• Aucun résultat trouvé

Partie I C ADRE CONCEPTUEL

Chapitre 2 L E PROCESSUS MIGRATOIRE AU SEIN DES FAMILLES : PERSPECTIVES THEORIQUES

2.3.3 FAMILLE ETENDUE

Malgré sa relative absence des théories économiques (économie du travail, NE) et des politiques migratoires, la famille étendue joue un rôle important dans le processus migratoire des familles, surtout lorsque des enfants sont concernés. D’une part, dans nombre de sociétés, les membres de la famille autres que les parents biologiques jouent un rôle important dans la prise en charge des enfants, ce rôle pouvant s’accroitre lorsque l’un ou les deux parents migrent. D’autre part, la famille étendue peut influer directement ou indirectement sur le déroulement de la migration au sein de la famille nucléaire, en modifiant son calendrier ou la composition de la famille migrante.

a) PRISE EN CHARGE ET EDUCATION DES ENFANTS

Une des critiques formulées à l’égard des travaux sur les familles transnationales concentrés sur la famille nucléaire, et notamment la dyade mère-enfant, est la vision a priori négative portée sur le phénomène étudié, telle qu’elle est exprimée par le concept de « children left-behind ». Il laisse présager une forme d’abandon des enfants dont les parents migrent et voit la réunification de la famille dans le pays de destination comme l’unique solution à la situation familiale. Sans ignorer les problèmes pouvant exister au sein des familles transnationales, d’autres chercheurs, notamment des anthropologues de la famille, appellent à une vision plus nuancée du phénomène en insistant sur l’existence d’une multiplicité des arrangements familiaux autour de la prise en charge des enfants dans les pays d’origine des parents, le modèle familial nucléaire n’étant que

140

l’un d’entre eux. La pratique du confiage des enfants est ancienne ; elle s’observe sous différentes formes dans des régions du monde (régions d’Afrique, Caraïbes). Avec la migration internationale, cette pratique a connu des transformations et une multiplication des arrangements familiaux : des parents confient leurs enfants au moment de migrer à des membres de la famille restant au pays, mais les enfants peuvent à leur tour devenir des migrants internationaux en étant confiés à des membres de la famille résidant à l’étranger. Quelle que soit la configuration choisie, la séparation des parents et des enfants en contexte migratoire n’a pas la même signification et le même impact sur les familles concernées, lorsqu’elles sont originaires de sociétés où le lien biologique parent-enfant est socialement moins important (Bledsoe et Sow, 2011 ; Poeze et Mazzucato, 2014).

Même lorsque la pratique du confiage n’est pas institutionnalisée, la famille étendue peut être amenée à jouer un rôle dans l’éducation des enfants, lorsque les deux parents ou la mère seule travaillent. Les récits de femmes migrantes font apparaître qu’avant la migration internationale, plusieurs d’entre elles ont déjà connu une mobilité à l’intérieur du pays. N’ayant pas les possibilités d’amener leurs enfants avec elles, et étant dans des situations familiales souvent complexes (un père absent, du moins non impliqué dans l’éducation des enfants), ces derniers sont confiés aux grands-parents ou autres membres de la famille. Généralement, ce sont les membres de la famille maternelle (mère, sœurs) qui prennent les enfants en charge (Dreby, 2006 ; Salazar Parreñas, 2001).

Ainsi, de plus en plus de travaux intègrent la figure de « caregiver110 » dans les analyses, en insistant sur leur rôle central dans l’organisation et le fonctionnement des familles transnationales, surtout celles au sein desquelles la mère a migré. Tandis qu’avec le départ du père, le fonctionnement quotidien de la famille n’est que légèrement modifié, le départ de la mère amène davantage de réorganisations et nécessite plus d’adaptations de la part de l’ensemble des membres. La qualité des relations avec le caregiver a un impact direct sur l’expérience de la famille transnationale et façonnera, par conséquent, la trajectoire de cette famille. Ainsi, la dégradation des relations avec cette personne ou d’autres événements familiaux venant rompre l’équilibre installé (problèmes de santé ou décès s’il s’agit d’une personne âgée, mariage ou naissance d’autres enfants s’il s’agit d’une personne plus jeune), amènent la famille à repenser la configuration existante et à faire des choix quant à la prise en charge future des enfants : retourner au pays d’origine ou les faire venir dans le pays de destination.

