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Chapitre 3. Le développement et la migration comme possibilités à Chacsinkín

4.2 Les rapports ethniques : possibilités et limites

4.3.2 Dynamiques socioéconomiques, projets de développement et migration

Les dynamiques socioéconomiques à Chacsinkín ont une certaine influence sur la possibilité de participer à un projet de développement et de migrer. Du côté des projets de développement, on peut dire que les réseaux sont assez déterminants au moment de la formation des groupes, c‟est- à-dire que les personnes intéressées par les projets tendent à inviter leurs proches à se joindre à elles, tel que mentionné par cette personne qui se trouve exclue des groupes qui mènent des projets :

Il y en a quelques-uns qui sont des leaders, et eux permettent que d‟autres s‟impliquent là où ils travaillent, ou ils expliquent où on peut demander du financement. Ils le cachent bien, ils n‟en parlent pas ouvertement, pas du tout. Ils veulent juste qu‟eux seuls [et leurs apparentés] puissent travailler. […] Ils n‟invitent pas les autres. Ceux qu‟ils invitent, ils leur disent : «sais-tu quoi? Allons travailler là-bas, je vais te donner un acre et comme ça, tu pourras travailler». Mais eux [les membres de Mayaoob], rien, ils ne m‟ont pas parlé (informateur 19).

Les relations familiales ont plus de poids que les affinités politiques dans cette sélection, quoi que les membres d‟une même famille adhèrent généralement au même parti politique. Parmi les

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quatre groupes sur lesquels je me suis penchée, trois sont composés de membres liés par des relations de parenté. Le seul groupe à faire exception est celui des éleveurs de moutons, financé par la Fondation Kellogg; comme les représentants de cette fondation se sont présentés à la mairie pour recruter des personnes intéressées, il semble que ceux et celles qui ont eu vent du projet sont les proches des personnes qui travaillent à la mairie.

La municipalité de Chacsinkín compte de nombreux projets de développement, principalement parce qu‟elle présente un degré élevé de marginalisation et parce que sa population est autochtone. Considérant cela, on peut croire que les projets devraient être offerts aux personnes les plus pauvres. Effectivement, certains développeurs s‟informent de la situation socioéconomique des personnes intéressées par les projets avant d‟accepter de les financer, notamment en jetant un coup d‟œil à l‟état de leur maison. Cependant, il semble que les projets soient interceptés par des groupes qui ne sont pas nécessairement les plus nécessiteux. Par exemple, Adriana, une mère de cinq enfants âgée de 28 ans, originaire d‟une municipalité avoisinante mais mariée à un homme de X-Box, affirme ne pas être invitée à se joindre aux autres pour des raisons politiques. Cette dame est aussi exclue du programme Oportunidades; son mari n‟est pas ejidatario et ses enfants ne sont pas parrainés dans le cadre de la Fondation Chrétienne. Sa famille vit dans une maison en blocs de béton qui leur a été fournie par le gouvernement quelques années plus tôt, suite au passage de l‟ouragan Isidoro. À l‟été 2012, le gouvernement a entrepris de construire 30 salles de bain39 à X-Box pour améliorer les conditions sanitaires dans la localité; la famille de cette dame n‟a pas été bénéficiaire de cet appui, alors qu‟au moins une famille de la localité aurait reçu une deuxième salle de bain. Comme le mari est employé agricole sur la parcelle de San Dionisio, propriété d‟un groupe d‟hommes panistes, le couple préfère maintenir son adhésion politique et s‟assurer un revenu40, même s‟il doit en payer le coût par l‟exclusion dans la communauté. À Chacsinkín, certains groupes ne comptent que des membres du même parti politique, du PAN ou du PRI, alors que d‟autres sont mixtes.

