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P RESENTATION DE P IERRE L HANDE

C. La formation au sein de la Compagnie de Jésus 1 La préparation globale à l’apostolat

3. La figure emblématique du Père Longhaye

Le contenu de cette partie est très étoffé, compte-tenu du rôle de Georges Longhaye dans la formation de Pierre Lhande. Trois axes principaux sont abordés. Le premier insiste sur l’importance du rôle de l’enseignement du Père Longhaye dans le parcours de Pierre Lhande. Le deuxième dessine les contours d’un environnement dans lequel le maître et l’élève ont évolué. Le troisième met en évidence la capacité de discernement de Pierre Lhande qui, tout en faisant fructifier les préceptes du maître, va s’émanciper progressivement de sa tutelle pour apporter des idées novatrices. Ces éléments ont influé de manière significative sur la construction des Radio-sermons.

Pierre Lhande a été instruit, ainsi qu’indiqué précédemment, dans différentes disciplines, par le Père Longhaye. Cet enseignement s’est échelonné sur une dizaine d’années, dès les années 1900. Plus tard, bien que n’étant plus son élève, les conseils relayés par leur correspondance régulière41 ont été fructueux. La perspicacité du pédagogue, jointe aux qualités humaines qui émanaient de sa personne ont contribué à orienter l’apostolat du jeune disciple vers la prédication. Pierre Lhande se remémorera souvent ses paroles et n’oubliera pas les exhortations et les encouragements du Père Longhaye. Pour étayer notre propos, nous nous sommes appuyés principalement sur les témoignages écrits de Pierre Lhande. Par exemple, ceux qui figurent dans les lettres du Maître au disciple, ceux qui sont inscrits au cœur même des Radio-sermons et, plus rassemblés, dans l’ouvrage que

41 Les lettres du Père Longhaye sont visibles aux A.J.P.F. Cette pratique épistolaire, entre les membres est une prescription ignatienne, au même titre que les autres règles. Ces Lettres et instructions, constituent elles-mêmes un volumineux document au sein des Écrits ignatiens. Elles sont en un premier temps rédigées par des membres de son secrétariat à Rome, puis par Jean de Polanco, à sa prise de fonction officielle à ce secrétariat. L’objectif principal est d’instituer la pérennité de l’Ordre de la Compagnie de Jésus en confortant la solidité des liens, où que se trouvent les jésuites, souvent dispersés, en mission dans le monde. Ces points précis sont rassemblés par Luce GIARD, dans Ignace de Loyola. Écrits, traduits et présentés sous la direction de Maurice Giuliani, et al., Paris, Desclée de Brouwer Bellarmin, collection « Christus », n° 76, 1991, p. 618-1007.

Pierre Lhande lui a consacré : Un maître humaniste. Le Père Longhaye42 et dont il se défend, dès la préface, avoir écrit une biographie, faisant siennes en cela les propres paroles du Maître. En effet, le Père Longhaye, lui-même chargé un jour de rédiger la biographie de l’un de ses élèves, écrivait : « Les faits extérieurs manquant, c’est moins une vie à raconter qu’une physionomie à reproduire : le récit doit occuper moins de place que le portrait ». Aussi, en quelques lignes, Pierre Lhande résume en premier lieu le parcours exemplaire du futur enseignant, aux qualités pédagogiques reconnues de tous, qu’il va déployer à présent auprès des juvénistes dont il avait la responsabilité :

Les qualités qu’il avait cultivées dans l’exercice de ce haut enseignement, le P. Longhaye les apporta dans son professorat des Belles-lettres, au Juvénat de Slough, d’Aberdovey, de Jersey, de Canterbéry. Là encore, fidèle à sa méthode, il s’appliqua à entourer l’enseignement purement littéraire de tout un groupe de cours accessoires destinés à compléter la formation intellectuelle des jeunes religieux qui lui étaient confiés. Le Père Longhaye avait la passion d’enseigner, la passion des classes. Cours de pédagogie, cours d’histoire, cours de prédication, catéchisme, lecture des auteurs, toute matière lui était bonne pourvu qu’elle lui permît d’entrer en communication avec les esprits, d’inculquer des idées43.