Lorsque les parents ne peuvent pas migrer dès le départ avec leurs enfants, leur placement auprès d’autres membres de la famille est temporaire, le temps nécessaire à l’organisation de leur migration. Toutefois, cette séparation tend souvent à se prolonger, les parents ayant des difficultés à réunir les conditions nécessaires à l’arrivée des enfants. Dans ces circonstances, la relation avec les parents biologiques peut se détériorer et le caregiver devient la principale

110 Cette notion présente dans les études anglophones sur les familles transnationales, n’a pas de traduction directe en français. Elle désigne une « personne qui s’occupe d’un proche dépendant », à savoir un enfant ou un adulte dépendant (Le Grand Robert et Collins).

141 figure parentale pour l’enfant. Plusieurs récits auprès des mères migrantes, mais également auprès des personnes en charge de leurs enfants rapportent les cas où les enfants arrêtent d’appeler « mère » les premières et utilisent leur prénom, le terme de mère étant alors utilisée dans les relations avec la personne qui s’occupe d’eux au quotidien. Lors de la réunification avec les parents et donc de la séparation avec le caregiver, cela peut-être mal vécu par l’enfant, surtout s’il n’a pas été préparé au préalable ou qu’il s’y opposait.

Pour conclure, lorsqu’une famille décide de migrer, la trajectoire que cette migration prendra (avec ou sans les enfants) dépend en partie des arrangements préexistants à la migration (résidaient-ils avec les parents ou non), mais également des possibilités de prise en charge des enfants dans le pays de destination. Pouvoir s’appuyer sur un réseau familial et laisser les enfants auprès des membres de la famille proche, peut faciliter la migration de la famille en atténuant les risques et en diminuant les coûts dans un premier temps. Ne plus pouvoir compter sur ce réseau dans le pays d’arrivée peut amener les parents à laisser les enfants les plus jeunes dans le pays d’origine, en attendant qu’ils atteignent l’âge scolaire.

Ce rôle joué par les autres membres de la famille, n’est pas spécifique aux sociétés d’origine des migrants. Dans les pays occidentaux, le couple parental n’est jamais seul dans l’éducation des enfants. Les grands-parents, mais également des personnes non apparentées (beaux-parents, amis de la famille) peuvent également y participer, de manière plus ou moins active. Les premiers jouent un rôle d’autant plus important dans la prise en charge de leurs petits-enfants qu’ils résident à proximité d’eux et que la mère travaille. Même si la pratique de confiage des enfants n’existe pas en tant que telle, les récits biographiques font parfois apparaître des épisodes plus ou moins longs pendant lesquels des individus ont été confiés à leurs grands-parents, ces décisions étant là aussi liées à des situations familiales complexes (absence du père, grossesse non prévue, situation précaire) (Clément et Bonvalet, 2006).

