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Chapitre IV : le paradis et le monde de l’au-delà dans l’art chrétien au Moyen

I. La littérature médiévale

1.2. La Divine Comédie de Dante

Dante Alighieri naît à Florence (Italie) en 1265. Il reçoit une solide éducation et s’oriente vers des études de philosophie, de théologie et de poésie. En 1295, il s’engage dans la vie politique. Partisan de l’indépendance de Florence vis-à-vis de la papauté, il prend position pour la séparation du pouvoir temporel et spirituel. En 1301, il se rend à Rome comme ambassadeur, mais la chute de Florence l’oblige à s’enfuir. Il est condamné à s’exiler et ne revoit plus sa ville natale. Il vit notamment à Vérone puis à Ravenne, où il meurt le 14 septembre 13211.

Sa Divine Comédie est rédigée entre 1307 et 1321 pendant la période de son exil. L’œuvre est composée de cent chants dont trente-quatre consacrés à l’enfer, trente-trois au purgatoire et autant pour le paradis. Dans ce poème, Dante raconte son voyage à travers les trois royaumes de l’au-delà au cours de la semaine pascale de l’année sainte 13002. Il est vraisemblable qu’il s’inspire de l’Apocalypse de Paul, surtout il se compare à lui quand il entame sa visite (cf. Enfer, chant II 31,32). « Ce qui importe à Dante, c’est que Paul ait été ravi dans son corps (2 Co 12, 2-5), comme lui-même va l’être dans un instant »3. Virgile, le poète romain, guide Dante aux royaumes de l’enfer et du purgatoire. Il personnifie allégoriquement pour Dante la raison humaine qui l’introduit dans un monde idéal et le purifie. À Virgile succède Béatrice la bienheureuse, personnification de la religion et de la théologie. Elle l’accompagne ensuite du paradis terrestre jusqu’à la contemplation ultime 1 BERTI, G., Les mondes de l’au-delà, p. 60.

2 DREYER, P., « Voyage dans les trois royaumes de l’au-delà », DANTE, A., La Divine Comédie, Paris, Diane de Selliers Éditeur, 1996, p. 44.

de Dieu1. Dante rencontre des personnages célèbres de toutes les époques dont les récompenses sont mises en relation avec les actions commises durant leur vie. Autrement dit, il créé un monde parallèle, où les punitions et honneurs sont répartis sur la base du comportement des personnes sur la terre2. Dante expose ainsi sa conception de l’au-delà par le biais d’une pérégrination surnaturelle qui le mène successivement en enfer, au purgatoire et au paradis.

1.2.1. L’enfer

Pour la description de l’enfer, Dante classe les péchés selon la terminologie chrétienne des sept péchés capitaux mais aussi il s’inspire de l’ordonnancement moral de

l’Éthique à Nicomaque d’Aristote, qu’il connaît par saint Thomas d’Aquin et Brunetto

Latini. L’ordonnance de l’enfer suit l’échelle des maux pensée par Aristote. Le choix des peines est proportionnel à la gravité du péché commis3. Virgile le rappelle dans le chant XI : « Ne te souviens-tu pas de ce passage où sont traitées dans ton Éthique les trois dispositions dont le ciel ne veut pas, incontinence, malice, et la folle bestialité ?... et si tu lis bien ta Physique, tu trouveras, dans les premières pages, que l’art humain, autant qu’il peut, suit la Nature, comme un élève suit son maître ».

