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Etudes épidémiologiques sur les relations possibles entre consommation de fruits et légumes et statut osseux

Encadré 1.1-3. L'étude EPIC

1.4. Fruits et légumes et cancers

1.7.2. Etudes épidémiologiques sur les relations possibles entre consommation de fruits et légumes et statut osseux

Il faut tout d’abord noter que les études d’intervention sont pour l’instant très peu nombreuses et portent sur de faibles effectifs (Tableau 1.7-1). Leur durée étant limitée, les critères d’efficacité sont des marqueurs intermédiaires du statut osseux. A côté de ces études, il en existe plusieurs autres montrant l’efficacité du K citrate ou K bicarbonate sur le métabolisme calcique.

La fréquence de parution des études d’observation n’est importante que depuis 2004, ce qui laisse peu de recul.

Les populations étudiées sont très différentes du point de vue de l'âge : sur les moins de 20 ans, sur des groupes d’âge moyen (45-60 ans). Il existe aussi des études comportant des populations d’âges très différents (Michaelsson et al., 1995, Prynne et al., 2006, Welch et al., 2007) ; par contre on n’identifie pas vraiment d’étude portant spécifiquement sur des groupes relativement âgés (75 ans et plus). Dans l’ensemble, les études trouvent des effets sensibles des fruits et légumes sur certains paramètres du métabolisme osseux et calcique, généralement plus significatifs chez la femme. Si on considère les études portant sur plus de 1000 sujets, celle de Welch et al (2007) qui a corrélé la densité osseuse (calcaneum) et le PRAL de la ration (lié à l’apport en fruits et légumes) semble particulièrement pertinente. Elle trouve effectivement un impact favorable des rations à PRAL négatif (alcalinisantes) sur la densité osseuse, mais seulement chez les femmes. L’étude ne trouve pas de relation significative entre PRAL de la ration et risque de fracture. Il faut noter que cette étude n’a pas segmenté la population étudiée en fonction de l’âge et ne prend donc pas en compte des différences de réponses rénales au PRAL de la ration en fonction de l’âge.

Donc, à l’heure actuelle, on ne dispose que de très peu de données sur l’impact des fruits et légumes sur le risque fracturaire lui-même (et ce type de donnée sera très long à obtenir), alors que des effets favorables sur les marqueurs du statut osseux tendent à s’accumuler au fil des années.

1.7.3. Conclusions

. Même si le risque de développer une ostéoporose est pour une part notable dépendant de facteurs non

nutritionnels (origine ethnique, facteurs héréditaires...), les facteurs nutritionnels ont néanmoins un poids important et il existe des possibilités d’action préventive dans ce domaine . Même si le rôle des facteurs calciques (calcium, vitamine D…) est reconnu, il est clair que les facteurs extracalciques jouent aussi un rôle critique et souvent synergique avec le calcium.

. Les études sont actuellement relativement peu nombreuses, même si leur nombre augmente

rapidement. Le rapprochement entre les diverses études est rendu difficile par le fait que les paramètres de la santé osseuse étudiés sont variés : densité osseuse à différents âges, niveau de calciurie ou incidence des fractures ostéoporotiques.

. A l'heure actuelle, il est difficile d'identifier des aliments de la catégorie fruits et légumes plus

spéci-fiquement protecteurs. Par contre, certains nutriments sont régulièrement identifiés comme protec-teurs : sels organiques de potassium (et de magnésium), vitamine C, polyphénols, voire vitamine K...

. Les populations concernées par les questions de prévention nutritionnelle de l'ostéoporose ne se

limitent pas aux sujets âgés ostéopéniques ou aux femmes pendant la période péri-ménopausale. La prévention nutritionnelle de l’ostéopénie concerne aussi (peut être même avant tout) les sujets jeunes, en particulier la transition adolescents/jeunes adultes qui correspond au pic de masse osseuse au cours de la vie, chez qui la sous-consommation de fruits et légumes est un problème récurrent.

. D'un point de vue communication nutritionnelle sur les fruits et légumes, les chiffres préconisés pour

un apport optimal de potassium/anions organiques apportent des arguments forts aux recommanda-tions de type '5-10 par jour'.

Tableau 1.7-1. Etudes épidémiologiques sur les relations possibles entre consommation de fruits et légumes et statut osseux

Etude (titre publication) parution Année Auteurs Journal Type Nombre de sujets Age Conclusions Commentaires

More acidic dietary acid-base load is associated with reduced calcaneal broadband ultrasound attenuation in women but not in men: results from the

EPIC-Norfolk cohort study

2007 (Welch et al.,

2007) Am J Clin Nutr (2007) , 85(4): 1134-1141

Trans-versal 14563 (hommes & femmes) 42-82 Une ingestion élevée de précurseurs acidifiants (PRAL élevé) était significativement associé à un plus faible BUA calcanéal chez les femmes, mais pas chez les hommes. Pas de relation notée entre PRAL et historique de fractures ou incidence de fractures. Les sujets

présentant un PRAL élevé consommaient plus de viande, poisson, œufs et produits céréaliers, et avaient une moindre consommation de

fruits et légumes.

