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Expérience 2c : effet de la pression temporelle sur la dynamique de l’activation syllabique

Dans le document La syllabe dans la production écrite de mots (Page 146-159)

Chapitre 3 La syllabe dans la production écrite : Données expérimentales

3. Relations fonctionnelles entre activation syllabique et traitements graphomoteurs

3.3. Expérience 2c : effet de la pression temporelle sur la dynamique de l’activation syllabique

Jusqu’i i, la odifi atio de la d a i ue de l’a ti atio s lla i ue a ait t e isag e o e passa t d’u t aite e t a ti ip à u t aite e t s ue tialis da s le as d’u e aug e tatio des contraintes graphomotrices. Cela avait été en partie confirmé par l’e p ie e a, ui o t ait u e diminution des traitements anticipés et une séquentialisation de ces traitements avec l’aug e tatio des o t ai tes. Toutefois, la p se e d’u effet de f o ti e s lla i ue o o ita t à la p se e d’u effet du o e de s lla es su les late es da s l’e p ie e essitait de e oi ette h poth se. U e ou elle app o he a do t adopt e afi d’ lai i la uestio de la dynami ue de l’a ti atio s lla i ue : les t aite e ts ’o t plus t o se s en termes de tout ou ie , ais leu i po ta e elati e a t e a i e. Afi d’app he de glo ale e t la d a i ue de l’a ti atio des s lla es, les effets ui so t li s ont été comparés entre une condition familière et une condition contraignante, et sur les deu p iodes de t aite e t, ’est-à-dire sur la latence et pe da t l’e utio . Da s l’e p ie e p se t e ici, la a iatio des o t ai tes ’a plus t observée à travers les contraintes graphomotrices, mais à travers une augmentation globale des demandes de la tâche, manipulée par la pression temporelle.

Pou p ise l’i pa t d’u e aug e tatio des de a des su les diff e tes p iodes d’a ti atio s lla i ue, il tait essai e ue les diff e tes o ditio s a e de fo tes ou de fai les contraintes) pe ette t le e ueil des es a ia les, ota e t au ou s de l’e utio , e ui ’ tait pas possi le da s l’e p ie e , a elle o pa ait l’ itu e u si e et l’ itu e s ipte. De plus, l’u e des deu o ditio s de ait t e la plus fa ili e possible, permettant de mettre en ide e l’a ti atio s lla i ue a ti ip e, et ette o ditio ’a ait pas t ise e pla e da s l’e p ie e a. La pression te po elle a d jà t utilis e afi d’i estigue la uestio de la planification sérielle ou en cascade de la production orale (Kello, Plaut, & MacWhinney, 2000 ; Damian & Dumay, 2007). Kello et al. (2000) ont ainsi montré que lorsque les demandes de la tâche

140 étaient faibles (dans le cas présent avec pas ou peu de pression temporelle), la planification était anticipée au ou s de l’e utio . Da s leur étude, les participants ont réalisé une tâche de Stroop, au cours de la uelle ils de aie t d o e la ouleu d’u e ta gle plei , tout en inhibant le nom de couleur (congruent ou incongruent avec la couleur du rectangle) qui y était superposé. Lo s u’au u e p essio te po elle ’ tait i pos e au pa ti ipa ts, l’effet d’i te f e e couleur/nom de couleur apparaissait sur les latences, signifiant que la planification avait été effe tu e e a o t. E e a he, lo s ue les pa ti ipa ts taie t sous p essio te po elle, l’effet d’i te f e e était observé sur la durée de la réponse, révélant que la planification avait perduré ap s le d ut de l’a ti ulatio o ale. Ce sultat efl te ait do la odifi atio de l’a ti ulatio des traitements de haut niveau par rapport aux traitements moteurs telle ue ous l’a o s e isag e dans les deux premières expériences de ce chapitre (mais voir Damian & Dumay, 2007 ; Damian & Freeman, 2008 ; Damian, 2003).

