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La fécondité est élevée en France

Dans le document Rapport annuel sur l’état de la France (Page 134-137)

Graphique 36 : un taux fécondité très élevé en France

Source : Insee (Indicateur du développement durable).

C’est la cause essentielle du dynamisme de la croissance démographique en France.

Avec un taux de 2,01 par femme en 2010, la France a même dépassé l’Irlande, depuis plusieurs années en tête des pays de l’Union européenne.

Il n’y a pas d’explication simple à ce résultat. Il est bien évident néanmoins que le choix de la France en faveur d’une politique familiale forte en est un des principaux déterminants : l’investissement de la nation à destination des familles a été chiffré par le Haut conseil de la famille (HCF) à un niveau compris entre 80 et 118 mds € en 2008, soit 4,1

% à 6,1 % du PIB selon les hypothèses retenues (entre autres, la prise en compte du quotient familial). Malgré la difficulté que revêtent les exercices de comparaison internationale en la matière, il apparaît que la France est parmi les pays qui consacrent aux familles la part de la production nationale la plus élevée. En particulier, le développement de mesures permettant de favoriser l’articulation entre vie professionnelle et familiale est sans doute un élément clé d’explication du niveau élevé du taux de fécondité en France, obtenu alors que le taux d’activité et d’emploi féminin est supérieur à la moyenne européenne. A contrario, la modicité des dispositions allemandes en la matière place souvent les femmes face à un choix binaire d’exercer un emploi ou d’avoir des enfants : si, en Allemagne, le taux d’emploi féminin est parmi les plus élevés en Europe, le taux de fécondité, de 1,36 pour une moyenne européenne de 1,60, y est aussi parmi les plus bas.

Gardons-nous cependant d’un excès d’optimisme. Beaucoup reste à faire pour assurer une véritable liberté de choix des parents, leur permettant un réel arbitrage vis-à-vis de l’emploi et un véritable choix du mode de garde. Un effort important doit également être entrepris pour endiguer la dégradation significative des conditions de vie d’un nombre croissant de familles. Pour les 20 % de familles les plus pauvres, les prestations familiales, de logement et les minima sociaux constituent 35 % de la masse des revenus. Leur indexation sur les prix conduirait, selon le HCF, à un recul de leur niveau de vie de 8 % par rapport à l’évolution du salaire moyen entre 2010 et 2025. Rappelons par ailleurs que le quotient familial appliqué à l’impôt sur le revenu, d’un coût de 10 mds €, n’est d’aucune aide à ces

ménages les plus pauvres alors qu’il permet une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 2301 € par demi-part (en 2010) pour les ménages aux plus hauts revenus. La transformation partielle ou totale du quotient familial en allocation forfaitaire par enfant est une des pistes à explorer pour soutenir les familles aux plus bas revenus. (A la demande du Haut Conseil, la DGFIP a chiffré le montant de cette éventuelle allocation forfaitaire à 607 € par an).

y IDD Démographie : indice conjoncturel et fécondité

Depuis quinze ans, l’indicateur conjoncturel de fécondité progresse régulièrement.

Avec 1,99 enfant par femme en 2009, la France est devenue avec l’Irlande le pays de l’Union européenne où la fécondité est la plus forte. Dans l’ensemble de l’Union européenne, il se situe en 2008 à 1,58 enfant par femme, traduisant la faible fécondité des pays du Sud et de l’Est de l’Europe.

Graphique 37 : indice conjoncturel de fécondité en France et en Europe

Note : Indicateur conjoncturel de fécondité ou somme des naissances réduites, mesure le nombre d’enfants moyen qu’aurait une femme tout au long de sa vie si les taux de fécondité observés l’année considérée à chaque âge demeuraient inchangés.

Source : Insee (données état-civil) - Eurostat.

y Enjeux

L’indicateur conjoncturel de fécondité est souvent utilisé pour traduire de manière instantanée la capacité de la population à se renouveler à long terme en se fondant sur le seul mouvement naturel (naissances, décès). Il est alors comparé à un niveau de remplacement qui est estimé à 2,1 dans les pays les plus développés. Cependant, il est à relever que pour assurer un certain équilibre des générations présentes ou de la structure de la population par grandes tranches d’âge, et garantir ainsi à la fois dynamisme et continuité, d’autres voies que la fécondité naturelle sont possibles, notamment l’accueil d’autres populations, largement utilisé dans les pays d’immigration.

y Analyse

En 2009, l’indicateur conjoncturel de fécondité pour la France est égal à 1,99. En 2008, il avait atteint son niveau le plus élevé depuis 1975 dépassant le seuil symbolique des deux enfants par femme. La France est, avec l’Irlande, le pays de l’Union européenne où la fécondité est la plus forte. Dans l’ensemble de l’Union européenne à 27, l’indicateur conjoncturel de fécondité se situe à 1,58 en 2008, traduisant la faible fécondité conjoncturelle des pays du Sud et de l’Est de l’Europe (Grèce, Italie, Espagne, Portugal d’un côté ; Allemagne, Autriche, Pologne, Hongrie de l’autre).

Graphique 38 : taux de fertilité total, nombre d’enfants par femme Légende : 2002 (courbe verte) et 2009 (courbe bleue)

Source : Eurostat 2011

Courte description : Nombre moyen d’enfants nés vivants d’une femme qui traverserait ses années de vie féconde en se conformant aux taux de fécondité par âge d’une année donnée. Il s’agit donc de la descendance finale d’une génération fictive, calculée en cumulant les taux de fécondité par âge des femmes pour l’année considérée (les effectifs de femmes à chaque âge étant supposés égaux). L’indicateur conjoncturel de fécondité est également utilisé pour indiquer la fécondité de remplacement. Dans les pays les plus développés, le taux de 2,1 est considéré comme étant ce niveau de remplacement.

Dans le document Rapport annuel sur l’état de la France (Page 134-137)