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2 RÉSULTATS

2.5 Efficacité des IgSC

Au total, 10 études primaires publiées entre janvier 2005 et janvier 2017, soit 3 ECRA et 7 études quasi expérimentales avant-après ainsi qu’une méta-analyse ont été retenues dans le cadre de cette revue systématique sur l’efficacité et l’innocuité des IgSC pour le traitement d’indications neurologiques. De ce nombre, 9 des 10 études primaires ont été réalisées chez des patients répondeurs aux IgIV, et une seule a inclus des patients vierges de tout traitement d’IgIV. Les 10 études ainsi que la méta-analyse ont porté sur des patients atteints soit de PIDC, soit de neuropathie motrice multifocale. Les résultats d’efficacité clinique ont été extraits en distinguant ces deux indications.

2.5.1 Polyneuropathie inflammatoire démyélinisante chronique La preuve d’efficacité des IgSC chez des patients atteints de PIDC précédemment traités en entretien par IgIV repose sur un seul ECRA qui a comparé les IgSC à un placébo [Markvardsen et al., 2013] (tableau 35). II a été réalisé en groupes parallèles et en double insu, chez 29 patients, sur 12 semaines. Deux semaines avant la répartition aléatoire, les patients ont été traités avec leur dose habituelle d’IgIV. Ils ont ensuite reçu aléatoirement soit des IgSC, soit un placébo, administrés 2 à 3 fois par semaine. La dose hebdomadaire d’IgSC était équivalente à la dose antérieure d’IgIV rapportée en dose hebdomadaire. Les caractéristiques des patients au début de l’étude étaient similaires entre les deux groupes. Après 12 semaines de traitement, la variation moyenne de la force musculaire, évaluée par un dynamomètre isocinétique sur 4 groupes musculaires prédéfinis, et exprimée en pourcentage d’amélioration par rapport au niveau

prétraitement, s’est dégradée dans le groupe placébo de - 14,4 ± 20,3 % alors qu’elle a augmenté de + 5,5 ± 9,5 % dans le groupe IgSC, la différence entre les groupes étant statistiquement

significative (p = 0,004). Quatre des cinq paramètres de résultats secondaires, qui ont évalué la force musculaire sur l’échelle du Medical Research Council (MRC), la force de préhension, l’incapacité et la vitesse de marche, ont également été améliorés de façon statistiquement significative avec les IgSC. Il n’a pas été observé de différence significative à propos de la dextérité. Cet essai a été jugé de bonne qualité méthodologique (annexe D). Aucun ECRA

comparant les IgSC aux IgIV chez des patients atteints de PIDC précédemment traités par IgIV n’a été repéré.

Un seul ECRA réalisé chez des patients atteints de PIDC et vierges de tout traitement d’IgIV a été repéré [Markvardsen et al., 2017] (tableau 35). Il s’agit d’un ECRA croisé, en simple insu, qui a comparé une dose de charge d’IgIV de 2 g/kg administrée sur 5 jours à une dose correspondante d’IgSC administrée sur 5 semaines à la dose hebdomadaire de 0,4 g/kg en 2 à 3 injections. Pour cet ECRA, 20 patients ont été inclus et suivis sur 2 périodes de 10 semaines sans temps

d’élimination entre les deux. Les caractéristiques des patients au début de l’étude étaient similaires entre les deux groupes, sauf pour la durée de la maladie qui était de 10 mois plus longue dans le groupe qui avait commencé l’étude avec les IgIV. Les résultats de l’analyse en intention de traitement effectuée sur 19 des 20 patients n’ont pas montré de différence statistiquement significative entre les IgIV et les IgSC après 10 semaines concernant la variation moyenne de la force musculaire évaluée par un dynamomètre isocinétique sur 4 groupes musculaires prédéfinis. L’analyse per protocol réalisée sur les 15 patients qui ont terminé l’étude a confirmé ce résultat. Plusieurs paramètres secondaires ont fait l’objet de mesures répétées au cours de l’étude, mais la comparaison entre les IgIV et les IgSC à propos de l’évolution de ces paramètres entre le début et la fin de l’étude n’a pas été rapportée par les auteurs [Markvardsen et al., 2017]. Cet essai a été jugé de qualité méthodologique faible (annexe D).