Co e pou les e p ie es p de tes, ous a o s fait l’h poth se ue lo s ue les de a des de la tâ he so t fai les, ’est-à-di e lo s ue u’il ’ a pas de p essio te po elle, les essou es dispo i les pe ette t l’a ti ipatio des t aite e ts de haut niveau : l’a ti atio s lla i ue se ait ainsi réalisée essentiellement pendant la latence, et elle serait moindre à la frontière. En revanche, lo s ue les de a des de la tâ he aug e te t, ’est-à-dire ici lorsque les participants doivent écrire sous pressio te po elle, l’aug e tatio des de a des de la tâ he au ait pou o s ue e des t aite e ts oi s a ti ip s, et les s lla es se aie t a ti es au ou s de l’e utio : le traitement syllabique devrait être réduit pendant la latence, et plus important à la frontière. La particularité de cette expérience est u’elle pe ettait d’o se e l’a ti atio s lla i ue su les diff e tes p iodes où elle est i pli u e, et de o pa e la p opo tio d’a ti atio e t e les deu o ditio s.

Les participants ont effectué une tâche de copie de mots de 2 et 3 syllabes avec leur écriture ha ituelle, d’a o d sa s p essio te po elle, puis sous p essio . Les t aite e ts a ti ip s o t pu être observés grâce aux latences inter-copies. Ces latences étaient attendues plus courtes dans la

141 condition sous pression. E out e, il tait suppos ue l’effet du o e de s lla es sur les latences se ait plus i po ta t da s la o ditio sa s p essio u’a e , t aduisa t la possi ilit d’a ti ipe les traitements de haut niveau. Il était atte du ue la du e d’ itu e glo ale pou ha ue opie di i ue a e la o sig e de p essio . E fi , plusieu s a ia les o t alu l’a ti atio s lla i ue à la frontière syllabique. La fluence des lettres a t e a i e, de la e faço ue da s l’expérience 2b. Co e da s l’ tude de Kandel et al. (2009), u e esu e de la du e d’ itu e des lettres iti ues a t asso i e à l’a al se de la flue e, afi d’appu e les sultats oi gale e t Bogaerts et al., 1996 ; Kandel & Valdois, 2006a, 2006b). Enfin, ces données ont été complétées par une mesure de longueur de la trajectoire des lettres (par ex., Bogaerts et al., 1996, Luria & Rosenblum, 2010 ; van Gemmert, Teulings, & Stelmach, 1998), afi d’o se e si la f o ti e syllabique influençait également les longueurs. Sur ces trois variables, un effet de frontière syllabique était attendu : une diminution relative de la fluence et un allongement de la durée et de la longueur étaient attendus sur la première lettre de la deuxième syllabe (par ex., ta.bleau), ou sur la lettre précédente (par ex., ta.bleau) (voir l’expérience 2b). Cet effet était attendu plus important dans la condition sous pression que dans la condition sans.

3.3.1. Méthode

Participants. T e te pe so es fe es, ho es o t p is pa t à l’e p ie e. Toutes

taie t de la gue ate elle f a çaise, et a aie t u e isio o ale ou o ig e. L’âge o e tait de 24;6 ans. Vingt-six étaient droitières.

Stimuli. Le matériel était composé de 20 mots, 10 de 2 syllabes et 10 de 3 syllabes (voir

Annexe VI). Tous les mots étaient des noms communs de 8 lettres sans e muet. La fréquence lexicale a été contrôlée entre les deux types de mots, t < 1, de même que la fréquence de la première syllabe,

t < 1, et la fréquence de la deuxième syllabe, t < 1. La fréquence du bigramme constituant la

142 fréquence du bigramme précédant la frontière, t < 1. La fréquence des bigrammes suivant la frontière était tendanciellement plus élevée pour les mots de 2 syllabes (M = 2636, ET = 1206) que pour les mots de 3 syllabes (M = 1684, ET = 877), F(1, 18) = 4,08, p < .06.

Dispositif expérimental. Il tait ide ti ue à l’e p ie e . Les zo es de opie taie t ide ti ues

pour les deux conditions : 3 traits de 70 mm espacés de 20 mm.

