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MARQUEURS DE COHESION REFERENTIELLE R1 – Introduction de nouveaux référents :

9- Classificateurs d'actions avec une partie du corps (CAPC) Le bras ou l'avant-bras représente l'objet

3.2.2. Epreuves en français écrit

Afin d’obtenir des mesures comparables dans les deux langues, nous avons utilisé des épreuves en français écrit similaires aux épreuves utilisées en LSF. Les capacités langagières des sujets sont donc évaluées en français écrit en production et en compréhension, sur les niveaux discursif et morphosyntaxique.

Pour le niveau discursif, l’évaluation porte, comme en LSF, sur la production et la compréhension d’une narration. Pour le niveau morphosyntaxique, l’évaluation porte sur la production et la compréhension d’un ensemble de marques et structures morphosyntaxiques qui correspondent aux informations principales codées par les classificateurs en LSF (pronoms et marques de nombre notamment).

3.2.2.1. EP1 (Production d’une narration)

Introduction

Cette épreuve a pour but d’évaluer les capacités de production d’une narration en français écrit. Comme pour l’épreuve équivalente en LSF, les capacités narratives sont

évaluées au moyen d’une liste de critères linguistiques sur un corpus recueilli lors d’une tâche de production basée sur un support imagé.

Matériel

Dans leur étude, les auteurs du TASL ont choisi d’utiliser le même support pour la narration écrite et la narration signée. Nous avons également suivi cette option puisqu’elle semble fonctionner auprès des enfants selon leur expérience et que par ailleurs cela rend possible des comparaisons ultérieures entre les langues signées (ASL et LSF) et écrites (anglais et français).

Le support présenté est donc le même que celui utilisé pour l’épreuve LSF-P1. Il s’agit d’un livre pour enfants illustré sans texte évoquant les aventures domestiques d’un bébé et d’un chien en l’absence de la mère de l’enfant (Carl the Dog, voir Annexe B1).

Procédure

Comme pour l’épreuve LSF-P1, la production est réalisée en l’absence du support imagé, dont le sujet a pris connaissance auparavant, afin d’éviter une production trop descriptive. Par ailleurs, il faut rappeler que le sujet a déjà eu l’occasion de consulter le livre lors de la session précédente en LSF.

L’examinatrice présente le livre au sujet avec la consigne suivante :

Tu te souviens de ce livre ? Alors aujourd’hui, tu vas raconter l’histoire par écrit, en français, sur cette feuille. En premier tu regardes bien le livre, après je vais le prendre et toi tu commences à écrire. Tu me dis quand tu es prêt(e).

Lorsque l’enfant a fini de parcourir le livre, l’examinatrice prend ce dernier et le pose à distance, puis elle donne au sujet une feuille de papier et un crayon.

Si l’enfant dit qu’il ne se souvient pas de l’histoire, il peut consulter le livre une deuxième fois. L’examinatrice veille à ce qu’il n’écrive pas pendant ce temps. Si l’enfant demande de l’aide lors de la production, l’examinatrice l’encourage à écrire le mieux possible sans se soucier d’éventuelles erreurs. Au besoin, elle peut traduire un signe en français oral ou lui donner l’orthographe d’un mot en l’épelant manuellement. Dans tous les cas, toutes les interventions de l’adulte sont notées sur la feuille de passation du sujet. Les interactions sont également enregistrées sur bandes audio et vidéo pour compléter les notes ultérieurement si nécessaire.

Cotation

Les productions écrites des sujets sont évaluées au moyen d’une grille d’analyse similaire à celle utilisée pour l’épreuve équivalente en LSF (LSF-P1) et adaptée par nous-même pour le français écrit.

La grille consiste en une liste de différents critères linguistiques pertinents pour les narrations en français écrit. Comme la grille pour la LSF, elle comprend trois sections portant respectivement sur des aspects spécifiques de la morphosyntaxe dans les narrations, du niveau discursif, et d’ordre plus général (voir ci-dessous). Pour chaque item, le nombre total d’unités produites est compté (par exemple le nombre total de formes verbales), et dans certains cas, un pourcentage de formes correctes est calculé (par exemple nombre de formes verbales correctes / nombre total de formes verbales); ces nombres sont convertis par la suite en une note de 0, 1 ou 2. Le sujet reçoit une note de 1 si sa production se situe autour de la moyenne

du groupe pour le critère linguistique en question. Il reçoit une note de 0 si sa production se situe en deçà d’un écart-type et une note de 2 si sa production se situe au-delà d’un écart-type.

Les critères relevant de la macro-structure ont une notation également de 0-1-2 mais qui est basée sur des critères qualitatifs (voir détails en Annexe C1).

Une première version de cette grille a été testée lors de la phase pilote du TELSF en analysant les productions de quatre enfants et deux jeunes adultes, puis elle a été révisée.

Plusieurs critères ont été renommés, redéfinis, d’autres ont été supprimés ou ajoutés, afin de correspondre davantage aux descriptions linguistiques utilisées dans le monde francophone pour le français12.

La grille finale comporte 21 critères dont un qui n’est pas pris en compte dans la cotation (voir ci-dessous). La liste complète des critères de décision pour chaque critère linguistique (inclusion, exclusion, cotation), établie par nous-même, peut être consultée en Annexe C1.

Les critères retenus pour le français écrit sont les suivants :

Morphosyntaxe

MS113 – Morphologie verbale :

Pourcentage de formes verbales correctes (accord sujet-verbe)

12 Nous remercions vivement Geneviève de Weck, Professeur en Orthophonie à l’Université de Neuchâtel, pour ses précieux commentaires et conseils lors de la constitution de cette grille.

MS5 – Morphologie du syntagme nominal :

Pourcentage de syntagmes nominaux corrects (marques de genre et de nombre)

MS8 – Pronoms :

Nombre de pronoms utilisés (personnels et relatifs)

MS6 – Respect de la syntaxe

Pourcentage de propositions correctes (ordre et présence des constituants obligatoires)

MS7 - Enoncés complexes

Rapport du nombre total de propositions sur le nombre total de phrases

MS9 – Densité verbale

Rapport du nombre total de verbes sur le nombre total de phrases

MS10 – Connexité

Rapport du nombre total de connecteurs sur le nombre total de phrases

13 Nous avons conservé, pour les critères équivalents en LSF et en écrit, les codes de la grille LSF. Les critères introduits spécifiquement pour l’écrit prennent, dans leur ordre de présentation, des codes avec la suite de la numérotation pour chaque rubrique.

DISCOURS

MACRO-STRUCTURE (S) S1 – Situation initiale :

Le narrateur présente les personnages (le chien, le bébé, la mère), le lieu (maison, chambre) ainsi que le thème général de l’histoire (le chien fait du baby-sitting).

S2 – Enchaînements des événements

L’ordre temporel et logique des événements avec leurs causes et leurs conséquences est respecté et correctement exprimé.

S3 - Clôture :

Le narrateur introduit les éléments qui constituent la fin de la narration (retour de la mère, satisfaite du comportement du chien et lui manifestant sa reconnaissance).

INFERENCES (I) I – Inférences

Le narrateur introduit dans sa narration des éléments qui ne sont pas explicites dans le support imagé : inférences sur les actions des personnages (ex : la maman part faire des courses, le bébé demande au chien de lui donner à manger....) sur les capacités et compétences des personnages (ex : le chien est malin, c’est un bon baby-sitter, le bébé est curieux, gourmand...), ou encore sur leurs émotions (la mère est contente).

MARQUEURS TEMPORELS ET LOGIQUES (TL)