d’heures testée jusqu’à présent et surtout qui se rapprochent d’une durée d’utilisation des
matériaux plus conforme à la réalité. Ainsi, la résistance à l’oxydation des différents alliages
revêtus et non revêtus a été évaluée après 320 jours (7 680 h) et 640 jours (15 360 h) à 800°C
sous air de laboratoire. Des tests d’une durée de 960 jours (23 040 h) sont toujours en cours
de vieillissement. Dans le cas des échantillons pré-oxydés, des tests d’oxydation de plus
longue durée (320, 640 et 960 jours) ont également été réalisé sur les aciers Crofer22APU et
Fe30Cr, mais seuls les résultats issus de 320 jours de vieillissement seront présentés.
V.1. Effet d’un revêtement d’oxyde d’éléments réactifs
V.1.1.Après 320 jours (7 680 h)
V.1.1.1.Observations macroscopiques
D’une manière générale, les produits de corrosion des alliages Crofer22APU, Fe30Cr et
Haynes230 non revêtus et revêtus de La
2O
3et de Y
2O
3après 320 jours d’oxydation à 800°C
sous air de laboratoire (Figure V.1, Figure V.2 et Figure V.3) se sont développés de façon
privilégiée sur les arêtes. Ce sont des effets de bords qui sont liés à la faible taille des
échantillons.
Dans le cas de l’acier Crofer22APU non revêtu (Figure V.1.a), la couche de corrosion est
lisse, homogène et adhérente au substrat, ne présentant ni écaillage, ni décollement. Celle de
l’alliage revêtu de La
2O
3(Figure V.1.b) est certes homogène mais très accidentée, très fragile
et scintille à l’œil nu. La surface de l’échantillon revêtu de Y
2O
3(Figure V.1.c) est très
hétérogène. La majeure partie de la surface se compose, comme dans le cas précédent, d’un
oxyde brillant et peu adhérent au substrat. Cependant, de larges nodules de couleur pourpre
sont apparus préférentiellement sur les bords de l’échantillon. Ces premières constatations
montrent que les éléments réactifs ne semblent plus avoir un effet bénéfique sur l’adhérence
des couches d’oxyde de l’alliage Crofer22APU après un vieillissement de 320 jours.
Dans le cas de l’acier Fe30Cr, le comportement opposé est observé. En effet, l’alliage non
revêtu présente un écaillage relativement important (zones brillantes sur la Figure V.2.a) et
des petites fissures sont discernables sur toute la surface de l’oxyde. En présence d’un
revêtement de La
2O
3(Figure V.2.b), la couche est plus adhérente et les produits de corrosion
se sont principalement développés sur les bords. La teinte verte de cet échantillon est typique
de l’oxyde chrome et il est intéressant de remarquer que les grains du métal sous-jacent sont
discernables : ils présentent des teintes légèrement différentes, témoignant de leur différence
de réactivité. Le revêtement de Y
2O
3(Figure V.2.c) semble le plus efficace. La couche paraît
ne pas s’être développée et les irisations observées après le procédé MOCVD sont encore
nettement discernables.
L’alliage Haynes230 a un comportement similaire à celui de l’acier Crofer22APU.
L’alliage non revêtu (Figure V.3.a) et revêtu de La
2O
3(Figure V.3.b) présente une couche
d’oxyde lisse et très adhérente au substrat. La couche d’oxyde formée sur l’alliage Haynes230
revêtu de Y
2O
3(Figure V.3.c) est d’aspect brillant, plus accidentée mais est adhérente au
substrat.
(a) (b) (c)
Figure V.1 : Observation macroscopique de l’alliage Crofer22APU non revêtu (a), revêtu de La2O3 (b) et revêtu de Y2O3 (c) après 320 jours d’oxydation sous air à la pression atmosphérique à 800°C.
(a) (b) (c)
Figure V.2 : Observation macroscopique de l’alliage Fe30Cr non revêtu (a), revêtu de La2O3 (b) et revêtu de Y2O3 (c) après 320 jours d’oxydation sous air à la pression atmosphérique à 800°C.
(a) (b) (c)
Figure V.3 : Observation macroscopique de l’alliage Haynes230 non revêtu (a), revêtu de La2O3 (b) et revêtu de Y2O3 (c) après 320 jours d’oxydation sous air à la pression atmosphérique à 800°C.
Les cinétiques d’oxydation des alliages Crofer22APU, Fe30Cr et Haynes230 non revêtus
et revêtus de La
2O
3et de Y
2O
3n’ont pas été suivies en continu, mais les échantillons ont été
pesés (prise de masse nette*) après vieillissement. Pour valider la reproductibilité, deux
échantillons ont été testés à chaque fois (Figure V.4). La prise de masse estimée à partir des
constantes de vitesse parabolique déterminées précédemment est donnée à titre de
comparaison, cette estimation étant applicable en supposant que la formation de la couche
d’oxyde suit la cinétique d’oxydation déterminée lors des oxydations de 100 h.
Dans le cas de l’acier Crofer22APU non revêtu, il existe une parfaite adéquation entre la
masse réelle et la masse estimée. En revanche, les masses nettes réelles de l’acier
Crofer22APU revêtu de La
2O
3et de Y
2O
3sont accrues respectivement de 148 et 68 % par
rapport aux masses estimées et dépassent même celle de l’échantillon non revêtu. Cette
accélération de la vitesse de corrosion démontre qu’au cours du vieillissement, un ou
plusieurs changements de cinétique d’oxydation ont eu lieu en présence d’oxyde d’éléments
réactifs. Par ailleurs, ces derniers ont un effet néfaste sur la résistance à la corrosion de l’acier
Crofer22APU sur une longue période. Cette dernière affirmation est assez décevante et va à
l’encontre des résultats observés après 100 h d’oxydation.
Figure V.4 : Prises de masse réelle et estimée des alliages Crofer22APU, Fe30Cr et Haynes230 revêtus et non revêtus de RE2O3 après 320 jours sous air à la pression atmosphérique à 800°C