Trois études quasi expérimentales avant-après le passage aux IgSC ont par ailleurs été repérées (tableau 35). Ces études ne comportaient pas de groupe témoin. La force de ce type de plan d’étude est considérée comme faible. Les résultats de ces études sont présentés ci-après par ordre de qualité méthodologique décroissant. La première, l’étude de Cocito et ses

collaborateurs [2014] a été réalisée chez 66 patients atteints de PIDC, qui présentaient une réponse soutenue aux IgIV depuis 6 mois ou plus, et un effet de dissipation de la réponse entre deux injections d’IgIV (wear-off effect). Les patients, qui étaient traités par des doses mensuelles d’IgIV de 1 à 2 g/kg, ont reçu des doses équivalentes d’IgSC administrées en 1 à 3 injections par semaine. Après 4 mois de traitement, une amélioration statistiquement significative a été observée concernant l’incapacité mesurée par le score Overall Neuropathy Limitation Scale (ONLS) (de 4,1 ± 2,8 à 3,1 ± 2,0 – p = 0,018), tandis que la force musculaire mesurée sur l’échelle MRC n’a pas varié de façon statistiquement significative. Une amélioration statistiquement significative a par ailleurs été rapportée pour 3 des 4 sous-échelles du Life Quality Index relativement à la perception des patients à propos des traitements. Cette étude a été jugée de qualité méthodologique moyenne (annexe D).

La deuxième est une étude prospective de suivi [Markvardsen et al., 2014] dans laquelle dix-sept patients de l’ECRA précité [Markvardsen et al., 2013] ont été inclus. Après un an de traitement par IgSC, la force musculaire isocinétique a augmenté de + 7,2 % (0,7; 13,7) (p = 0,033), tandis que le score composite global évaluant la performance musculaire et la fonction n’a pas varié de façon statistiquement significative. Parmi les cinq paramètres de résultat secondaires étudiés, une amélioration statistiquement significative a été observée uniquement à propos de la force musculaire mesurée sur l’échelle MRC. Cette étude a été jugée de qualité méthodologique moyenne (annexe D).

La troisième, l’étude de Hadden et Marreno [2015] a porté sur 4 patients atteints de PIDC, sélectionnés, notamment, en raison des faibles doses d’IgIV utilisées (< 25 g/semaine) et du souhait des patients de passer à la voie sous-cutanée. Après un suivi allant jusqu’à 62 mois, l’incapacité et la force musculaire semblent avoir peu varié (tests non disponibles). Cette étude a été jugée de qualité méthodologique faible (annexe D).

Enfin, une méta-analyse [Racosta et al., 2016] qui avait inclus 3 des études précitées [Hadden et Marreno, 2015; Cocito et al., 2014; Markvardsen et al., 2014] et une série de cas [Yoon et al., 2015] avec un total de 88 patients atteints de PIDC n’a pas mis en évidence de différence

statistiquement significative entre les IgSC et les IgIV à propos de la force musculaire évaluée sur l’échelle MRC (tableau 35). Cette méta-analyse a été jugée de qualité méthodologique moyenne (annexe D).