Cette description est une esquisse et donc très réductrice de l’ensemble de la démarche pédagogique du professeur. Elle donne cependant une idée de la base de l’enseignement que reçut Pierre Lhande par le Père Longhaye qu’il estimait avant tout, être un « formateur » :

42 PierreLHANDE,Un maître humaniste. Le Père Longhaye, Paris, J. de Gigord, 1923. Cet ouvrage a été couronné par l’Académie Française du « Prix de l’Académie 1923 ». C’est un hommage rendu au professeur et à l’humaniste qui a accompagné et enseigné les jeunes gens, de manière personnalisée en fonction de leurs talents et leur individualité, durant de nombreuses années. Pierre Lhande donne de nombreuses indications sur son aptitude à détecter les futurs prédicateurs et sur sa capacité à guider leur démarche dans cette voie. Ainsi, il écrit, p.53, que le Maître avait entre autres conseils, « fait distribuer à cette intention une sorte de cadre conçu d’après les grandes lignes des Exercices et disposé en feuillets doubles où devaient peu à peu s’accumuler les fiches : méthode précieuse pour des débutants encore peu formés à la classification de leurs notes ». Dans cet ouvrage figurent de nombreuses références de publications de Georges Longhaye, par exemple La Prédication, grands maîtres, grandes lois, volumineux manuel en matière de prédication.

Un formateur d’intelligence, certes, éclairant les esprits par son enseignement net, concis, lumineux, dressant le jugement, épurant la raison, dirigeant l’activité ; un formateur du goût, aussi, du style et de la parole, partisan de la forme correcte, élégante, nerveuse et sobre ; enfin un formateur d’âmes s’attachant à nourrir les forces morales du penseur, de l’écrivain, de l’orateur selon son principe inflexible : une œuvre ne vaut vraiment que par l’âme qui s’y révèle.

Il ajoute qu’un de ses anciens étudiants le qualifiait de « grand éveilleur des intelligences »44.

Il est impossible de résumer le contenu d’Un maître humaniste. Le Père

Longhaye, qui expose la base de l’enseignement destiné aux étudiants. Afin d’en

donner quelques lignes directrices, nous avons repris la synthèse réalisée par Pierre Lhande qui brosse en trois points précis le schéma du projet pédagogique de Georges Longhaye : 1° « Les disciplines intellectuelles », 2° « Les disciplines littéraires », 3° « Les disciplines religieuses »45. Voici comment il expose de manière concise ces points :

Voilà pourquoi, semblable au peintre qui jette d’abord sur sa toile les lignes maîtresses d’un paysage, les traits marquants d’un portrait, nous voulons fixer dans nos premières pages l’aspect le plus saillant de cette physionomie puissante, en définissant d’abord la méthode, les principes, l’action du Maître dans son œuvre capitale et caractéristique : les disciplines intellectuelles. Puis nous examinerons sa manière et ses principales directives dans la formation du goût : les disciplines littéraires. Enfin nous indiquerons les principes d’ascétisme et de morale qui l’ont guidé aussi bien dans sa vie religieuse personnelle que dans la conduite spirituelle des consciences : ce sera l’étude des disciplines religieuses.

Il ajoute un autre aspect important du contenu de son étude : il y incorpore des extraits de la correspondance entre le Père Longhaye et ses élèves46, comme il le précise :

Ajoutons que nous laisserons surtout parler le maître lui-même par des emprunts considérables à ses lettres inédites dont beaucoup, on le verra, sont de véritables petits chefs-d’œuvre de justesse, d’humour et de douce philosophie47.

44 Ibid., p. 7.

45 Ces trois points figurent en sous-titre d’Un maître humaniste. Le Père Longhaye, signifiant ainsi leur importance dans l’ensemble de l’ouvrage.

