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5.1. Portrait de l’univers de travail

5.2.4. Finalité et valeur de la prise de risque

5.2.4.1. Finalité de la prise de risque

L’une des premières finalités, qui n’est certainement pas la plus surprenante, reflète l’incertitude et la part d’intentionnalité des jeunes dans la prise de risque. De manière extrêmement simple, une jeune rencontrée s’exprime sur la perspective de mise en mouvement à laquelle ouvre le risque. La prise de risque agirait, chez elle, comme moteur de bouleversement d’une vie souvent trop figée :

« Quand on est habitués de tout le temps faire la même chose pis que ça devient poche, ben des fois on essaie d’autres affaires nouvelles. C’est pour ça qu’on prend des risques. »

C’est en ce sens qu’elle s’était exprimée, lorsque je l’avais questionnée à savoir si elle aimait prendre des risques, sur la propension, selon elle généralisée, de la prise de risque chez l’ensemble de la population :

« Tout le monde prend des risques… sinon euh la vie est plate. »

Or, ces considérations entourant le chamboulement d’un quotidien trop figé ne seraient, en fait, que la pointe de l’iceberg. Sous cette surface d’agitation et de nouveauté qu’offre la

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prise de risque, des enjeux identitaires prendraient forme, portés par un tiraillement entre des forces opposées (bien/mal; vulnérabilité/contrôle; douleur/réconfort; etc.).

Plonger à l’intérieur de soi-même pour mieux se connaître / mieux se comprendre serait, en ce sens, l’une des motivations de la prise de risque, et ce, bien qu’elle ne soit souvent pas réfléchie à l’avance – se situant même parfois aux limites de l’inconscient. Dans un entretien particulièrement intéressant, un jeune propose cette avenue de réflexion, et ce, grâce au recul qu’il a développé d’avec ses expériences antérieures de vie :

« Je pense que j’ai vécu des périodes où je vivais plus des difficultés émotives pis j’ai été vraiment confronté à prendre des risques, à justement plonger à l’intérieur de moi-même, d’une certaine façon… être confronté vraiment à ma personne, à mes désirs, plein d’émotions qui se ramassaient un peu à l’intérieur de moi. Pis ça aussi c’est une forme de risque, mais qui est nécessaire pour se comprendre soi-même. »

Cette connaissance accrue de soi-même passerait notamment par le marquage de ses limites personnelles, ces bordures souvent poreuses au-delà desquelles l’on ne s’aventure généralement pas. Or, ces bordures, loin d’être immuables, seraient bien plutôt la marque du début d’une zone d’inconnu en constante expansion : une zone de turbulences toujours possible à atteindre, et à partir de laquelle le sens pourrait émerger. C’est alors dans la quête d’un certain équilibre que ce même jeune souligne l’importance, pour chaque être humain, de tâter la zone d’inconnu qui entoure son existence. Il exprime la nécessité de transgresser ses limites personnelles, de se « balancer », cela en vue d’établir ou de rétablir un certain équilibre dans son quotidien, voire même d’atteindre une éventuelle stabilité :

« On est des êtres qui, essentiellement, recherchent une certaine forme d’équilibre. Mais y’a pas vraiment d’équilibre si y’a pas une certaine balance d’un côté ou de l’autre, fait que veux veux pas, c’est important pour l’humain de se balancer pis de se laisser tomber un peu d’un côté pis de l’autre pour expérimenter un peu son entourage pis… […] la vie, pis tsé, veux veux pas, réaliser aussi qu’on n’est absolument pas en contrôle des événements pis du temps… pis que du jour au lendemain on pourrait se retrouver dans une situation absolument absurde… […] Une situation que tu pourrais pas concevoir aujourd’hui tsé, ou genre : du jour au lendemain quelqu’un qui perd l’usage de la moitié de son corps, mettons. Fait que y’a une certaine absurdité là-dedans que du jour au lendemain, sans avertissement, sans rien… ta vie est plus la même. »

