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RELATIONNELS « FORCES » Objectif : amélioration de la

A. La!fiabilité!et!la!validité!interne!

« Selon l’épistémologie à laquelle ils adhèrent, les chercheurs auront recours à des critères de validation qu’ils définissent et nomment spécifiquement » (Savoie-Zajc, 2009). Les critères de validité que nous retenons sont la cohérence interne (A.1), la confirmation externe (A.2), l’acceptation interne (A.3), la complétude (A.4) et la saturation (A.5). Nous pourrons ensuite réfléchir à la validité externe (B).

A.1.!La!cohérence!interne!!

La cohérence interne reflète l’argumentation logique et fondée du chercheur (Savoie-Zajc, 2009) et le fait que les résultats sont indépendants des circonstances accidentelles de leur production (Moisander & Valtonen, 2006). « Une technique employée pour s’assurer de la cohérence interne d’une recherche est la vérification par d’autres personnes de la rigueur d’application des règles d’analyse, de traitement et d’interprétation » (Savoie-Zajc, 2009). – La cohérence s’estime habituellement à partir de la comparaison des résultats de différents enquêteurs, s’ils sont plusieurs : travail du codage des données brutes fournies à travers les entretiens ou l’observation. L’intervention de différents codeurs pour analyser les données se fait alors à partir de catégories prédéterminées dans un protocole de codage, c’est-à-dire une grille catégorielle commune (Gavard-Perret & al, 2012b).

Elle implique que la personne, étrangère à la recherche, a accès aux données collectées (Savoie-Zajc, 2009) et elle donne lieu à un double-codage qui permet de vérifier la stabilité et la reproductibilité de l’analyse (Thiétart & al, 1999) et de produire un indice de fidélité inter-analystes (Ghiglione & al, 1980) appelé aussi fiabilité inter-codeurs (Jolibert &

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Jourdan, 2011) qui correspond au taux d’accords entre les codeurs sur la définition des unités à coder, sur leur catégorisation et s’obtient en divisant le nombre d’accords sur la classification par le nombre total d’éléments. Un niveau de l’ordre de 0,70 à 0,80 représente un recouvrement suffisant.

En l’occurrence, la posture épistémologique adoptée n’exige pas que le second chercheur retrouve exactement les mêmes résultats que le premier : la démarche étant interprétative, elle reste relative à chaque chercheur et à sa subjectivité. Ce phénomène se produit dès la collecte des données en entretien : selon l’intervieweur, un répondant peut faire varier son discours, sur la forme comme sur le fond.

La procédure de double codage systématique par un autre chercheur n’a pas été conduite dans sa forme classique en raison de la posture épistémologique. Toutefois, afin d’assurer la qualité de l’analyse de contenu, le travail initial de repérage des catégories a été réalisé, en parallèle, par un deuxième chercheur familier de l’analyse de discours : nous lui avons demandé de produire sa propre grille de codage à partir d’un entretien, sans avoir connaissance de notre grille. A l’issue de ce travail, notre liste de thèmes a été confrontée à la sienne, et nous avons réalisé des ajustements. La grille ajustée a été ensuite utilisée pour coder l’ensemble des entretiens.

– La cohérence est aussi liée à la capacité à décrire, de manière transparente et

objective, l’ensemble de son processus de travail, de la collecte à la condensation des

données. L’intérêt de cette description détaillée est de donner une possibilité de réplication. Il s’agit pour le chercheur de relater, chronologiquement et de façon

détaillée, les décisions prises et les techniques utilisées à chaque étape de la

recherche. Ceci est développé en détail dans les sections suivantes sur le protocole de collecte des données (III) et la méthodologie d’analyse de discours (IV).

A.2.!La!confirmation!externe!!

La confirmation externe « correspond à la capacité du chercheur à objectiver les données recueillies » : parmi les moyens d’objectivation des données, le chercheur demande la vérification et la critique de sa démarche par une personne étrangère à la recherche (Savoie-Zajc, 2009).

Nous avons veillé à réduire la subjectivité de notre interprétation à la fin de l’étape de codage, au moment de l’interprétation : nous avons fourni l’ensemble des entretiens codés au moyen de la grille à un troisième chercheur, familier du secteur bancaire. Chaque chercheur a produit de son côté une synthèse, sans avoir connaissance de celle de l’autre. A l’issue de ce travail, les synthèses ont été confrontées, et nous avons discuté des divergences. Des ajustements ont été réalisés.

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De plus, la recherche est présentée à divers stades lors de séminaires doctoraux internes à l’université : les remarques sont prises en compte et la démarche est ajustée.

A.3.!L’acceptation!interne!ou!crédibilité!

L’acceptation interne désigne « le degré de concordance et d’assentiment qui s’établit entre le sens que le chercheur attribue aux données recueillies et sa plausibilité telle que perçue par les participants à l’étude » (Savoie-Zajc, 2009). Lincoln & Guba (1985) parlent de « crédibilité » de la recherche. Elle peut être renforcée par la triangulation des méthodes et par la vérification auprès de personnes interrogées.

– La triangulation des méthodes de collecte et d’analyse de discours

La triangulation consiste à collecter des données différentes sur un même phénomène. L’objectif est d’obtenir une compréhension et une interprétation plus profondes et plus pertinentes, ainsi que de permettre une plus grande objectivité de l’interprétation du chercheur (Savoie-Zajc, 2009).

– La vérification de l’interprétation auprès des personnes interrogées

La vérification consiste à confronter les résultats auprès des répondants eux-mêmes afin qu’ils donnent leur avis sur l’interprétation que le chercheur a fait de leur discours. L’interprétation du chercheur doit être la plus proche possible de la subjectivité du répondant.

La triangulation et la vérification sont prématurées dans l’étude 1, mais une triangulation prendra forme lors de l’étude 2 au moyen d’une collecte de discours enrichie par d’autres méthodes.

A.4.!La!complétude!

La complétude vise « la qualité de l’interprétation des résultats d’une recherche » (Savoie- Zajc, 2009). L’interprétation doit être la plus riche et la plus pertinente possible, tout en respectant un critère de parcimonie. Le critère de parcimonie signifie que le chercheur mobilise le moins de concepts possible.

La revue de la littérature a été conduite de manière à être relativement large en termes de nombre de concepts envisagés. La conjonction d’une revue de littérature ample et d’entretiens de type non-directifs vise à permettre l’émergence de concepts qui mettent en évidence les mécanismes sous-jacents pour comprendre en profondeur et dans sa globalité la formation de bénéfices relationnels attendus par les clients de banques. Le nombre de concepts émergents retenus doit néanmoins respecter le critère de parcimonie.

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A.5.!La!saturation!!

La taille du corpus, c’est-à-dire le nombre de répondants interviewés, est déterminé en fonction du seuil de saturation théorique (Glaser & Strauss, 1967). La saturation fait référence à la représentativité sociologique, plutôt qu’à la représentativité statistique, dans la mesure où la représentativité statistique des résultats n’est en réalité pas une ambition (Gavard-Perret & al, 2012a).

L’objectif n’est pas d’expliquer le comportement moyen d’une personne type, mais d’obtenir une variété des points de vue sur un phénomène jusqu’à atteindre le moment où les données collectées n’apportent plus d’information nouvelle.

Une bonne représentativité sociologique est atteinte lorsque la diversité de la cible est reflétée dans le corpus. En l’occurrence, les profils recrutés vont varier autant que faire se peut en termes d’âge, de genre, de situation familiale, géographique, de statut social et patrimonial, etc.