46 Parmi ces extraits, beaucoup concernent les échanges entre Pierre Lhande et le Père Longhaye.

Cet ouvrage témoigne des échanges fructueux entre le maître et le disciple et l’influence positive de l’enseignement prodigué par le Père Georges Longhaye non seulement pendant le déroulement des études du jeune homme en juvénat, mais également par la suite. Ainsi, par exemple, pour appréhender la prédication, il encourage vivement Pierre Lhande dans cette voie par le biais de courriers48. Nous pouvons extraire de cet ouvrage un certain nombre d’éléments qui concernent précisément notre sujet, en sachant qu’en dévoilant des traits de la personnalité du maître, au fil des pages, l’élève Pierre Lhande en dit également beaucoup sur lui- même49, où il se « met en scène » de manière effective. Ainsi, dans plusieurs situations concrètes de dialogue avec tel ou tel étudiant anonyme nommé à la troisième personne, nous avons la confirmation qu’il s’agit de lui-même50. Cet ouvrage donne par ailleurs de précieuses indications sur la formation et l’éducation des étudiants sous la responsabilité du maître et plus précisément sur les fondements de son enseignement en matière de prédication51. Des conseils qui seront remémorés et mis en pratique de nombreuses années après comme en témoigne l’élève, devenu prédicateur :

Donc la vérité était là : s’effacer soi-même, se cacher, se terrer… mais « dire quelque chose », entendez : exprimer des réalités, non des phrases ; du vivant, du concret, non du poétique ou de l’abstrait ; et, ce quelque chose, le dire « à quelqu’un », entendez : l’appliquer directement et sans cesse à l’âme qui écoute, à son ignorance, à sa détresse, à sa générosité52.

Pierre Lhande se souviendra de cet aphorisme : « Dire quelque chose à quelqu’un », prononcé par le maître, qui prendra tout son sens des années plus tard :

48 Voir en Annexes les copies des lettres manuscrites du Père Longhaye, p.300-301. 49 Nous observerons qu’en nous en apprenant sur son propre ressenti et sur les

méthodes pédagogiques du Père Longhaye, il nous renseigne sur le déroulé de ses longues années de formation.

50 Pierre LHANDE, Le Père Longhaye, op. cit., par exemple p.49, où il reprend un extrait d’un courrier : « Il écrit à un de ses disciples : […] Soyez dans votre mesure et votre sphère, un Bourdaloue du vingtième siècle […]. » (La copie de cette lettre manuscrite du Père Longhaye est en Annexes, p.300).

51 Nous nous attacherons plus précisément sur la question de la rhétorique dans la prédication au chapitre II.

52 « L’éloquence », nous avait-il dit et redit cent fois, « c’est dire quelque chose à quelqu’un » Voir, par exemple dans Un maître humaniste, Le Père Longhaye, op. cit., p. 49.

Formule lapidaire dont nous avions pu sourire quelquefois, dans notre expérience de jouvenceaux, que nous avons pu oublier aussi, sur ces hautes chaires d’où on est trop porté à parler aux voûtes plus qu’à son auditoire, aux cerveaux lointains plus qu’aux âmes présentes et qui me revenait maintenant, sous la plume de mes correspondants, de mes auditeurs53.

Cet énoncé concis « dire quelque chose à quelqu’un », avait fait l’objet au préalable d’une recherche longue, développée par le Père Longhaye, dans un de ses ouvrages importants, intitulé La prédication, grands maîtres et grandes lois54. Pierre Lhande y fait référence de manière explicite dans Un maître humaniste. Le

Père Longhaye en y puisant matière à réflexion pour rédiger son propre ouvrage.

Ainsi, à propos du chapitre sur la prédication, il écrit :

Mais si l’éloquence en général se résumait pour le Père Longhaye dans sa devise : « Une âme qui parle à une âme », celle qui traduisait son idéal de la parole sacrée renfermait un mot, un Nom de plus : « Une âme qui parle de Jésus-Christ à mon âme »55.

Et encore :

Le prédicateur est le héraut de la parole de Dieu, or, la parole de Dieu est dans l’Écriture Sainte. Ne pas mettre d’Écriture Sainte dans ses sermons c’est se dispenser de science véritable, de piété et de grâce de Dieu56.

« En cela encore le maitre prêchait d’exemple », précise Pierre Lhande. « Il en était arrivé à savoir par cœur l’Évangile, les Épitres de saint Paul ».