39 Il s‟agit d‟une petite pièce en blocs de béton munie d‟une toilette.

40 Le mari d‟Adriana reçoit un minimum de 100 pesos par jour pour cet emploi qu‟il peut occuper de février à

111 La façon dont certains projets sont appliqués laisse croire que ce ne sont pas les plus pauvres qui en bénéficient. Le projet d‟élevage de moutons, par exemple, a été initié il y a presque deux ans et ne génère aucun revenu à ce jour; on estime que dans deux ans, le groupe pourra rendre les vingt bêtes à Kellogg et commencer à consommer et vendre la viande des moutons. Forcément, les personnes qui se sont investies dans le groupe avaient une certaine disponibilité et n‟avaient pas nécessairement un besoin urgent d‟argent, soit parce qu‟elles mènent une autre activité génératrice de revenus, soit parce qu‟une autre personne de leur maisonnée, par exemple une personne migrante, contribue à couvrir les dépenses de la famille. Considérant cela, on peut penser que ce ne sont pas les personnes les plus nécessiteuses du village qui en ont profité mais plutôt les personnes les plus ambitieuses et visionnaires. En effet, les membres du groupe s‟investissent dans ce projet dans l‟objectif de permettre à leurs enfants de prendre leur relève et ainsi pouvoir rester au village. D‟autres projets, comme celui des couturières à Chacsinkín, ont été financés grâce à un microcrédit. Les personnes intéressées par ce type de prêt doivent accepter l‟idée de s‟endetter auprès d‟une institution de microfinance, ce qui peut être risqué. La littérature sur le sujet signale que les personnes les plus pauvres ont moins de chance de trouver l‟argent nécessaire pour rembourser leur prêt ou même de voir leur projet accepté par les institutions de microfinance (Navajas et al. 2000). Enfin, les projets de développement demandent généralement aux groupes d‟y investir beaucoup de temps et les revenus obtenus sont parfois minces. Face à un besoin urgent d‟argent, notamment dans le cas des personnes les plus pauvres, la migration peut être une option plus intéressante.

La migration de personnes mineures à Mérida ou au Quintana Roo est plus importante dans les familles qui n‟ont pas les moyens financiers de leur permettre de poursuivre des études. D‟un autre côté, les jeunes qui mènent des études collégiales ou universitaires se trouvent généralement un emploi en ville après leurs études. Ainsi, les personnes les plus scolarisées ont tendance à s‟installer définitivement en ville alors que les autres, migrantes ou non-migrantes, établissent souvent leur foyer à Chacsinkín une fois mariées. En ce qui concerne la migration internationale, les revenus sont généralement nettement supérieurs à ceux obtenus dans la péninsule; la possibilité d‟emprunter pour migrer à l‟international donne donc accès à une certaine mobilité socioéconomique sur une base individuelle ou familiale. Par contre, sans un

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réseau capable de mobiliser l‟argent nécessaire, il est très difficile de mener ce genre de migration à terme.

Habituellement, les personnes les plus riches ou qui aspirent à être plus riches migrent de façon ponctuelle, saisonnière ou définitive. Chez les plus pauvres, à savoir ceux qui n‟ont pas ou peu fréquenté l‟école et qui ne maîtrisent pas l‟espagnol, la migration est plus difficile. Ainsi, les différents statuts socioéconomiques à Chacsinkín sont étroitement liés aux itinéraires de migration. Les projets de développement, disponibles pour ceux et celles qui ne migrent pas, permettent d‟accéder à certains revenus, mais le statut socioéconomique de ceux qui y participent n‟est pas propulsé de l‟avant de la même façon que celui des migrants internationaux. En fait, dans le cas de la plupart des projets, les bénéfices ne sont pas assez importants pour qu‟on puisse parler de mobilité socioéconomique; il s‟agit plutôt d‟une façon parmi d‟autres de diversifier ses revenus. Tout compte fait, la migration dans la péninsule et les projets de développement s‟adressent relativement à la même tranche socioéconomique, à savoir celle qui cherche à répondre aux besoins de base des membres de leur famille. Cependant, les personnes qui migrent semblent plus soucieuses de s‟insérer dans un modèle capitaliste de consommation (Aquino 2012). Parmi les hommes qui ne migrent pas, certains affirment que la migration n‟est pas nécessaire pour bien vivre :

