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Chapitre 3 : Vivre et grandir avec un artiste

3.2. La famille en renfort

Quoique souvent critiques, les parents proches d’un artiste populaire sont aussi les mieux placés pour lui venir en aide. De fait, ils forment une part importante, sinon la totalité de son « personnel de

295 Léon Bernard, « Le barbier-peintre Villeneuve rêve de transporter sa maison à l’Exposition », art. cit. 296 Marcel Carrière, Arthur Villeneuve, peintre-barbier, ONF, 1964, 16 min.

297 Entretien avec Martin Bouchard, op. cit.

298 Gilles Sénéchal, Itinéraire d’une mémoire : répertoire des œuvres d’art publiques au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Chicoutimi, Galerie Séquence, 2005, p. 148.

299 Entretien avec Bernard Bouchard, op. cit.

300 Entretien avec Nancy Durette, Sonia Durette et Pierre-Olivier Ouellet, op. cit. 301 Yves Ouellet, art. cit.

302 Entretien avec Martin Bouchard, op. cit.

303 Entretien avec Nancy Durette et Pierre-Olivier Ouellette, op. cit. ; Entretien avec Nancy Durette, Sonia Durette et Pierre-

renfort ». L’expression est empruntée à Howard S. Becker. Se rapprochant de la sociologie des professions, Becker explique dans une perspective interactionniste qu’une œuvre d’art est toujours le fruit d’une coopération entre son auteur et les personnes qui lui permettent d’exister et d’être appréciée dans sa forme particulière, que ce soit en influençant son idéation, en procurant le financement ou les fournitures nécessaires à son exécution, en assurant sa diffusion, en développant un discours critique à son sujet ou, justement, en effectuant un travail de renfort. Celui-ci englobe « toutes sortes d’activités techniques » ou « qui visent simplement à libérer les exécutants de tâches quotidiennes fastidieuses304 ». Le sociologue reconnaît qu’il est quelque peu indélicat d’utiliser

l’expression « personnel de renfort » pour désigner les personnes qui n’exercent pas les « activités cardinales de l’art » — c’est-à-dire exigeant les dons, les talents propres aux artistes tels que le sens commun les conçoit dans un contexte donné —, mais qui coopèrent néanmoins de façon indispensable à la production des œuvres305. Il est encore plus indélicat d’appeler ainsi la famille d’un artiste.

Pourtant, cette terminologie a l’avantage d’attirer l’attention sur le travail qu’elle accomplit souvent. Ce travail non salarié lui échoit quasiment par défaut étant donné la capacité limitée des artistes populaires à mobiliser d’autres ressources humaines, cela à cause de leur faible intégration dans le milieu de l’art professionnel, du confinement de leur pratique dans un espace de vie, de leurs moyens financiers limités, de leur indépendance d’esprit…

Prenons l’exemple de Bernard Bouchard, dont je viens d’évoquer la difficile cohabitation avec son père dans le contexte des visites guidées. Par son apport, Bernard a contribué directement à l’existence du Petit Bonheur. Il tondait la pelouse, entretenait les sentiers, transportait des pierres et les installait le long des sentiers, signalait à son père des pierres qu’il avait repérées en parcourant le lot à bois, visitait avec lui les fermes des environs pour récupérer les roues d’anciens véhicules agricoles dont Bouchard agrémentait plusieurs de ses sculptures306. L’une des œuvres les plus

exceptionnelles de l’artiste, un orignal mettant bas qui se trouve aujourd’hui à La Pulperie, est issue d’une souche d’arbre dont la forme a interpellé Bouchard. Or, il a découvert cette souche par hasard seulement après que son fils a eu défriché la zone alentour307. En somme, Bernard exécutait des tâches

à la périphérie de l’acte créateur à proprement parler, mais sans lesquelles l’œuvre de son père n’aurait pas pu exister en l’état. On pourrait en dire autant des soins ménagers des épouses. Encore plus marginales par rapport à la création en soi, ces tâches n’en ont pas moins été essentielles à celle-ci. N’ayant pas à se préoccuper de la cuisine, de la lessive, de la couture et d’autres responsabilités dans