Il est intéressant d’examiner la lecture de quelques extraits significatifs. Elle permet de juger de la proximité spirituelle et bienveillante du maître vis-à-vis de son élève et d’imaginer l’impact de ses encouragements ont pu produire sur le futur pionnier de la prédication. C’est très net par exemple, dans une réponse du Père Longhaye le 8 octobre 1907, adressée à Pierre Lhande, alors en proie au doute :

Il vous semble, me dites-vous, qu’on ne vous apprécie guère comme prédicateur, qu’on ne soutient pas vos efforts, qu’on vous installe par avance sur le rond-de-cuir de

53 Pierre LHANDE,dans sa préface deHuit fresques de saints, op. cit., p. VIII.

54 Georges LONGHAYE, La Prédication. Grands Maîtres et Grandes Lois, Paris, Retaux, seconde édition, 1897. Les Pères de l’Église figurent de façon évidente, en Grands Maîtres de la prédication, en premier lieu, après le Christ et les apôtres. Nous développerons cet aspect important, au Chapitre II dans l’étude du corpus des Radio- sermons.

55 Pierre LHANDE, Un maître humaniste. Le Père Longhaye, op. cit., p. 54. 56 Ibid., p. 53.

l’écrivain avec défense d’en bouger et de monter désormais dans la chaire, qui, de droit naturel appartient à d’autres. Je crois qu’il importe absolument de ne pas tenir compte de cette impression et de n’y point voir un présage57.

Puis, encore davantage convaincant :

Oui, oui, mille fois oui […] En tout cas, il me semble que vous devez avant tout sortir de théologie sachant à fond votre Religion et capable de l’enseigner parfaitement aux âmes moyennes58 plus encore plus qu’aux âmes raffinées et doctes. Soyez finalement un catéchiste lumineux, pratique, inconfusible, soyez toujours tel quel dans les chaires les plus humbles et les plus hautes. Que par le ministère et votre parole, Jésus-Christ soit plus exactement connu d’un bon nombre d’âmes. Soyez, dans votre mesure et dans votre sphère, un Bourdaloue du XXe siècle, ayant en plus la couleur et la chaleur complète : votre nature est en fonds de ce côté-là. Courage donc et patience quotidiennement renouvelée ! Vie intellectuelle au jour le jour, en attendant sans fièvre l’heure des grands horizons et des belles synthèses. Elle viendra59.

Ces deux extraits révèlent trois qualités exprimées en la circonstance par le Père Longhaye : premièrement, il est attentif aux inquiétudes exprimées dans la lettre de Pierre Lhande ; deuxièmement, il l’encourage et même l’exhorte à poursuivre son apostolat dans la voie de la prédication et troisièmement, il lui révèle qu’il nourrit de grandes espérances pour lui, puisqu’il l’incite à mettre ses pas dans ceux de l’un des plus brillants prédicateurs. Cette remarque : « Soyez, dans votre mesure et dans votre sphère, un Bourdaloue du XXe siècle » attire l’attention. Car elle s’adresse à

Pierre Lhande, alors en complet questionnement sur ses capacités oratoires en chaire et qui s’interroge sur l’opportunité de poursuivre ou non dans cette voie. Il est légitime d’imaginer l’impact psychologique que cette « injonction » amicale a dû produire sur la décision de Pierre Lhande et qui a peut-être participé à la mise en œuvre de son entreprise menée à la radio par la suite. Nous ignorons quelle a été la réaction de l’élève, nous pouvons l’imaginer à la fois rassuré sur ses capacités, mais peut-être aussi a-t-il été saisi de crainte devant le défi lancé par le maître, reconnu pour la qualité de son enseignement et la justesse de ses jugements. Car devenir

57 Voir cet extrait de courrier prélevé par Pierre Lhande dans Un maître humaniste. Le Père Longhaye, op. cit., p.161.

58 Ignace de Loyola préconisait un enseignement religieux aisément accessible adressé aux « rudes », c’est-à-dire aux personnes simples n’ayant pas eu une éducation approfondie en la matière.

59 Ce passage est mis en valeur dans la copie de la lettre du 8 octobre 1907, dans la correspondance avec le Père Longhaye, en Annexes, p. 300.