Plusieurs personnes me demandent : pourquoi vous n‟allez pas travailler à Mérida, vous n‟êtes pas inquiet? Je leur dis, je me contente de juste vivre, ici à Chacsinkín. Je ne regarde pas l‟argent, je leur dis. Je regarde la vie, ma tranquillité, ma paix, et je suis avec ma famille, c‟est ce qui m‟intéresse (informateur 11).

Ce qui nous intéresse [mes fils et moi], aujourd‟hui j‟ai mangé, ce mois-ci, j‟ai mangé avec lui, voilà. C‟est à ça qu‟ils pensent, ils ne veulent pas être riches, pas du tout. Nous, nous ne travaillons que pour la nourriture (informateur 18).

Évidemment, les personnes qui ne migrent pas ou qui migrent dans la péninsule n‟ont pas les mêmes aspirations que ceux qui migrent aux États-Unis ou au Canada; les familles des migrants internationaux ont de plus grandes maisons, dans certains cas de plus belles voitures et possèdent

113 généralement des biens relativement chers, comme par exemple un ordinateur portable ou une chaîne stéréo. Les personnes qui participent aux projets de développement générateurs de revenus, de leur côté, ne s‟enrichissent pas sur le plan matériel mais réussissent tout de même, plus ou moins rapidement, à hausser le niveau de leurs revenus et couvrir les dépenses de leur famille sans recourir à la migration. La migration à l‟intérieur de la péninsule assure un revenu généralement plus élevé et plus stable que ce que permettent les projets locaux, mais les coûts liés à la migration font en sorte qu‟il est assez difficile de définir lesquels des participants aux projets de développement et des migrants nationaux sont les plus riches. Enfin, on peut dire qu‟il existe un certain groupe socioéconomique moins nanti à Chacsinkín, composé de personnes marginalisées sur le plan social et par conséquent exclues des projets de développement ou de la migration, ou encore de ces deux options.

Conclusion

Les projets de développement et la migration ne sont pas accessibles aux mêmes personnes, d‟une part parce qu‟il est difficile de s‟adonner aux deux et d‟autre part parce que les bénéfices et les prérequis ne sont pas les mêmes. Les personnes qui souhaitent rester au village, soit les femmes qui veulent ou doivent rester près de leurs enfants ou encore les hommes qui préfèrent la vie rurale aux milieux urbains, seront plus attirées par les projets de développement que par la migration. D‟un autre côté, les personnes exclues des projets pour une raison ou une autre doivent parfois se résigner à migrer pour obtenir des revenus monétaires. Enfin, que ce soit par choix ou par obligation, la migration constitue une option qui peut être assez rentable et permettre la mobilité socioéconomique. Certains projets permettent aussi aux participantes et aux participants de vivre de façon un peu plus confortable, mais les bénéfices semblent davantage liés à la qualité de vie – cela permet de rester au village avec la famille – qu‟à des intérêts strictement économiques.

Le fait d‟être une femme ou de ne pas maîtriser l‟espagnol – c‟est-à-dire majoritairement des femmes – sont des obstacles aux possibilités de participer aux projets de développement, dans une certaine mesure, et de migrer. Dans un contexte où les statuts socioéconomiques

