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LES DROITS DE L'ENFANT : LES FILLES ET LE SIDA

CHRISTINE EGGS

Directrice de la Communication et du Département Droits de l’Enfant, Association François Xavier Bagnoud, Sion

Résumé

Aujourd’hui 42 millions de personnes sont séropositives dans le monde, dont 19 millions de femmes. Plus du quart des personnes infectées ont entre 15 et 24 ans et les 2/3 sont des filles. De plus, les enfants de moins de 18 ans représentent environ 10% des personnes infectées, ce qui signifie qu’un jeune est infecté toutes les 14 secondes. Comme le démontre l’auteure, les filles sont beaucoup plus exposées à la maladie, car 70% des infections chez elles surviennent lors des relations non protégées. De plus, les filles sont victimes de discrimination quasi systématique, ce qui aggrave la situation. Suite à ce constat, l’auteure soulève la problématique de la protection de ces enfants, en insistant sur l’utilisation de la Convention des droits de l’enfant comme instrument de lutte contre la SIDA, ainsi que de l’atteinte des objectifs de la Déclaration d’engagement de l’ONU sur le VIH/SIDA de juin 2001. Il est également important, en plus de ces instruments internationaux fondamentaux, d’assurer à ces enfants le droit à l’éducation, moyen efficace de lutter contre la maladie. De plus, comme le relève l’auteure, la lutte contre le SIDA n’est efficace qu’avec une volonté politique ferme de la communauté internationale.

Zusammenfassung

Heute sind weltweit 42 Millionen Menschen HIV-positiv, davon 19 Millionen Frauen. Mehr als ein Viertel der Infizierten sind im Alter zwischen 15 und 24 Jahren, davon zwei Drittel Mädchen. Kinder unter 18 Jahren machen 10 % der Infizierten aus, d.h. alle 14 Sekunden wird ein Kind angesteckt. Die Autorin zeigt auf, dass Mädchen zusätzlich gefährdet sind: 70 % der HIV-positiven Mädchen lassen sich bei ungeschütztem Geschlechtsverkehr anstecken. Zudem fallen Mädchen einer fast systematischen Diskriminierung zum Opfer, was ihre Situation noch weiter verschlechtert. Aufgrund dieser Feststellungen streicht die Autorin zwei Problembereiche zum Schutz der Kinder hervor: einerseits den Einsatz der Konvention der Rechte des Kindes als Instrument zur Bekämpfung von AIDS, andererseits das Erreichen der Ziele der Verpflichtungserklärung der UNO vom

Juni 2001 über die HIV/AIDS-Frage. Wichtig ist zudem auch über die Betrachtung der grundsätzlichen internationalen Texte hinaus, diesen Kindern das Recht auf Erziehung als wirksames Mittel für den Kampf gegen die Krankheit zuzusichern. Im Weiteren kann, so die Autorin, der Kampf gegen AIDS nur mit einem festen politischen Willen der internationalen Gemeinschaft wirksam sein.

Resumen

Hoy en día 42 millones de personas son seropositivas en el mundo, de las cuales 19 millones son mujeres. Más de un cuarto de personas infectadas tienen entre 15 y 24 años y los 2/3 son niñas. Además, los niños de menos de 18 años representan alrededor del 10% de personas infectadas, lo que significa que un joven es infectado cada 14 segundos. Como lo demuestra la autora, las niñas están mucho más expuestas a la enfermedad, puesto que el 70% de las infecciones en las niñas sobreviene por relaciones no protegidas. Además, las niñas son víctimas de discriminación casi sistemática, lo que agrava la situación. Después de esta constatación, la autora pone de manifiesto la problemática de la protección de estos niños, insistiendo en la utilización de la Convención de los derechos del niño como instrumento de lucha contra el SIDA, así como del alcance de los objetivos de la Declaración de compromiso de la ONU sobre el VIH/SIDA de junio 2001. Es igualmente importante, además de estos instrumentos internacionales fundamentales, asegurar a estos niños el derecho a la educación, medio eficaz para luchar contra la enfermedad. Además, como lo pone de relieve la autora, la lucha contra el SIDA no es eficaz que si existe una voluntad política firme de la comunidad internacional.