b) PRISE DE DECISIONS RELATIVES AUX MIGRATIONS

L’aide apportée par la famille étendue décrite dans la section précédente a un impact indirect sur la trajectoire migratoire de la famille. Cependant, parfois elle peut être amenée à jouer un rôle plus actif dans les prises de décisions relatives aux migrations des familles, et peut alors favoriser ou empêcher son installation ou sa réunification dans le pays de destination. La théorie NELM qui situe la prise de décision au niveau du ménage, et non l’individu ou de la famille nucléaire, accorde une place importante à celui-ci dans le processus migratoire. Lorsque le ménage décide de s’engager dans la migration internationale, il choisit le membre de la famille pouvant apporter le plus de revenus au ménage en fonction de son employabilité dans le pays d’arrivée, mais également, de sa propension à envoyer ensuite des transferts au ménage d’origine. Dans cette organisation familiale traditionnelle, le migrant lui reste redevable et continue de contribuer à son économie sous la forme de transferts, y compris lorsqu’il forme sa propre famille. Lorsque l’homme est à l’étranger, la conjointe et les enfants peuvent résider avec les beaux-parents et contribuer également au ménage. Dans cette configuration traditionnelle, la famille d’origine du migrant peut s’opposer au départ de sa conjointe et de ses enfants, ce départ menaçant la pérennité des transferts, mais signifiant également une diminution de la main

142

d’œuvre disponible. Ainsi, l’existence de structures familiales étendues est associée aux configurations familiales transnationales.

Lorsque les flux de travailleurs migrants d’Afrique à destination de la France démarrent, la majorité de migrants sont alors originaires de sociétés caractérisées par ces structures familiales (Algérie, Maroc, Sénégal, Mali…) (Barou, 2001b). Le modèle de la famille nucléaire ayant déjà une place plus importante au sein de la société turque, est cité comme un facteur expliquant la réunification plus fréquente des familles turques par rapport aux familles africaines (Tribalat, 1995). Toutefois, depuis cette époque, les sociétés de départ ont connu de profondes transformations, ayant eu comme résultat la moindre fréquence des familles étendues et l’émergence de la famille nucléaire comme un nouveau modèle, surtout parmi les populations urbanisées et éduquées.

Si, la présence de la famille étendue dans le pays d’origine peut diminuer les chances de la réunification de la famille nucléaire dans le pays de destination, privilégier la première aux dépens de la dernière semble être un comportement adopté plus souvent par les hommes. Ainsi, plusieurs récits rapportent comment les décisions relatives au lieu de vie des enfants peuvent susciter des désaccords au sein des couples, les pères préférant les laisser auprès de la famille au pays d’origine, les mères souhaitant les faire venir dans le pays de destination. On peut par exemple citer un couple originaire du Mali dans lequel le père souhaite laisser une des filles au pays d’origine pour s’occuper de sa mère tandis que la mère veut faire venir l’enfant en France (Sohler et Lévy, 2009) ou encore un couple de réfugiés résidant en France, dans lequel le père veut laisser un enfant en confiage auprès des membres de la famille au Congo, tandis que la mère souhaite le faire venir (Barou, 2011b).

Cependant, la famille étendue peut également jouer un rôle facilitateur dans le processus de la migration familiale, en aidant à son financement ou par d’autres moyens, surtout lorsque les autres membres sont déjà migrants. Ainsi, dans une étude portant sur une famille dominicaine installée aux États-Unis, les auteurs montrent comment les mouvements de plusieurs familles nucléaires (conjoints et leurs enfants) s’inscrivent dans un projet migratoire plus global de la famille étendue englobant trois générations : les grands-parents, leurs enfants et leurs petits-enfants. Le couple de grands-parents s’installent en premier aux Etats-Unis et aident lorsqu’il est nécessaire leurs enfants. Ainsi, lorsque l’un de leurs enfants ne remplit pas les conditions de regroupement familial pour faire venir un de leurs petits-enfants, ils font la demande pour eux en le faisant passer pour leur propre enfant.