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tendent à se reproduire au fil des générations, on peut croire que les femmes monolingues en langue maya, donc les moins scolarisées, font partie des réseaux les plus pauvres. Comme l‟insertion dans les bons réseaux est importante pour participer aux projets de développement et pour réussir une migration, ces femmes sont aussi désavantagées sur ce plan. En somme, une catégorie de personnes semble davantage exclue que les autres de la possibilité de s‟enrichir, soit celles qui sont femmes, mayas et pauvres. Dans ce chapitre, j‟ai tenté de rendre compte de la complexité des dynamiques sociales qui permettent de nuancer cette affirmation. Effectivement, il est possible pour une femme de migrer ou de participer aux projets de développement dans certains cas, tout comme il est possible pour des personnes monolingues d‟être incluses dans les projets de développement et même parfois de migrer. De la même façon, les personnes les plus pauvres ou incluses dans les réseaux de personnes les plus défavorisées peuvent prendre l‟initiative d‟entamer un projet ou de mener une migration, possiblement à l‟international. Toutefois, pour les personnes qui sont femmes, monolingues et pauvres, ou alors qui s‟inscrivent dans certaines de ces catégories, les possibilités de participer à un projet de développement et de migrer sont limitées.

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Conclusion générale

Le développement et la migration, abordés sous la forme de possibilités offertes à une population autochtone et rurale du sud du Yucatán, se distinguent sur plusieurs points. D‟abord, on remarque que les avantages liés à la participation à un projet de développement et à la migration sont légèrement différents; la migration est parfois conçue comme une obligation, un sacrifice douloureux, dans un contexte local où les emplois sont rares et peu rémunérés. La participation aux projets de développement relève plutôt d‟un choix que d‟une obligation, même si certains bénéfices en sont retirés. Ainsi, plus les besoins économiques d‟une personne sont criants, notamment si elle est la principale pourvoyeuse d‟un ménage (généralement les hommes), plus il y a des chances qu‟elle se tourne vers la migration; le lieu de destination sera déterminé en fonction de ses objectifs et sa capacité à investir de l‟argent dans une activité migratoire. De leur côté, les personnes qui s‟investissent dans un projet de développement générateur de revenus ne sont pas les principales pourvoyeuses (généralement les femmes), ou alors elles mènent des activités parallèles qui assurent un certain revenu à leur famille. Les personnes qui participent à un projet de développement, notamment les hommes, semblent très attachés à la vie rurale et ne migreraient pas de toute façon. Chez les femmes, certaines aimeraient bien migrer, mais leurs obligations d‟épouse et de mère les en empêchent; la participation à un projet de développement, dans ce cas, peut être une option intéressante. Les projets de développement et la migration ne s‟adressent donc pas aux mêmes personnes, tout dépendant des aspirations, des contraintes et des besoins de chacune et chacun.

Certaines personnes accèdent plus difficilement aux projets de développement ou à la migration. Les femmes sont désavantagées par rapport aux hommes en ce qui a trait à la migration, principalement dû aux obligations morales qui pèsent sur elles. Cependant, la conjoncture économique actuelle dans la péninsule – une forte demande en main-d‟œuvre domestique et une plus faible demande en ouvriers dans le secteur de la construction – permet aux femmes un meilleur accès à un emploi via la migration, ou du moins une plus grande stabilité d‟emploi qu‟aux hommes. Combinée aux obligations morales des femmes, cette conjoncture favorise plus précisément les jeunes femmes célibataires, les mères célibataires ou les veuves. Les emplois

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accessibles pour les femmes sont cependant généralement moins bien rémunérés que ceux accessibles aux hommes. D‟ailleurs, la migration à l‟international, qui permet l‟accès à des salaires nettement plus élevés, est presque exclusivement masculine. Du côté des projets de développement générateurs de revenus, il apparaît que davantage de femmes que d‟hommes y participent. Cette tendance s‟explique par l‟effort mis de l‟avant par un grand nombre d‟institutions de développement qui souhaitent lutter contre la pauvreté en améliorant la condition des femmes. Malheureusement, comme on l‟a vu, plusieurs femmes sont marginalisées de ces projets à cause de leurs obligations domestiques ou alors dû à l‟autorité de leur mari.