Procédure. L’e p ie e a o sist e u e tâ he de t iple opie, e passation individuelle (voir

Chapitre 4, Méthodologie expérimentale, p. 72). Chaque participant a copié la liste de 20 mots dans 2 conditions successives. Lors de la première condition, il a été demandé aux participants de faire la tâche de triple copie avec leur écriture habituelle, avec une consigne similaire à celle donnée dans l’e p ie e a oi p. 113). Dans un deuxième temps, les participants ont effectué la tâche sous pression temporelle. La consigne pour cette condition était également donnée oralement : « Vous copierez de nouveau la même liste de mots, mais cette fois en allant le plus vite possible. Il faudra ue ous di i uiez le te ps total e t e l’appui da s la ase d pa t et l’appui da s la ase fi . Cela i pli ue a d’ i e le plus ite possi le ais gale e t de se d pla e le plus ite possi le d’u ot à u aut e. Atte tio , ous de ez epe da t este lisi le et e pas fai e d’a iatio s. Vous pourrez faire des pauses entre les essais pour vous reposer le poignet si nécessaire ».

Aucune p essio te po elle ’a t i pos e e t e les essais, afin de permettre aux participants de se epose . E effet, u e t op fo te p essio te po elle su l’ itu e peut e t aî e des te sio s au niveau du membre supérieur et augmenter la pression du stylo sur la feuille, ce qui est délétère pou la itesse d’ itu e (Wann & Nimmo-Smith, 1991). De plus, les deu o ditio s ’o t pas t contrebalancées afin que la conditio de p essio te po elle ’i flue e pas la o ditio d’ itu e habituelle.

Données. Les latences inter- opies ai si ue la du e d’ itu e des ots pou les t ois opies o t

143 données précédant et suivant les copies avec erreurs, telles que des erreurs orthographiques, des ratures, ou des oublis du mot, les données contenant des erreurs matérielles, telles que des p o l es d’e e da s le st lo ou d’e egistrement, et les données au-delà de 2,5 écarts-types au- dessus et au-dessous de la moyenne par participant par condition et par item ont été retirées des analyses (4,8% des latences et 4,0% des durées de copie).

Les a al ses des do es d’e utio o t té réalisées uniquement pour les 20 participants a a t u e itu e ha ituelle u si e pe etta t d’a al se les do es selo les it es p opos s par Meulenbroek et van Galen (1990). Les calculs de durée, longueur et fluence des lettres ont été effectués pour les lettres aux positions n, n-1 et n+1 de la deuxième copie de chaque item, de la e faço ue pou l’e p ience 2b. La méthode de nettoyage des données a également été la e ue pou l’e p ie e (voir p. 136). De plus, pour la durée et la longueur, les données au- delà de 2,5 écarts types au-dessus et au-dessous de la moyenne par items par trait ont été retirées. Au total, 5,8% des données de fluence, 6,8% des données de durée, 7,2% des données de longueur ont été exclues des analyses.

3.3.2. Résultats

Latences. Les late es o e es e fo tio de la o ditio d’ riture et du nombre de syllabes

sont représentées sur la Figure 22. Le modèle statistique comprenait le Nombre de syllabes (2 vs. 3 s lla es , la Co ditio d’ itu e habituelle vs. sous p essio , et l’i te a tio No e de “ lla es Condition comme effets fixes.

Les latences sont significativement plus courtes dans la condition sous pression (M = 382,

ET = 12) que dans la condition habituelle (M = 523, ET = 13), F(1, 2283) = 2723,65, p < .001. Elles sont

plus longues pour les mots de 3 syllabes (M = 459, ET = 13) que pour les mots de 2 (M = 446, ET = 13), quoique de façon à peine significative, F(1, 2283)= 3,62, p = . . L’i te a tio e t e le No e de s lla es et la Co ditio d’ itu e ’est pas sig ifi ati e, F < 1.

144

Du e d’ itu e des ots. Les du es o e es e fo tio de la o ditio d’ itu e et du nombre de syllabes sont représentées sur la Figure 23. Le modèle statistique comprenait le Nombre de s lla es s. s lla es , la Co ditio d’ itu e habituelle vs. sous pression), et l’i te a tio Nombre de Syllabes x Condition comme effets fixes.