Tableau 35. Synthèse des résultats des études sur l’efficacité des IgSC pour le traitement de la PIDC

Paramètres de résultats (échelle et temps de mesure)

Résultats Qualité

évaluée avec AMSTAR

CASP-et ECRA

Comparateur IgSC

Effet (IC 95 %) valeur de p Hétérogénéité

(I2)ǂ IgSC par rapport à comparateur = placébo

Markvardsen traités en entretien par IgIV

Moyenne variation force musculaire sur dynamomètre isocinétique (% du niveau prétraitement) ± ET

(12 semaines)

- 14,4 ± 20,3 % + 5,5 ± 9,5 % P = 0,004 Bonne

Paramètres secondaires :

- Moyenne % amélioration score MRC¤/placébo - Moyenne % amélioration force de

préhension/placébo

- Moyenne variation score ODSS ± ET - Moyenne % amélioration 9-HPT/placébo - Moyenne % amélioration 40 MWT£/placébo

(12 semaines)

IgSC par rapport à comparateur = IgIV Markvardsen

et al., 2017, (Danemark)

ECRA croisé, simple insu, IgSC versus IgIV

N = 20 IgSC-IgIV : 1F/9H 56,7 ans (± 8,1) IgIV-IgSC : 2F/8H 52,3 ans (± 12,8)

Paramètre principal :

Moyenne variation force musculaire sur dynamomètre isocinétique (par rapport à valeur de base) ± ET entretien par IgIV 55 F

59,6 ans (± 3,4)

1 : 1 Paramètre principal :

Variation de la force musculaire sur score MRC (4 à 39 mois)

AMSTAR : Assessment of Multiple Systematic Reviews; CASP : Critical Appraisal Skills Programme; DM : différence de moyenne; ECRA : essai clinique à répartition aléatoire; ET : écart-type; HPT : Hole Peg Test; IC : intervalle de confiance; IgIV : immunoglobulines intraveineuses; IgSC : immunoglobulines sous-cutanées; MRC : Medical Research Council; MWT : meter walk test; n.d. : non disponible;

ODSS : Overall Disability Sum Score; ONLS : Overall Neuropathy Limitation Scale; PIDC : polyneuropathie inflammatoire démyélinisante chronique; s.o. : sans objet

ⱠL’évaluation de la qualité méthodologique des études quasi expérimentales avant-après a été réalisée à partir de l’outil d’évaluation critique d’une étude analytique proposé par l’Agence de la santé publique du Canada.

ǂ I2 est un indicateur de l’hétérogénéité entre les études intégrées dans la méta-analyse. Une valeur I² < 0,25 indique une hétérogénéité faible, des valeurs comprises entre 0,25 et 0,5 une hétérogénéité modérée et une valeur > 0,5 une hétérogénéité importante [Higgins et al., 2003].

¤ Dans ces études [Markvardsen et al., 2017; 2013], le score MRC qui évalue la force musculaire a varié de 0 (paralysie totale) à 90 (force normale).

Cocito et al., entretien par IgIV 25F/41H

– au moment du changement (résultat IgIV) et 4 mois après (résultat IgSC)

4,1 ± 2,8

69,9 ± 10,1 3,1 ± 2,0

72,1 ± 9,0 P = 0,018 P = 0,950

Moyenne

Paramètres secondaires : Life Quality Index :

- Moyenne score sous-échelle I ± ET - Moyenne score sous-échelle II ± ET - Moyenne score sous-échelle III ± ET - Moyenne score sous-échelle IV ± ET

– au moment du changement (résultat IgIV) et 4 mois après (résultat IgSC)

54,4 ± 21,1 entretien par IgIV 2F/2H

Moyenne score ONLSƚ

– au moment du changement (résultat IgIV) et entre 16 et 62 mois après (résultat IgSC)

3,3¥ 4,0 n.d. Faible

Moyenne score échelle MRC§

– au moment du changement (résultat IgIV) et entre 6 et 62 mois après (résultat IgSC)

69,1 69,8 n.d.

Patients traités en entretien par IgIV 5F/12H

Paramètres principaux :

- Moyenne variation globale force musculaire isocinétique (IC 95 %)

- Moyenne variation score composite incluant score MRC ɸ ɸ, force de préhension, 40-MWT£ et

Paramètres secondaires : - Médiane score MRC¤ (intervalle)

- Médiane force de préhension (kg) (intervalle) - Médiane score ODSS (intervalle)

- Médiane 9-HPT(intervalle) - Médiane 40 MWT£ (intervalle)

– au moment du changement (résultat IgIV) et 1 an après (résultat IgSC)

87 (77 à 90)

ẞ Le score global de l’échelle ODSS évalue l’incapacité des jambes et des bras. Il a varié entre 0 (aucune incapacité) à 12 (incapacité maximale).