Ces derniers propos ne sont pas sans rappeler le concept de résilience : cette capacité à rebondir sans trop de mal aux événements nouveaux, souvent inattendus de la vie. La prise

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de risque serait en ce sens l’une des matières premières à l’édification d’une résilience personnelle plus qu’importante à tous les âges de la vie. Ainsi, dans cette démarche de constitution de soi, l’inconnu et l’incertitude, en tant qu’événements recherchés dans la prise de risque, permettraient aux jeunes de rencontrer de plein front leur vulnérabilité, pour éventuellement l’affronter et en (re)prendre le contrôle. La prise de risque serait donc une recherche de contrôle; et il ne peut y avoir de prise de contrôle sans perte de contrôle :

« Vaincre sa vulnérabilité à la fin c’est une certaine forme de contrôle, fait que c’est peut-être ça qu’on recherche ultimement là. […] De maîtriser l’inconnu, j’pense c’est la plus grande, la plus vieille volonté humaine inafranchie là, ça l’a toujours été de connaître pis de maîtriser l’inconnu, autant l’exploration spatiale que de rouler trop vite fucking saoul, ou peu importe. »

Cette recherche d’un sentiment de contrôle, de pouvoir face à une situation de vulnérabilité, ne serait pas toujours réalisée dans une dynamique intime n’impliquant que soi-même. La vulnérabilité pourrait apparaître dans un rapport ambigu ou conflictuel à l’Autre – souvent figure d’autorité –, que l’on pense à un parent, à un professeur ou même à un ami. C’est ce qu’exprime un jeune en me racontant diverses histoires dans lesquelles il questionne, et même défie ouvertement, l’autorité de son père et de sa mère. Il débute en me disant : « Je la défie souvent l’autorité, moi ». Sa forte propension à défier l’autorité serait liée à un sentiment d’injustice issu d’un débalancement entre les « privilèges » associés aux statuts de parent et d’enfant :

« Quand tu sais que t’as raison sur ton point pis ton père ou ta mère le sait que t’as raison pis qu’ils usent de leur droit de parents, mettons : "Ouin, ben là là c’est moi qui a raison. Si tu l’admets pas, je te confisque ton PC", ou des trucs de même là. Tsé… ça me fâche pis je déballe tout ce que j’ai. »

On voit alors se dessiner une finalité de la prise de risque qui est de tranquillement gagner en autonomie, de se prouver à soi-même, mais également aux autres, que l’on est une personne à part entière, apte à prendre les décisions qui la concernent :

« C’est juste que je veux démontrer à mon père que je serai pas toujours le petit gars qui va obéir à tous les ordres qu’on va lui donner. Que je suis une personne normale qui veut pas toujours faire toute ce qu’on lui demande. […] C’est pas parce que j’ai pas 18 ans que je peux pas décider. »

Cette remise en question de l’autorité pourrait également prendre une autre avenue que celle des conflits par l’usage de la parole. Par la mise en scène corporelle de soi, les jeunes trouveraient également moyen de tester les limites, mais surtout d’affirmer leur capacité à

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prendre les décisions qui les concernent. Plusieurs jeunes rencontrés dans La Bohème ont évoqué des histoires dans lesquelles ils étaient conscients de provoquer ouvertement le conflit, alors qu’ils auraient pu l’éviter. Un garçon m’avait par exemple raconté qu’il avait commencé à fumer davantage de cannabis dans sa chambre après que sa mère l’ait formellement averti de ne plus le faire. Il en était de même pour une jeune qui disait être bien consciente que son habillement n’était pas approprié à la température (-35 degrés Celsius), et que sa mère l’avertissait chaque fois qu’elle quittait la maison.