304 Howard S. Becker, op. cit., p. 30. 305 Ibid., p. 96.

306 Entretien avec Bernard Bouchard, op. cit. ; voir aussi Martin Bouchard, op. cit., p. 39 ; p. 48. 307 Entretien avec Bernard Bouchard, op. cit.

le foyer, les artistes étaient plus libres de se consacrer à leur art par passion ou pour gagner leur vie. Lorsque les enfants des quatre artistes reviennent sur cette époque, ils manquent rarement de rendre hommage au dévouement tranquille de leurs mères308.

S’il était normal que les femmes assument le rôle de ménagère dans un contexte de forte division sexuelle des tâches309, il apparaissait tout aussi normal qu’elles s’impliquent dans les visites

guidées en leur qualité de maîtresse de céans. Ainsi, elles s’occupaient souvent des visiteurs, de concert avec l’artiste et avec leurs enfants qui vivaient toujours sur place ou qui étaient de passage. Colette Durette, après avoir pris soin de bien ranger la maison chaque matin, accueillait les gens pour leur montrer l’intérieur. Son mari les guidait à l’extérieur. En période de forte affluence, leur fille Nancy et leur petit-fils Pierre-Olivier pouvaient prendre en charge un groupe chacun, permettant à quatre groupes de circuler simultanément dans l’environnement d’art. Après le traumatisme crânien de Durette, le rôle d’aidante naturelle de Colette a pris le sens qu’on lui connaît d’habitude : elle s’occupait de son mari immobilisé, ce qui a mis un terme aux visites. Quelque temps plus tard, quand il a pris du mieux, elle a recommencé les visites à sa demande, pour lui faire plaisir310. À Chicoutimi

également, les visites du Musée de l’artiste mobilisaient une bonne partie de la famille, à commencer par Hélène, qui occupait volontiers l’avant-scène à la place de son mari plus taciturne311. Marie-Rose

Bourgault, même si elle n’a pas participé aux visites guidées régulières de sa maison puisqu’elles ont été mises en place après sa mort, a joué un rôle clé elle aussi en recevant l’insigne visiteur qui allait lancer la carrière de son mari-sculpteur. C’est elle, affairée à faire la lessive entourée de ses enfants, qui a ouvert la porte à Marius Barbeau quand il s’est présenté chez elle pour en savoir plus sur les figures sculptées dans la façade de la maison312. Comme son mari était parti au travail, dans un rang

où il montait une charpente, elle a renseigné Barbeau et lui a montré les sculptures à l’intérieur, après quoi l’anthropologue a promis qu’il reviendrait le dimanche suivant pour rencontrer Bourgault. C’est dire l’influence que peuvent avoir les intimes de l’artiste, même en restant dans les coulisses.

Loin de se cantonner à la sphère domestique, l’épouse et les enfants peuvent occuper des fonctions plus spécialisées qu’on aurait été tenté de rattacher à la sphère professionnelle. Martin Bouchard n’était rien de moins que le gérant de son père313. Il a travaillé activement à le faire connaître

308 Martin Bouchard, op. cit., p. 11 ; Maison-musée Médard-Bourgault, « Hommage à Marie-Rose Bourgault », Bulletin de

la Corporation Médard-Bourgault, nº 18 (juillet 1998), 12 p.

309 Denyse Baillargeon, Brève histoire des femmes au Québec, Montréal, Boréal, 2012, p. 189.

310 Entretien avec Nancy Durette, Sonia Durette et Pierre-Olivier Ouellette ; Entretien avec Nancy Durette et Pierre-Olivier

Ouellette.

311 Une entrevue de 2007 avec Michel Villeneuve révèle que les enfants s’occupaient, à tour de rôle, des visites dominicales.

