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CHAPITRE 1 : LA FORMATION INFIRMIÈRE

1.2. La formation infirmière en France

1.2.2. La formation infirmière depuis 2009

préventive, curative ou palliative permettant ainsi à promouvoir, maintenir et restaurer la santé. Les infirmiers contribuent également à l’éducation à la santé ainsi qu’à l’accompagnement des personnes ou des groupes de personnes dans leurs parcours de soins et dans leurs projets de vie. Les activités en lien avec la profession sont regroupées en neuf catégories d’activités qui regroupent pour chacune le détail des soins infirmiers reliés à celle-ci. Dans ces neuf catégories, on retrouve (Annexe 1 du référentiel de formation du 31 juillet 2009).

- L’observation et le recueil de données cliniques ; - Les soins de confort et de bien-être ;

- L’information et l’éducation de la personne, de son entourage et d’un groupe de personnes ; - Les soins et les activités à visée diagnostique ou thérapeutique ;

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- La coordination et l’organisation des activités et des soins ;

- Le contrôle et la gestion de matériels, de dispositifs médicaux et de produits ; - La formation et l’information de nouveaux personnels et de stagiaires ; - La veille professionnelle et la recherche.

Cette refonte du référentiel de formation (Arrêté du 31 juillet 2009 relatif au diplôme d’État d’infirmier) et l’exigence de validation de dix compétences infirmières au cours des six semestres de formation doivent être acquises afin d’obtenir le diplôme d’État infirmier ainsi qu’un grade de Licence.

Les dix compétences professionnelles nécessaires à l’obtention du diplôme d’État infirmier sont :

• Compétence 1 : Évaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine infirmier. Dans cette compétence nous retrouverons différents indicateurs nous permettant d’évaluer celle-ci, comme la recherche et la sélection d’informations utiles à la prise en charge de la personne dans le respect des droits du patient.

• Compétence 2 : Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers. Dans cette compétence, un exemple d’indicateur permettant son évaluation est d’évaluer la mise en œuvre du projet de soins avec la personne et son entourage et d’identifier les réajustements nécessaires.

• Compétence 3 : Accompagner une personne dans la réalisation des soins quotidiens. Dans cette compétence, un des indicateurs permettant son évaluation est l’adaptation des soins quotidiens aux besoins de la personne, en tenant compte de ses ressources, ses déficiences ou ses handicaps.

• Compétence 4 : Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique. Dans cette compétence, un exemple d’indicateur permettant son évaluation est l’identification des risques liés aux thérapeutiques et aux examens, et la détermination des mesures préventives et/ou correctives adaptées.

• Compétence 5 : Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs. Dans cette compétence, un des indicateurs permettant son évaluation est la conception, la formalisation et la mise en œuvre d’une démarche et d’un projet d’éducation thérapeutique pour une ou plusieurs personnes.

• Compétence 6 : Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins. Dans cette compétence, un exemple d’indicateur permettant son évaluation est l’accueil et

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l’écoute d’une personne en situation de demande de santé ou de soin en prenant en compte son histoire de vie et son contexte.

• Compétence 7 : Analyser la qualité des soins et améliorer sa pratique professionnelle. Dans cette compétence, un des indicateurs permettant son évaluation est l’analyse et l’adaptation de sa pratique professionnelle au regard de la réglementation, de la déontologie, de l’éthique et de l’évolution des sciences et techniques.

• Compétence 8 : Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques. Dans cette compétence, un des indicateurs permettant son évaluation est l’identification des ressources documentaires, les travaux de recherche et l’utilisation des bases de données actualisées.

• Compétence 9 : Organiser et coordonner des interventions soignantes. Dans cette compétence, un des indicateurs permettant son évaluation est l’organisation des interventions en tenant compte des limites de son champs professionnels et de ses responsabilités, et de veiller à la continuité des soins en faisant appel à d’autres compétences.

• Compétence 10 : Informer et former des professionnels et des personnes en formation. Dans cette compétence, un exemple d’indicateur permettant son évaluation est l’organisation et la supervision des activités d’apprentissage des étudiants.