Une telle pression à revêtir un accoutrement jugé « acceptable » ne concernerait toutefois pas seulement la température, mais pourrait également s’opérer à partir d’un jugement porté sur des vêtements considérés « vulgaires », qu’il s’agisse d’une jupe « trop courte » ou de pantalons portés « trop bas ». On doit alors comprendre que l’« autorité », à laquelle se confrontent certains jeunes, ne concerne pas uniquement les parents, professeurs ou autres adultes plus âgés qu’eux. Le statut d’autorité peut également être incarné par des amis, compagnons de classe ou autres jeunes qui, par leurs jugements et manières d’agir, participent à faire appliquer et à perpétuer une certaine « autorité morale » au sein de la société. La prise de risque devient alors un moyen de prouver sa capacité à aller à l’encontre de cette même autorité.

Or, cet envol, cette ascension graduelle vers un statut nouveau – souvent associé à une plus grande liberté – ne se feraient pas sans embûches. Le jeune qui disait confronter souvent l’autorité explique ce qui peut advenir d’un tel comportement répété :

« Mettons défier l’autorité. Tsé, c’est sûr qu’à la longue tu finis par le regretter pis te faire gueuler après. […] Que ce soit par le directeur ou par ton père. »

Mais le fait de se faire « gueuler après » ne serait-il pas un moyen de justement se confirmer à soi-même que ses comportements vont à l’encontre de ce qui est attendu de soi? En d’autres termes, cela n’agirait-il pas comme acte de reconnaissance – de la part de l’autorité – en la capacité du jeune à s’écarter des contraintes émises par elle?

En ce sens, puisqu’une telle quête d’extension de ses limites personnelles n’impliquerait pas uniquement que soi, elle pourrait également affecter les personnes autour du jeune, dont particulièrement celles impliquées dans la confrontation :

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« Quand je tiens tête à ma mère pis je vois qu’elle aime pas trop ça, pis qu’elle se met quasiment à pleurer, là je me sens mal. Tsé, je regrette ce que j’ai dit. […] J’aime pas ça pis je me sens pas spécialement fier après ça. Mais tsé, mettons monter sur le toit de [l’école secondaire], ça je peux te faire ça quand tu veux! Mais mettons quand je tiens tête à ma mère pis que je la vois quasiment en sanglots après… j’me sens mal là. […] Je regrette parce que j’avais pas pensé… genre pendant un instant j’oublie que ma mère c’est une humaine pis pas un gros caillou. »

Cet envol graduel ne s’opérerait donc pas par un repoussement infini des limites établies par les autres. Certaines limites ne seraient plus uniquement repoussées : elles s’établiraient, prendraient forme par tâtonnement dans la tête du jeune. Dans l’exemple ci- haut, par la part de réflexivité qui s’inscrit dans l’après-coup de la confrontation, le jeune apprend à devenir quelqu’un en ne posant pas seulement ses limites, mais en apprenant également à situer celles des autres auprès de qui il mène son existence.

Dans un ordre d’idées assez différent, une jeune remémore l’époque durant laquelle elle a consommé en grande quantité diverses drogues de synthèse. Pour elle, il semble évident que la finalité première de sa consommation était, au départ, l’inconnu. Cependant, l’inconnu s’effaçant au fil des jours et laissant place à l’habitude, cette recherche d’expériences nouvelles ne saurait être la seule finalité de la prise de risque. Cette dernière perdurerait souvent bien après l’épuisement du sentiment d’inconnu ou de « nouveauté » dont parlait une autre jeune :

« C’est sûr que c’était l’inconnu… au début. Parce que tu sais pas c’est quoi, tu sais pas dans quoi tu t’embarques. Mais par après c’est l’habitude. Genre, tu le sais c’est quoi le buzz, pis tu sais que c’est drôle, fait que tu te dis : "Ah,

ben j’vais être gelé, ça va être drôle". Tu penses pas… Tu penses pas mal

faire sur le coup. Tu penses pas que tu peux te tuer. Tu penses vraiment pas à ça là. Moi… Je me souviens, jamais on pensait aux effets négatifs, pis…