Le 9-HPT évalue la dextérité. Son résultat est exprimé en secondes.

£ Le 40 MWT évalue la vitesse de marche. Son résultat est exprimé en secondes.

*Le score global de l’échelle ONLS évalue l’incapacité. Les auteurs n’ont pas précisé l’intervalle de variation de ce score, mais habituellement, il varie de 0 (aucune incapacité) à 12 (incapacité maximale).

**Dans cette étude [Cocito et al., 2014], le score MRC a varié de 0 (paralysie totale) à 80 (force normale).

Ω Les auteurs [Cocito et al., 2014] précisent que le Life Quality Index a été utilisé pour évaluer la perception des patients concernant les traitements. Ils indiquent en outre que la sous-échelle I concerne la perception de l’interférence du traitement dans les activités de la vie quotidienne, la échelle II concerne la perception des problèmes liés à l’administration du traitement et la sous-échelle III concerne la perception des paramètres thérapeutiques.La dimension explorée par la sous-échelle IV n’est pas précisée, de même que l’amplitude de variation possible des scores de ces sous-échelles.

ƚ Dans cette étude [Hadden et Marreno, 2015], le score ONLS a varié de 0 à 11.

¥ Moyenne établie à partir des données concernant 3 des 4 patients.

§ Dans cette étude [Hadden et al., 2006], le score MRC a varié de 0 (aucune contraction) à 70 (force normale).

ɸ Il s’agit de patients inclus dans l’étude de Markvardsen 2013.

ɸ ɸ Dans cette étude [Markvardsen et al., 2014], le score MRC a varié de 0 (paralysie totale) à 70 (force normale).

2.5.2 Neuropathie motrice multifocale

Un seul ECRA, comparant les IgSC aux IgIV, a été repéré concernant la neuropathie motrice multifocale [Harbo et al., 2009] (tableau 36). Il s’agit d’un essai croisé, en simple insu, portant sur 9 patients. Ceux-ci ont été inclus à l’issue d’une phase préliminaire de sélection des répondeurs aux IgIV10. Ils ont reçu de façon aléatoire soit des IgSC, soit des IgIV, sur une durée correspondant à trois intervalles de traitement par IgIV. Les doses d’IgSC et d’IgIV étaient équivalentes. Avant de changer pour l’autre intervention, les patients ont reçu deux doses d’IgIV à l'intervalle habituel. La durée moyenne du traitement par IgSC a été de 84 jours (36-112), et le temps moyen entre l’évaluation initiale et l’évaluation finale a été de 105 jours (45-140). Les résultats concernant l’évolution moyenne de la force musculaire dynamométrique (paramètre de résultat principal) n’ont pas montré de différence statistiquement significative entre les IgSC et les IgIV. Parmi les paramètres de résultat secondaires étudiés, une amélioration

statistiquement significative en faveur des IgSC a été observée à propos de la force musculaire, évaluée par l’échelle MRC. Il n’y a pas eu de différence significative quant aux autres paramètres secondaires, et en particulier la qualité de vie mesurée par le Short Form-36 (SF-36). Cette étude a été jugée de qualité méthodologique moyenne (annexe D).

Aucun ECRA comparant les IgSC à un placébo n’a été repéré à propos de patients atteints de neuropathie motrice multifocale. Six études quasi expérimentales avant-après le passage aux IgSC ont par ailleurs été repérées (tableau 35). Ces études ne comportaient pas de groupe témoin. Comme pour la PIDC, leurs résultats sont présentés ci-après par ordre de qualité méthodologique décroissant.

