16]
La mise en place d’une filière universitaire de médecine générale (FUMG) a permis de
valoriser la discipline auprès des étudiants. Elle est depuis 2004 une spécialité à part entière
sanctionnée par un diplôme d’études spécialisées à l’issue de l’internat. La loi n° 2008-112 du
8 février 2008 a permis de créer un statut pour les personnels universitaires de médecine
générale. En 2013, on recensait pour la médecine générale dix professeurs universitaires pour
4 300 professeurs universitaires praticiens hospitaliers, 215 professeurs associés et 48 chefs de
clinique (3500 pour les autres spécialités). [16]
L’introduction des épreuves classantes nationales a cependant révélé la faible
attractivité de la médecine générale : 14 % des postes offerts en médecine générale n’ont pas
été pourvus en 2006. En 2008, sur les 620 postes d’internes non pourvus, 609 concernaient la
médecine générale. [16]
En 2015, 3752 postes de médecine générale étaient ouverts sur un total de 8054. Mais
seulement 3645 postes de médecine générale ont été pourvus alors que tous les postes de
spécialité médicales et chirurgicales ont été pourvus. 46% des postes pourvus sont des postes
de médecine générale. [22]
En pratique, la part de postes non pourvus en médecine générale a augmenté chaque
année, certains étudiants ne remplissant pas, parfois volontairement, les conditions pour
participer à la procédure d’affectation dans l’espoir d’un meilleur classement l’année suivante.
[16]
La formation pratique est restée centrée sur la découverte d’un exercice spécialisé,
encadré et collectif, au sein des centres hospitaliers universitaires (CHU), éloignée de
l’exercice de terrain de la médecine générale. [16]
3.4.2.2.3 Mesures incitatives avant et durant la formation
Depuis l’arrêté du 18 juin 2009, un stage en médecine générale en cabinet de ville
durant le 2ème cycle est devenu obligatoire. Il dure soit six semaines à temps plein, soit trois
mois à mi-temps, soit soixante demi-journées, selon l’organisation des facultés. Ce stage doit
favoriser une meilleure visibilité de la médecine générale par les étudiants. [16]
Durant le 3ème cycle, les internes doivent réaliser au moins deux semestres dans des
hôpitaux non universitaires, afin de favoriser l’exercice en hôpital général. [16]
Durant ce 3ème cycle, les internes de médecine générale effectuent également un stage
obligatoire en médecine générale, il s'agit du stage de niveau 1. Ce stage dure 6 mois, il se
déroule généralement dans plusieurs sites d’exercice, à raison de 9 demi-journées par
semaine, encadré par 1 à 3 maîtres de stage. Le maître de stage doit être présent, à son cabinet
ou dans le centre de santé, en même temps que l’interne et organiser progressivement les
différentes phases du stage. Trois périodes s’intriquent au cours de ce stage. La première est
une phase d’observation active au cours de laquelle le stagiaire regarde, écoute et peut
intervenir durant la consultation en présence du maître de stage. La deuxième phase est
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active, le stagiaire consulte les patients en présence du maître de stage. Enfin, la dernière
phase est une période active, le stagiaire peut effectuer seul des actes. La consultation reste
sous la supervision de son maître de stage car ce dernier doit rester joignable pour tout
questionnement du stagiaire. L’objectif principal de ce stage est la mise en autonomie de
l’interne en contexte de médecine générale ambulatoire.
Un deuxième stage de médecine générale est proposé aux internes de médecine
générale. Il s'agit du stage ambulatoire en soins primaires en autonomie supervisée
(SASPAS). Ce stage est organisé en dernière année du 3ème cycle des études médicales. Il
est pour l’instant facultatif. Il a pour objectif principal de perfectionner l’autonomie de
l’interne pour lui permettre d’exercer seul. Ce stage de 6 mois se déroule à raison de 11
demi-journées d’activité par semaine, avec deux demi-demi-journées consacrées à la formation
universitaire et neuf autres journées consacrées à la réalisation de 6 à 12 actes par
demi-journée en autonomie.
En 2011, un dispositif de Contrats d’Engagement de Service Public (CESP) a été
introduit, créé par la loi « Hôpital, patients, santé, territoires », qui incite financièrement les
étudiants à choisir un poste d’interne dans une spécialité moins représentée ou à s’installer
dans une zone où la continuité des soins est menacée. L’engagement porte sur une durée
équivalente à la durée pendant laquelle le bénéficiaire a perçu l’allocation mensuelle prévue
par le contrat. En 2013, 591 CESP ont été signés (57 en médecine générale soit 79% des
CESP et 97 en 2014 soit 71% des CESP).
Selon le ministère, 1 500 contrats devraient progressivement être signés d’ici 2017. [27]
Les aides financières aux étudiants de 3e cycle de médecine, mises en œuvre par
certaines régions, comportent : des indemnités de logement et de déplacement aux étudiants
de 3e cycle de médecine générale lorsqu’ils effectuent leurs stages en zones déficitaires, des
indemnités d’études et de projet professionnel à tout étudiant à partir de la première année du
3e cycle s’il s’engage à exercer comme généraliste au moins cinq ans en zone déficitaire. [26]
3.4.2.3 Régulation de la démographie des médecins généralistes à
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FACULTE DE MEDECINE DE TOURS Année 2016
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