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Evaluation des compétences en syntaxe complexe

2.3 Pré- et post-tests

2.3.3 Evaluation des compétences en syntaxe complexe

Compréhension syntaxique

L’ECOSSE (Lecocq, 1996) est une épreuve évaluant la compréhension syntaxico-sémantique. Nous avons utilisé une version raccourcie avec uniquement les items les plus complexes. Avant de débuter ce test, une vérification des connaissances lexicales de l’enfant est effectuée en fonction de son âge. Cela est fait uniquement pour le pré-test. Une phrase est lue à l’enfant, puis l’expérimentateur lui montre quatre images (Figure 7). La tâche de l’enfant est de choisir quelle image correspond à la phrase lue. La difficulté est croissante, car les structures syntaxiques sont de plus en plus complexes. La compréhension des pronoms, des prépositions, des relatives (sujets ou objets) et des passives est évaluée. Il n’y a pas de règle d’arrêt pour cette épreuve, l’enfant est invité à répondre même s’il n’est pas sûr de sa réponse. Le nombre total de réponses correctes est retenu.

« Le garçon poursuit le mouton »,

Figure 7. Exemple de planche de l’épreuve de compréhension syntaxique (ECOSSE).

6 Cinq questionnaires sont manquants et un questionnaire n’a pas été pris en compte, car 17 questions (correspondant au verso de la feuille) ont été omises.

Compréhension de phrases complexes

Cette épreuve (Delage, 2016, version expérimentale) vise à analyser la capacité de compréhension de phrases complexes avec déplacements syntaxiques. Quatre images sont présentées à l’enfant pendant que l’expérimentateur lui lit une phrase. L’enfant doit alors choisir parmi ces images celle qui correspond à la phrase entendue. Chaque énoncé peut être répété deux fois. Aucun critère d’arrêt n’est prévu, l’enfant est invité à répondre même s’il n’est pas sûr de sa réponse. Cette épreuve est composée de 12 énoncés dont neuf sont complexes et trois simples ayant une fonction de contrôle. Le nombre de déplacements syntaxiques est manipulé ainsi que le nombre d’enchâssements (Figure 8). Nous analysons le nombre de réponses correctes hors distracteurs. Un exemple de planche est présenté en Annexe VI.

Subordonnées relatives variant en termes de nombre de déplacements Relative sujet (SVO) Une poule [qui chasse le renard].

Relative objet (OSV) Voilà une vache [que la girafe lave].

Relative objet avec inversion (OVS) Regarde bien ! Une fille [que mouille le cheval].

Subordonnées relatives variant en termes de nombre d’enchâssements

1 enchâssement Une poule [qui chasse le renard].

2 enchâssements Le père voit [que le lion tourne le dos au

garçon [que la chèvre pousse]].

Figure 8. Structure des phrases complexes dans l’épreuve de compréhension de phrases complexes.

2.3.3.2 Production

Production de questions racines

Il s’agit d’une tâche d'élicitation de questions (Jakubowicz, 2005). L’enfant est face à des images sur un écran d’ordinateur. Chaque image contient un élément masqué (Figure 9a) sur lequel l’enfant doit poser une question. Une phrase d’introduction est lue à l’enfant afin de poser le contexte et d’induire sa production (exemple : « Quelqu’un pousse ce chien, mais c’est tout blanc et on ne voit pas qui. Pour savoir qui pousse ce chien, demande-lui ! »). Si l’enfant ne comprend pas ou donne une réponse incorrecte, différentes variantes sont à disposition de

l’expérimentateur. Par exemple, pour l’illustration de la Figure 9a si l’enfant ne répond pas, il faut lui dire : « Vas-y, demande au chien qui le pousse ». Si l’enfant ne répond toujours pas, lui dire :

« Tu peux demander comme ça : Qui te pousse, petit chien ? Qui est-ce qui te pousse ? C’est qui qui te pousse ? Vas-y, Demande-lui ! ». Une fois la réponse donnée, l’enfant découvre l’image complète (Figure 9b). Cette épreuve est composée de deux essais et de 12 items tests, il n’y a pas de règle d’arrêt. Ce test permet de mettre en évidence le degré de complexité syntaxique utilisé par l’enfant en fonction du type de questions privilégié (avec ou sans déplacement). Nous retiendrons dans un premier temps le nombre de questions correctement formulées.

Figure 9. Exemple de planches de l’épreuve de production de questions racines.

Production de pronoms clitiques

Cette tâche permet de mettre en évidence la capacité de l’enfant à produire des pronoms clitiques objets (Tuller et al., 2011). Pour cela, des images sont présentées à l’enfant sur ordinateur (Figure 10). Des questions sont posées à l’enfant en relation avec l’image, de façon à induire la production de pronoms clitiques (exemple : « La fille est au cirque et, avec son doigt, elle montre un lion. Que fait la fille avec le lion ? »). S’il utilise une tournure ne nécessitant pas l’emploi d’un pronom telle qu’un verbe intransitif (exemple : « elle joue »), une formule est à disposition de l’expérimentateur afin de donner à l’enfant le verbe à utiliser (exemple : « Oui d’accord. Regarde bien ce que fait la fille avec son doigt, ça s’appelle montrer ». Alors, que fait la fille avec son doigt ? Comment tu pourrais dire avec « montrer » ?). Trois items d’essais sont prévus. Durant cette phase, l’enfant est corrigé et invité à répéter la réponse attendue s’il ne produit pas de pronom. Le nombre total de pronoms clitiques produits correctement est relevé.

Figure 10. Exemple d’un item de l’épreuve de production de pronoms clitiques.

Répétition de phrases complexes

Dans cette épreuve développée par Delage (2015), l’enfant entend une phrase qu’il doit répéter immédiatement après. Aucune répétition de la part de l’expérimentateur n’est autorisée.

Les productions de l’enfant sont enregistrées. Au total 23 phrases contenant toutes 14 syllabes sont énoncées à l’enfant. Huit phrases simples ont été introduites parmi 15 énoncés complexes.

Ces phrases simples sont des contrôles qui permettent de s’assurer que les erreurs produites par l’enfant sont réellement expliquées par la complexité syntaxique. Les phrases complexes sont des relatives sujets [29], objets [30] ou objets avec inversion sujet-verbe [31]. Certaines phrases contiennent un enchâssement profond avec deux ou trois subordonnées emboîtées [32].

[29] La maîtresse voit le garçon [qui lit un livre sur Noël]

[30] Il y a une fille [qu’elle préfère dans son cours du mercredi]

[31] Hou la la ! Une petite fille [que mord un chien noir et blanc]

[32] Je crois [qu’il dit [que l’ours mord le chien [que promène la fille]]]

Pour que la production soit jugée grammaticalement correcte, il faut que la nature de la relative soit respectée (objet ou sujet) ainsi que le degré d’enchâssement. Le nombre de syllabes correctement répétées est analysé ainsi que le respect de la structure syntaxique et du degré d’enchâssement.

Langage spontané

L’enfant doit raconter une histoire en se basant sur les images du livre « Frog Story » (Mayer, 1969). Le récit de l’enfant est enregistré afin d’effectuer une transcription et une analyse du corpus lors de travaux ultérieurs.