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Les comparaisons internationales

Dans le document Rapport annuel sur l’état de la France (Page 101-106)

La contribution à la croissance du commerce mondial de l’Europe a été supérieure en 2010 et 2011 à celle des autres pays de la zone OCDE et même de celle de la Chine et des autres pays d’Asie. Cela montre clairement l’importance de l’insertion de l’Europe dans les échanges internationaux et la non-pertinence des suggestions de protectionnisme parfois avancées.

Après une contraction de 12,2 % en 2009, le commerce international des pays de l’OCDE a progressé de 8,3 % en 2010 et de 7,4 % en 2011 (données provisoires, selon l’OCDE). La progression du commerce international dans les pays hors OCDE est plus forte : 14,8 % en 2010 et 10,2 % en 2011 après une moindre contraction en 2009 (8,6 %). Les exportations de la Chine ont augmenté de 28 % et représentent désormais 10 % des exportations mondiales, la Chine devenant ainsi le premier exportateur mondial.

Toutefois, la progression du commerce mondial devrait ralentir en 2011.

Le tableau ci-après fait ressortir les soldes des balances commerciales de 6 pays ou zones.

Tableau 8 : balance commerciale (biens et services) (en milliards de $)

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

FRANCE 12,7 15,1 25,1 17,2 2,9 -17,9 -29,8 -49,5 -72,5 -46 -45 -47,1

ALLEMAGNE 7 38,4 93,4 98,2 137,9 147 167,4 237,9 228,7 154 165,2 198,5

ROYAUMEUNI -27,2 -34,6 -42,2 -42,7 -59,5 -77,7 -76,7 -90,1 -72,1 -50,8 -57,2 -45,8 ÉTATSUNIS -382,1 -371 -427,2 -504,1 -618,7 -722,7 -769,3 -713,8 -707,8 -392,4 -539,9 -585,8

ZONE EURO 40,7 90,2 173 171,4 194,5 149,8 124,3 195,6 145,2 170,1 196,4 262,4

OCDE -211,9 -179,5 -152,3 -208,1 -263,5 -442,5 -519,2 -395 -501,3 -94,6 -179 -172,8

Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, n° 87.

Graphique 13 : balance commerciale (biens et services) en milliards de $

-1000

France Allemagne Royaume-Uni Etats-Unis Zone euro OCDE

Source : OCDE, perspectives économiques, mai 2010.

La zone euro, dans son ensemble, affiche un solde créditeur croissant depuis 2008, reflétant notamment l’important excédent de l’Allemagne. Depuis 2009, la balance commerciale des États-Unis se détériore, confirmant l’ampleur de son déséquilibre structurel.

Les balances des transactions courantes, en % du PIB, montrent de même la puissance extérieure de l’Allemagne, dont l’excédent dépasse 7 % du PIB en 2011. La zone euro est faiblement excédentaire et les États-Unis débiteurs, de 4 % du PIB en 2011.

Tableau 9 : balance des opérations courantes (en % du PIB)

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

FRANCE 1,7 2 1,3 0,9 0,6 -0,4 -0,5 -1 -2,3 -2,2 -1,9 -1,9

ALLEMAGNE -1,8 0 2 1,9 4,6 5,1 6,4 7,7 6,7 5 6 7,2

ROYAUMEUNI -2,6 -2,1 -1,7 -1,6 -2,1 -2,6 -3,3 -2,7 -1,5 -1,3 -1,6 -1

ÉTATSUNIS -4,2 -3,7 -4,3 -4,7 -5,3 -5,9 -6 -5,2 -4,9 -2,9 -3,8 -4

ZONE EURO -0,6 0,1 0,7 0,5 1,2 0,5 0,5 0,4 -0,8 -0,3 0,3 0,8

OCDE -1,3 -1 -1,1 -1 -0,9 -1,4 -1,6 -1,3 -1,6 -0,7 -0,8 -0,7

Source : Base de données des Perspectives économiques de l’OCDE, n°87.

