• Aucun résultat trouvé

4.2 Extraction de la covariance des distorsions non-lin´ eaires par exc` es

4.2.4 R´ esultats et importance de la covariance en fonction du

a la dispersion d’un tron¸con de fibre, ici environ 400 ps/nm, la covariance devient n´egligeable. Avec le TDCM disponible, la plage de diff´erence de dispersion entre les deux tron¸cons est donc de -275 ps/nm `a +400 ps/nm de dispersion (+400 ps/nm ´

etant un lien DU et 0 ps/nm un lien totalement compens´e en dispersion).

La puissance optique du signal en entr´ee de chacun des tron¸cons sera identique. Elle sera fix´ee par la puissance maximale atteignable par les amplificateurs, de fa¸con `a obtenir la meilleure pr´ecision possible sur l’estimation de la covariance, c’est-`a-dire 20 dBm total, i.e. 6.8 dBm par canal. On pourra se r´ef´erer `a la section 3.2 pour le calcul de pr´ecision.

4.2.4 R´esultats et importance de la covariance en fonction

du r´egime de propagation

Pour extraire la variance des distorsions non-lin´eaires sur un unique tron¸con, j’ai dˆu me placer dans des conditions d’exp´erience bien d´etermin´ees. Il en est de mˆeme pour les covariances, sachant qu’`a pr´esent une source suppl´ementaire d’incertitude s’ajoute `a celle du second tron¸con. Il est encore plus compliqu´e d’extraire la covariance de deux bruits, de l’ensemble des bruits de la transmission qui seront soit mesur´es soit calibr´es. De la mˆeme mani`ere que dans la section 3.2 sur la pr´ecision de mesure, j’´evaluerai l’incertitude `a 3σ (99.7%).

La mesure de la covariance a ´et´e r´ealis´ee pour plusieurs valeurs de pr´e-dispersion, c’est-`a-dire la dispersion cumul´ee en entr´ee du premier tron¸con ´emul´ee par le transmetteur, qui permet d’´emuler exp´erimentalement les distorsions g´en´er´ees par n’importe quel couple de tron¸cons dans la ligne de transmission. Pour chaque pr´ e-dispersion, une s´erie de mesures est acquise pour chaque valeur de compensation de dispersion du TDCM. Ainsi on balaye les valeurs de ∆C12 = C2 − C1 = L × DLEAF + CT DCM qui est la diff´erence de dispersion cumul´ee du signal entre les deux tron¸cons, i.e. on change le r´egime de dispersion du lien ´emul´ee. La covariance normalis´ee (exprim´ee ´equation (4.5)) des distorsions non-lin´eaires entre les deux tron¸cons est repr´esent´ee sur les figures 4.5 et 4.6, dont la pr´e-dispersion est respectivement ´egale `a 0 ps/nm et 100 ps/nm et, 103 ps/nm et 4.104 ps/nm. On note dans un premier temps que pour les faibles valeurs de pr´e-dispersion, c’est-`

a-dire la figure 4.5, la pr´ecision des mesures de la covariance est plus faible que pour les grandes pr´e-dispersions, en particulier pour des grandes valeurs de diff´erence de dispersion. Ceci est li´e `a l’impr´ecision plus importante sur l’estimation de la variance sur un tron¸con pour les faibles dispersions et ´egalement `a la faible valeur

Pr´e-dispersion de 0 ps/nm

Pr´e-dispersion de 100 ps/nm

Figure 4.5: Covariance normalis´ee des distorsions non-lin´eaires entre deux tron¸cons en fonction de la diff´erence de dispersion cumul´ee entre les deux tron¸cons, pour une pr´e-dispersion de 0 ps/nm et 100 ps/nm. (Les barres

d’erreurs repr´esentent l’incertitude `a 3σ, i.e. 99.7%.)

des distorsions non-lin´eaires apr`es deux tron¸cons par rapport au bruit d’ASE (qui augmente de 3 dB par rapport `a une transmission sur un tron¸con). Pour des pr´ e-dispersions plus importantes, figure 4.6, la mesure de la covariance normalis´ee atteint une pr´ecision meilleure que ± 2 dB, except´e lorsque la covariance devient totalement n´egligeable devant la variance (figure 4.6 pour la pr´e-dispersion de 4.104 ps/nm et pour une diff´erence de dispersion sup´erieur `a +200 ps/nm). Malgr´e une pr´ecision de mesure dans certain cas plus faible que pour celle de

