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Le fonctionnement en réseau

Dans le document Td corrigé Synthèse - HAL-SHS pdf (Page 65-69)

3. Le rapport à l’environnement et la structuration externe des organisations culturelles

3.4. Le fonctionnement en réseau

Deux types de fonctionnement en réseau122 peuvent être mis en évidence :

- le réseau affinitaire : réseau de l’éducation populaire (par exemple Fédération des MJC pour un cinéma associatif),

- le réseau professionnel (Réseau rhônalpin de petites salles de spectacle pour cette même association).

On relève ainsi dans le secteur culturel deux grands types de réseaux professionnels : ceux transversaux à l’ensemble du secteur, comme le Syndeac (syndicat des entreprises du spectacle), et ceux spécifiques au secteur associatif, comme la Fédurok (Fédération des scènes associatives de musiques actuelles) ou encore le Conseil national des radios associatives. On remarque toutefois de nombreux cas de double affiliation (notamment pour les structures de diffusion du spectacle vivant).

Ce rapport des organisations aux fédérations peut se comprendre à plusieurs niveaux.

Un pôle de gestion ou de professionnalisation de l’activité

Une des fonctions majeures des fédérations va être d’aider au développement et à la structuration des organisations adhérentes. Dans le cadre du programme « Nouveaux services emplois jeunes », on peut noter l’apport important en terme de professionnalisation des personnes (formation) et des structures (aide à l’élaboration de postes, recherche prospective). Des postes ont ainsi été créés dans le cadre des accords cadre signés par les fédérations [scène de musiques actuelles et MJC].

Dans ce cas de figure, la relation à la fédération passe souvent essentiellement par les dirigeants salariés [MJC, GEIQ], en partenariat avec les dirigeants bénévoles [scène de musiques actuelles].

Les fédérations peuvent intervenir et aider à structurer et développer le projet : c’est le cas du groupement d’employeur rencontré qui a bénéficié du soutien de sa fédération lors de son émergence (mise en relation avec des partenaires potentiels, aide à la mise en place de l’étude de faisabilité…) puis de son développement (aide à une ligne budgétaire spécifique pour le financement de l’accompagnement social et professionnel des stagiaires, etc.).

Un pôle de défense du projet social de l’organisation

Actuellement, on assiste également à l’émergence de nouvelles structures syndicales (exemples du Regroupement des compagnies en région Rhône-Alpes ou de la Fédurok) qui se constituent en réaction à la révision des règles fiscales applicables aux associations et à la remise en cause du statut d’intermittent, deux éléments potentiellement déstructurants de ce secteur. La constitution de ces nouveaux mouvements associatifs se fait ainsi principalement sur la défense de la spécificité des organisations associatives au sein du secteur culturel et artistique.

Comme le montre l’exemple d’un cinéma associatif, l’évolution de l’organisation peut conduire à des arbitrages (parfois conflictuels) entre les membres partisans de garder une affiliation à des réseaux affinitaires afin de continuer à affirmer le « projet d’éducation populaire » de l’association et les autres poussant à une adhésion uniquement à des réseaux professionnels (cinémas et lieux de diffusion du spectacle vivant).

122 Voir tableau II sur les modalités d’inscription des différentes organisations rencontrées dans leur environnement (situé en fin de ce chapitre).

L’importance de la fédération est soulevée également par l’association de guides professionnels puisqu’elle est vue comme inscrivant l’organisation dans un mouvement associatif plus large et soucieux de l’intérêt général (et non du simple intérêt collectif des membres)

Il existe également un début de regroupement de type confédéral. Ainsi, la Fédercies (Fédération des regroupements de compagnies en région), la Fédurok, le Chaînon Manquant (regroupement auquel appartient le maillon) et la FAMDT (Fédération des associations de danses et de musiques traditionnelles, dont les CMTR) sont adhérentes de l’UFISC (Union fédérale d’intervention des structures culturelles). Outre ces organisations, l’UFISC regroupe notamment la Fédération (association professionnelle des arts de la rue), le SNFAC (Syndicat des nouvelles formes des arts du cirque), la Fédération des scènes de jazz et de musiques improvisées. Elle est le produit d’un regroupement initialement informel en 1999, réagissant à la mise en place commune par le Ministère de la Culture, Bercy et le Syndeac de l’instruction fiscale du 15 septembre 1998 relative à la fiscalisation des associations :

« L’UFISC s’est dans le même temps structuré sous forme juridique d’une association de fédérations et de syndicats, certes, en réaction à une interpellation fiscale mais également avec l’idée rapidement de développer une plate-forme commune de production et de réflexion collective entre différents secteurs du spectacle vivant »123.

