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I- ANALYSE DES ENREGISTREMENTS :

I-1- Méthode d‟analyse :

Les deux aspects organisationnels de l‟interaction nous permettent de définir deux phases d‟analyse sur les deux plans quantitatif et qualitatif qui se complètent et vont nous aider à analyser de façon plus « fine » notre corpus. Dans la première phase, nous allons nous intéresser à l‟organisation globale des interactions qui se compose, selon V. TRAVERSO (1999 : 33), de trois étapes : l‟ouverture, le corps et la clôture, ainsi qu‟aux structures dominantes dans les échanges (notamment la structure IRE) et ce, selon les deux approches quantitative et qualitative.

La deuxième phase, quant à elle, concernera l‟organisation locale de l‟interaction .Notons que les interventions de l‟enseignante seront analysées séparément que celles des étudiants. Dans un premier temps, nous aborderons la nature des tours de parole et des échanges. Ensuite, nous allons examiner l‟alternance des tours de parole qui s‟effectue selon un principe général :

« chacun son tour » et les règles d‟allocation qui les régissent .Le tour de parole

étant défini comme « la contribution verbale d’un locuteur délimitée par un changement de tour ou un silence» (F.CICUREL in le FDLM, 264 :43). Généralement, le locuteur dont c‟est le tour choisit le locuteur suivant mais, dans notre corpus , nous avons constaté que c‟est l‟enseignante qui parle le plus et qui décide qui doit prendre la parole quand il y a plusieurs intervenants (chose rarissime) . Cette sélection s‟effectue à l‟aide d‟indices de nature posturale gestuelle ou encore syntaxique. Nous pouvons dire que le contrôle des tours de parole résulte en partie du contrôle de l‟activité et du thème dans les cours/ TD (du module EAF) auxquels nous avons assisté, car : « certaines informations doivent être échangées de telle et telle manière, selon des règles précises ».(C.KRAMSCH, 1984:62) . A ce même niveau, il sera question de la répartition des tours entre l‟enseignante et les étudiants, ainsi que les fonctions de l‟enseignante afin de savoir si les tours de parole de l‟enseignante contribuent au prolongement du discours pour assurer une meilleure compréhension. Nous

examinerons dans un deuxième point l‟intervention de l‟enseignante dans les trois phases du processus de (re) construction du sens, à savoir l‟interprétation, l‟expression et la négociation du sens voulu par l‟auteur. Nous focaliserons l‟attention sur les sollicitations de l‟enseignante et les informations requises et/ ou échangées. Le troisième et dernier point de cette phase portera sur la fréquence de quelques aspects para-verbaux et non verbaux et leurs rôles dans l‟interaction. Il s‟agit de savoir si leur présence est révélatrice par rapport au processus de compréhension.

Pour ce qui est des interventions des étudiants, nous allons procéder de la même façon. En abordant la nature des tours de parole, nous allons examiner leurs réponses et les structures choisies. Sont-elles restreintes ou expansives ? nous vérifierons aussi si les échanges sont prolongés ou pas afin de savoir

s‟il y a une coopération de la part des étudiants dans la construction thématique de ce « débat interprétatif » sur l‟œuvre étudiée. Au niveau du point suivant, nous présenterons la répartition des tours étudiant(s)-enseignante et étudiant(s)- étudiant(s) parallèlement à leurs tâches sur le plan qualitatif. Concernant la (re) construction du sens, nous allons vérifier s‟il existe des indices verbaux marquant les trois phases de ce processus (interprétation, expression, négociation). Enfin seront abordés les aspects verbaux et para-verbaux.

Nous pouvons, donc, parler de communication didactique puisque c‟est à l‟enseignante que revient l‟initiative de tous les actes. Dans ce cas l‟interaction lecteur- texte n‟est pas directe et c‟est l‟enseignante qui va intervenir, encore, pour atténuer « la réticence du texte ». On peut dire qu‟elle joue le rôle d‟ intermédiaire voire de « médiateur » pour faciliter l‟accès au sens aux étudiants- lecteurs. La complexité de cette situation suscite une panoplie de questions : l‟explication de l‟enseignante permet-elle aux étudiants de se construire une représentation juste du texte ? Peut- on aspirer, dans ce contexte, à la formation d‟un « lecteur coopératif »?….

I-2- Les unités d‟analyse :

Dans les séances auxquelles nous avons assisté, se mêlent le cours magistral et

le TD. Le cours est soit dicté, soit présenté sous forme de polycopié. Dans ce dernier cas, un(e) étudiant (e) le lit et l‟enseignante l‟explique en parallèle.

Pour faciliter l‟ analyse, nous avons découpé le corpus en séquences en nous

basant sur des éléments annoncés par l‟enseignante. En effet la présence de certains marqueurs assurant la transition nous a beaucoup aidée .

Dans l‟ensemble de notre corpus, il n‟y a que trois extraits de cours qui se rapportent à la compétence textuelle réceptive. Le premier est relatif à la première composante : « Saisir les thèmes (Interpréter correctement titres, incipit, etc) ». Le deuxième extrait, quant à lui, ne se rapporte que partiellement à la quatrième composante, dans la mesure où l‟enseignante s‟est attardée sur « les genres littéraires » et n‟a pas abordé les « types ». Ce cours est une comparaison entre conte et mythe. Contrairement au précédent cet extrait est relativement long. Nous allons le découper en fragments afin de faciliter son analyse.

Le troisième et dernier extrait concerne la cinquième composante :

« Reconnaître les structures littéraires ». Par contre, il n‟ y a pas d‟extraits

relatifs à la deuxième et troisième composantes à savoir « saisir les macrostructures ( signaux démarcatifs, articulateurs, etc) et « saisir les connexions ( reconnaître les signaux microstructuraux) ».

I-3-

La grille d‟analyse:

Les éléments d‟analyse cités ci dessus seront récapitulés dans cette grille qui est loin d‟être exhaustive. En effet ces critères sont empruntés à plusieurs courants, puisque l‟interaction est un objet d‟étude transdisciplinaire et nécessite d‟être analysée avec minutie notamment en classe de langue. Nous nous sommes, donc, référée à :

*L-Dabène pour aborder les fonctions de l‟enseignant ;

*Sinclair et Coulthard pour les fonctions des énoncés et types d‟actes des enseignants/ étudiants ;

*C-Kramsch pour le ménagement des thèmes et interactivité dans la construction du sens ;

*K.Orrecchioni pour la structure des échanges ;

Aussi, nous allons analyser certains critères développés au niveau de la partie théorique de ce travail.

PHASE I : ORGANISATION GLOBALE DE L‟INTERACTION ET

STRUCTURE DES ECHANGES

ANALYSE QUANTITATIVE ANALYSE QUALITATIVE

* Présence d‟indices ponctuants

fréquence rôle dans la continuité thématique de l‟interaction

Fréquence rôle dans la (re) construction du sens

I-1.- Etapes de l‟interaction : ouverture - corps - clôture

PHASE II : ORGANISATION LOCALE DE L‟INTERACTION