.

Impact of seafood and fruit consumption

on bone mineral density 2007 (Zallouaal., 2006) et (2007), 56: 1--11 Maturitas Trans-versal 5848 hommes & 6207 femmes 25-54 Une plus forte consommation de fruits était associée à une BMD plus élevée pour les deux sexes, alors qu'aucun impact positif des légumes n'a été mis en évidence

.

Fruit and vegetable intakes and bone mineral status: a cross sectional study in

5 age and sex cohorts

2006 (Prynne et al.,

2006) Am J Clin Nutr (2006) 83: 1420-1428

Trans-versal adolescents (filles 125 & garçons 132), jeunes femmes 120 et des sujets âgés (femmes 73 et hommes 70).

16-18, 23-37 et

60-83

chez les adolescents (quel que soit le sexe) et les femmes âgées, une relation positive peut être trouvée entre densité minérale osseuse et consommation de fruits. Chez les garçons uniquement, la DMO du col du fémur était positivement associée avec la consommation de fruits et de vitamine C. Aucune association n'a pu être montrée chez les jeunes

adultes entre DMO et laconsommation de légumes.

.

Greater fruit and vegetable intake is associated with increased bone mass among postmenopausal Chinese women

2006 (Chen et al.,

2006) Br J Nutr (2006) 96: 754-751 Trans-versal 670 femmes chinoises post-ménopausées 48-63 légumes et DMO (toutes localisations) après ajustement par rapport à Association positive indépendante entre consommation de fruits et l'âge, le temps post-ménopause, la taille et la poids, l'ingestion d'énergie/protéines/Ca et l'activité physique. Une élévation de la consommation journalière de fruits et légumes de 100 g/j conduit à une

élévation de la DMO de 0,0060 à 0,0098 g/cm2 selon la localisation

Quintiles extrêmes très différents, min 222 g/j et max 749 g/j, effet protecteur surtout sur le quintile le plus élevé. Mode de consommation des fruits et

légumes assez particulier: prédominance des agrumes pour les

fruits, et forte prédominance des légumes foliaires pour les légumes. Positive effects of vegetable and fruit

consumption and calcium intake on bone mineral accrual in boys during growth

from childhood to adolescence: the University of Saskatchewan Pediatric

Bone Mineral Accrual Study.

2005 (Vatanparast

et al., 2005) (2005) 82: 700-Am J Clin Nutr 706

Longitu-dinal (7 ans)

85 garçons et 67 filles 8 à 20 la majorité des garçons (88%) avaient des apports adéquats en Ca (Canada: 1300 mg/j). Seule une minorité de sujets (<30%) consommaient des F & L à raison de 5-10 parts/j.Une analyse (multivariée) montre que l'ingestion de fruits et légumes, celle de Ca et

le niveau d'activité physique sont des prédicteurs indépendants de la masse osseuse minérale chez les garçons (mais pas chez les filles)

L'absence d'effet des fruits et légumes chez les filles pourrait être

dû à une sous-déclaration (underreporting) des consommations

alimentaires dans ce groupe Low dietary potassium intake and high

dietary estimates on net endogenous acid production are associated with low bone mineral density in premenopausal women and increased markers on bone resorption in postmenopausal women

2005 (Macdonald

et al., 2005) (2005) 81: 923-Am J Clin Nutr 933

Longitu-dinal (4 ans)

5119 femmes 45 à 54 La comparaison des quintiles de consommation de K les plus hauts avec les plus bas (ou des NEAP les plus bas avec les plus hauts)

montre une augmentation de 6-8% des ratios fPYD/creatinine et fDPD/creatinine. Une différence de 8% de la BMD a été observée entre les quartiles de consommation de K les plus hauts et les plus bas

Le K de la ration, un indicateur de NEAP et d'ingestion de F & L, peut exercer un effet modeste sur les marqueurs de santé osseuse et à

long-terme sur le risque d'ostéoporose Potassium intake and the calcium

economy 2005 (Raffertyal., 2005) et J Am Coll Nutr (2005) 24: 99-106

Longitu-dinal (5 ans)

191 femmes étudiées 1 à 5 fois à environ 5 ans d'intervale (644 études au total). 301 études ont été menées après ménopause, sans hormonothérapie

substitutive, 343 études ont été effectuées avant ménopause ou après ménopause mais avec une thérapie de

50 à 55 Le K alimentaire était fortement associé (négativement) avec le niveau de calciurie. Cependant, le K alimentaire était négativement corrélé

avec l'absorption de Ca marqué et n'était pas associé avec le Ca urinaire après ajustement sur l'absorption de Ca.