Annie Larivière, « Rencontre avec Michel Villeneuve » in Michaël La Chance, op. cit., p. 105.

312 Angéline Saint-Pierre, Médard Bourgault, sculpteur, op. cit., p. 43. 313 Martin Bouchard, op. cit., pp. 11-12 ;

des journalistes et des représentants du monde de l’art. On devine son intervention derrière des articles de journaux314 et plusieurs expositions315. Les expositions à La Pulperie et au Musée canadien des

civilisations sont le fruit d’une rencontre survenue en 2004 entre Martin et les spécialistes que nous connaissons déjà (Nathalie Boudreault, Jean-François Blanchette et Pascale Galipeau). Lors du colloque « L’imaginaire du territoire dans l’art d’Arthur Villeneuve », le fils leur a montré inopinément un portfolio du travail de son père, dont les affinités avec Villeneuve ne lui avaient pas échappé316. Par ailleurs, c’est sur ses conseils que Bouchard a signé et daté ses sculptures pour garantir

leur authenticité et leur traçabilité317. La prévoyance de Martin, doublée, disons-le, d’un certain esprit

d’entreprise, a donc bien servi Bouchard.

Chez les Villeneuve, le fils Réal, mettant à profit son sens des affaires une fois devenu adulte, s’est longtemps occupé de la carrière que son père avait entamée quand il avait à peine dix ans318.

Son influence pendant le vivant du peintre est toutefois méconnue. On connaît surtout celle de sa mère. Forte de son caractère bien trempé, de sa gouaille et de sa morgue, Hélène s’est faite porte- parole, impresario et marchande en sus de son rôle de guide haute en couleur. Consacrant à la promotion de son époux la même énergie qu’elle avait d’abord mise à brimer sa créativité, elle assurait une gestion serrée de ses affaires et menait la fronde contre ses détracteurs — elle était un « fusil chargé319 », se rappelait-on encore à Chicoutimi dans les années 1990. Si on était familier avec

le style pictural de Villeneuve, on était familier avec le style de son épouse, pourrait-on dire en paraphrasant un journaliste du Soleil320. À ce titre, le peintre-barbier est hautement redevable à son

agente patentée, ou plutôt à son ange gardien, comme elle s’est déjà désignée elle-même321.

Enfin, il s’avère que les épouses et les enfants peuvent être les premiers à percevoir le potentiel de leur conjoint ou parent, à l’orienter dans la voie de l’art, à soutenir ses balbutiements, bref ils peuvent être une bougie d’allumage bien avant l’entrée en scène d’un critique qui découvrira un talent

314 Voir par exemple id., « Un reportage bien écrit et bien documenté », L’Étoile du Lac, 4 août 2002. Ailleurs, un journaliste

ne fait pas de mystère sur sa source d’information lorsqu’il annonce une apparition médiatique de Bouchard en désignant celui-ci comme le « père de Martin Bouchard, directeur général de la Bibliothèque municipale d’Alma ». Paul-Émile Thériault, « Un sculpteur régional en vedette », art. cit.

315 Par exemple, le musée Louis-Hémon a exposé pour la première fois les œuvres de Bouchard en 1997 grâce à un tuyau

donné par Martin, qui en connaissait la directrice, Lyne Boiselle, et l’archiviste des collections, Carole Asselin. La galerie Langage+, à Alma, qui a présenté en 1998 une vidéo tournée avec Bouchard sur le Petit Bonheur, était dirigée par Agnès Tremblay, que Martin connaissait bien. En 2008, Martin, alors directeur de la bibliothèque d’Alma, a réalisé lui-même une rétrospective des œuvres de son père présentée à la bibliothèque de Roberval. Voir Martin Bouchard, op. cit., p. 48 ; p. 71 ; Paul-Émile Thériault, « Léon Bouchard, sculpteur. Une vidéocassette témoigne de son travail », Le Progrès-Dimanche, 23 mai 1999 ; Entretien avec Martin Bouchard, op. cit.