Il est à noter que le regroupement UFISC s’interroge actuellement sur son statut propre et sur sa constitution en tant que syndicat employeur ou fédération de syndicats employeur124.

Conclusion de la troisième partie :Quelles dynamiques de transformation des organisations culturelles ?

L’évolution des organisations d’économie sociale dans ce secteur culturel semble suivre plusieurs dynamiques internes et externes :

Du rapport aux politiques publiques à la solidarisation volontaire

Dans certains cas, il semble que l’on peut mettre en évidence une trajectoire de l’organisation où fur et à mesure de sa reconnaissance, et ceci en particulier au sein du spectacle vivant (qui semble relever véritablement d’une économie de la notoriété). S’il existe toujours ce type de trajectoire pour les compagnies de théâtre, il est à noter que du fait de l’émergence de nouveaux éléments potentiellement déstructurants du secteur (remise en cause du statut de l’intermittence, procédure de mise en concurrence, industrialisation de certaines activités), on remarque que l’on passe d’une structuration du champ et des acteurs par les Pouvoirs Publics à une tentative de structuration autonome par les acteurs eux-mêmes (en atteste l’émergence forte de réseaux et de regroupements fédératifs autour du projet culturel mené dans un cadre d’économie sociale).

De la logique d’activité au développement d’un projet artistique et culturel.

On a pu mettre en évidence les contradictions entre développement de l’activité, inscription territoriale et poursuite de l’objet social de l’organisation.

Ainsi pour la gestion de lieu on a pu remarquer des dynamiques de passage d’association à SCOP, pour responsabiliser les acteurs internes et coordonner à ce titre différentes activités techniques (de gestion et de diffusion) et artistiques (de création).

Des organisations gèrent toutefois leur évolution par l’essaimage : une structure ad hoc va être créée pour prendre en charge une activité soit jugée temporaire [par exemple une compagnie de théâtre avec la création d’une association gérant un spectacle à durée limitée] ou jugée éloignée du projet initial de l’association même s’il en est le prolongement [pour une association de valorisation du patrimoine cinématographique avec la création de l’association gérant un festival annuel de court métrage, pour un lieu de diffusion avec la création d’ateliers d’insertion ayant pour objet la fabrication de costumes,

123 Rencontre UFISC des acteurs de la création artistique à La Villette, Paris, 26 février 2002. Disponible sur http://www.lefourneau.com/lafederation/article.php3?id_article=155

124 Cf. http://www.lefourneau.com/lafederation/article.php3?id_article=166.

pour une radio avec un Bus d’initiation à l’outil radiophonique]. Dans tous les cas, cette dynamique est accentuée par la nécessité de séparer les fonds (dont certains sont dédiés comme le Fonds de soutien à l’édition radiophonique pour les radios associatives) ou de mobiliser de nouveaux acteurs (au sein du conseil d’administration de la nouvelle structure).

A ce titre, on peut donc mettre en évidence l’organisation culturelle comme fragile et non stabilisée si elle n’est pas inscrite dans un environnement fortement structurant.

Tableau II : Récapitulatif des modalités d’inscriptions dans l’environnement

B11 Union régionale des SCOP Groupe des 20

Réseau de Théâtre de Ville en Rhône-Alpes

Comités d’entreprises MJC

B12 Union régionale des SCOP Sans Sans

Conclusion : Unité et diversité des organisations culturelles

Dans le document Td corrigé Synthèse - HAL-SHS pdf (Page 65-69)