Son enfer a la forme d’un cône renversé composé de cercles. Chaque cercle est gardé par un personnage mythologique, en général devenu démon. Lucifer, l’ange déchu, se trouve au centre de la terre, dans le lieu le plus éloigné de Dieu. Le haut-enfer est formé des cercles 1 à 5. Le premier cercle accueille les justes qui ne sont pas baptisés. Le deuxième est réservé aux luxurieux, condamnés pour avoir commis le péché de la chair. Le troisième regroupe les gourmands. Le quatrième reçoit les avares et les prodigues et le cinquième garde les colériques, les rancuniers, les mélancoliques. Quant au bas-enfer il comprend les cercles de 6 à 9. Le sixième cercle est destiné aux hérétiques et le septième aux violents. Le huitième, formé de dix « bolges »4, accueille les fraudeurs. Enfin, le neuvième cercle ou

1 DREYER, P., « Voyage dans les trois royaumes de l’au-delà », p. 44.

2 LAFITTE, S., « Vers une autre vie dans l’au-delà », Le monde des religions, n° 40, Paris, Bayard Éditions, mars-avril 2010, p. 41.

3 GIORGI, R., Anges et démons, p. 40

4 Le mot bolge selon les dictionnaires désigne un ravin, un gouffre ou encore un abîme. Ce mot donné par Dante pour décrire la forme du huitième cercle, vient de l’italien bolgia. Son emploi dans la Divine Comédie se rapporte aux fosses concentriques encerclées de murs et surplombées de ponts rocheux semblables aux fortifications externes d'un château.

Cocyte, fleuve infernal gelé, est pour les traîtres. Ce cercle est lui-même subdivisé en quatre sous-groupes : la Caïne tire son nom de Caïn. Elle est la première région du Cocyte, celle où se trouvent Dante et Virgile, et qui est destinée à la punition des traîtres de leurs parents. L’Anténore, dont le nom provient d’Anténor, Troyen qui livre le Palladium (la statue d’Athéna) à Ulysse et Diomède, est considérée comme la deuxième région du Cocyte affectée aux traîtres à la patrie ou à leur parti. La Tolomée, ce nom semble attribué au roi d’Égypte Ptolémée qui, pour plaire à César, lui envoie la tête de son hôte, Pompée ; ou peut-être du Ptolémée biblique dans le premier livre des Maccabées au chapitre 16,11-18. Il s’agit du gouverneur de Jéricho qui tue par traîtrise au cours d’un repas son beau-frère Maccabée et ses deux fils. La Tolomée représente la troisième région du Cocyte, où sont punis les traîtres de leurs hôtes. Et enfin la Giudecca1, la zone la plus petite et la plus

profonde du Cocyte qu’occupe Dité2, c’est-à-dire Lucifer. Ce cercle est destiné aux traîtres de leurs bienfaiteurs, de l’autorité humaine ou divine3.

1.2.2. Le purgatoire

La nouveauté apportée par Dante dans le parcours des représentations religieuses est que le purgatoire se détache complètement de l’enfer pour se situer davantage du côté du ciel4. Ce lieu prend la forme d’une montagne qui relie la terre au ciel. Le purgatoire prend la place centrale dans la Divine Comédie où Dante exprime sa doctrine sur le sens de la vie. Dante le considère comme un monde intermédiaire par lequel tous les hommes non damnés passent pour se rendre au paradis. Le gardien austère du purgatoire, dont l’entrée se trouve à l’embouchure du Tibre, est Caton d’Utique5. Il est difficile de savoir pourquoi Dante place Caton, un suicidé, à l’entrée du purgatoire. Sa fonction est de surveiller que personne 1 C’est le nom d’une île de la lagune de Venise qui est connue à l’origine sous le nom de Spina Lunga, « Longue Arête », à cause de sa forme courbe et allongée. Selon certains, cette île est habitée par la communauté juive, mais cette explication n'est pas sûre car l'ancien ghetto juif est situé dans le quartier sestiere de Cannaregio. Il est probable que la dénomination de Giudecca dérive du mot giudicare (« juger » ;

giudizio, « jugement ») par référence à l’utilisation de l’île comme lieu d'exil pour les aristocrates dissidents

au début du IXe siècle.

2 La ville intérieure de l’enfer, lieu où sont punis les péchés de malice, c'est-à-dire ceux commis volontairement et non causés par une perte de contrôle.

3 RISSET, J., « Notes à la Divine Comédie », dans DANTE, A., La Divine Comédie, Paris, Diane de Selliers Éditeur, 1996, p. 482.