Les durées sont significativement plus courtes dans la condition sous pression (M = 2317, ET = 57) que dans la condition habituelle (M = 2663, ET = 57), F(1, 2203) = 1441,41, p < . . L’effet du No e de s lla es ’est pas sig ifi atif, F < 1 (2 syllabes : M = 2488, ET = 61 ; 3 syllabes : M = 2492,

ET = . L’i te a tion entre Nombre de syllabes et Condition est significative, F(1, 2203) = 4,62, p =

. . L’effet du No e de s lla es ’est significatif ni dans la condition habituelle, ni dans la condition sous pression, Fs < . L’effet de la Co ditio est sig ifi atif pou les deu t pes de ots syllabes, F(1, 2196) = 639, 01, p < .001, 3 syllabes, F(1, 2210) = 807,34, p < .001).

Les analyses montrent que les latences et les durées diminuent significativement lorsque les pa ti ipa ts so t sous p essio te po elle. L’effet du o e de s lla es est sig ifi atif su les late es da s les deu o ditio s d’ itu e.

Figure 22. Effet du nombre de syllabes sur les latences (en ms) en fonction des conditions d'écriture dans l'expérience 2c.

300 350 400 450 500 550 600

Habituelle Sous pression

La te n ce s en m s Conditions d'écriture 2 syllabes 3 syllabes

145 2100 2200 2300 2400 2500 2600 2700 2800

Habituelle Sous pression

D u ré e d e co p ie e n m s Conditions d'écriture 2 syllabes 3 syllabes

Durées des lettres par trait. Les durées moyennes (en ms) en fonction de la position des lettres et

du nombre de syllabes sont représentées sur la Figure 24. Le modèle comprenait comme effets fixes la Co ditio d’ itu e habituelle vs. sous pression), la Position des lettres (n, n-1, n+1 , l’i te a tio e t e la Co ditio et la Positio des lett es, et l’i te action entre la Position des lettres et le Nombre de syllabes (2 vs. 3 syllabes).

L’effet de la Positio est sig ifi atif, F(2, 802) = 44,91, p < .001. La durée de la lettre n (M = 122,

ET = 5) est plus longue que n-1 (M = 101, ET = 5), t(915) = 8,68, p < .001, et que n+1 (M = 117, ET = 5), t(651) = 2,33, p < .02. La durée de n+1 est plus longue que celle de n-1, t(1095) = 7,19, p < .001.

L’effet de la Co ditio est sig ifi atif, F(1, 1948) = 32,63, p < . , la du e d’ itu e des lett es ta t plus courte sous pression (M = 108, ET = 5) que dans la condition habituelle (M = 119, ET = 5). L’i te a tio e t e la Co ditio et la Positio des lett es ’est pas sig ifi ati e, F < 1.

L’i te a tio e t e la Position des lettres et le Nombre de syllabes est significative,

F(3, 46) = 59,22, p < .001. Pour les mots de 2 syllabes, n > n-1, t(911) = 7,71, p < .001, et n < n+1, t(652) = -4,50, p < .001. Pour les mots de 3 syllabes, n > n-1, t(913) = 4,62, p < .001, n > n+1, t(652) = 7,63, p < .001, et n-1 > n+1, t(1098) = 3,52, p < .001.

Figure 23. Effet du nombre de syllabes sur la durée de copie (en ms) en fonction des conditions d’écriture dans l'expérience 2c.

146 0 20 40 60 80 100 120 140 160 2 syllables 3 syllabes D u ré e d es tr ai ts e n m s Nombre de syllabes n-1 n n+1

Longueur des traits. Les longueurs moyennes par trait en cm en fonction de la position des

lettres et du nombre de syllabes sont représentées sur la Figure 25. Le modèle comprenait comme effets fi es la Co ditio d’ itu e habituelle vs. sous pression), la Position des lettres (n, n-1, n+1), les interactions Condition x Position, et Position x Nombre de syllabes (2 vs. 3 syllabes).