Cette recherche se concentre principalement sur les familles nucléaires et tente d’analyser leurs choix concernant leur localisation. Cependant, comme nous venons de le montrer, les processus au sein de la famille nucléaire ne peuvent pas être dissociés de ceux qui se constituent au sein de la famille élargie, surtout dans des sociétés où son rôle reste central. Ainsi, lorsque nous nous intéressons aux seules familles nucléaires et à leurs recompositions en contexte migratoire, il est important d’être conscient de la place de cette autre composante de la famille, pouvant parfois être difficilement observable dans les données, mais jouant néanmoins un rôle sur les trajectoires migratoires observées. Il paraît donc important de tenir compte des structures familiales dans les pays d’origine dans la mesure du possible, en introduisant des informations

143 relatives à d’autres membres de la famille que les parents et les enfants. L’importance joué par la présence (ou l’absence) de la famille étendue sur les trajectoires des familles peut varier sensiblement selon qu’il s’agit de la famille paternelle ou maternelle : son impact serait plus fort dans le premier cas car les hommes sont souvent plus attachés aux structures familiales traditionnelles.

2.3.4 SYNTHESE

Cette section a montré l’importance des caractéristiques de familles migrantes dans la détermination de leurs trajectoires, mais également leurs relations. Quel que soit le domaine étudié, les enfants dans les familles « traditionnelles » semblent bénéficier des relations les plus étroites avec leurs parents migrants. Les familles aux parcours « atypiques » rarement discutées par les théories économiques, mais également rarement envisagées dans les législations étudiées, peuvent rencontrer davantage d’obstacles dans la réalisation de leurs projets migratoires, de la même manière que les familles monoparentales ou recomposées sont souvent désavantagées par rapport aux familles nucléaires. Cela implique donc que dans la mesure du possible il faut introduire ces aspects dans les analyses des familles transnationales.

Plusieurs situations familiales décrites dans cette section sont davantage des événements auxquels les familles migrantes au même titre que les autres familles font l’expérience pendant leur cycle de vie : agrandissement de la fratrie, dissolution du couple parental, formation des nouvelles unions par les parents, décès de grands-parents, et par extension des enfants à charge des enfants, etc. Ainsi, cela suggère que les expériences sont dynamiques et il est nécessaire de les étudier dans le temps. Lorsque nous faisons des analyses en transversal (par exemple, des pratiques au sein des familles), l’introduction de cette dimension temporelle est important. Cela nous amène à évoquer un autre effet du temps mais qui est rarement évoquée dans les études : c’est la possible détérioration des relations familiales avec le temps et la séparation. En effet, alors que les premiers temps de la séparation sont les plus difficiles à vivre, que ce soit pour les parents ou les enfants restés derrière, avec le temps chacun des protagonistes retrouve un équilibre et c’est la possible réunification qui peut de nouveau le bousculer et être une nouvelle origine de stress pour les enfants (c’est ce que rapportent les études sur les enfants réunis et donc séparées de leurs caregivers avec lesquels ils ont pu vivre pendant des années).

Un deuxième point important de cette discussion vient du fait que ses caractéristiques familiales n’agissent pas seuls mais sont souvent imbriques avec des facteurs socio-économiques et légaux. Ainsi, la formation d’une nouvelle union ou d’une naissance dans le pays de destination, en plus de signer l’apparition d’une « nouvelle » famille indique souvent un changement de statut légal du parent en question.

Section 2.4 DISCUSSION

Tandis que les travaux sur les flux migratoires des années 1950-1970 montrent des familles où « […] le père seul s’est déplacé et la femme et les enfants sont restés au pays d’origine, ou bien le

144

père et la mère ont migré, laissant leurs enfants » (Girard in Charbit et Bertrand, 1985, p. 3), les études plus récentes s’intéressent davantage aux mères migrantes, en soulignant toutefois la pluralité de leurs situations familiales (des femmes venues avec leur conjoint ou l’ayant rejoint dans un second temps, des femmes ayant migré seules, certaines d’entre elles ayant pu former une union dans le pays de destination). Ce changement est significatif à plusieurs égards. Il résulte des transformations structurelles des compositions des flux migratoires et de la place croissante des femmes au sein d’eux. Cependant, il reflète aussi une évolution plus générale dans la manière dans la mesure où ces transformations ont amené les chercheurs à repenser les théories, les concepts et les méthodes d’analyse utilisés jusqu’à là pour étudier le phénomène des migrations internationales.