4 BOT, J-M., Le temps du purgatoire, p. 12.

5 Marcius Porcus (95-46 avant J.-C), dit Caton d'Utique, était un homme d'état romain, adversaire de César. Réfugié à Utique, les habitants voulurent le livrer à César. Il préféra se donner la mort.

n’y pénètre sans avoir la permission et le désir de la véritable liberté1. Il y a d’abord l’Antépurgatoire qui se compose de quatre sections. Dans la première se trouvent les morts excommuniés de l’Église. Ils doivent attendre une période de temps équivalant à trente fois le temps qu’ils sont restés hors de l’Église. La deuxième comprend les négligents, ceux qui attendent la dernière heure pour se réconcilier avec Dieu. Ils doivent y attendre le temps de la durée de leur vie avant d’entrer au purgatoire. Dans la troisième se trouvent les morts surpris par une mort violente, assassinat ou blessure de guerre. Une larme leur suffit pour gagner le purgatoire. Enfin, la quatrième section abrite les princes de la Vallée fleurie. Ils bénéficient d’un séjour privilégié. Ce sont des princes que le souci des intérêts temporels qui leur est confié empêche de s’occuper de leur salut. (Chants III-VIII).

De l’Antépurgatoire Dante va rejoindre le purgatoire (Chant IX). L’entrée du purgatoire est décrite poétiquement avec beaucoup de soin et fait l’objet d’un rituel très parlant. Il l’explique de la sorte : alors qu’il dort, sainte Lucie le prend dans ses bras et le transporte jusqu’à la porte du purgatoire qui, à sa prière, est ouverte par l’ange. Il est accueilli par le Te Deum laudamus, prière d’action de grâce et de reconnaissance. Avec son épée, l’ange marque sept "P" (c’est-à-dire péché) sur le front de Dante. Les sept "P" sont lavés à la sortie du purgatoire par le passage à travers les sept corniches : celles de l’orgueil, l’envie, la colère, l’Accidia, l’avarice et la prodigalité, la gourmandise, la luxure. Chaque corniche représente une étape de purification selon les punitions appropriées (Chants X-XXVI). Le dernier "P" de Dante disparaît sans doute dans les flammes (Chant XXVII) et Dante se prépare à entrer dans le paradis terrestre au sommet de la montagne2.

2.1.3. Le paradis terrestre

Dans la Divine Comédie, le paradis terrestre est le lieu béni pour arriver au véritable paradis. Dante installe lui aussi son jardin d’Éden au sommet d’une montagne qu’on atteint par l’ouest. L’endroit sacré fait face au soleil et, pareil au chant des oiseaux, le bruissement des feuilles se balançant sous la brise de cette divine forêt embaume l’air de tous les parfums du paradis. Sur l’autre rive d’un ruisseau, il voit l’esprit du lieu, la belle dame (dont on apprend à la fin du chant qu’elle s’appelle Matelda) tressant des guirlandes de 1 MÉGROZ, F., Lire la divine comédie de Dante, Lausanne, Suisse, Éd. l’Âge d’Homme, 1994, p. 7-13.

fleurs. Matelda conte alors au héros subjugué les secrets de l’origine de la création et comment les herbes poussent dans l’Éden sans l’aide des semailles. Elle décrit ensuite l’eau de vie qui symbolise le bonheur de l’innocence du premier homme au paradis terrestre dans le fleuve du Léthé. Ce fleuve signifie l’oubli et purifie de tout péché1. Le Léthé et l’Eunoë de l’Éden pour Dante ne comptent pas parmi les quatre fleuves de la Genèse. Ces deux rivières donnent la récompense et relèvent davantage de la poésie et des mythes grecs que du texte biblique. Matelda fait alors le lien entre le passé classique et le jardin hébreu2. D’un côté du Léthé se déroule une procession étrange et éblouissante dont les éléments ont une valeur symbolique. Ce cortège encadre un chariot à deux roues, allégorie de l’Église3. Le char est tiré par un Griffon, animal fantastique au corps de lion et aux ailes d’aigle symbolisant pour certains la nature divine et la nature humaine du Christ (le Lion symbolise l’homme et l’aigle le divin). Pour d’autres, le Griffon désigne le véritable gouvernement terrestre qui unit le pouvoir impérial et le pouvoir ecclésiastique4.