Les régimes riches en K diminuent la calciurie, mais ceci ne semble pas affecter notablement la Ca economy,

sans doute parce que la moindre calciurie s'accompagne d'une réduction de l'absorption intestinale.

cette étude étaient surtout dûes aux produit laitiers et à la viande..."cannot

exclude a possible balance effect for different food sources of K". Fruit and vegetable consumption and

bone mineral density: the Northern Ireland Young Hearts Project

2004 (McGartland

et al., 2004) (2004) 80: 1019-Am J Clin Nutr 1023

Trans-versal 'Young Hearts 2000' : garçons (324) et Cross-sectional epidemiologic study filles (378) de 12 ans et garçons (274) et

filles (369) de 15 ans.

12 à 15 En utilisant des régressions multiples pour tenir compte des facteurs confondants possibles, il aété observé que les filles de 12 ans fortes consommatrices de F&L avaient une BMD du talon plus élevée que

chez les faibles consommatrices

Les pommes de terre sont exclues des légumes

Dietary acid-base balance and intake of bone-related nutrients in Cambridge

teenagers

2004 (Prynne et al.,

2004) (2004) 58: 1462-Eur J Clin Nutr 1471

Longitu-dinal (3 jours)

111 garçons et 101 filles 16 à 18 Les valeurs moyennes de consommation de Ca et P étaient au dessus des ANR UK. 39% des garçons et 36% des filles avaient des apports en vitamine K inférieurs à 1 mg/kg BW/j. La consommation de Ca était

corrélée positivement à tous les autres nutriments excepté les vitamines C et K. Les garçons avaient une NAEind plus élevée que les

filles. Une corrélation positive a été observée entre NAE et la consommation journalière de lait, fromage, viande et céréales et une corrélation négative avec la consommation de pommes de terre et de

fruits.

Avec le type de consommation des adolescents, une moindre NAE était

accompagnée d'une moindre ingestion de Ca.

Fruit and vegetable intakes are an independent predictor of bone size in

early pubertal children.

2004 (Tylavsky et

al., 2004) (2004) 79: 311-Am J Clin Nutr 317.

Trans-versal était enregistrée indépendemment sur 3 jours. Les 56 filles (Tanner stage 2) dont la consommation sujets sont répartis selon deux typologies de consommation de F&L : faible (<3 parts/j), élevée

(>3 parts/j).

Après ajustement pour l'âge, le BMI et l'activité physique, les filles qui consommaient plus de 3 parts/j avait une surface osseuse dans le

corps entier et le radius plus élevée (6,0 et 8,3%), une plus faible excrétion de Ca et une moindre secrétion de pTH

Une consommation élevée de F&L a des effets bénéfiques sur la bone area du radius et du corps entier chez

des filles pré-pubères. La plus faible calciurie associée avec une ingestion élevée de F&L peut être un facteur

important Diet and hip fracture risk: a case-control

study. Study Group of the Multiple Risk Survey on Swedish Women for Eating

Assessment.

1995 (Michaelsson

et al., 1995) (1995) 24: 771-Int J Epidemiol 782

Transvers

al 65000 femmes 47 à 81 Quand on compare le quartile le plus élevé au quartile le plus faible, pour l'ingestion d'un nutriment donné, le Fe (OR 3,3), le Mg (OR 2,7) et la vitamine C (OR 1,9) ont été retrouvés comme facteurs indépendants de risque de fracture de la hanche. Une ingestion élevée de Ca n'était pas protectrice. Identification de divers facteurs défavorables liés au

mode de vie (tabagisme, manque d'activité physique, faible BMI, diabète) et un rôle protecteur de l'hormonothérapie substitutive.

difficile à interpréter, de l'aveu des auteurs eux-mêmes. Qualité du

questionnaire ?

Dietary acid-base balance, bone

resorption, and calcium excretion 2006 (Jajoo2006) et al., (2006) 25: 224-J Am Coll Nutr 230

Interventi

on (60 j) 40 hommes & femmes 64 Chez tous les sujets, les changements de NAE rénale(RNAE) étaient corrélés avec ceux de pTH, N-télopeptide urinaire (NTX) et calciurie .

Effect of fruit on net acid and urinary calcium excretion in an acute feeding

trial of women

2004 (Bell et Whiting,

2004)

Nutrition (2004)

20: 492-493 Intervention pommes fraîches ou d'applesauce' chez 15 sujets Comparaison de l'effet de des sujets recevant un repas expérimental de base à base de protéine

et de sucre. La taille des portions d'applesauce était 2,5 fois plus grande que celle de pommes fraîches et étaient

équivalente à 7 portions de fruits (1,6 mM de K), contre 2 parts environ pour les pommes fraîches (7,4 mM de K).

? Comparé aux conditions normales, le repas expérimental élève la RNAE et la calciurie. Les deux présentations de pommes diminuent la

RNAE en dessous de la valeur témoin, et réduisent (sans l'abolir entièrement) l'hypercalciurie.

Dans ce modèle, les fruits frais ou transformés sont efficaces, mais les seconds doivent être donnés en plus

1.8. Les intolérances aux fruits et légumes