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REMERCIEMENTS D’AMAËLLE

PROFESSIONNELS DE SANTE

3. RESULTATS DES PROFESSIONNELS DE SANTE

3.4 LES « FACTEURS CURSEURS »

Les « facteurs – curseurs » détaillés ci-dessous, sont les facteurs d’influence permettant d’évoluer entre, d’une part, « accepter de s’intégrer dans le parcours de soins actuel » et d’autre part, « être libre de vivre sa vie »

3.4.1 Des besoins en santé variable selon les caractéristiques personnelles

3.4.1.1 L’âge

Pour les professionnels de santé interrogés, un des facteurs importants en santé était de pouvoir faire tout ce qu’on a envie de faire. Ils ont ensuite insisté sur le fait que les envies évoluaient avec l’âge. Par conséquent, pour eux, les critères de bonne santé évoluaient également avec l’âge.

M5 : « Moi j’ai pas les mêmes envie de faire maintenant que il y a vingt ans et ça me

pose pas de problème. Je me sens pas pathologique. »

Ils ont également mis en avant le fait que l’on n’a pas les mêmes exigences en terme de santé pour un enfant et pour une personne âgée.

M2 : « ça varie en fonction de l’âge […] ce qu’on a comme exigence pour nos enfants

quand ils sont petits, c’est pas du tout la même chose que l’exigence qu’on peut avoir pour nos parents »

Parmi les professionnels de santé interrogés, certains pensaient que la santé devenait plus préoccupante avec l’âge, parce que les symptômes apparaissaient plus précocement et plus fréquemment.

Cette préoccupation, plus marquée avec l’âge, donnait lieu à une adaptation des comportements.

K3 : « Aujourd’hui je suis plus dans l’écoute de mon corps »

3.4.1.2 Le tempérament

Les professionnels de santé ont insisté sur le fait que l’attention individuelle portée à la santé pouvait dépendre du tempérament personnel. A titre d’exemple, un tempérament plutôt optimiste permettrait de relativiser, de mieux vivre les événements et donc, de se sentir en meilleure santé.

M5 : « à partir du moment où tu les relativises, tu les vis mieux. Et du coup tu te sens

mieux. De là à dire que tu te sens en meilleure santé, il n’y a qu’un pas »

I3 : « être en bonne santé, c’est aussi apprendre à relativiser ses problèmes »

Au contraire, un tempérament plutôt « fataliste » entraînait un suivi moins rigoureux des règles d’hygiène de vie.

I1 : « : Ca arrivera de toute façon »

Selon certains, l’état de bonne santé était fonction de son aptitude à ne pas s’écouter et ne pas être en quête de symptômes.

I6 : « J’essaie de ne pas trop m’écouter car je n’ai pas envie d’être en mauvaise

santé ! »

3.4.1.3 Etre ou ne pas être obnubilé par sa santé

Selon les professionnels de santé, les besoins en santé étaient variables en fonction d’une « échelle personnelle », qui irait de « vivre sans se préoccuper de sa santé » à « être obnubilé par sa santé ».

M3 : « il y a des gens qui sont un peu obnubilés par ça, qui pensent tout le temps, est

ce que je suis bien en bonne santé ? Et puis il y a des gens qui n’y pensent pas, qui vivent tout simplement, qu’ils soient malades, qu’ils soient pas malades »

3.1.4.4 Les habitudes de vie

Les habitudes de vie ont été décrites comme prenant régulièrement le pas sur les consignes d’hygiène de vie. Certaines habitudes allaient davantage dans le sens de la bonne santé. Il était donc plus facile de se maintenir en bonne santé dans ces cas là.

I2 : « Finalement ce n’est pas dans nos habitudes de vie et on continue à se faire

plaisir en mangeant ce dont on a envie »

I3 : « Il ne peut pas passer une semaine sans faire du sport »

3.1.4.5 Les événements intercurrents d’une vie

Certains professionnels de santé ont évoqué l’impact des événements de vie sur l’appréciation de leur propre état de santé.

Ils ont notamment évoqué, dans ces événements de vie, le fait d’avoir ou non des antécédents médicaux.

K1 : « Celui qui n’a jamais été malade y pense peut-être moins »

La santé pouvait devenir un objectif à atteindre après une maladie alors qu’elle s’apparentait plus à un moyen d’accès au bien-être pour une personne en bon état de santé.

K1 : « Si tu as déjà été malade, ça peut devenir un objectif de vie »

D’autres événements de vie ont été cités, telles que les épreuves traversées, qu’elles soient physiques ou psychiques.

M5 : « Quand tu as vécu […] quasiment la mort, […] ton bonheur de vie est

Le fait d’avoir un proche malade était un autre événement qui pouvait modifier l’appréciation de son propre état de santé.

M3 : « de côtoyer la maladie, chez un proche, ou même la mort, chez un proche. Ca,

ça peut changer effectivement ta perception »

Devenir parent a également été cité comme un événement influençant l’appréciation de son état de santé.

M2 : « parce que l’expérience d’être parent, on est pendant un temps responsable de

la santé des enfants […] et je pense que quand même ça doit changer notre perception »

3.1.4.6 Les symboles

Pour les professionnels de santé, certaines représentations, même fausses,

pouvaient également influencer la vision de sa propre santé. Le simple fait d’aller à l’hôpital pouvait parfois être synonyme de mauvaise santé.

I3 : « dans la tête des gens, aller à l’hôpital ça signifie être en mauvaise santé, alors

que parfois c’est juste un passage nécessaire pour continuer à être en bonne santé »

3.4.2 Des besoins en santé variables selon les caractéristiques environnementales

3.4.2.1 L’état de santé des autres membres de la société

Plusieurs professionnels de santé ont souligné le fait que comparer son état de santé à celui des autres pouvait influencer la vision de sa propre santé.

M5 : « se sentir en bonne santé, c’est se sentir de la santé normale pour le moment » […] M3 : « par rapport à la moyenne des gens qui nous entourent »

I3 : « on ne se rend pas compte qu’on est en bonne santé […] ou alors c’est en te

La comparaison de son propre état de santé par rapport à sa tranche d’âge a également été évoquée par plusieurs professionnels de santé.

M2 : « celui qui va avoir envie à 80 ans de grimper le Mont Blanc, il va se sentir en

mauvaise santé, et celui qui aura simplement envie de faire un jogging et qui peut le faire, lui il sera en bonne santé »

3.4.2.2 L’influence de la mode

Certains professionnels de santé pensaient que les besoins en terme de santé pouvaient être influencés par la mode.

M2 : « avec des degrés dans cette hygiène de vie qui varient en fonction des modes »

La notion de mode a également été évoquée concernant les messages de santé publique.

I2 : « il faut faire du sport, il faut manger tant de légumes par jour, il faut boire des

produits laitiers et non finalement faut plus, il y a aussi des modes ! Ca change tout le temps ! »

3.4.2.3 L’influence socio culturelle

Les professionnels de santé étaient tous d’accord pour dire que les besoins en santé pouvaient être calqués sur des normes socio culturelles. Ils ont bien insisté sur le fait que ces normes étaient différentes selon les époques et les pays.

M5 : « c’est le, le canon sociétal et culturel du moment. […] il est pas le même en

Afrique que ici, qu’aux Etats Unis ou qu’en Norvège, et il est pas le même dans le temps, c’est à dire que il y a cent ans »

3.5 UNE BONNE SANTE, DES MODELES D’AJUSTEMENT