316 Entretien avec Martin Bouchard, op. cit.

317 Visite du Petit Bonheur avec Martin Bouchard, op. cit. 318 Hélène de Billy, art. cit.

319 Loc. cit.

320 Jean Giroux, art. cit. 321 Don Bell, art. cit.

prétendument ignoré jusqu’alors. Ce nouveau scénario est le plus prestigieux pour les membres de la famille, car il les associe étroitement à la genèse de toute l’aventure. En apparence, il est contraire au constat voulant que l’entourage d’un artiste populaire est particulièrement enclin à juger négativement ses œuvres de prime abord, notamment à cause de l’écart entre ses choix esthétiques et les critères d’appréciation en vigueur dans son milieu immédiat. Il n’a pourtant rien de contradictoire, car les premières tentatives ont toutes eu lieu dans l’intimité et ont pris des formes conventionnelles, telles que la sculpture en ronde-bosse, la peinture de chevalet ou le bricolage ; ce sont elles qui, parfois, ont pour origine l’intervention volontaire d’un proche, et non les environnements d’art plus marginaux dont la création a été un contrecoup imprévu. Du reste, ce cas de figure suppose qu’un proche soit lui-même artiste ou ait acquis un capital culturel suffisant pour stimuler la démarche du novice. La plupart du temps, c’est à l’extérieur de la parenté qu’il faut rechercher une telle personne, comme dans le cas de Bourgault. Il a certes commencé à travailler le bois avec son père menuisier, mais c’est grâce aux conseils de son ami le sculpteur au canif Arthur Fournier qu’il s’est affirmé comme artiste. Cela dit, Bouchard et Villeneuve fournissent deux contre-exemples intéressants. Le premier a commencé à sculpter après que son fils Martin lui a demandé de confectionner un coffret pour y ranger des photos de mariage. Martin, rompu aux arts grâce à ses études dans la capitale fédérale et à ses voyages autour du monde, dit avoir perçu la valeur de ce travail. Il a voulu aiguillonner son père, comme il le raconte en interprétant a posteriori l’effet de son intervention :

Vers 1986, constatant son nouveau loisir pour la sculpture, je l’emmène visiter la maison de Charles Fournier sur le chemin Villebois, à Alma. M. Fournier est un sculpteur naïf très talentueux dont une œuvre est au Musée de la civilisation à Québec. Il est heureux de nous montrer ses animaux de la forêt, dont un superbe combat d’orignaux « panachés ». Léon est impressionné et probablement qu’il entrevoit dès cet instant comment meubler tout son nouveau temps libre. Il doit se dire : J’srais capable !322

Endossant par la suite le rôle de gérant, Martin a servi de relais entre Bouchard et les spécialistes aptes à légitimer son art. À mesure que la renommée du père s’établissait, le fils avait beau jeu de révéler son rôle, montrant que son flair ne l’avait pas trompé et qu’il n’avait pas attendu le travail de consécration publique pour cautionner l’art de Bouchard.

Ce désir de retourner aux sources pour faire valoir sa propre implication dans le déclic initial, on l’observe aussi dans le cas de Villeneuve. À la querelle de préséance ayant opposé des galeristes, des conservateurs de musée et des critiques d’art323, un nouvel acteur est désormais mêlé : Marcel, le

fils aîné de Villeneuve issu d’un premier mariage. Il a fait en 2014 une sortie publique qui n’est pas

322 Martin Bouchard, op. cit., p. 60. 323 Voir note 189.

passée inaperçue à Chicoutimi324. Selon lui, son père n’a pas découvert sa vocation en entendant une

parabole à l’église du quartier. Ce n’était qu’un prétexte donné par Villeneuve pour convaincre Hélène de le laisser peindre. En vérité, c’est Marcel qui aurait insisté pendant quatre ans pour que son père se mette à la peinture. Lui-même peintre amateur, il l’aurait initié quand il l’accueillait chez lui à cause des excès de sa belle-mère, une harpie qui poussait son mari à fuir le domicile conjugal. Dans une entrevue chargée en émotions avec un journaliste, Marcel reprend tous les éléments du récit des origines pour en dévoiler la face sombre — et souligner du même coup son crucial apport. J’en cite un long extrait :

« Un beau jour, je me suis choqué. J’ai pris une plaque de bois et j’ai dit : faites donc quelque chose avec ça », relate celui qui se souvient d’avoir dit à son père que son dessin était beau (cette pièce de bois, datée de 1956 est à la Pulperie de Chicoutimi).