Ouin, à mes yeux c’était l’fun, fait que… »

L’émergence d’un certain sentiment de plaisir s’inscrirait ainsi au cœur de l’expérience recherchée dans l’immédiateté de la prise de risque. Ce sentiment de satisfaction se situerait toutefois au cœur d’une temporalité « déformée » que seule une prise de recul pourrait « corriger » :

« Avant c’était pas un défi, tsé c’était pas… Je voyais pas ça vraiment… Ben je voyais ça l’fun sur le moment, mais… avec du recul je ne vois pas ça pareil. Fait que tsé, si tu me parlais au moment où je consommais, je te dirais tout différemment. En fait, tu me parlerais peut-être pas, parce que

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probablement que j’aurais pas été ouverte à ça, pis j’aurais probablement été gelée à cette heure-là. Fait que tsé, c’est sûr que… Ben je parle comme si ça avait duré longtemps, mais ça a peut-être duré deux mois. Mais tsé, deux mois, veux veux pas, c’est quand même intense là. »

Dans un autre registre, la prise de risque, pour un jeune qui a quitté le domicile familial du jour au lendemain pour partir avec un ami à la découverte de nouveaux horizons, était une façon d’enfin accomplir des objectifs personnels. L’événement du risque, qui ici prend la forme d’épisodes de vagabondage et de nomadisme, agirait tel un cadre à l’intérieur duquel des objectifs personnels pourraient être accomplis :

« À chaque jour tu le sais pas vraiment tu vas être où le lendemain, fait que à chaque jour que t’arrives pis que t’es… t’es safe à mettons dans ta tente pis t’es en train de manger une tranche de pain avec du beurre de peanut, pis c’est la seule chose que t’as mangée, mais c’est pas grave parce que t’as passé à travers la journée. Fait que y’a surtout ce besoin d’accomplir un peu des objectifs personnels, pis genre… se déterminer un objectif personnel pis l’accomplir là. »

Cet accomplissement d’objectifs personnels pourrait éventuellement s’avérer valorisant pour le jeune. La prise de risque enclencherait alors un processus d’« autoconfirmation » de sa valeur personnelle :

« C’est valorisant pour soi-même, pis oui y’a peut-être quelque chose de… d’autoconfirmation aussi on pourrait dire… de : "J’capable". Y’a beaucoup ça aussi dans la prise du risque. Je pense que l’humain se définit un peu

euh… Je sais pas comment je pourrais le dire… de jusqu’où il peut étendre

ses membres un peu là. Fait qu’on devient nous-mêmes un peu sur jusqu’où on peut aller explorer, pis sur nos… tsé, on place nos propres limites un peu là. »

Cette valorisation personnelle s’inscrirait alors dans l’histoire du jeune, en donnant naissance à un sentiment de fierté qui puisse ou non être partagé avec d’autres. C’est ce que raconte une jeune qui évoque encore une fois son expérience de « downhill » à vélo :

« Au début je pensais que j’allais mourir parce que je voyais ça… y’avait plein d’arbres pis… mais j’ai été fière de moi. Je pensais pas réussir à faire ça là. […] On en parle même encore aujourd’hui. »

De plus, le sentiment de satisfaction associé au vagabondage s’inscrirait dans un changement de perspective par rapport au poids de sa propre existence. En limitant ses besoins au contenu d’un petit sac à dos et en délaissant le quotidien qu’il connait déjà trop par cœur, le jeune pourrait plus facilement se réapproprier sa propre existence, et ainsi mieux la supporter :