Ce référentiel de formation est structuré autour de l’étude de situations donnant aux étudiants l’occasion de travailler trois paliers d’apprentissage. Tout d’abord, le palier « Comprendre », afin que l’étudiant acquière les savoirs et les savoir-faire nécessaires à la compréhension de la situation. Ensuite, le palier « Agir », dont la finalité saura que l’étudiant puisse mobiliser les savoirs et acquérir la capacité d’agir et d’évaluer son action. Et enfin, le palier « Transférer » qui permettra à l’étudiant de conceptualiser et d’acquérir la capacité à transposer ses acquis dans de nouvelles situations.

La posture réflexive de ce référentiel devient l’axe central, et l’entrainement réflexif devient une exigence de la formation afin de permettre aux étudiants de comprendre la liaison entre les savoirs et les actions dont l’aboutissement sera d’intégrer les savoirs dans une logique de construction des compétences.

Cette formation est à la fois une formation théorique de 2100 heures, sous la forme de cours magistraux, de travaux dirigés et de travail personnel, évalué au travers de 59 unités

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d’enseignements pour un total de 120 crédits européens ; et à la fois une formation clinique de 2100 heures, sous la forme de sept stages cliniques dont l’acquisition des compétences et l’acquisition des activités de soins sont appréciées à partir d’un portfolio pour un total de 60 crédits européens.

Le diplôme d’État infirmier s’obtient par l’obtention des 180 crédits européens correspondant à l’acquisition des dix compétences du référentiel.

Le référentiel de formation a été créé et il est découpé en unités d’enseignement (UE) de quatre types, les unités d’enseignements, dont les savoirs sont dits « contributifs » aux savoirs infirmiers, en lien avec des enseignements dispensés par l’université. Nous avons également des unités d’enseignement de savoirs constitutifs des compétences infirmières, en lien avec les sciences infirmières. Puis nous avons les unités d’enseignement, nommées unités d’intégration en fin de chaque semestre, qui permettent de mobiliser les différents savoirs en situation. Et enfin, des unités de méthodologie et de savoirs transversaux intégrant des méthodes de travail au début de la formation (semestre 1), mais également l’enseignement de l’anglais professionnel tout au long des six semestres de formation.

La particularité de l’obtention du diplôme d’Etat nécessite, au cours du dernier semestre de formation, les résultats sont présentés devant un jury d’attribution du diplôme, le jury régional qui se réunit trois fois par an, en juillet, en novembre et en mars. La délivrance du diplôme est prononcée après la délibération du jury régional et la proclamation des résultats peut avoir lieu.

Depuis 2004, la création d’un Ordre National des Infirmiers a été effective et l’adhésion est obligatoire pour les infirmiers, quel que soit le lieu de leur pratique.

Suite à l’initiative de 15 associations professionnelles infirmière, l’Académie des Sciences Infirmières (ASI) a été créée le 30 novembre 2012 dans le but de produire, promouvoir, évaluer et diffuser des travaux sur la recherche en soins infirmiers et de favoriser l’utilisation des données qu’elle produit.

La formation continue professionnelle des paramédicaux, dont les infirmiers, devient une obligation annuelle par le développement professionnel continu (DPC) (décret 2011-2114 du 30 décembre 2011).

À la suite de ce DPC, la HAS a réuni de nombreuses organisations qui représentaient la profession infirmière afin de travailler sur des listes de méthodes et de programmes de DPC. Les différentes réunions de travail ont fait émerger le besoin d’une cohésion entre les différents

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représentants de la profession (syndicats, associations et comité scientifique) et c’est ainsi que la création du Collège des Infirmiers Français (CIF) a vu le jour. L’intention du CIF est de fournir la meilleure des réponses aux besoins de santé de la population sous l’angle infirmier.