[…]

« Un moment donné, je lui ai dit : vous allez me faire trois peintures pour l’exposition d’Arvida (Salon du printemps du comité des arts d’Arvida le 30 avril 1959) sur les toiles de bauxite que j’avais à la maison. J’avais 27 ans, j’étais encore chez Alcan. Il me dit “j’ai pas d’argent pour acheter des pinceaux et de la peinture”. Je lui ai donné 5 $ pour qu’il achète des pinceaux », témoigne le fils oublié qui a joué un rôle important dans la carrière de son père.

Arthur Villeneuve avait fait trois peintures, en plus de bricoler un bateau, sa maison et un phare en jouet. « Mon père a dit : “là c’est décidé, j’ai rêvé ça. C’est ma maison qui va devenir un musée, le bateau c’est mon nom qui va traverser l’océan et le phare c’est pour dire qu’il n’y a pas de limite” », relate Marcel Villeneuve se rappelant avec détail ce moment où tout a vraiment commencé pour la carrière de son père qui avait déjà peint des bouts de mur à la maison.

« Après l’expo, sa femme ne voulait pas lui donner d’argent pour acheter de la peinture. Je l’ai aidé financièrement, je l’ai endossé pour 500 $ pour qu’il puisse acheter de la peinture. »

« Je lui disais “Si vous n’avez pas de toile volez-lui des murs” », proposait Marcel pour encourager son père.325

La suite est à l’avenant. Marcel affirme avoir suggéré à Villeneuve de représenter sa vie et son époque. Et quand Hélène s’absentait de la maison, il venait voir les nouvelles murales et encourageait son père à continuer. On ne sait pas s’il aurait fait de même s’il avait habité dans la maison ou si Hélène ne s’était pas comportée en marâtre avec lui et les deux autres enfants du premier lit. Quoi qu’il en

324 Roger Blackburn, « Le fils oublié d’Arthur Villeneuve. Il assure avoir incité son père à peindre », Le Progrès-dimanche,

27 avril 2014 ; id., « Le fils oublié d’Arthur Villeneuve. La Pulperie l’a enregistré », Le Progrès-dimanche, 27 avril 2014 ;

id., « La version de Marcel. Sortir de l’ombre à 81 ans », Le Progrès-dimanche, 27 avril 2014.

325 Id., « Le fils oublié d’Arthur Villeneuve. Il assure avoir incité son père à peindre », art. cit. Une autre version de l’histoire

veut que Villeneuve ait acheté ses premiers pinceaux et ses boîtes de peintures avec ses pourboires de barbier. Voir Andy Zorro, art. cit.

soit, la version des faits de Marcel, bien qu’elle soit nécessairement orientée par celles qui l’ont devancée dans l’espace public, m’amène à postuler que la créativité de certains artistes populaires, à défaut de trouver quelque assise matérielle ou critique auprès d’un proche parent, n’en connaîtrait aucune et ne s’exprimerait peut-être pas avec autant de succès.

Je reviendrai plus tard sur les déboires familiaux des Villeneuve, qui ne sont pas sans incidences sur la question de l’héritage. Pour le moment, il faut explorer une nouvelle modalité du rapport entre les quatre créateurs et leurs familles. La peinture de Marcel Villeneuve nous met sur la piste : après avoir analysé le jeu d’influences mutuelles entre l’activité d’un artiste et les dispositions de sa famille, attardons-nous maintenant à la transmission de sa pratique artistique.