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REMERCIEMENTS D’AMAËLLE

PROFESSIONNELS DE SANTE

3. RESULTATS DES PROFESSIONNELS DE SANTE

3.3 ETRE LIBRE DE VIVRE SA VIE

3.3.1 S’affranchir quelque peu des consignes

3.3.1.1 Assumer la prise de risques

Parmi les professionnels de santé interrogés, certains ont même avoué prendre des risques pour leur santé. Ces prises de risques étaient assumées, et leurs conséquences connues.

I6 : « Je peux ne pas fumer si j’en ai envie. Mais je n’en ai pas envie ! »

3.3.1.2 Mais parfois éprouver de la culpabilité

Un sentiment de culpabilité a tout de même été évoqué par certains professionnels de santé, concernant l’absence de suivi des règles d’hygiène. Cependant, l’absence d’impact quantifiable est venue contrebalancer ce sentiment de culpabilité.

I2 : « mes enfants, ils sont au régime pâtes-patates très souvent […] ce n’est pas pour

autant que l’on est davantage malade, plus gros que ça »

Cette culpabilité engendrait même parfois des comportements spécifiques afin de compenser les excès.

I3 : « J’aime fumer, et je n’aime pas le sport. Je me suis quand même forcée à

reprendre la course à pieds, […] mais je n’y vais pas de façon hyper spontanée […] je m’astreins à aller faire du sport »

I6 : « nous sommes plus dans une optique de compenser les excès que de garder une

3.3.1.3 Remettre en question certains messages de santé publique

Le suivi strict des règles d’hygiène de vie a été remis en question par certains professionnels de santé qui en appelaient avant tout au bon sens et à la prise de recul vis-à-vis de certaines recommandations, notamment alimentaires.

I1 : « Je ne suis pas sûre que les gens qui ont une super hygiène de vie […] soient

forcément en meilleure santé »

I3 : « parfois les gens ils vont se stresser avec cinq fruits et légumes par jour mais

parfois c’est pire, quand tu vois ce qu’il y a dans les légumes, c’est plein de pesticides »

De nombreux professionnels de santé ont souligné un manque de clarté de certaines recommandations de santé publique. Ils ne se sentaient pas en mesure de comprendre les informations délivrées malgré l’intérêt qu’ils y portaient.

K5 : « La bonne santé c’est le fait de savoir aussi ! »

3.3.1.4 Ne pas accepter les diktats de la société et du système de soins

Les professionnels de santé ont mis en avant le fait que la société actuelle engendrait des diktats en termes de « bonne santé ». Ils ne s’y pliaient pas forcément, et ne se sentaient pas en moins bonne santé pour autant.

M2 : « parce que nous on est dans une société maintenant où on te dit si tu fais pas

de sport tu peux pas être en bonne santé »

I2 : « après c’est aussi la société qui génère ça… il faut que la femme soit taillée

3.3.1.5 Se tenir à distance du système de soins

Pour les professionnels de santé interrogés, le ressenti de « bonne santé » était étroitement lié à l’absence de contact avec le système de soins.

I3 : « le fait de ne pas aller chez le médecin, ça signifie que je suis en bonne santé » I6 : « Je ne les aime qu’au boulot les docteurs ! »

Cependant, la distance adoptée envers le système de soins n’a en aucun cas été confondue avec de la négligence.

3.3.2 Privilégier le bien être et l’autonomie

3.3.2.1 Etre heureux

Pour les professionnels de santé, la notion de bonne santé était intimement liée à la notion de bonheur.

M3 : « ça se rapproche un peu du bonheur »

3.3.2.2 S’octroyer du plaisir

Selon les professionnels de santé, la notion de bonne santé était en corrélation avec le plaisir, la satisfaction de leurs envies.

I4 : « pouvoir faire tout ce que tu veux […] pouvoir faire tout ce que tu aimes »

Ils ont également évoqué le fait d’avoir une activité sexuelle épanouissante. M4 : « le faire six fois par jour ! »

3.3.2.3 Etre autonome

L’autonomie, bien que non suffisante, a été citée comme un critère nécessaire à la bonne santé.

M6 : « c’est rester autonome »

L’auto gestion a également été citée comme un élément indispensable au sentiment de bonne santé.

I6 : « être en bonne santé, c’est gérer ma vie »

3.3.2.4 Ressentir un bien être global

Durant les entretiens en groupe, les professionnels de santé ont régulièrement cité le bien être, tant physique que psychologique, comme un élément essentiel à la bonne santé.

M2 : « je dirais se sentir bien dans son corps et dans son esprit »

3.3.2.5 Prioriser la qualité de vie

La qualité de vie a également semblé être un facteur de grande importance dans le ressenti de son état de santé. Un des médecins a mentionné une de ses expériences professionnelles pour appuyer l’importance de la qualité de vie dans l’appréciation de la bonne santé.

M2 : «le guérir, mais au prix d’une mutilation […] pour lui, c’était dix ans pas en bonne

3.3.3 Rester digne

3.3.3.1 Avoir le droit de mourir en paix

Selon les professionnels de santé, le fait de pouvoir mourir en paix était un élément important dans l’appréciation du sentiment de bonne santé. Ils ont évoqué le fait de pouvoir mourir malade, chez soi.

M2 : « qu’ils aient le droit de mourir malades, […], qu’ils aient le droit de mourir, même

si ça rassure pas leurs enfants quoi. […] C’est que, les vieux, ils ont le droit de mourir chez eux, sur leur fauteuil »

3.3.3.2 Ne pas se résumer à son parcours de soins

Le fait de s’intégrer dans un parcours de soins a été évoqué comme un des facteurs les plus importants dans le maintien de la bonne santé. A condition toutefois, selon les professionnels de santé, de ne pas exister qu’à travers les échéances médicales de son parcours de soin.

M5 : « le problème c’est qu’il y a des gens qui finissent par organiser leur vie autour

de ça […] C’est à dire que la vie est ce que c’est ça ? La bonne santé du coup, est ce que ça bouffe pas tout le reste de la vie ? »

3.3.3.3 Pouvoir se sentir « beau » conventionnellement

Pour les professionnels de santé, pouvoir se sentir « beau » selon les critères sociétaux conventionnels a été cité à de nombreuses reprises comme étant un facteur de bonne santé.

M5 : « il y a les critères sociaux, parce que je suis mince, plein de muscles partout,