« un Bourdaloue du XXe siècle » est une tâche à haute visée. Georges Longhaye, à

cette époque ne pouvait pas se douter de la révolution qu’allait opérer ce nouvel outil qu’est la T.S.F. En revanche, sur le fonds, qui est le traitement spécifique chrétien de la transmission de l’Écriture, l’héritage légué par Bourdaloue demeure source d’inspiration pour les prédicateurs des siècles à venir. C’est ce qui apparait dans un court extrait du livre sur la prédication, dans lequel les qualités de Bourdaloue sont mises en évidence, mais également ses failles :

Logicien sans rival, éloquent par une chaleur d’âme que les meilleurs juges ont bien sentie, l’imagination n’est pas chez lui au niveau du reste ; il lui manque un peu d’être né poète ; mais à cela près, Bourdaloue n’a pas à se plaindre du ciel. Il en a reçu tout d’abord une intelligence admirable, armée de toutes les puissances que suppose et comprend ce don exquis. Il a, dans un degré rare, le sens droit et ferme, le bon sens, cette qualité si française, si chrétienne aussi, mais encore si bien faite pour le religieux appelé à l’action, à l’enseignement, à la direction des âmes. Joignez-y la force d’attention pénétrante, qui fait, selon les objets, la doctrine profonde ou l’observation sagace. L’esprit même ne lui manque pas, esprit fin, délié, dont le moraliste saura bien faire usage à ses heures, en le relevant toujours par la gravité de l’ensemble. Mais comme l’intelligence est chez lui la faculté reine, ainsi, dans cette faculté même, ce qui domine et triomphe, c’est la raison. Bourdaloue est le dialecticien incomparable, et si les autres aptitudes étaient absolument au même niveau, est-ce témérité de croire qu’entre les orateurs connus il tiendrait la première place ? Or nous l’avons dit, à ce fonds de raison sévère l’imagination pourrait ajouter de plus riches couleurs. Si nous ne voulons rien reprendre d’un aveu qui ne nous coûte guère, encore est-il bon de préciser. Ce qui manque par-dessus tout, c’est la poésie du détail, l’image habituellement jointe à la notion et faisant corps avec elle. Le style, si fort, en est rendu quelque peu terne, comme un acier poli d’où le soleil ne viendrait jamais tirer un éclair. Par ailleurs, Bourdaloue n’est pas incapable d’ébaucher çà et là quelque tableau. Il voit dans la personne de Marie Immaculée la grâce originelle se développer comme une semence, pousser un arbre, qui jette des branches bientôt parées de fleurs et riches de fruits60. Il décrit avec une certaine grâce émue les processions de la Fête-Dieu61. Essais courts et un peu timides. La nature sensible ne paraît pas l’avoir jamais beaucoup frappé62.

Rien ne permet d’affirmer que le prédicateur Pierre Lhande a répondu aux attentes de son conseiller et professeur, en s’inspirant de Bourdaloue, le prestigieux prédicateur de la cour du roi. Seul le Père Longhaye aurait pu en juger.

60 Georges LONGHAYE,La Prédication, Grands Maîtres et Grandes Loi, op. cit., note (1) Sermons sur la conception de la très sainte Vierge, IIe point, p. 234.

61 Ibid., note (2) Essai d’octave du Saint-Sacrement, huitième jour. 62 Ibid.

Jeanne Moret, dans sa biographie, a souligné à plusieurs reprises la position du Père Longhaye qui a encouragé Pierre Lhande à annoncer l’Évangile à son tour, source inépuisable d’inspiration, par la prédication. L’élève a effectivement pris le relais, de manière classique tout d’abord, puis sous une autre forme, contemporaine, en phase avec son époque. La Parole du Christ a été transmise en substance, avec un discours qui a évolué, adapté à sa diffusion à la radio. L’opération a été couronnée de succès. Prononcés et rédigés il y a plus de trente ans, les Radio-sermons, sont toujours vivants :

Les douze recueils de radio-sermons sont là. Première surprise en les feuilletant ; non seulement ils ne sont pas dépassés comme tant d’œuvres oratoires mais ils gardent une