L’étude de Cocito et ses collaborateurs précitée [2014] incluait 21 patients atteints de neuropathie motrice multifocale, dans les mêmes conditions que l'étude sur la PIDC. Après quatre mois de traitement par IgSC, aucune différence statistiquement significative n’a été observée sur le score ONLS ou le score MRC par rapport au début du traitement. Une

amélioration statistiquement significative a par ailleurs été rapportée pour une seule des quatre sous-échelles du Life Quality Index relativement à la perception des patients concernant les traitements. Cette étude a été jugée de qualité méthodologique moyenne (annexe D).

Cinq patients de l’ECRA susmentionné d’Harbo et ses collaborateurs [2009], qui, à l’issue de l’étude, ont préféré poursuivre le traitement avec les IgSC plutôt qu’avec les IgIV, et un patient dont le diagnostic était récent ont été inclus dans une étude de suivi à deux ans [Harbo et al., 2010]. Pour 4 de ces patients, le traitement a nécessité des augmentations de doses d’IgSC allant de 14 à 25 %. En moyenne, la force musculaire et le déficit neurologique n’ont pas évolué de façon significative entre le début et la fin du suivi. Cette étude a été jugée de qualité

méthodologique moyenne (annexe D).

Dans l’étude d’Eftimov et ses collaborateurs [2009], 10 patients atteints de neuropathie motrice multifocale ont été suivi 6 mois après le début de l'administration des IgSC. Les 5 premiers patients ont été traités à une dose mensuelle d’IgSC correspondant à 50 % de leur dose

mensuelle d’IgIV. Un de ces patients a quitté l’étude en raison d’effets indésirables. Les 4 autres patients ont présenté une détérioration de la force musculaire 4 semaines après le début des IgSC. La dose d’IgSC a été doublée et une dose de charge d’IgIV de 1 g/kg a été administrée. La force musculaire a augmenté provisoirement, et elle s’est détériorée de nouveau. Les quatre

10 Seuls les patients dont la force musculaire avait diminué de 10 % ou plus après l'interruption du traitement habituel par IgIV pendant un maximum de 10 semaines ont été inclus dans l’étude. Afin de regagner la force musculaire perdue, ces patients ont reçu 2 doses d’IgIV à l'intervalle habituel avant de commencer les IgSC.

patients ont repris leur traitement antérieur par IgIV. Le protocole de l’étude a été modifié, et les 5 patients ultérieurs ont reçu des doses mensuelles d’IgSC correspondant à 100 % de leur dose mensuelle d’IgIV. Les doses moyennes d’IgIV qu’ils recevaient étaient par ailleurs plus faibles que celles reçues par les 5 premiers patients (0,46 g/kg/mois versus 0,84 g/kg/mois). Pour ces 5 patients, il n’y a pas eu d’évolution significative de la force musculaire évaluée sur l’échelle MRC après 6 mois de traitement par IgSC. Par ailleurs, sur les 7 paramètres secondaires

d’efficacité étudiés, seule la dextérité, évaluée avec le nine-hole peg test (9-HPT), a été améliorée de façon statistiquement significative. Cette étude a été jugée de qualité méthodologique

moyenne (annexe D).

Dans l’étude de Misbah [2011], 8 patients ont été traités pendant 16 semaines par des doses d’IgSC équivalentes à celles d’IgIV administrées antérieurement, après une période de sevrage en IgIV de 8 semaines. La dose hebdomadaire d’IgSC a été augmentée graduellement jusqu’à atteindre, en semaine 3, 100 % de la dose visée. La force musculaire, évaluée sur l’échelle MRC, ne semble pas avoir varié de façon significative entre le début et la fin du traitement, de même que la fonction motrice et l’incapacité (tests non disponibles). Chez deux patients, une

augmentation de 25 % de la dose d’IgSC est devenue nécessaire au cours de l’étude. Cette étude a été jugée de qualité méthodologique moyenne (annexe D).