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« Comme je t’ai dit, ça te ramène vraiment à toi-même pis à ta vulnérabilité face au monde, mais en même temps y’a quelque chose de conquérant quasiment. Tsé, c’est un peu pour se réapproprier… Je crois que… vivre en société on est toujours un peu dissout dans notre environnement. Pis de se déconnecter un peu de tout ça, pis de se dissocier de la maison pis de notre famille, c’est se retrouver un peu. […] Pis tsé, prendre toutes ses choses éparpillées à terre pis les mettre dans son sac. T’as toutes tes choses dans ton sac. Y’a cette satisfaction-là aussi de porter un peu sa vie sur son dos. Tout ce que j’ai de besoin pour survivre, jusqu’à un certain point, se retrouve sur mon dos. Rendu là, c’est mes jambes qui vont décider du chemin. »

Les considérations évoquées ci-haut, bien que constituant une part importante de la toile des finalités de la prise de risque, ne sauraient représenter l’entièreté du portrait. Bien que les enjeux identitaires des jeunes prennent différentes formes dans la prise de risque – épisodes de confrontation avec l’autorité, d’extension de leurs limites, de mise à l’épreuve d’eux-mêmes, etc. –, le besoin de panser temporairement une blessure intime, précèderait parfois ces mêmes enjeux. Des situations impliquant une grande consommation d’alcool ou de drogues de synthèse sont, en ce sens, relatées par les jeunes :

« Je me souviens là, quand que je prenais de la drogue, j’étais pas dans un état où j’aurais réalisé tous les à-côtés. Moi, c’était genre : "Bon, ça me fait du bien d’être gelée!". Tsé, je pensais pas à pourquoi je prends de la drogue, pourquoi ça me fait plus du bien qu’être à jeun. Sur le coup tu penses pas à ça, tu te dis juste : "Ah, ben j’suis bien gelée; j’ai remarqué que j’suis bien gelée". Fait que tu prends de la drogue parce que tu penses que t’es bien gelée, mais dans le fond c’est plus pour oublier… oublier que t’es pas bien dans ta vie. »

L’expérimentation de périodes lors desquelles les jeunes rencontrés ou leurs amis se sont adonnés à des actes d’automutilation directe de leur chair a également fait partie de nos discussions à plusieurs reprises. Survivre à de tels actes auto-infligés participerait, dans une mesure semblable à la consommation, à se libérer d’une douleur intime ou, du moins, à la rendre plus supportable :

« Admettons que tu veux euh… tu veux te libérer d’une douleur, ben tu te mutiles. »

De même, ces gestes permettraient de poursuivre son chemin dans l’existence, et ce, malgré l’ampleur des autres risques – et blessures – du quotidien :

« L’automutilation pour quelqu’un ça va être comme de se mettre un pansement temporaire pour après ça être capable de se confronter à d’autres formes de risque. Pour continuer dans le fond. »

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L’exemple d’une action plus répandue telle que la consommation de tabac ferait écho à cette idée du besoin, pour certain, de canaliser un stress de la vie quotidienne par une action « risquée » :

« Ben… y’en a pour qui ça évacue, tsé… Moi je comprends parce que mettons que j’écris un bon texte, pis que lui il fume son paquet de cigarettes, lui ça va le détendre, comme moi. Mais je trouve que c’est pas un bon moyen de se détendre. Parce que moi ça me rendrait juste plus anxieuse de mourir là. »

Au final, les diverses finalités de la prise de risque, qui pourraient être ordonnées en deux grandes catégories – soit des finalités directement orientées vers la construction de soi- même et d’autres orientées vers l’interruption (bien que toujours temporaire) d’un trop plein d’anxiété ou de souffrance – n’auraient néanmoins pas toutes la même « valeur » aux yeux de chaque jeune. C’est d’ailleurs ce qu’évoquent les deux dernières phrases de la citation ci-dessus : les actions « risquées » entreprises par une personne ne sont pas nécessairement perçues comme étant les « meilleures » aux yeux d’une autre. C’est ce qu’exprimait une jeune en disant que la prise de risque s’inscrivait parfois dans une « recherche de solution », mais que « la solution que tu trouves, c’est pas tout le temps la