Graphique 14 : balance des opérations courantes (en % du PIB)

-8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

France Allemagne Royaume-Uni Etats-Unis Zone euro OCDE France

Allemagne

Zone euro

Etats-Unis

Royaume-Uni OCDE

Source : OCDE, Perspectives économiques, mai 2010

En Union monétaire, l’analyse des données de la balance des paiements peut sembler peu pertinente. En effet, la contrainte extérieure, dans son acception classique, est la traduction du fait qu’un pays ne peut durablement financer, sur ses réserves de change, un déficit permanent de sa balance courante. Il doit donc soit compter sur des flux entrants de capitaux dont rien n’assure la stabilité dans le temps, qui peuvent conduire à transférer la propriété de pans entiers du patrimoine national, réduisant la marge de manœuvre du pays, soit accepter une dépréciation de son taux de change qui, s’il peut permettre momentanément de soutenir les exportations, renchérit les importations et ne peut résoudre sur le moyen et long terme les difficultés des entreprises à gagner durablement des parts de marché. Dans la zone euro, une telle contrainte n’a plus cours : la dépréciation de la monnaie n’est plus possible et les mouvements entre pays de la zone n’ont plus à être équilibrés.

Pour autant, la contrainte réapparaît sous une autre forme : c’est le différentiel de taux d’intérêt sur les dettes publiques qui traduit le fait que certaines situations de compétitivité sont jugées préoccupantes. Or, la balance des paiements est un indicateur précieux de la compétitivité. Elle permet de mener une analyse différenciée des pays de la zone, indispensable comme élément de diagnostic de politiques intenables à terme. Le retour de la contrainte extérieure, pour la France, réduit encore davantage la marge de manœuvre des administrations publiques.

La création d’une union économique et monétaire, outre la création d’une monnaie unique et d’un marché unifié, suppose que soient mises en œuvre des politiques visant à la convergence des économies en particulier sur le plan social et fiscal. Faute de cette égalisation des conditions de la concurrence, un pays peut jouer le rôle de “passager clandestin” en baissant sa demande interne pour favoriser ses exportations dans la zone.

Si l’on considère les échanges commerciaux de la zone seulement, les déficits des uns sont les excédents des autres. Si tous les pays procédaient de la même façon, en baissant leur demande interne pour favoriser leurs exportations, il en résulterait inévitablement une récession généralisée dans la zone. C’est le risque encouru actuellement par la zone euro avec la généralisation des plans d’austérité. Dans une union économique et monétaire, les politiques économiques ne peuvent plus s’apprécier pays par pays mais doivent être évaluées au regard des conséquences qu’elles peuvent avoir sur l’ensemble de la zone.

Sous cet aspect, on constate que la France enregistre des déficits continuels de sa balance courante depuis 2005 et que ces déficits se sont fortement aggravés depuis 2008 en valeurs courantes. Cela reflète principalement la détérioration de son solde commercial.

La compétitivité-coût (mesurée par les coûts unitaires de main d’œuvre) s’est détériorée de 2005 à 2008 puis a connu une certaine amélioration en 2009 (source OCDE). L’Allemagne a enregistré une évolution inverse.

Graphique 15 : compétitivité à l’intérieur de la zone euro (prix à la consommation harmonisés, base 100 = 1993)

Source : OCDE, perspectives économiques, mai 2011.

Le graphique ci-dessus montre par ailleurs l’ampleur de l’ajustement nécessaire (et donc sa durée, forcément longue) pour résorber les écarts qui se sont progressivement creusés entre les divers pays participant à la zone euro.

Dans le point C ci-après, la compétitivité fait l’objet d’autres développements. De plus, le CESE a été saisi par le gouvernement de ce thème, qui a été traité par un avis La compétitivité : enjeu d’un nouveau modèle de développement, voté en octobre 2011.

Le taux de change de l’euro s’est régulièrement apprécié en termes nominaux par rapport au dollar américain, en moyenne annuelle, de 2005 à 2008, année où il a marqué un fléchissement brutal au moment de la crise financière. La moyenne de 2009 s’est inscrite en léger recul avec de fortes fluctuations intra-annuelles. Il en a été de même en 2010 (- 4,8 %).

Malgré la crise de la dette publique affectant certains pays de la zone, l’euro n’a pas plongé en 2011 face au dollar, l’économie américaine suscitant des inquiétudes similaires.

Graphique 16 : évolution des taux de change bilatéraux (moyenne mensuelle, base 100 = 1999)

Source : BCE, juillet 2011.

L’évolution de ce taux, commune à la zone euro, a eu des conséquences différenciées selon les pays de la zone, en fonction de la structure de leurs exportations et importations, sur divers variables économiques : exportations, importations mais aussi inflation, croissance, emploi…

Crise de l’Euro, reflet de déséquilibres économiques

Dans le document Rapport annuel sur l’état de la France (Page 101-106)