On constate que les rapports ethniques sont fortement hiérarchisés au Yucatán en général, mais aussi dans la participation aux projets de développement et la migration. Dans un contexte rural où les revenus ne couvrent pas toujours les besoins, la migration apparaît souvent comme une nécessité. La population de Chacsinkín, à forte concentration maya, est défavorisée par rapport aux non-autochtones ou aux descendants mayas hispanisés lorsqu‟il s‟agit d‟obtenir un emploi bien rémunéré en général et en contexte urbain en particulier; en ville, les personnes migrantes et mayas occupent les emplois délaissés par les populations urbaines hispanophones. De plus, les personnes en provenance de Chacsinkín désireuses de migrer en ville ont intérêt à maîtriser l‟espagnol si elles veulent y trouver un emploi. Cette condition langagière pour accéder aux emplois les mieux rémunérés dans la péninsule fait violence aux autochtones qui, pour des raisons pratiques ou idéologiques, tendront peut-être à délaisser leur langue maternelle pour adopter celle des colonisateurs. Quant aux personnes monolingues en langue maya, plus particulièrement les femmes, elles sont généralement exclues de la possibilité de migrer. Du côté du développement, la population de Chacsinkín est la cible de nombreux projets générateurs de revenus, notamment dû à sa forte concentration autochtone. Toutefois, les personnes monolingues en maya risquent d‟avoir plus de difficultés à mener un projet à terme, compte tenu que les agents du développement sont majoritairement hispanophones et que les démarches administratives doivent se faire dans cette langue. Les personnes monolingues en maya ne sont pas pour autant exclues des projets, mais elles deviennent alors dépendantes des personnes bilingues de Chacsinkín qui veulent bien intégrer et présider les groupes.

117 En plus du genre et de l‟appartenance ethnique, l‟accès aux projets de développement et à la migration est déterminé par le statut socioéconomique des personnes. La migration internationale, notamment, demande d‟investir une bonne somme d‟argent pour être menée à terme, somme qui n‟est possible de rassembler que chez les plus riches de la municipalité et les membres de leur réseau. En ce qui a trait à la migration dans la péninsule, elle est nettement moins coûteuse, mais elle privilégie les personnes qui maîtrisent l‟espagnol, soit celles qui sont les plus scolarisées, généralement dans les familles les plus aisées. Comme les emplois féminins peu rémunérés en ville exigent une plus grande maîtrise de l‟espagnol que les emplois masculins, ce sont principalement les femmes qui sont limitées par leur statut socioéconomique au moment de la migration. Les réseaux, principalement les liens de parenté et les affiliations politiques, déterminent à qui il est possible d‟emprunter de l‟argent pour migrer, ou alors vers qui se tourner pour mener un projet de développement générateur de revenus. Sans se restreindre à ce seul réseau, les parents et amis des décideurs politiques de la municipalité ont plus de chance d‟être informés des projets proposés. Dans tous les cas, les personnes les plus marginalisées de la municipalité, pour des raisons politiques ou de filiation, risquent d‟être exclues lors de la formation des groupes. Enfin, celles qui sont les plus démunies opteront souvent pour une autre source de revenus que les projets de développement, par exemple la migration, car ces projets sont assez imprévisibles; ils peuvent aussi tarder avant d‟offrir un certain profit et les bénéfices sont souvent maigres.

En somme, bien que j‟aie postulé que la migration et le développement opèrent en des sens opposés, il s‟avère qu‟il s‟agit d‟options qui ne s‟adressent pas à tous et toutes de la même façon. L‟approche de l‟économie politique, en m‟incitant à examiner les hiérarchies sociales locales, même les plus ténues, m‟a permis de déceler des facteurs qui favorisent certains acteurs et en limitent d‟autres quant à l‟accès à ces possibilités. Cet angle d‟approche, appliqué aux dynamiques du développement et de la migration dans la municipalité de Chacsinkín, m‟a aussi permis de rendre compte de dynamiques plus larges à l‟échelle régionale, nationale et internationale. Considérant que le développement et la migration opèrent dans la vie des