L’étude de Katzberg [2016] a inclus 15 patients. De ce nombre, 6 ont reçu des doses

hebdomadaires d’IgSC calculées selon un facteur d’ajustement de 1,53 par rapport aux doses d’IgIV (rapport 1 : 1,53), car celles-ci étaient inférieures à 2 g/kg/mois. Neuf patients ont reçu des doses d’IgSC équivalentes aux doses d’IgIV, donc sans facteur d’ajustement (rapport 1 : 1), car leur dose d’IgIV était de 2 g/kg/mois. Dans les deux cas, la dose hebdomadaire d’IgSC a été augmentée graduellement, comme dans l’étude de Misbah et ses collaborateurs [2011]. Les résultats de cette étude n’ont pas été présentés de façon détaillée dans l’article. Les auteurs rapportent néanmoins que 11 des 15 patients ont terminé le traitement de 6 mois par IgSC en maintenant leur force musculaire. Trois patients traités selon le rapport 1 : 1 ont été exclus en raison d’une détérioration de leur force observée selon plusieurs paramètres. Un autre patient a dû interrompre le traitement en raison d’effets indésirables locaux et systémiques. Cette étude a été jugée de qualité méthodologique faible (annexe D).

L’étude de Hadden et Marreno [2015], a porté sur quatre patients atteints de neuropathie motrice multifocale, sélectionnés dans les mêmes conditions que pour la PIDC. La force musculaire mesurée sur l’échelle MRC est passée en moyenne de 65,4 à 67,3 après un suivi de 11 à 49 mois (test non disponible). Les résultats portant sur l’incapacité n'ont considéré qu'un seul patient dont le score ONLS Fest resté stable après 26 mois. Cette étude a été jugée de qualité méthodologique faible (annexe D).

Enfin, une méta-analyse [Racosta et al., 2016] qui avait inclus 5 des études précitées [Hadden et Marreno, 2015; Cocito et al., 2014; Misbah et al., 2011; Eftimov et al., 2009; Harbo et al., 2009]

avec un total de 48 patients atteints de neuropathie motrice multifocale n’a pas mis en évidence de différence statistiquement significative entre les IgSC et les IgIV à propos de la force

musculaire évaluée sur l’échelle MRC (tableau 36). Cette méta-analyse a été jugée de qualité méthodologique moyenne (annexe D).

Tableau 36. Synthèse des résultats des études sur l’efficacité des IgSC pour le traitement de la neuropathie motrice multifocale dose mensuelle IgIV :

IgSc

Paramètres de résultat (échelle et temps de mesure)

Résultats Qualité

évaluée simple insu, IgSC versus IgIV

N = 9 Patients traités en entretien par IgIV

5F/4H 49,2 ans (28-63)

1 : 1 Paramètre principal :

Moyenne variation, en %, du score combiné de force dynamométrique (IC 95 %)

105 jours (45-140)

+ 4,3 %

(- 1,3 %; +10,0 %) + 3,6 %

(- 3,6 %; + 10,9 %) p = 0,86 Moyenne

Paramètres secondaires : - Médiane variation score MRC¤ (intervalle)

- Moyenne variation 9-HPT ± ET - Moyenne variation 10-MWT ± ET - Moyenne score composante physique du SF-36 (IC 95 %) - Moyenne score composante mentale du SF-36 (IC 95 %)

105 jours (45-140)

+ 1,5 (- 3 à + 11) passage aux IgSC (prospective)

N = 21 Patients traités en entretien par IgIV

au moment du changement (résultat IgIV) et 4 mois après (résultat IgSC)

3,2 ± 1,6

73,3 ± 7,3 3,3 ± 1,4

73,5 ± 6,9 p = 0,841 p = 0,342

Moyenne

Paramètres secondaires : Life Quality Index :

- Moyenne score sous-échelle I ± ET - Moyenne score sous-échelle II ± ET - Moyenne score sous-échelle III ± ET - Moyenne score sous-échelle IV ± ET au moment du changement (résultat

IgIV) et 4 mois après (résultat IgSC)