Pr´e-dispersion de 103 ps/nm

Pr´e-dispersion de 4.104 ps/nm

Figure 4.6: Covariance normalis´ee des distorsions non-lin´eaires entre deux tron¸cons en fonction de la diff´erence de dispersion cumul´ee entre les deux tron¸cons, pour une pr´e-dispersion de 103 ps/nm et 4.104 ps/nm. (Les barres

d’erreurs repr´esentent l’incertitude `a 3σ, i.e. 99.7%.)

la variance mono-tron¸con, les mesures repr´esent´ees sur les figures 4.5 et 4.6, nous donne des informations tr`es int´eressantes sur le comportement des distorsions non-lin´eaires. Pour l’analyse de ces r´esultats nous allons faire l’hypoth`ese que la totalit´e de l’exc`es de bruit mesur´e est associ´e `a la covariance du bruit non-lin´eaire. On peut observer dans un premier temps que la covariance pour une diff´erence de dispersion nulle est maximal quel que soit la pr´e-dispersion. Dans le cas d’une diff´erence de dispersion nulle, le champ du signal est quasi identique `a l’entr´ee de chacun des

tron¸cons, `a la diff´erence pr`es de la distorsion non-lin´eaire provenant du premier tron¸con et de l’ASE. On peut donc consid´erer que les distorsions non-lin´eaires g´en´er´ees par chacun des tron¸cons vont ˆetre identiques et ainsi totalement corr´el´ees. Par ailleurs, en augmentant la diff´erence de dispersion entre les deux tron¸cons, le champ en entr´ee du second tron¸con diff`ere du premier tron¸con par sa dispersion, ainsi la distorsion non-lin´eaire est diff´erente de celle g´en´er´ee par le premier tron¸con et la covariance des distorsions diminue. La chute de la covariance s’observe tr`es bien quel que soit la pr´e-dispersion du signal jusqu’`a devenir totalement n´egligeable devant le coefficient non-lin´eaire dans un r´egime DU, comme nous l’anticipions dans la section 4.1 o`u nous avions trac´e l’´evolution de la covariance en fonction de la dispersion dans un cas ´el´ementaire. Ceci est plus ´evident en ´ecrivant le mod`ele d´ecrit par l’´equation (4.3) avec la covariance normalis´ee :

σN L2 1+2 P2

signal

= αN L1 + αN L2 + 2 × ζN L1,2. (4.7) Ceci montre que pour un syst`eme non g´er´e en dispersion, les distorsions non-lin´eaires de chaque tron¸con sont non-corr´el´ees grˆace `a la diff´erence de dispersion en entr´ee des tron¸cons modifiant la forme temporelle du signal. Cependant, pour de faibles diff´erences de dispersion comme dans les syst`emes g´er´es en dispersion, la covariance normalis´ee n’est plus n´egligeable devant les coefficients non-lin´eaires des deux tron¸cons et doit ˆetre prise en compte pour ´eviter de commettre une erreur sur l’estimation des distorsions non-lin´eaires et donc de la performance du syst`eme. Le comportement est quasi sym´etrique et d´epend donc principalement de la valeur absolue de la diff´erence de dispersion. On remarque tout de mˆeme une covariance l´eg`erement plus importante pour les diff´erences de dispersion n´egatives, i.e. une surcompensation de la dispersion entre les tron¸cons. Ce ph´enom`ene est probablement li´e `a la combinaison des effets de dispersion et de Kerr, qui dans un r´egime de surcompensation de la dispersion ne permet plus de compenser une partie des effets Kerr. Il peut ´egalement potentiellement ˆetre li´e `a un ´ecart de compensation de la pente de la dispersion qui dans le r´egime surcompens´e est plus important. Cependant, le r´egime de surcompensation de la dispersion n’existe quasiment pas dans les liens t´el´ecoms, nous n’allons donc pas nous int´eresser plus en d´etail `a ce r´egime.

On peut noter ´egalement une d´ependance de la covariance `a la diff´erence de dispersion nulle avec la pr´e-dispersion. Cette d´ependance est du mˆeme ordre que la variation des coefficients non-lin´eaires de chacun des tron¸cons pris individuellement avec la pr´e-dispersion. En supposant toujours que la totalit´e de l’exc`es de bruit est

assimilable `a la covariance, il est possible de normaliser la covariance par la racine de la variance de chacun des tron¸cons et obtenir ainsi une estimation indirecte du coefficient de corr´elation :

ρN L1,2 = CovN L1,2

σN L1σN L2 =

1 √

αN L1αN L2ζN L1,2. (4.8)

Figure 4.7: Correlation des distorsions non-lin´eaires entre tron¸cons en fonction de la diff´erence de dispersion entre les tron¸cons pour plusieurs pr´e-dipersions.