L’effet de la Positio est sig ifi atif, F(2, 937) = 127,74, p < .001, la longueur de la lettre n (M = 1,01, ET = 0,06) étant significativement plus longue que celle de n-1 (M = 0,68, ET = 0,05),

t(1112) = 15,23, p < .001, et que celle de n+1 (M = 0,88, ET = 0,06), t(717) = 5,43, p < .001. La durée

de n+1 est plus longue que celle de n-1, t(1169) = 9,78, p < .001. L’effet de la Co ditio d’ itu e ’est pas sig ifi atif, F < 1 (habituelle : M = 0,87, ET = 0,05 ; sous pression : M = 0,85, ET = 0,05). L’i te a tio e t e la Co ditio et la Positio des lett es ’est pas sig ifi ati e, F < 1.

L’i te a tio e t e la Position des lettres et le Nombre de syllabes est significative,

F(3, 49) = 59,83, p < .001. Pour les mots de 2 syllabes, n-1 < n, t(1115) = -13,59, p < .001, et n-1 < n+1, t(1180) = -16,0, p < .001, mais n et n+1 ne diffèrent pas, t(716) = -1,27, p = .21. Pour les mots de

3 syllabes, n > n-1, t(1109) = 8,01, p < .001, et n > n+1 également, t(717) = 8,83, p < .001, et n-1 > n+1,

t(1159) = 1,98, p < .05.

Figure 24. Effet de la position des lettres sur la durée des traits (en ms) en fonction du nombre de syllabes dans l'Expérience 2c.

147 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 2 syllabes 3 syllabes Lo n gu eu r d es tr ai ts e n c m Nombre de syllabes n-1 n n+1

Fluence des lettres. La fluence moyenne en fonction de la position des lettres et du nombre de

syllabes est représentée sur la Figure 26. Le modèle comprenait donc comme effets fixes la Condition d’ itu e Ha ituelle s. “ous p essio , la Positio des lett es n, n-1, n+1 , l’i te a tio Co ditio Positio , et l’i te a tio Positio No e de s lla es s. s lla es .

L’effet de la Positio est sig ifi atif, F(2, 1202) = 18,31, p < .001. La fluence est meilleure pour n-1 (M = 1,11, ET = 0,04) que pour n (M = 1,24, ET = 0,05), t(1029) = -4,39, p < .001, et que pour n+1 (M = 1,25, ET = 0,05), t(1234) = -5,80, p < .001. La fluence des lettres n et n+1 ne diffère pas significativement, t < . L’effet de la Co ditio ’est pas sig ifi atif, F(1, 1977) = 2,05, p = .15, l’i te a tio e t e la Co ditio et la Positio des lett es non plus, F < 1.

L’i te a tio e t e la Positio et le No e de s lla es est sig ifi ati e, F(3, 47) = 36,95, p < .001. Pour les mots de 2 syllabes, n > n-1, t(1075) = 3,97, p < .001, n < n+1, t(1071) = -4,61, p < .001, et

n-1 < n+1, t(1241) = -10,83, p < .001. Pour les mots de 3 syllabes, n > n-1, t(1079) = 1,96, p = .05, n > n+1, t(1127) = 3,97, p < .001, et n-1 > n+1, t(1279) = 2,62, p = .009.

Figure 25. Effet de la position sur la longueur de la trajectoire des traits (en cm) en fonction du nombre de syllabes dans l'expérience 2c.

148 0,7 0,9 1,1 1,3 1,5 1,7 n-1 n n+1 N o m b re d e p ic s d e vé lo ci té

Position des lettres 2 syllabes

3 syllabes

Les analyses de la fluence, de la durée et de la longueur des lettres par trait indiquent un pic à la position n ui ’est pas od pa la o ditio d’ itu e.