Trois dames dansent près de la roue droite du chariot ; elles représentent les vertus théologales (le blanc pour la foi, le vert émeraude pour l’espérance, le rouge pour la charité). Du côté gauche, quatre autres dames, les vertus cardinales : la force, la justice, la prudence, la tempérance, vêtues de pourpre. La prudence est imaginée avec trois yeux nécessaires pour conduire les vertus morales (se souvenir du passé, ordonner le présent, prévoir l’avenir). Sept vieillards couronnés de roses suivent la procession. Deux parmi eux sont vénérables et graves et quatre d’humble apparence. Enfin un vieillard seul à l’air endormi5. Arrivant près de Dante le cortège s’arrête. Ce dernier cherche des explications en se tournant vers Virgile, lequel ne peut répondre à son questionnement6. Après avoir assisté à diverses processions mystiques et à des métamorphoses fantasmagoriques, Dante voit apparaître Béatrice à son arrivée dans le paradis, tandis que Virgile s’éclipse discrètement. C’est avec Béatrice qu’il poursuit son voyage au paradis céleste.

1 BERGMANN, F.G., Notice sur la vision de Dante, Paris, Impr. impériale, 1865, p. 12.

2 SINCLAIR, A., Jardins de gloire, de délices et de Paradis, p. 46.

3 DREYER, P., La Divine Comédie de Dante, p. 311.

4 BERGMANN, F.G., Notice sur la vision de Dante, p. 12.

5 Dante puise son inspiration de l’Apocalypse de saint Jean, pour illustrer ces événements successifs du paradis.

2.1.4. Le paradis céleste

Quand Dante atteint le paradis au côté de l’éblouissante Béatrice, il découvre des planètes et des armées d’anges qui rayonnent comme du feu. Adam lui-même est au nombre de ces esprits lumineux. Il raconte son exclusion de l’Éden et avoue que, contrairement à l’idée répandue, la curiosité d’Adam est la cause essentielle de sa chute. Le jardin de la création rempli de fleurs chatoyantes devient un lieu mystique. Dante est alors emporté loin de l’enfer jusqu’à parvenir à l’illumination finale : l’Amour cosmique entraînant dans son sillage le soleil et les autres étoiles. L’ascension au paradis que réalise Dante s’effectue selon le schéma christianisé des théories d’Aristote et de Ptolémée et la répartition du Pseudo-Denys1. Le paradis se compose de neuf ciels ou sphères mobiles qui sont habités par les neuf chœurs angéliques et les esprits des élus. Les sept premiers ciels sont les sept planètes : Lune, ciel des esprits qui manquent à leurs vœux ; Mercure, ciel de l’activité bienfaisante ; Vénus, ciel de l’amour et de l’amitié purifiés ; Soleil, ciel des théologiens et des docteurs de l’Église ; Mars, ciel des chevaliers du Christ, les combattants de la foi ; Jupiter, ciel des rois justes et sages ; Saturne, ciel de la vertu contemplative. Ces planètes ne sont pas à considérer comme des demeures fixes pour les âmes, mais elles y sont hiérarchisées selon leurs fonctions exercées sur la terre. Leur résidence à toutes est dans l’Empyrée. Au-dessus de Saturne, le huitième ciel ou ciel des étoiles fixes se fait la rencontre de tous les élus. Et au-dessus de tous les ciels, le neuvième appelé, selon Dante, Premier Mobile qui dirige tous les autres. Il n’a pour ceinture que l’Empyrée, le siège de Dieu et de sa cour, le vrai séjour des bienheureux 2.