La figure 4.7 repr´esente les corr´elations extraites des mesures effectu´ees, toujours en fonction de la diff´erence de dispersion entre les deux tron¸cons. On observe une tendance similaire `a la covariance de fa¸con ´evidente. Toutefois, on note un coefficient de corr´elation sup´erieur `a 1. Ceci est en th´eorie impossible, or je rappelle que son estimation d´erive d’une mesure d’un exc`es de bruit. C’est-` a-dire l’estimation de la corr´elation pr´esuppose qu’aucune autre source de bruit est en comp´etition et vient perturber l’exc`es de bruit. On le voit bien, une autre source de bruit est pr´esente ou des bruits autres que les distorsions non-lin´eaires peuvent ˆetre corr´el´es entre eux. Malheureusement avec l’exp´erience actuelle, il est impossible d’estimer la corr´elation des autres bruits entre eux. Voici quelques pistes de r´eflexion sur la provenance de ce terme suppl´ementaire : les non-lin´earit´es dans les DCF ne seraient pas n´egligeables, le bruit du transmetteur consid´er´e comme blanc serait corr´el´e avec les distorsions non-lin´eaires, ou encore l’hypoth`ese de faibles perturbations ne tiendrait plus et l’interaction entre les distorsions et le signal g´en´ererait un bruit suppl´ementaire.

Quoiqu’il en soit cette exp´erience est la premi`ere `a mettre en ´evidence la corr´elation des distorsions non-lin´eaires dans le cas d’un syst`eme de transmission coh´erent. A partir de cette exp´erience, il est ´egalement possible de montrer pour quels r´egimes de dispersion la simple prise en compte des variances est suffisante pour pr´edire de fa¸con satisfaisante la performance de notre lien (avec 0.5 dB de pr´ecision sur le SNR).

En consid´erant une erreur de 0.5 dB sur l’estimation de la performance et que le syst`eme fonctionne `a son optimum de performance, i.e. au NLT, on a une tol´erance d’estimation sur la variance des non-lin´earit´es de 1.5 dB. En se r´ef´erant `a la section 1.5.3, je rappelle qu’au NLT, en suivant le mod`ele gaussien, le bruit total est constitu´e d’environ 2/3 d’ASE et 1/3 de distorsions non-lin´eaires. Ainsi en prenant une tol´erance de 1.5 dB sur la contribution non-lin´eaire totale et en consid´erant une pr´ecision infinie sur la variance non-lin´eaire, les covariances entre tron¸cons ne doivent pas exc´eder 1/3 de la variance des tron¸cons, i.e. doivent ˆetre -4.8 dB plus faible que les variances. En consid´erant, une totale corr´elation des distorsions non-lin´eaires `a une diff´erence de dispersion nulle, on obtient une limite de validit´e entre 60 ps/nm et 100 ps/nm de dispersion r´esiduelle par tron¸con, residual dispersion per span (RDPS) d´ependant de la pr´e-dispersion. Ainsi avec un r´egime ayant une RDPS sup´erieur `a 100 ps/nm, la seule connaissance des variances est suffisante. En de¸c`a de 60 ps/nm, l’erreur commise est plus grande que 0.5 dB sur l’estimation de la performance. Dans la zone interm´ediaire, entre 60 ps/nm et 100 ps/nm, la pr´ecision sur la performance va d´ependre la pr´e-dispersion du syst`eme.

Nous avons pu mettre en ´evidence et mesurer pour la premi`ere fois une mesure de la corr´elation des distorsions non-lin´eaires entre deux tron¸cons d’un lien optique. Ceci nous a permis de justifier le fonctionnement du mod`ele gaussien dans les r´egimes DU et de fixer une limite de validit´e de ce mod`ele pour les syst`emes DM. Pour arriver `a estimer la corr´elation des distorsions non-lin´eaires de fa¸con plus pr´ecise et mieux comprendre leurs comportements, il est essentiel de trouver une autre technique de mesure de la corr´elation, telle que celle pr´esent´ee dans la section suivante.