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Discussion générale et conclusion

Dans le document La syllabe dans la production écrite de mots (Page 159-164)

Chapitre 3 La syllabe dans la production écrite : Données expérimentales

4. Discussion générale et conclusion

L’o je tif de e p e ie hapit e e p i e tal tait d’e a i e les elatio s e t e l’activation syllabique d’u e pa t et les t aite e ts g apho oteu s d’aut e pa t. Pou ela, cinq expériences ont t e es. Les e p ie es a et o t pe is de ett e e ide e la disso iatio de l’a ti atio syllabique et des traitements graphomoteurs, les effets de ces deu p o essus ’i te agissa t pas. La p o it de l’a ti atio s lla i ue au ou s de la late e a également été mise en évidence. Ces deux expériences ont donc apporté des arguments o fo ta t l’id e que les syllabes ne sont pas des unités de traitement gapho oteu , ais u’elles so t mobilisées en amont de ces traitements. Ainsi, à l’i e se de e u’a a e t Afonso et Álvarez (2011b), Afonso (2012), et Bogaerts et al. (1996), les syllabes ne constitueraient pas des schémas moteurs utilisés lors de la programmation graphomotrice. Toutefois, malgré cette indépendance des processus, ous a o s fait l’h poth se ue l’a ti atio s lla i ue et les p o essus graphomoteurs interagissent au niveau fonctionnel.

L’e p ie e a a is e ide e le fait ue les t aite e ts de haut i eau so t d’auta t plus anticipés que les contraintes graphomotrices sont faibles, tandis que ces traitements sont reportés au cours de la transcription lorsque les contraintes graphomotrices sont fortes. Il était alors supposé ue l’a ti atio s lla i ue est réalisée pendant la latence lorsque les contraintes sont faibles, et alis e pe da t l’e utio lo s ue les o t ai tes sont fo tes. Pou ta t, l’e p ie e a is e évidence le fait que les syllabes sont mobilisées systématiquement à la fois pendant la latence et pe da t l’e utio . Ce i a pe is de suppose ue les p o essus d’a ti atio s lla i ue sont mis en jeu à la fois de façon anticipée mais aussi juste a a t l’ itu e de chaque syllabe, la balance entre les deux lieux de traitement dépendant du coût des conditions graphomotrices. L’e p ie e ’a cependant pas permis de mettre en évidence cette balance des processus lorsque la contrainte était la pression temporelle.

La présence d’u effet du o e de s lla es su les late es et d’u effet de f o ti e s lla i ue laisse penser que ces deux effets ne reflète t pas le e p o essus. L’effet du o e de s lla es

153 sur la latence traduirait le maintien des représentations graphémiques dans le buffer sur la base des syllabes (Lambert et al., 2008 ; Service & Turpeinen, 2001). D’u e pa t, le fait ue les ep se tatio s graphémiques spécifient les structures syllabiques laisse penser que cette structuration joue un rôle au cours de la production écrite de mots, et ce rôle pourrait justement être celui de maintenir les ep se tatio s. D’aut e pa t, le eg oupe e t des g aph es e u it s oh e tes, i.e., e s lla es, fa ilite ait le ai tie des ep se tatio s, e opti isa t le appo t e t e o e d’unités et complexité des unités. En effet, un mot constituerait une unité unique mais complexe à maintenir, tandis que les unités graphémiques seraient plus simples mais plus nombreuses. La fonction de stabilité temporelle des représentations graphémiques pou ait ai si s’appu e sur les syllabes (Costa et al., 2011).

Nos résultats suggèrent que les syllabes ne seraient pas impliquées dans le processus de p og a atio g apho ot i e. De e fait, ous pe so s ue l’effet de f o ti e s lla i ue efl te quant à lui la fonction de sélection sérielle des unités graphémiques, en vue de leur transmission vers les modules graphomoteurs (Blanken et al., 1999 ; Rapp & Kong, 2002). Ce processus de sélection pou ait ai si aug e te l’a ti atio d’u e s lla e da s le uffe g aphémique, et les processus graphomoteurs traiteraient ensuite chacun des graphèmes constituant la syllabe ainsi mise en sailla e. Cette h poth se de l’a ti atio s lla i ue o e u it de s le tio s ielle est oh e te avec les résultats montrant que chaque syllabe est activée à la frontière syllabique, mais que les processus graphomoteurs traitent des unités lettres. Cette interprétation sera développée dans la discussion générale.

En conclusion, les résultats des expériences décrites dans ce chapitre montrent que la syllabe ’appa aît pas o e u e u it de t aite e t g apho oteu . Elle jouerait donc, très probablement, un rôle au sein du buffer graphémique. Toutefois, nous ne pouvons pas exclure le fait que cette unité soit impliquée à un niveau de traitement supérieur, i.e., au niveau du traitement orthographique, ai si ue l’o t p opos Kandel et al. (2011). Cette uestio fait l’o jet du Chapit e .

C

HAPITRE

6

Relations entre activation syllabique

et traitement orthographique

155

1. Introduction

Les modèles de production écrite stipulent que les représentations orthographiques sont activées dans le lexique et sto k es te po ai e e t da s le uffe g aph i ue da s l’atte te de leur prise en charge par les modules post-orthographiques (Tainturier & Rapp, 2002 ; van Galen, 1991). Les représentations activées dans le lexique et stockées dans le buffer sont considérées identiques dans les deux modules : elles sont nommées « représentations orthographiques (ou graphémiques) » (Bonin, 2013, p. 100). Ces représentations seraient structurées selon plusieurs di e sio s, do t l’u e ode la st u tu e o thos lla i ue des s ue es de g aph es (Caramazza & Miceli, 1990 ; Kandel et al., 2011). Il ’est toutefois pas lai e e t ta li ue cette structuration, et notamment la structure syllabique, soit spécifiée d s l’a ti atio des ep se tatio s orthographiques dans le lexique, ainsi que cela est proposé par le modèle de Kandel et al. (2011) ou seulement ultérieurement, lorsque ces représentations sont stockées dans le buffer graphémique, ainsi que cela est suggéré par les études de patients souffrant de troubles du buffer graphémique (par ex., Caramazza & Miceli, 1990). Plus généralement, ceci interroge sur la nature des représentations orthographiques activées dans le lexique comparativement aux représentations graphémiques stockées par la suite dans le buffer graphémique.

Ces dernières années, plusieurs travaux ont exploré le déroulement du traitement orthographique par rapport aux traitements conceptuels et sémantiques (Bonin, Roux, Barry, & Canell, 2012 ; Roux & Bonin, 2012), et par rapport aux processus périphériques (Delattre et al., 2006 ; Lambert et al., 2011 ; Roux et al., 2013). Ces différents travaux ont mis en évidence le fait que les processus sont effectivement effectués en cascade, ainsi que cela est formulé dans le modèle de van Gale . A ot e o aissa e, au u e tude e p i e tale hez des sujets adultes sai s ’a po t su l’a ti ulatio du t aite e t o thog aphi ue et de l’a ti atio s lla i ue.

156 mobilisation des syllabes, avec pour objectif de montrer que les syllabes sont activées lorsque les ep se tatio s g aph i ues so t sto k es da s le uffe , ’est-à-dire indépendamment de l’a ti atio des ep se tatio s o thog aphi ues. De plus, nous avons cherché à mettre en évidence la hiérarchie entre traitement orthographique et activation syllabique, en montrant que le traitement orthographique est réalisé en amont des processus mettant en jeu les syllabes.

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2. Expérience 3a : effets du nombre de syllabes et de la

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