Là, les neuf chœurs des anges composent une hiérarchie parallèle à celle des neuf ciels portant chacun un nom distinct3. Les séraphins occupent la place centrale et animent le ciel Cristallin. Ils sont dans la proximité de Dieu en conformité avec Isaïe : « Des séraphins se tenaient au-dessus de lui » (Is 6, 2). Quant aux autres chœurs, ils passent de ciel en ciel et revitalisent par leurs énergies la vie sur terre. Dante imagine l’Empyrée comme une rose où les élus sont étagés en amphithéâtre et se baignent dans la lumière divine. Il passe d’un ciel à l’autre éblouissant de beauté à chaque fois plus resplendissante. Les âmes des élus viennent au devant de lui plus vives et plus pures à mesure que les sphères s’élèvent jusqu’au sein de 1 DELUMEAU, J., Que reste-t-il du paradis ?, p. 38.

2 RATISBONNE, L., Le paradis de Dante, Paris, Michel Lévy frères, librairies- Éditeurs, 1860, p. 4-6.

l’Empyrée. Elles le préparent à la connaissance des mystères célestes. En même temps, ces rencontres sont pour Dante des opportunités de saisir le vrai sens de sa propre vie1.

Au terme de cette procession céleste, Béatrice disparaît pour laisser la place à saint Bernard, abbé fondateur de Clairvaux, contemplatif et fidèle serviteur de la Vierge Marie. Celui-ci conduit Dante auprès de la Trinité. Il lui explique la structure de la rose céleste. Adam est le père spirituel de ceux qui croient que le Christ vient et saint Pierre est celui de ceux qui croient au Christ venu. Saint Bernard prie la Vierge afin qu’elle intercède auprès de Dieu et obtienne pour Dante la béatitude suprême de la vision divine. Finalement Dante s’éteint complètement en Dieu, « l’Amour qui meut le soleil et les autres étoiles » (chant XXXIII). Les aspirations de Dante sont comblées, il est l’homme accompli qui connaît la signification réelle de son existence2. En attendant le paradis perdu de John Milton, la

Divine Comédie représente la synthèse parfaite du jardin sacré, dans la foi et la poésie

chrétiennes.

La Divine Comédie de Dante donne un regard plus large du monde de l’au-delà. Son enfer ressemble à un cône avec neuf cercles concentriques dont les pécheurs sont répartis selon le système des péchés capitaux. Quant au purgatoire, Dante le présente comme une montagne et le considère tel un lieu intermédiaire placé à côté du ciel et qui purifie par son feu les fautes de l’homme pécheur. Avant d’y accéder il faut passer dans l’Antépurgatoire qui, à son tour, se divise en quatre sections. Il distingue deux paradis : le paradis terrestre à l’image du jardin d’Éden qui n’est qu’une préparation pour atteindre le paradis céleste. L’emplacement du premier est fondé sur la croyance médiévale selon laquelle le paradis s’est trouvé sur le sommet d’une haute montagne qui, après la chute, est devenue la montagne du purgatoire. Quant au paradis céleste, il se trouve au ciel. Le concept du paradis utilisé par Dante est donc très riche. Il est un lieu où l’homme séjourne près de Dieu. Il est réservé aux saints (qui peuvent êtres aussi les païens !) et il reste inaccessible en soi. Dans sa description du paradis, il est intéressant de remarquer que la luminosité, qui est l’attribut de Dieu lui-même, s’intensifie, pour chaque personne, au fur et à mesure de son rapprochement du ciel empyrée. Les détails dans les représentations de l’imaginaire du paradis dénotent le génie de la pensée des hommes de cette époque en ce qui concerne le

1 MÉGROZ, F., Lire la divine comédie de Dante, Le Paradis, p. 8.

monde surnaturel. Guillaume de Digulleville offre aussi un ensemble de données relatif à la conception du monde de l’au-delà que notre travail va maintenant examiner.