75,9 ± 9,2 passage aux IgSC (prospective)

N = 10 (2 groupes de 5)

Patients traités en entretien par IgIV

3F/7H

- Groupe 1

1 : 0,5 puis 1 : 1 avec dose IgIV, puis retour aux IgIV seules

Paramètre principal : Moyenne score MRC§ ± ET

au moment du changement (résultat IgIV) et 6 mois après (résultat IgSC)

Groupe 1 :

57 ans

(41-69) - Groupe 2

1 : 1 Paramètres secondaires : - Moyenne 9-HPT ± ET

au moment du changement (résultat IgIV) et 6 mois après (résultat IgSC) - Force de préhension, scores d’incapacité INCAT et ALDS, SF-36, Life Quality index

au moment du changement (résultat IgIV) et 6 mois après (résultat IgSC)

Groupe 1 : Cf. article original pour résultats détaillés

p = 0,07 p = 0,04 Non significatifs (p ≥ 0,05 passage aux IgSC (partiellement prospective)

N = 4 Patients traités en entretien par IgIV

1F/3H 50,3 ans (31-63)

1 : 1

(Augmentation de la dose IgSC nécessaire pour 1 patient et diminution pour 1 patient. Dose pour 2 patients demeure en dedans de 10 % de la dose initiale)

Moyenne score ONLS

(26 mois##) 2,5# 2,0## n.d. Faible

Moyenne score MRC¥

(11-49 mois) 65,4 67,3¥¥ n.d. passage aux IgSC (prospective)

N = 6α Patients traités en entretien par IgIV IgSC nécessaire pour 4 patients)

Moyenne force musculaire isocinétique

au moment du changement (résultat IgIV) et 2 ans après (résultat IgSC)

n.d. n.d.

- augmentation de 3,7 % (- 8,8 à 14,5)

p = 0,36 Moyenne

Moyenne score NIS ± ET

au moment du changement (résultat IgIV) et 2 ans après (résultat IgSC)

32,0 ± 16 30,5 ± 16 p = 0,75 passage aux IgSC (prospective)

N = 15 Patients traités en entretien par IgIV

4F/11H 52,2 ans (31-82)

-Sidose mensuelle IgIV < 2 g/kg : 1 : 1 (N = 6) (Ajout IgIV en secours pour 3 patients) -Si dose mensuelle IgIV = 2 g/kg : 1 : 1,53 (N = 9) (Augmentation dose IgSC nécessaire pour 1 patient)

Score MRC, force de préhension bilatérale, score MGULND£ pour membres supérieurs, score HUI-QOL£ – au moment du changement (résultat IgIV) et 6 mois après (résultat IgSC)

n.d n.d. p ≥ 0,05 passage aux IgSC

N = 8 Patients traités en entretien par IgIV

4F/4H

1 : 1

(Augmentation dose IgSC nécessaire pour 2 patients)

Paramètre principal : Moyenne variation score MRC (IC95 %)

(6 mois)

s.o. + 0,4 (- 4,50 à +5,00) n.d. Moyenne

AMSTAR : Assessment of Multiple Systematic Reviews; ALDS : AMC Linear Disabity Scale; CASP : Critical Appraisal Skills Programme; DM : différence de moyenne; ECRA : essai clinique à répartition aléatoire; ET : écart-type; HPT : hole peg test; HUI-QOL : Health Utility Index-Quality of Life; IC : intervalle de confiance; IgIV : immunoglobulines intraveineuses; IgSC : immunoglobulines sous-cutanées;

AMSTAR : Assessment of Multiple Systematic Reviews; ALDS : AMC Linear Disabity Scale; CASP : Critical Appraisal Skills Programme; DM : différence de moyenne; ECRA : essai clinique à répartition aléatoire; ET : écart-type; HPT : hole peg test; HUI-QOL : Health Utility Index-Quality of Life; IC : intervalle de confiance; IgIV : immunoglobulines intraveineuses; IgSC : immunoglobulines sous-cutanées;