Historiquement, les théories économiques des migrations internationales, et notamment la NE, se basent sur un postulat implicite de la division sexuée du travail, les hommes se chargeant de pourvoir aux besoins économiques en s’engageant dans les activités à l’extérieur de la famille, les femmes étant responsables de l’organisation intrafamiliale. Dans ce modèle, l’homme est systématiquement le primo-migrant ; la migration des femmes est secondaire et se conforme aux considérations familiales. Ces théories accordent une importance au capital humain détenu par les migrants, mais également aux conditions économiques des pays de départ et d’arrivée. Cependant, la relégation des femmes à la sphère familiale, ainsi que l’absence de la prise en compte du contexte institutionnel, notamment des contraintes à la libre circulation, dans lequel évoluent les migrants aujourd’hui marquent une limite importante de ces approches pour la compréhension des familles transnationales contemporaines. En effet, la présence de parents migrants seuls, et tout particulièrement de femmes, dans des situations socio-économiques et légales précaires ne s’inscrivent pas dans ce schéma et restent difficilement explicables par ces approches théoriques classiques.

Les travaux récents sur les familles transnationales se situent dans des traditions intellectuelles marxistes et féministes et font appel à d’autres perspectives théoriques telles que l’approche institutionnelle ou le concept du genre. Ils s’attachent davantage à montrer comment les expériences vécues par les familles transnationales résultent des rapports sociaux de sexe, de classe et de race au niveau individuel, mais aussi global (rapport des pays du Nord et du Sud). Cette approche accorde donc une importance plus grande aux contraintes dont font face les migrants et leurs familles, notamment par le biais des politiques restrictives. La dimension du genre est transversale à ces travaux dans la mesure où les rapports sociaux de sexe, rentrant en interaction avec les contextes sociaux, économiques ou politiques existants produisent des trajectoires et des expériences spécifiques aux hommes et aux femmes.

Face à cette diversité des approches théoriques, plusieurs alternatives s’offrent à nous pour l’élaboration du cadre théorique de notre recherche : le choix d’une seule d’entre elles ou la construction d’une théorie globale. La première option n’est pas satisfaisante. Chaque cadre théorique rendant compte d’une dimension importante de ce phénomène, il semble contre-productif d’ignorer une partie d’entre elles, tout en sachant qu’elles sont importantes. La deuxième option parait engageant, mais impossible, du moins pas envisageable dans le cadre de ce travail de recherche. Étant donné l’ampleur de l’entreprise, l’élaboration d’une théorie globale

145 pourrait faire l’objet d’un travail de recherche elle-même. Dans le cadre de ce travail nous choisissons donc une option intermédiaire. Elle consiste à proposer un cadre de décomposition des parcours des familles migrantes dans la suite de cette recherche et une mobilisation des éléments présents dans les différentes approches théoriques pour interpréter les constats établis empiriquement.

Ce choix de combiner ces différentes approches théoriques passe par deux directions, qui ont des répercussions conceptuelles et méthodologiques importantes. Il s’agit d’une part d’intégrer davantage la dimension « migratoire » dans l’analyse des familles transnationales, ainsi qu’élargir la portée des études à l’ensemble des migrants, en ayant recours notamment aux méthodes quantitatives, pour ainsi mieux identifier la diversité des expériences. Il s’agit d’autre part, d’être plus sensible à la dimension genrée du phénomène étudiée, ainsi qu’aux situations migratoires et familiales minoritaires, voire « atypiques », et plus généralement questionner les concepts et les catégories d’analyse déjà existantes. La suite de cette discussion illustre à partir des exemples concrets les apports potentiels de ces directions de recherche.

Les travaux sur les familles transnationales orientent les analyses vers les groupes de migrants les plus à risque de connaître des séparations familiales, du moins supposés comme tels, à savoir