Suite à l’obtention du Diplôme d’État d’infirmier, plusieurs possibilités de formation professionnelle sont possibles comme le Diplôme-cadre de santé (avec un prérequis de 4 ans d’expérience professionnelle. La formation se déroule au sein des Instituts de formation des cadres de santé (IFCS) avec, selon les conventions universitaires signées, un grade de Licence ou de Master possible.

D’autres formations professionnelles peuvent être offertes aux détenteurs du Diplôme d’État d’infirmier avec une exigence variable d’expérience professionnelle. Ces formations, en fonction de spécialité, peuvent varier entre 10 mois et deux ans et permet d’obtention d’un diplôme d’infirmier spécialisé. Ces différentes spécialités sont en cours de révision suite aux accords de Bologne afin d’obtenir la possibilité de reconnaissance LMD.

L’évolution du métier d’infirmier et l’élargissement des compétences infirmières ont de nouveau été modifié, suite au vieillissement de la population, à l’accroissement des maladies chroniques, a une désertification médicale dans certaines régions françaises, et ont permis de voir la création d’une pratique avancée d’infirmière. Cette professionnalisation, l’article 119 de la loi de modernisation du système de santé de 2016 (LOI n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé, 2016) a permis de créer un corps de métier, l’infirmier de pratique avancée, qui dispose de compétences élargies par rapport à l’infirmier diplômé d’État. Suivra ensuite, le décret du 18 juillet 2018 (Décret n° 2018-629 du 18 juillet 2018 relatif à l’exercice infirmier en pratique avancée, 2018) qui définit les domaines d’intervention et les activités de l’infirmier exerçant en pratique avancée, dans un champ dérogatoire à l’activité courante d’un infirmier diplômé d’État.

Ce décret définit le champ de compétence de l’infirmier en pratique avancé à la suite d’une formation de deux supplémentaires à l’université. L’infirmier en pratique avancée aura acquis des compétences médicales et interviendra dans trois domaines : les pathologies chroniques stabilisées et les polypathologies courantes en soins primaires ; l’oncologie et l’hémato-oncologie ; et enfin la maladie rénale chronique, la dialyse, la transplantation rénale. Et depuis le 12 aout 2019, le champ d’exercices de pratique avancée a été étendu dans le domaine d’intervention de la psychiatrie et santé mentale (Décret n°2019-835 du 12 aout 2019). Cet

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élargissement d’exercice devra mobiliser une analyse plus complexe et plus précise des besoins du patient et donc un raisonnement clinique infirmier, dans un champ médical, a un haut niveau d’analyse.

Actuellement, il n’existe pas de programme de formation de 3e cycle universitaire en sciences infirmières. Cependant, plusieurs professionnels infirmiers ont obtenu un doctorat dans des disciplines telles que les sciences de l’éducation, la santé publique.

La recherche est présente dans les programmes de formation initiale infirmière et des recherches cliniques, dans un contexte de soins infirmiers sont entreprises, mais validées dans diverses disciplines.

Les Programmes Hospitaliers de Recherche Infirmière (PHRIP), créés depuis 2010, ont permis de développer la recherche sous la forme d’appel à projets.

Le rapport ministériel de Stéphane Le Bouler avait pour mission la concertation sur l’intégration à l’université des formations paramédicales et la maïeutique. Suite à ce rapport, les premières mises en place ont commencé avec l’admission dans les instituts de formations, non plus via un concours d’entrée, mais par le processus de Parcoursup. Depuis le 30 octobre 2019 (Arrêté du 30 octobre 2019 modifiant l’arrêté du 29 juin 1992 fixant la liste des sections, des sous-sections et des options ainsi que le nombre des membres de chaque section et sous-section des groupes du Conseil national des universités pour les disciplines médicales, odontologiques et pharmaceutiques) la constitution de nouvelles sections CNU (Conseil National des Universités) ont été créées, la maïeutique, les sciences de la rééducation et de la réadaptation et les sciences infirmières (CNU 92). Et dans la continuité de la création de ces sections CNU, le recrutement d’enseignement-chercheur voit le jour progressivement.

1.2.3. Le profil des étudiants en formation