Summary

Today, 42 million people throughout the world are HIV positive, including 19 million women. More than a quarter of those infected are between the ages of 15 and 24 and 2/3 are girls. In addition, children under the age of 18 account for approximately 10% of all infected people, which means that a young person is infected every 14 seconds. The author shows that girls are more exposed to the disease, because 70% of the infections occur through unprotected intercourse. Moreover, girls are victims of partial systematic discrimination, which worsens the situation. In light of this fact, the author raises the problem of child protection, while insisting on the use of the Convention on the Rights of the Child as an instrument to fight against AIDS, as well as reaching the objectives of the UN Declaration of commitment on HIV/AIDS from June 2001. It is also important, in addition to these fundamental international instruments, to assure these children the right to education, as an effective means offighting the disease. In conclusion,

the author raises the point that the fight against AIDS is only effective with the strong political will of the international community.

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Pourquoi faut-il consacrer une intervention entière dédiée aux filles : Parce que le SIDA devient de plus en plus une maladie de femme - elles sont à l'épicentre de l'épidémie.

C'est aux femmes que reviennent en effet presque invariablement les fardeaux les plus lourds - en tant que travailleuses, dispensatrices de soins, éducatrices et mères. En même temps, leur statut juridique, social et politique les rend plus vulnérables aux VIH/SIDA.

Les femmes ne sont pas nées vulnérables, mais sont rendues vulnérables.

L'IMPACT DU VIH/SIDA

La plupart des pays ont accompli des progrès impressionnants en matière de développement humain depuis la deuxième guerre mondiale. Malheureusement, ces avancées sont progressivement anéanties - au fur et à mesure que les pays perdent des citoyens jeunes et productifs à cause du SIDA, que les ménages s'enfoncent dans la pauvreté, que les économies chancellent et que toutes les sociétés subissent l'impact de l'épidémie. Dans de nombreux pays, le SIDA anéantit des décennies de progrès en matière d'espérance de vie : en Afrique subsaharienne, elle est actuellement de 47 ans - sans le SIDA, elle serait de 62 ans.

La pauvreté - qui est de facto la première "violation" des droits humains - le sous-développement et l'analphabétisme sont les principaux facteurs de la propagation du VIH/SIDA.

A ce jour, on compte plus de 42 millions de personnes séropositives dans le monde, dont 19 millions de femmes. En Afrique subsaharienne, 55% de la population infectée par le virus VIH serait féminine.

Il ressort du dernier rapport publié en juillet 2002 par ONUSIDA que l'épidémie se répand plus rapidement que prévu dans les pays déjà touchés par le fléau et se propage à de nouveaux foyers en Afrique, Asie, dans les Caraïbes et en Europe de l'Est.

Dans ce contexte, ONUSIDA estime que la Chine est au bord d'un désastre provoqué par la propagation du virus. On craint en effet, qu'au rythme de propagation actuelle, ce pays, qui recensait l'an dernier quelque 1,5 million de personnes séropositives, ne compte rapidement le plus de personnes atteintes du virus VIH dans le monde.

L'Inde, qui représente environ un sixième de la population mondiale, se trouve face à d'énormes défis pour enrayer la propagation du virus VIH qui connaît un développement exponentiel, particulièrement parmi les populations migrantes. ONUSIDA estime que près de 25 millions de personnes pourraient être infectées

d'ici 2010. Ce pays a vraisemblablement plus d'habitants infectés que l'Afrique du sud, considéré jusqu'à maintenant comme le pays le plus touché en valeur absolue.

"D'un point de vue historique, il est évident que nous n'en sommes qu'aux débuts de l'épidémie, la pire dans l'histoire de l'humanité. Malgré les prévisions scientifiques selon lesquelles la maladie devrait arriver à son niveau de saturation - cela ne s'est pas réalisé".

C'est le constat du Dr Peter Piot lors de la publication du rapport d'ONUSIDA 2002.

L'IMPACT DU VIH/SIDA CHEZ LES ENFANTS