3.3.3. Discussion

L’o je tif de ette e p ie e tait de teste l’h poth se d’u effet des demandes de la tâche sur l’a ti atio des s lla es au ou s de la opie de ots. U e tâ he de t iple opie a t alis e sa s contrainte et avec une contrainte temporelle. Les expériences précédentes avaient révélé un effet de frontière syllabique systématique, quelles que soient les contraintes graphomotrices, mais cet effet semblait plus i po ta t pou les o ditio s les plus o t aig a tes e p ie e a . E out e, l’effet du nombre de syllabes sur les latences avait également été observé dans deux conditions supposées contrastées du point de vue des contraintes (expérience 2b). Cette expérience a donc examiné non plus la p se e ou l’a se e des diff e ts effets s lla i ues e fonction des contraintes, mais a comparé l’i po ta e elati e de es effets su les diff e ts o e ts de t aite e t.

Figure 26. Effet de la position sur la fluence (en nombre de pics de vélocité par trait) en fonction du nombre de syllabes dans l'expérience 2c. Une augmentation du nombre de pics de vélocité traduit une dégradation de la fluence.

149 Tout d’a o d, oto s ue la o sig e de p essio te po elle a i flue les late es et la du e de copie des mots, ainsi que nous le supposions. Ainsi, sous pression, les participants ont réduit en moyenne de 27% les late es et de % la du e des opies. Co e a t les ou e e ts d’ itu e, seule la durée des lettres a diminué, alors que la longueur des lettres et la fluence ’o t pas été modifiées par la consigne de pression. L’a se e d’effet de consigne sur la longueur est cohérente avec plusieurs travaux montrant un impact des coûts cognitifs sur les variables de durées, mais non sur les variables de longueur (Luria & Rosenblum, 2010 ; van Gemmert et al., 1998). En outre, cette absence de différence significative vérifie la th o ie de l’ho oth tie spatiale, selo la uelle u ha ge e t de la itesse ’i flue e pas la longueur de la trajectoire (Zesiger, 1995, mais voir Zesiger, 1992). L’a se e d’effet de la pression sur la fluence corrobore les observations de Tucha et al. (2008), ui o t o t u’u e aug e tatio de la itesse d’ itu e e odifie pas le p ofil de lo it au o t ai e d’u e di i utio de la itesse. Ai si, la p essio te po elle a odifi les a a t isti ues te po elles des ou e e ts d’ iture en augmentant le débit et en diminuant les pauses (latences).

Un effet du nombre de syllabes a été par ailleurs observé sur les latences, confirmant une ou elle fois l’a ti atio s lla i ue pe da t les late es. L’effet de f o ti e s lla i ue a galement t o te u, o fi a t l’a ti atio s lla i ue à la f o ti e. Le pi de du e/lo gueu /flue e a t observé à la position n, o fo e t à e ui a t o se hez l’adulte (Bogaerts et al., 1996) et hez l’e fa t (par ex., Kandel et al., 2009 ; Kandel & Valdois, 2006a, 2006b). Nous répliquons ainsi le sultat o se da s l’e p ie e oi p. 137 . De plus, o e da s l’e p ie e , l’effet de position est modéré par le nombre de syllabes des mots : pour les mots de 2 syllabes, le pic de traitement continue sur la deuxième lettre de la deuxième syllabe, efl ta t l’a ti atio s lla i ue suivie du traitement des graphèmes complexes composant la syllabe finale. Pour les mots de 3 syllabes en revanche, le pic de durée/longueur/fluence est observé sur n uniquement, reflétant l’a ti atio s lla i ue seule pas de g aph es o ple es .

150 Enfin, les résultats montre t ue la p essio te po elle, ie u’elle i flue ce les paramètres te po els des ou e e ts, ’e t aî e pas de odifi atio de la d a i ue d’a ti atio syllabique. E effet, l’effet du o e de s lla es et l’effet de f o ti e s lla i ue ’i te agissent pas avec la o ditio d’ itu e. Ai si, da s les deu o ditio s d’ itu e, l’a ti atio s lla i ue tait do réalisée d’a o d e a o t de l’e ution pour toutes les syllabes des mots, puis chaque syllabe était activée à la frontière syllabique. La d a i ue d’a ti atio des s lla es e se le donc pas être influencée par la pression temporelle. Ce résultat corrobore celui de Damian et Freeman (2008). Ces

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