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Cadre interprétatif des effets syllabiques

Chapitre 3 La syllabe dans la production écrite : Données expérimentales

2. Cadre interprétatif des effets syllabiques

Le modèle de van Galen (1991) est un modèle à la fois linéaire et parallèle (voir Figure 5). Ce modèle est fondé sur cinq propositions théoriques que van Galen formule comme suit : l’ itu e est le résultat de plusieurs activités de traitement distinctes, chacune codant une caractéristique sp ifi ue du essage à i e, aut e e t dit, t aita t ha u e u t pe d’u it par ex., phrases, mots, lettres), l’o ga isatio de es odules est hi a hi ue, da s le se s où le p oduit de ha ue tape de t aite e t o stitue le at iel à t aite pou l’ tape de t aite e t sui a te, la taille de l’u it de t aite e t d oît au fu et à esu e ue l’o des e d da s la hi a hie des odules de traitement, 4) tous les modules peuvent être activés simultanément, mais les modules de plus haut niveau traitent des parties du message plus en amont de leur réalisation effective que les modules de

52 plus bas ni eau, pou pe ett e au diff e ts odules d’op e de a i e o ti ue, il est essai e de suppose l’e iste e de oi es ta po s e t e les diff e ts i eau de t aite e t, afi de pe ett e le ai tie te po ai e du p oduit d’u t aite e t da s l’atte te de sa p ise e charge par le module suivant.

Il s’agit do d’u od le en cascade, donc à la fois sériel et parallèle : chaque unité est traitée de faço s ielle, e e tu de l’aspe t hi a hi ue du od le ; d’u poi t de ue fo tio el, les étapes de traitement peuvent être activées de façon parallèle. Classiquement, le modèle peut être divisé en trois niveaux de traitement : les modules de haut niveau, le module orthographique, et les modules de traitement moteur.

Figure 5. Modèle de la production écrite d'après van Galen (1991). Mots

MODULES DE TRAITEMENT

Activation des intentions

Récupération sémantique

Construction syntaxique

Traitement orthographique

Sélection des allographes

Contrôle de la taille

Ajustement musculaire

Formation de la trajectoire en temps réel TAILLE DE l’UNITÉ Idées Concepts Syntagmes Graphèmes Allographes Traits Mémoire épisodique Lexique verbal

Mémoire à court terme

Buffer orthographique

Mémoire motrice

Buffer moteur de sortie MÉMOIRES TAMPONS

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2.2. Les différents niveaux de traitement du modèle

Les t aite e ts de haut i eau e so t pas au œu du od le de a Gale 91), qui formule do si ple e t l’id e ue es i eau de t aite e t so t pa tag s a e la p odu tio o ale, et renvoie de ce fait au modèle de Levelt (1989). Ces traitements de haut niveau impliquent trois odules disti ts, pe etta t l’a ti atio des i te tio s de o u i atio , la up atio sémantique, et la construction syntaxique du message, mais van Galen lui-même précise que d’aut es disti tio s so t e isagea les par ex., Flower & Hayes, 1981 ; Hayes & Flower, 1980 ; Kellogg, 1996). Ces t ois odules de t aite e t s’appuie t su la oi e pisodi ue, le « lexique verbal », et la mémoire à court terme comme buffers entre les différentes étapes. Dans la mesure où ces niveaux de t aite e t e so t pas au œu de ot e e he he, ous e les d eloppe o s pas i i (nous renvoyons, par ex., à Bonin, 2013 ; Fayol, 1997, 2002).

Le processus de traitement orthographique (traduction adoptée ici de spelling) permet de transformer des constructions syntaxiques sélectionnées en représentations graphémiques. A ce i eau de t aite e t, l’u it t ait e se ait le ot. Va Gale ’e lut pas ue deux voies soient pote tielle e t essai es pou e pli ue l’ itu e des ots et des o -mots, mais, par souci de simplicité, elles ne sont pas distinguées dans le modèle. Le produit du traitement orthographique serait stocké temporairement dans le « buffer orthographique », sans plus de précision apportée sur la nature et la structure des représentations ainsi stockées.

Après le traitement orthographique, le modèle distingue trois étapes de traitement moteur : la sélection des allographes, le contrôle de la taille et l’ajuste e t us ulai e. La s le tio des allog aphes o siste e l’a ti atio des p og a es oteu s o espo da t au ep se tatio s g aph i ues o te ues da s le uffe o thog aphi ue et o espo da t au ode d’ itu e hoisi (casse et st le d’ itu e . Ce odule de t aite e t o tie t lui-même deux étapes : pour o e e , la asse est s le tio e pa l’a ti atio d’u pe toi e oteu , puis la asse a ti e est appli u e pou la o e sio du g aph e à l’allog aphe. A e stade, le odèle diverge de celui

54 de Ellis (1982), car le modèle de van Galen ne dissocie pas la sélection allographique et le processus d’a ti atio des pat o s oteu s g aphi ues ie ue le odule de s le tio des allog aphes recouvre deux étapes) ; il ’e iste donc pas de représentation allographique abstraite, non motrice, dans le modèle de van Galen (Lambert, 1996). L’u it de traitement du module de sélection des allographes serait le graphème, et le produit de ce traitement serait stocké temporairement dans une mémoire motrice. Après la sélection des allographes sont contrôlées la taille et la vitesse des lettres à tracer. Ce co t le s’effe tue ait su des u it s allog aphi ues de la taille de la lett e do , et le résultat serait stocké dans un « buffer moteur de sortie ». Enfin, les commandes motrices lisent dans ce buffer de sortie les informations concernant chaque trait et envoient ces informations aux effe teu s pa le odule d’ajuste e t us ulai e.

Le od le de va Gale e fo ule au u e h poth se su l’i te ve tio pote tielle d’u e u it de taille inférieure au mot et supérieure au graphème, telle que la syllabe. Une telle unité pourrait, en toute logique, être impliquée dans les modules traitant des unités mots ou des unités graphèmes, tels que le traitement orthographique ou le module de sélection des allographes. Un des objectifs de cette thèse était de déterminer à quel niveau cette unité pourrait être intégrée dans le modèle de van Galen.